Topic BD

Les bouquins et les maisons d'édition.
Potiron
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Message par Potiron »

fredouille a écrit :bin...oui...
meme si ce n'est pas le but premier de l'art...
Si l'art n'etait pas utile les designers ne seraient que des escrocs. Si ce qui etait utile, n'etait que fonctionnel, l'horreur...
Ceci etant je crois que tu vas un peu au dela de ce que voulait dire lulu, je crois
Mouif, enfin, tu utilises le terme "utile" dans un sens fonctionnel là aussi puisque tu parles des designers (et pour être franche, je ne comprends pas en quoi ils seraient des escrocs si l'art n'était pas utile : la question est de savoir si l'art peut être utile, pas si ce qui est utile peut être de l'art)...

Bref. Maus, ça peut servir à caler un canapé, La comédie humaine à permettre à Sarkozy de serrer la main de Bush, Les fleurs du mal à assommer un élève turbulent, mais ce ne sont pas leurs buts premiers.

Non, je pensais à utile dans le sens humaniste du terme, sens qui est celui que lui donne lulu (puisque c'est de ce qu'il apprend au lecteur qu'il est question). Pour moi, l'art est par essence utile, dans ce sens. Mais bon, on n'est pas obligés de passer par là pour reconnaître l'intérêt de Maus : c'est trop facile d'affirmer aussi sec que le propos de cette bédé est du déjà-fait-remâché-recraché. Sinon on peut dire de même des bouquins que lulu nous donne en biblio ; notre appréciation sur un de ces livres dépendrait en fait de ce qu'on a lu en premier (ou pire, de ce qui a été écrit en premier). Au contraire, chaque livre apporte un regard original sur la chose, et en soi est intéressant, surtout lorsque la chose est aussi complexe que la Shoah.
Paulette
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Message par Paulette »

popy a écrit : Image
Il va surtout essayer de comprendre pourquoi son père a abandonné subitement femme et enfants, et, peut-être, réussir à empêcher ce départ inexpliqué qui le marquera jusqu’à sa vie d’adulte.
Yep. Ce qui m'a touchée dans cette BD, c'est justement la relecture
des relations père/enfant.
J'avais été assez émue (oui, je suis sensible malgré tout)
par cette redécouverte du père ... et je m'étais posée la question de savoir si finalement, je connaissais assez le mien.
Autour de moi, les papas que je connais s'expriment moins que les mères...
ils agissent et s'impliquent beaucoup, tout en restant, souvent, assez reservés...
Ah les silencieux martyrs !
popy a écrit :J’aime beaucoup ce livre. Personnellement, je crois qu’on peut le classer dans la catégorie chef-d’oeuvre. Finalement, ce n’est pas pour rien que son auteur,
Taniguchi, est considéré comme le nouveau dieu vivant du manga. Et pour un pareil et merveilleux moment de lecture, ou de re-lecture, ce monsieur n’a pas usurpé son titre…
Taniguchi, le maître du manga sentimental ? (attention dans le bon sens du terme ! que Barbara Cartland se rassure, elle conservera son pubic indemne )
Je crois que c'est la BD de Taniguchi que je préfère.
Elle fait un peu écho au "journal de mon père" où les mêmes thématiques sont abordées,
le fantastique en moins.
popy
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Message par popy »

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Il y a aussi le gourmet solitaire que j aime aussi.


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ex-membre 11
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Message par ex-membre 11 »

Paulette a écrit :que Barbara Cartland se rassure, elle conservera son pubic indemne
Lapsus ? Révélateur ? :mrgreen:

Sinon pour ajouter aussi mon grain de sel (elles vont être sacrément salées les pâtes à force :lol:) : je n'ai jamais compris pourquoi la bédé était si souvent comparée à la littérature et quasiment jamais à la peinture. Pour moi et d'autres, la bédé n'est pas un sous genre de la littérature, elle n'est pas un sous genre de la peinture, c'est un art à part entière. Pour en avoir une démonstration, je vous engage à lire la BD l'Art Invisible de Scott Mc Loud L'auteur y montre à quel point l'essentiel du sens que l'on met dans une bande dessinée se trouve ailleurs que dans les cases : en effet, la rupture dans la narration que sont les cases permet à l'imagination de travailler et, si la plupart du temps on est guidé, certains auteurs comme Gilbert Hernandez (Love and Rockets) utilise les cases comme autant de points de rupture dans la narration, il peut se passer 5 secondes entre deux cases comme 5 ans, on a pu changer de lieu ou pas. C'est à nous, lecteurs, de faire la connexion.

