Posséder des livres sans les prêter, j'trouve ça dommage. La moitié du plaisir consiste à faire tourner.
Pas forcément : je possède des livres rares, que je ne tiens nullement à voir tourner, de peur qu'on me les abime, ou pire encore qu'on ne les rende pas : Suicide mode d'emploi : histoire, technique, actualité de Claude Guillon et Yves Le Bonniec, censuré suite à une loi de 1987 L'instinct de mort de Jacques Mesrine, publié chez Champ libre Rapport contre la normalité du Front homosexuel d'action révolutionnaire
Plusieurs livres de Daniel Guérin, dont un comportant un envoi de l'auteur
Ainsi que pas mal de livres édités par Champ libre difficiles à trouver, ou alors à des prix prohibitifs.
Certains peuvent considérer mon attitude comme de l'égoïsme, mais c'est qu'ils ne comprennent pas ce qu'un livre peut représenter aux yeux d'un amateur.
Olivierz a écrit :Certains peuvent considérer mon attitude comme de l'égoïsme, mais c'est qu'ils ne comprennent pas ce qu'un livre peut représenter aux yeux d'un amateur.
+1, je te suis totalement sur le sujet. Etonnament, j'ai l'impression que c'est vraiment un truc des gens bossant dans les métier du livre. La plupart des gens que je fréquente ayant un rapport identique à leur livres travaillent soit dans l'édition soit dans une bibliothèque (bon certains sont aussi prof de français ou de philo).
Olivierz a écrit :Certains peuvent considérer mon attitude comme de l'égoïsme, mais c'est qu'ils ne comprennent pas ce qu'un livre peut représenter aux yeux d'un amateur.
+1, je te suis totalement sur le sujet. Etonnament, j'ai l'impression que c'est vraiment un truc des gens bossant dans les métier du livre. La plupart des gens que je fréquente ayant un rapport identique à leur livres travaillent soit dans l'édition soit dans une bibliothèque (bon certains sont aussi prof de français ou de philo).
En ce qui me concerne, je ne ressens pas ça face à tous mes livres. Mais ce ne seront pas forcément tous les "beaux livres" que je garderai jalousement, parfois aussi ZE livre de poche qui a une résonance particulière pour moi.
Après... parler de mon rapport au livre, en général, je ne sais pas si je l'avais déjà fait... mais j'ai la flemme d'y réfléchir !
J'ajouterai juste que je profite beaucoup de la lecture publique : médiathèques, BU, et bibliothèques spécialisées sont régulièrement dévalisées par mes soins, ce qui change les perceptions qui ont déjà pu être évoquées plus haut par d'autres intervenants. Parce que le livre n'est pas à moi, je prends donc ce qu'il a m'offrir, et en retour, j'en prends juste soin, pas de sacré ou je-m'en-foutisme.
Oui, je suis un fanatique du livre... J'aime avoir l'objet entre les mains, sentir le papier sous mes doigts... Je déteste avoir à regarder un écran pour pouvoir bouquiner.
Je plussoie le berk ! Ça changera complètement le rapport que l'on entretient avec la structure des images et celles des mots. Déjà que sur certains sites, la typographie, la syntaxe, la colorimétrie et la luminance ne sont pas respectées — on trouve par exemple des citations de poèmes où la composition est complètement ignorée selon la logique de kloug suivante : « Bah quoi, on s'en fout, y a l'essentiel : des mots à la suite des autres » <-- Pouah pour la composition et en plus pouah pour nos yeux ! — ça sera encore pire avec ces Terminator du livre.
J'ai dû désacraliser les livres. Comme beaucoup, pour moi avant, un livre était un objet vénérable, auquel il fallait porter du respect, voire vouer un culte. Question d'éducation je suppose. Résultat: je les conservais amoureusement, je les soignais, je ne les cornais pas ni n'écrivais dessus.
Et puis un jour j'ai dû déménager. Plus que déménager, je me suis promis de ne jamais cesser de bouger, de migrer régulièrement. Les livres sont devenus un poids matériel, mais je me suis rendue compte que l'essentiel, leur contenu, était toujours en moi (autant dans ma mémoire pour l'intrigue que dans mon mode de vie pour leur inspiration), et que le reste n'était que papier encombrant.
Ça m'a fait très mal, le jour où j'ai dû les vendre par caisses et pour une bouchée de pain. Je n'en ai conservé qu'une poignée cette fois-là, ceux dont je ne pouvais vraiment pas me séparer. J'en ai donné d'autres, que j'aimais beaucoup. Et j'ai vendu le reste. J'ai encore un pincement au cœur rien que d'y penser.
Depuis, je m'efforce de ne pas trop m'attacher à l'objet. Les livres que je lis sont empruntés (bibliothèque ou amis) ou offerts (mais je n'hésiterai plus à les revendre). Pour ceux qui m'appartiennent, je ne me sens plus coupable de les faire vieillir, que ce soit parce qu'ils ont passé trop de temps au fonds de mon sac à dos ou parce que je les aurais tachés en mangeant ou en traînant dans l'herbe. Par contre, je ne peux toujours pas les corner ou leur écrire dessus. Un reste d'éducation...
Je préfère lire affalée dans un canapé, mais je peux aussi lire debout dans le métro, assise sur une chaise à la bibliothèque, allongée dans mon lit, voire même en marchant dans la rue...
Dans deux mois je déménage, et la grande valse va recommencer. J'espère juste ne pas pleurer intérieurement cette fois.
J'aime beaucoup ce que vient d'écrire hybride.
J'étais aussi trop attaché au livre et quelques déménagements plus tard, je me suis soigné.
L'important reste ce qu'il contient, le support reste une transition, ce qui ne m'empêche pas d'aimer l'objet livre et d'avoir du mal avec l'écran, mais le livre doit circuler, ne nous appartient pas en fait, ce n'est pas en le bichonnant qu'on devient capable de l'écrire (ni de le comprendre parfois)...
moi pour l'instant j'entasse, je me fais une isolation (du monde?) avec les livres, j'aime être bien entourée; par contre ce sont souvent des occases parce que, pour le même prix tu en as plus!...Comme je ne crois pas déménager prochainement ce n'est pas gênant, je les ai mis par ordre alphabétique, et qui sait?ça réduit peut-être le son entre les voisins et moi?
Par contre je ne suis pas "maniaque" , je les fais circuler volontiers...
Sollal a écrit :Quelle relation entretenez-vous avec vos livres ?
Sollal a écrit :Quelle relation entretenez-vous avec vos livres ? Comment les conservez-vous ? Les achetez-vous ? En période de lecture : le livre en cours est posé délicatement près du lit ? Sur un bureau ? L'emportez-vous pour le lire dans les transports ? Dans quelle position lisez-vous chez vous ? Et une fois lu : où finit-il ? Dans une étagère ? Dans un carton ? Vous prêtez vos livres ? Avez-vous conservé tous les livres que vous avez lus ? Avez-vous un livre de chevet ? Racontez-moi vos histoires...
Je les vénère. La lecture et moi, c'est une grande et longue histoire d'amour.
J'en achète beaucoup, et je les conserve dans mon petit appartement qui ressemble à une bibliothèque géante.
Je lis principalement sur mon canapé, parfois au lit, mais plus rarement.
Je ne prête plus mes livres, à personne : on ne me les rend jamais, alors c'est fini.