Toutes ses BD ont soit une thématique homo, soit des personnages homos.
D'abord, l'hilarante série de "Conrad et Paul", improbable couple formé d'un très intello prof de piano (Conrad) et du très mignon mais complètement sex-addict Paul. Beaucoup d'éléments comiques proviennent du contraste entre le côté sage et rangé de Conrad, et celui sexuellement délirant de Paul, grand adepte des poppers, slings et autres backrooms.

L'un des tomes les plus drôles de la série est sans doute le volume "Couilles de taureau", où l'on voit Paul s'éprendre d'un travailleur de chantier hétéro et complètement abruti au grand dam de Conrad.

Mais il y a d'autres histoires que celles de Conrad et Paul. Ma préférée est "Iago", visite osée de la troupe de théâtre du Globe, au temps du grand Will. On voit celui-ci complètement bourré déclamer des vers devant des cadavres décapités, des lesbiennes vendre des saucisses de cheval dans des pubs homos, et des bars cuir avant la lettre dont les adeptes se reconnaissent à leur hygiène très rudimentaire. Le tout est truffé de citations de Shakespeare, d'allusions à ses sonnets dédiés au Comte bisexuel de Southampton, et très bien documenté.

Mais Ralph Konig ne se contente pas des pédés, il rigole aussi des lesbiennes. Dans une oeuvre moins connue, "Lysistrata", il revisite et viole l'histoire de l'antiquité en mettant en scène une lesbienne militante qui réussit à convaincre les femmes d'Athènes de faire la grève du sexe avec leur compagnon pour que ceux-ci cessent de faire la guerre. Ce plan machiavélique cache son véritable but : faire en sorte que, complètement en manque, les Athéniens commencent à coucher les uns avec les autres, au grand désarroi de leurs épouses.

En bref, c'est très drôle et pas con du tout. Tous les clichés homos y passent, Ralf König étant lui-même gay militant et grand connaisseur de la communauté, mais il utilise ces clichés pour faire rire les homos d'eux-mêmes. J'aime bien