Après, une bande dessinée peut très bien ne pas avoir de texte. La bande dessinée est souvent appelée Art Séquentiel (même si finalement ce n'est pas que ça). On pourrait dire que les hommes préhistoriques en faisaient, en dessinant leurs scènes de chasse. Les Egyptiens aussi, avec les dessins sur leurs amphores qui décrivaient des scènes de la vie de tous les jours, avec un enchainement de situations. On pourrait dire que la bande dessinée a précédé la littérature.

J'ai pas "étalé ma science" juste pour le plaisir, mais par rapport à ce qui a été dit, par rapport à l'utilité de retranscrire en bédé ce qui a déjà été retranscris en littérature. Ce serait le même art, déjà ce droit serait indiscutable : sinon, on peut se demander quelle a été l'utilité que Marion Zimmer Bradley écrive sa version des légendes arthuriennes. Il s'agit d'une vision différente, un interprétation particulière, une variation sur le même thème. Après, en ce qui concerne la transcription d'un art à l'autre : quelle a été l'utilité pour De Vinci de peindre la Cène, alors que pourtant elle est très bien décrite dans la bible ? Alors ok, je ne parle pas de récits historiques là, mais c'est justement pour dire que dans le cas de l'histoire, comme l'a dit Potiron ou Paulette, je ne sais plus, la variété des témoignages permet clairement l'objectivité, la richesse de la "vérité historique", qui n'est pas la Vérité et ne le sera jamais. Et enfin, le seul fait que la bande dessinée devienne un art encore plus populaire que la littérature auprès des jeunes générations justifie à mes yeux qu'une bédé telle que Maus existe. Mais pour finir, il n'y aurait pas l'argument du témoignage, pas celui de l'accessibilité du média, cette bédé serait justifiée, parce que justement l'art ne se justifie pas. (l'ordre juste, chevillé au corps :lol:).

Mais on peut quand même se poser la question : Maus est-elle une oeuvre d'art ? A chacun sa définition de l'art. Pour moi c'est un moyen que l'homme a trouvé pour sonder son esprit et le représenter pour ensuite projeter sa pensée sur ses semblables. Du coup l'Art n'est pas forcément le Beau. Il peut très bien être désagréable à regarder, entendre, toucher, goûter, sentir. Mais à partir du moment où quelque chose a été réalisé par l'homme pour toucher les spectateurs et qu'il en touche une partie au point que ceux-ci puissent dire autre chose que "ouais c'est bien, ouais c'est nul", c'est une oeuvre d'art.

Donc pour moi, Maus est clairement une oeuvre d'art, j'adhère aux choix faits par l'auteur pour nous emmener dans son monde et dans l'Histoire, comme le choix de la bédé animalière qui permet au lecteur d'identifier qui est qui, le trait simple, pour mieux universaliser le propos. Le fait qu'on ne voit jamais de personnalité de l'époque pour évidemment faire ressentir le vécu intime de son père. Le noir et blanc pour mieux marquer la noirceur du récit. L'humour qui se dégage parfois au dépends du père pour mieux faire comprendre le décalage entre le père et le fils. Bref, cette bédé m'a beaucoup plus touché que la description dure et froide de Nuit et Brouillard par exemple, parce que réellement ancrée dans la vie de l'auteur, proche de nous par certains aspects. Il ne fait pas non plus "d'angélisme", montre certaines situations où des victimes deviennent les bourreaux, où le chacun pour soi avait triomphé.

