Bonsoir,
Sur la "copie parfaite", je… ben… heu… ?

Elle l'est sans doute à un instant t, celui ou l'on décide de partager le texte, de le donner (à lire). Après, je ne sais pas, pas plus que je ne saurais parler de la dimension esthétique.
Par contre, une chose m'est très chère : défendre l'idée que l'écriture est un apprentissage puis un travail, pas une inutition ou un don des dieux. C'était le sens de mon histoire de natation. On croit savoir nager parce que l'on a appris à l'école mais on sait juste avancer dans l'eau.
Quand j'ai comencé à écrire (j'avais 29 ans), j'étais pesuadée de savoir écrire. J'ai eu l'occasion très vite de travailler avec des gens qui eux avaient une connissance de la langue française que je n'avais pas. Ils ont démenti mon a priori et m'ont enseigné ce que je croyais connaître puis m'ont montré comment travailler un texte avec comme règle d'or "Tu as tous les droits vis-à-vis de la langue que tu utilises, à conditon de savoir ce que tu fais".
Depuis, je n'arrête pas d'apprendre à maîtriser ma langue, celle dans laquelle j'écris, à la comprendre, à en sentir les subtilités et le sens qui lui donne sa structure même. Et plus je la maîtrise, plus j'y déroge ; mais je sais où, quand, pourquoi et comment je le fais. Ce qui revient à dire que mon style, aujourd'hui, est un style choisi, construit, capable de s'adapter aux différents supports d'écriture ; il n'est donc pas le fruit de mon génie (ou de mon non-génie) mais le produit de dix ans de travail à plein temps. Il évolue toujours, au fil de mes apprentissages et des choix qu'ils me permettent désormais de faire.
Alors aujoud'hui, est-ce que j'écris de bons livres ? Je n'ai pas envie de répondre à cette quesiton, chacun étant libre de les apprécier ou non. Par contre, je peux dire sans gêne que je sais de mieux en mieux écrire, au sens où je maîtrise de plus en plus le moindre élement de mon écriture. C'est comme quand je nage : avant, je respirais au petit bonheur la chance ; maintenant, je maîtrise ma respiraiton.
Et pour clore cette comparaison et rejoindre Cici, je crois que dans cette idée de l'écriture qui s'apprend et se travaille, comme une technique, il y a aussi une notion forte d'effort et souffrance (presque physique). Le plus dur, quand on souhaite écrire un roman, est de "tenir la distance", aller au bout, se remotiver, garder son cap, ne pas perdre le fil. Et tout ça de son propre chef.
Alors oui, je maintiens ma comparaison avec la brasse !
Enfin, juste un mot sur le fait d'être édité : pourquoi moi et pas vous ? Plus j'avance et plus je connais le monde de l'édition, plus ma réponse sera : parce que j'ai eu de la chance.
Très bonne fin de soirée
Cy