Et on va essayer de s'y retrouver dans ce schmilblick, entre les 306 intrigues s'entremêlant ou pas entre elles. Mais avant de sombrer dans la mer après avoir lancé un haricot magique, traitons ça point par point.
Moi-même, quelques posts plus haut, a écrit :Une fois que l'intrigue est de nouveau concentrée sur Storybrooke, on attend globalement quatre choses :
1. Que la menace Hook et Cora opère
Mais pourquoi avoir tué Cora en milieu de parcours ? Et avec un ridicule sort de derrière les fagots par-dessus le marché ? Non. Vraiment. Cet arc s'est (malheureusement) conclut il y a de ça deux mois. J'attendais beaucoup de ce duo - enfin, j'attendais surtout de voir comment Cora comptait sévir à Storybrooke, et comment évoluerait sa relation avec Regina, en tenant compte d'Henry et sa… heu… hum… tentative avortée de rédemption. Passé l'épisode 11, la crédibilité de Hook a été revue à la baisse, apparaissant sporadiquement pour planter ici et là son crochet, et se prenant sporadiquement des crochets dans la figure ici et là. Ça valait vraiment la peine qu'il voyage de Fairytaleland à Storybrooke. Quand l'un de vos antagonistes principaux se contente de se cacher derrière un poteau, surgir à l'improviste en agitant son crochet, puis de se faire assommer par le premier venu, on a beaucoup de mal à le prendre au sérieux. Quant à Cora, hum, je suis en deuil depuis l'épisode 16.
En deuil.
Elle devait mourir, certes, mais plus tard, « au hasard » dans un bordel apocalyptique de fin de saison, et d'une autre façon. Ça aurait été foutrement mieux. Vouloir ramener un conflit fantastique à une dimension humaine, je veux bien, c'est un peu ce que la série entreprend depuis ses débuts. Snow enragée de voir sa nonne tuée par la Reine de Coeur, Snow qui veut se venger en franchissant la limite d'une morale qu'elle s'était fixée auparavant, pourquoi pas. Un peu comme dans Buffy, du temps où Giles se lançait dans la tentative folle de tuer Angelus à coup de torches enflammées pour venger la mort de Jenny. C'était complètement con, Giles évidemment n'arrive à rien avec ses deux briquets, mais dans l'idée, dans tout ce qu'elle contenait d'irrationnelle et d'inattendue de la part de l'observateur, c'était chouette. Action, émotion, surprise, tout y était. Le problème, pour OUAT, c'est que Joss Whedon n'est pas aux commandes, et là où Joss arrive à bien rendre quelque chose, Adam et Edward se vautrent méchamment. Et ce n'est pas parce que la bougie tueuse de reine de coeur a été évoquée dans l'épisode précédent que je vais applaudir des deux mains en la voyant utilisée dans cet épisode et de conclure que toutélié de A à Z, ou que les scénaristes ont osé faire franchir à Snow une limite qu'elle s'était auparavant fixée. Non parce qu'il faut la voir la scène d'action/émotion/surprise : d'un côté Emma et Neal brandissent des épées de chez ToysRus et des craies faiseuses de bouclier magique, de l'autre Regina et Cora tentent de se démerder avec des effets spéciaux de Charmed troqués sur Ebay, et puis, en cachette, Snow pioche la bougie dans l'étalage de la boutique de magie, et sauve un Rumple à l'agonie en lançant le sort qui tue Cora. Fin.
Même si l'épisode précédent nous y amenait, en même temps c'est le minimum syndical d'exiger des scénaristes de construire leur intrigue sur la durée, cette conclusion m'a grandement énervée. Toute cette première partie ennuyeuse de saison pour finalement expédier aussi simplement le problème, j'ai l'impression de m'être fait arnaqué, et pas qu'un peu. Cora aura eu autant d'impact qu'un démon épisodique de Charmed. C'est navrant. Non parce que Cora morte, et Hook relégué au rayon petit pitre ridicule, en plus de faire descendre en flèche leur poids dans la série, il ne nous reste plus qu'un seul arc pour conclure l'ensemble :
2. Que l'accidenté étranger tente de révéler le côté fantastique de Storybrooke au monde (histoire de créer quelques bricoles).
Et je n'imaginais pas une seconde qu'on aurait eu droit pour les derniers épisodes à uniquement celui-ci. Il s'est avéré plus enthousiasmant que prévu, les deux derniers épisodes aidant, mais c'était pas gagné d'avance, et une fois la saison terminée et que l'on se met à réfléchir sur ce qu'on a vu, on est très loin d'être satisfait.
Passé l'épisode 16, on enchaîne des épisodes tièdes, quand on ne s'ennuie pas devant des flash-backs jouant contre la montre. Regina revivant la même journée encore et encore au début de la malédiction ? Une énième histoire de Belle cherchant à démontrer à Rumple qu'il est au fond de lui quelqu'un de bon ? Une énième histoire entre Regina et Snow nous expliquant que The Evil Queen est bel et bien Evil ? Mais on se foutrait pas un peu de notre gueule ?
Entre deux remplissages, et la dépression plus qu'ennuyeuse de Snow, l'accidenté étranger arrête de faire du surplace pour révéler deux choses : d'une, qu'il avait connu Regina étant enfant et qu'à l'époque celle-ci avait pris son père en otage, de deux, que dans son intention de causer des bricoles aux habitants de Storybrooke, il est accompagné de… la copine de Neal ! La black de service souriante dont on se contrefout et dont les scénaristes ont fait une espionne au double-jeu !
Mais… on serait pas retombés sur une rediffusion d'Alias ?