Enfin, juste pour préciser, je ne juge pas du tout le fait qu'on n'aime pas Maus ou bien qu'on ne soit pas touché par cette bédé, ou qu'on le soit moins que par d'autres oeuvres : cette appréciation est évidemment personnelle, elle n'a pas à être universelle, quand on parle d'art on parle de soi avant tout, de sa propre perception. C'est aussi une des utilités de la multiplication des témoignages et des médias : toucher le maximum de personnes de manière différente et sur le même sujet.
fredouille
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Message par fredouille »

recement acheté le dernier opus de l'histoire secrete, mais bon, plus ca va plus c'est de la merde....
Je continue la serie plus par envie de connaitre jusqu'ou ca peut aller qu'autre chose. Et aussi savoir jusqu'ou ca va aller par rapport au bouqin, non cité, qui l'a inspiré (poker d'ames de tim powers).
cette serie me decoit, pas autant que celles de crisse mais franchement ca dechoit grandement
ExMembre L

Message par ExMembre L »

ouhah. :shock:

je suis d'accord avec toi eedee. (bref, concis, efficace.) :mrgreen:
Paulette
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Message par Paulette »

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malgré certaines qualités toujours bien présente (de l'humour, de la dérision, de la détente...)
c'est pas la meilleure de la série.. trop courte, scénario un peu trop leger...
autant dire que j'attends la suivante avec l'impatience d'un poney sauvage.
Adélaïde
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Message par Adélaïde »

Lu dans les Inrocks de cette semaine:
Tintin au tribunal...
Après la Grande Bretagne, l'Afrique du Sud et les Etats-Unis, où la bande dessinée a été retirée des rayons "enfant" le mois dernier, c'est en Belgique que Tintin au Congo est accusé de racisme. Un étudiant congolais a saisi la justice en espérant voir l'album, publié pour la première fois en 1931, complètement retiré de la vente dans le pays. Chez Moulinsart, l'éditeur des aventures de Tintin, on reste perplexe face à cet acharnement aussi soudain que tardif. Procès attendu en septembre.
Paulette
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Message par Paulette »

Tintin... il est même pas viril.
je préfère Pascal Brutal, qui nous fait la joie de revenir
dans un second tome, encore plus fin et délicat que le premier.

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Brutal e(s)t sauvage !La France dans un futur (de plus en plus) proche :
une jungle où le libéralisme s’épanouit dans tous les domaines. Alain Madelin est Président
de la République (C’est dire !), François Baroin règne sur le monde du jeu, Pascal Brutal
sur celui des sentiments. Car dans ce futur (très) proche que les mecs, les vrais,
ont gagné et Pascal est leur roi. L’homme le plus viril du monde l’est toujours autant :
gourmette en argent, chaussettes blanches dans baskets torsion, il écume les cœurs,
cabosse les tronches de cake et se pose toujours autant de questions (après).
Juste un tome et déjà culte, c’est donc le retour plus qu’attendu de ce nouveau héros moderne.
Et ce second opus tient toutes les promesses du précédent : hilarant, désopilant, jouissif.
Ca me fait poiler. En plus, Diam's s'en prend encore plein la gueule.

Pascal, je t'aimeuh !
Fade Out
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Message par Fade Out »

Je suis en train de lire My Way, de Ji Di (édité par Xiao Pan)

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J'ai tout de suite été attiré par le graphisme un peu à part, les couleurs magnifiques et les personnages qui rappellent un peu L'Étrange Noël de Monsieur Jack .
Le reste se révèle tout à fait à la hauteur : de courtes histoires dans un monde imaginaire, sorte de reflet du notre. Le point commun est le personnage au chapeau, sorte de narrateur graphique, et une certaine prédilection pour les thèmes sentimentaux (forcément ça me touche beaucoup)
Chaque histoire est suivie d'un petit texte sur un thème proche (qui lui se passe dans le monde réel)


Mon coup de coeur du moment. Deux tomes sont déjà parus (sur 5 parait-il). Ce sont des petites histoires donc on n'est pas obligé d'acheter la série
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