Bliss a écrit :J'avoue ne pas avoir aimer ce Mr Nobody

Je partais avec un à priori plutot positif, étant un fan de Jared Leto et de ses beaux yeux bleus mais j'ai assez rapidement déchanter. Je n'ai pas vraiment accroché à cette esthétique très clipesque où le réalisateur s'est senti obligé de mettre un sens à chacun de ses plans, ce qui devient vite lourd, tout est surchargé de symbolique où le pauvre spectateur doit tout décrypter. Mais c'est surtout au niveau de la narration et de l'histoire que j'ai complètement décroché. On sent que le réal a milles et unes idées dans la tête et a envie de toutes les exprimer sans jamais vraiment en approfondir une. Ce qui fait qu'on tombe parfois dans le gros clichés (surtout les scènes d'explication pseudo-scientifiques avec le jared leto et ses tableaux).
Mais je peux comprendre qu'on accroche. Il y a un certain charme à suivre l'errance du héros à travers ses différentes vies. Pour ma part, cela m'a laissé insensible, dommage :/
Je suis d'accord avec ton analyse du film. Sauf que moi, j'ai beaucoup aimé tout ce que tu décris, justement.
A priori, l'aspect ultra-léché des plans, le côté clipesque d'une esthétique exagérée - à la limite du ridicule - me rebute largement, je suis plutôt du genre à aimer les films dégueus, caméra à l'épaule, "remontons ensemble le Mékong tels les saumons sauvages que nous avons été jadis" (au grand désarroi de mon oreille interne), mais là, ça fonctionne bien. C'est beau et émouvant sans être larmoyant (même si j'ai bien pleuré ^^ ... étant un saumon sauvage cambodgien) ou fashionisant. Le film et long mais l'esthétique ne m'a pas fatiguée ou énervée.
A priori aussi, les nombreuses informations affluant et la profusion d'éléments donnant le tournis ont tendance à me donner mal au crâne (j'aime les films où il ne se passe rien. Une boîte. Un chat. Est-il mort ? Mange-t-il des frites avec une sauce barbecue ? Andalouse ?) mais là, j'ai accroché parce que finalement, la plupart de ces "symboles" étaient cohérents, certains thèmes se retrouvaient et les élaborations fumeuses se font naturellement dans l'esprit du petit spectateur.
Concernant les explications pseudo-scientifiques, étant une grande profane en la matière, j'ai été fascinée. Comme lorsque je lis de la science-fiction, je ne cherche pas à déceler le vrai du faux, le plausible de l'absurde, partant du postulat que le tout est absurde, se situant dans un autre espace-temps, j'accepte de tout croire. Je parle de la structure d'ensemble et non des petites références éparses.
Et puis enfin, j'aime par-dessus tout les films me proposant mon interprétation, ma sensibilité, ma fin et même mon début, mon voisin et la couleur de mon siège. L'ère du 2.0 du cinéma.
Bref, ce film faisant écho à beaucoup de choses positives dans ma vie et à beaucoup de mes intérêts, il m'a éblouie et j'ai hâte de le revoir.