Marguerite Duras. (La mal aimée?)

[Luka]

Arf, voilà que ça tourne en pugilat Desprogiens. On peut dire du mal/se moquer de quelque chose que tu apprécies sans être un montre/un raté/un imbécile. Un peu d'humour, sinon on se laisse vite déborder.

Le peu que j'ai lu de Duras, c'est à dire des extraits, ne m'ont pas donné envie d'en lire plus, et à l'heure actuelle, vu tout ce que j'ai à lire, envie de lire et pas forcément le temps, ça suffit à la reléguer très loin dans mes priorités.

Et je refuse totalement de vénérer un artiste ou même ne serait-ce que de lui accorder du crédit supplémentaire parce qu'il/elle a été 'bon'. Ça n'a juste rien à voir.

Maizenfin, peut-être un jour, j'ai l'Amant qui traine dans un coin de bibliothèque je crois.

[Avital.Ronell]

Mais je me suis pas insurgée à ce point là non plus. Je trouve que vous avez bien raison. De toute façon je crains que mon avis n'aie que peu d'importance.

[zphyr]

Bon ,on se calme ! moi j'aime ET Duras ET Desprosges (qui fut d'ailleurs mieux inspiré que là, mais on peut pas être bon partout !)

et le film de Resnais est un pur chef-d'oeuvre, ainsi que "L'année dernière à Marienbad" mais Resnais est un génie à lui tout seul...

[amélie-sens]

idem*et je m'en fiche d'être minoritaire à lire duras et à y trouver du plaisir, NA!

[moniiique]

Desproges qui n'aurait pas de jugeotte, y a des trucs qui sont rigolol à lire de bon matin .

Jamais lu Duras par ailleurs, ma contribution s'arrêtera donc là.

[Levitz]

J'ai beaucoup lu Duras il y a une dizaine d'années. Principalement ses romans. Les années qui m'intéressent le plus sont 1958 - 1964, de Moderato cantabile au ravissement de Lol V Stein. Je trouve que c'est autour de ces années qu'elle parvient à édifier son système, sa langue. Je rajouterais aussi Les petits chevaux..., La douleur/ Ma préférence va au roman Dix heures et demi du soir en été où je trouve ce que j'aime chez Duras : des phrases qui vous immobilisent par les images ou les sensations qu'elles provoquent, l'idée que quelque chose est plus grand que la vie. C'est le roman dans lequel je me replonge le plus (il est court!) car j'aime y retrouver la description de la Castille menacée par l'orage et étouffée par la chaleur pendant qu'un crime passionnel a été commis et qu'une histoire d'amour va à sa fin.

[Avital.Ronell]

Levitz c'est exactement ça!

[Manchette]

Il suffit simplement de lire Desproges pour voir que ses textes étaient incontestablement ceux d'une vraie plume, d'un auteur qui a réfléchi à son style, pas seulement à son humour.
Car outre son art de toucher à tous les tabous, de déranger, il le faisait ma foi avec un certain style, et surtout une véritable classe.
Si l'on prend le temps de se pencher sur l'ensemble de ses livres, on verra que cet homme d'une immense pudeur sur sa vie intime, y dresse l'autoportrait extrêmement touchant d'un homme paradoxal (un misanthrope qui adorait détester l'humanité tout en détestant l'aimer malgré tout) et qui, bien qu'influencé par Vialatte, a su dépasser cette influence, et accessoirement ne jamais mettre les pieds bourbier franchouillard.
Sans aller jusqu'à parler de philosophie à son propos, son oeuvre est incontestablement une belle réflexion sur l'humanité.

[Avital.Ronell]

Ok j'ai peut être abusé sur Desproges, mais des fois il a la critique facile. Mais bon...on est tous pareils une fois lancé.

[Manchette]

Ok j'ai peut être abusé sur Desproges, mais des fois il a la critique facile. Mais bon...on est tous pareils une fois lancé.

Tu as également la critique facile sur Desproges

Ne pas oublier non plus quand il compare à juste titre la platitude du plafond d'un ascenseur aux plus belles pages de Philippe Sollers, par exemple.
Son éreintement de Duras est aussi à mettre en regard de son attitude face au racisme, et notamment à l'antisémitisme. Surtout que Duras n'a pas été très claire sous l'occupation (comme Sartre et Beauvoir d'ailleurs), et qu'elle a été stalinienne, au parti pendant l'affaire Kravchenko tout de même. Or on a toujours été au courant de ce qui se passait en URSS, bien avant Kravchenko d'ailleurs (voir du coté d'auteurs comme Ciliga, Souvarine notamment)

Mais surtout et plus que tout, lire La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute, un long entretien de Desproges, absolument passionnant.