C'est un peu comme l'école. S'il n'y avait pas la prof pour vous forcer à lire certains livres, vous ne les liriez jamais. Moi qui n'aime pas la science-fiction, jamais je n'aurais lu « La Mélancolie des sirènes par trente mètres de fond » si l'on ne m'avait pas gentiment obligé à le lire.Présentation de l'éditeur
Femme scaphandrier, Lize Unke appartient à la brigade de police fluviale chargée d'enquêter sur la catastrophe du métro englouti. Qu'est-il réellement arrivé, ce jour-là, quand le plafond du tunnel a crevé, laissant le fleuve s'engouffrer dans le réseau souterrain pour noyer des
kilomètres de galeries, de rames... et des milliers d'usagers ?
Il y a des descriptions absolument hallucinantes. Mais alors c'est d'un glauque! D'un froid, aussi. Glacial. Ca m'a fait penser au gris, au bleuâtre et au verdâtre de l'Enki Bilal qu'on m'a offert et que je n'ai jamais pu finir.
Il y a du Kafka : un individu seul confronté à une administration imbécile, dont les agents sont à peine des êtres humains, à peine des personnages. Ils font partie du décor.
Donc finalement si je compte sur mes doigts, il n'y a, à tout casser, guère que trois, ou quatre vrais personnages - romancés, avec une histoire, une psychologie dans le bouquin.
L'héroïne principale, sa soeur qui se dédouble plus ou moins ( c'est pour ça que j'hésite à compter 3 ou 4), et un peu sa mère.
Il n'y a pas d'amour conjugal dans cette histoire, juste quelques phrases ça et là plus destinées à tirer le registre de langage dans le vulgaire qu'à raconter quoi que ce soit. Et donc l'amour est entièrement absorbé dans cette quête de la soeur : est-elle vivante ? est-elle morte ? est-elle lesbienne ? est-ce qu'elle veut me voir ? est-ce qu'elle me fuit ?
J'ai eu peur un moment qu'on n'ait pas les réponses à toutes ces questions. Les réponses ne sont peut-être pas celles auxquelles on s'attendait, mais il y a une réponse, et je crois que c'est la grande force de ce bouquin : réussir à avoir une ligne conductrice et un dénouement malgré le cheminement dans (ou contre ?) la folie qui le caractérise du début jusqu'à la fin.
Je ne m'imagine pas le relire. Je n'ai pas non plus spontanément envie d'essayer un autre titre du même auteur.