J’ai vu le Tim Burton,
Sweeney Todd. Bouarf

. J’ai un peu de mal à faire une critique qui me convienne après une seule vision, mais bon… on fait sans cesse l’éloge de l’esthétique à la Burton, moi je trouve que ça n’a rien d’original : trop maquillé, trop gras, trop je-sais-les-recettes-pour-que-tout-le-monde-va-trouver-ça-d’enfer, le tout mêlé aux relents du passage chez Walt Disney : ça me fait pas rêver. D’ailleurs, je n’ai pas vraiment vu le gage de qualité distinguant la Londres de Burton et le Paris de celui qui a fait
le Parfum (ok j’exagère peut-être un peu mais pas trop). Ca passe mieux pour moi quand c’est plus sobre, j’aimais bien le romantico-gothisme des
Noces Funèbres ou les dessins de
Vincent, sans trouver ça non plus aussi hautement original qu’on le dit partout.
Même si le début est pénible, laborieux, facile, j’ai vraiment aimé l’histoire à partir du moment où les deux montent leur petite affaire ignoble

. Une sorte
d’Ecole des femmes (de Molière : un bourgeois tient enfermé chez lui sa pupille depuis son enfance pour l’écarter des vices du monde et l’épouser, mais un galant lui fait la cours de la fenêtre et veut l’embarquer) version gore, "burtonnisé"... j’ai la flemme de résumer davantage. Cependant, n’ayant aucun goût pour la comédie musicale ni pour les Walt Disney, ni même pour la voix du si brillant acteur soit-il Johnny Depp, les chansons m’ont foncièrement ennuyées

.
Et puis la façon dont l’histoire est montrée… bof. Lors du concours entre les deux barbiers, je n’ai vraiment pas aimé que Burton ne nous montre pas comment fait Sweeney pour tailler la barbe de son client en deux coups de lame

(nous entendons seulement deux bruits très courts) après avoir bien pris son temps qui plus est. Ca sent le « mince je sais pas comment faire ». Pourtant, la magie de la synthèse, des trucages, que sais-je, aurait suffit : nous sommes dans un délire, nous n’avons pas besoin de vraisemblance, mais si la caméra préfère ne pas montrer à l’instant déterminant, c’est qu’elle refuse d’assumer ça.
Enfin bon, ce concours est tellement pauvre d’imagination, que ça n’aurait pas vraiment rehaussé mon plaisir sans doute trop tatillon étant donné l’éloge des critiques de presse.
Pour terminer sur un bon point : l’humour. La grosse musique d’orgue au début du film m’a fait plier en deux. J’ai bien aimé aussi la chanson qui parle des tourtes au poète / avocat / etc (tient si en fait j’ai aimé une chanson… enfin les paroles

). C’est peut-être ça qui a fait que je ne me suis pas vraiment ennuyé… mais si je retourne le voir, là je sens que ça va être dur.