Vous allez me dire, la femme de Vaughn avait des dents de cheval, et la mère de Sydney n'est pas morte à cause d'une bougie en milieu de saison. Mais bon, quand Tamara passe son temps à glaner des informations sur les habitants de Storybrooke, voit d'un mauvais oeil le retour d'Emma dans la vie de son futur mari, cherche à faire taire par tous les moyens Pinnocchio, et qu'en plus Neal n'y voit que du feu, si vous voyez une intrigue originale là où il y a du recyclage, c'est votre choix. Bon, d'un côté, on ne peut que féliciter les scénaristes d'avoir fusionné l'intrigue chiante de « Petite Amie de New York » avec l'intrigue « Accidenté étranger » De l'autre, c'est un peu problématique qu'une série fantastique tente de nous entraîner lentement mais sûrement sur le terrain casse-gueule de l'action-espionnage. Le terrain est casse-gueule parce que de la même manière que les errances en début de saison avec le docteur Frankenstein nous éloignait de l'ambiance propre à OUAT, les actes de Greg et Tamara peinent à trouver une cohérence au fil des épisodes et surtout à s'intégrer à la série. Est-ce que quelqu'un avait imaginé voir Regina se faire torturer à coup d'électrochocs ? Est-ce que quelqu'un avait imaginé voir deux espions tenter de détruire Storybrooke parce que la magie au 21me siècle et aux Etats-Unis c'est mal ? Est-ce qu'on n'aurait pas pu se débarrasser de cette intrigue avec une bougie tueuse, histoire de vite en finir ?
Et là où c'est le plus catastrophique, c'est au moment où les scénaristes choisissent de retourner leur veste en donnant une justification fantastique aux actions de nos deux espions : épisode 2x22, l'explosion de Storybrooke n'était qu'une petite diversion pour permettre à Greg et Tamara de kidnapper Henry… et de le livrer à Peter Pan au Pays Imaginaire. Donc, après nous avoir expliqué qu'ils méprisaient la magie et qu'elle n'avait pas sa place dans notre monde, on apprend que nos deux espions travaillent pour un être magique.
BEST ! STORYLINE ! EVER !
3. Que Emma et Rumple partent trouver Michael Raymond-James à Talahassee Manhattan (parce qu'il est impensable que Baelfire soit quelqu'un d'autre que lui)
Le 10 Mai, la sentence est tombée : la série est renouvelée pour une saison 3. Une. Saison. 3. Aussi, il est inutile que je vous explique que les retrouvailles d'Emma et Neal, et de Rumple et Bae, ne durent qu'un temps, pour mieux être reportées à plus tard. Cela dit, après un affrontement très mauvais entre Emma et Tamara (très en-dessous du cultissime duel de fin de saison 2 d'Alias entre Sydney et EvilFran, et en plus Tamara n'est pas morte, brr) causant la téléportation de Neal à Fairytaleland, les scènes où Henry et Rumple apprennent la disparition de Neal/Bae étaient très touchante. Et j'ai beau trouvé totalement con la résolution de son intrigue avec Belle, mais les retrouvailles entre Robert Carlyle et Emilie de Ravin dans la boutique de magie sur fond de Storybrooke dévasté étaient touchantes. Des personnages désarmés, deux trois vérités, la fin du monde, il m'en faut pas plus en fait.
Ndr : la suite de ce point sera plus passionnante.
J'énumérais plus haut les flash-backs dont le seul intérêt consistait à jouer contre la montre. Mais les deux épisodes finaux se sont attelés à nous sortir des flash-backs qui permettent d'approfondir la mythologie de OUAT, et en l'occurrence de savoir ce qui est arrivé à Neal après avoir quitté Fairytaleland. J'ai beau avoir grincé des dents avec Greg et Tamara, ce contre-point m'a rappelé ce qui me maintenait éveillé devant la série à la belle époque de la saison 1 : une succession de réinterprétations de contes, au service d'une intrigue fantastique. Il était temps, c'est pas comme si on attendait depuis la moitié de la saison que la série reprenne du poil de la bête.
Malgré la facilité avec laquelle Neal est adopté par la famille Darling, toute la partie à Londres puis à Neverland est très agréable à suivre. La conversation sur la famille entre Wendy et Neal, l'arrivée de l'ombre maléfique dans la chambre, le vol de nuit, la rencontre avec Hook et la relation qu'il établit avec Neal, les enfants perdus… On se prend facilement au jeu, même si au final on réalise qu'on ne nous montre que ce qui aurait pu être déduit depuis l'épisode 2x14, et que les scénaristes réfléchiront à sa conclusion pour la saison 3.
Une. Saison. 3.
Une saison qui rencontrera exactement les mêmes problèmes que le début de la deuxième si les scénaristes n'apprennent pas de leurs erreurs passées. Je ne suis pas sûr de vouloir suivre les Charming, Regina, Hook et Rumpelstiltskin à Neverland pour sauver Henry de Peter Pan, sachant qu'à Fairytaleland Neal est coincé avec Philipp, Aurore et Mulan ; et sachant qu'à Storybrooke, Belle aura pour fonction de se rappeler qu'elle est super pote avec Ruby. Oui, la saison 3 nous montrera comment Neal est passé de Neverland à Manhattan, la saison 3 nous expliquera comment Aurore et Mulan ont retrouvé Philipp, et elle nous montrera aussi les retrouvailles palpitantes de deux meilleures amies du monde pour la vie dans une petite ville du Maine (j'ai ! trop ! hâte !), mais non, je ne suis pas convaincu que les scénaristes jongleront intelligemment entre ces trois univers, surtout pour attendre de voir certaines conclusions qui auraient très bien pu être relatées en saison 2. A part en se séparant des flash-backs, et encore, je vois mal comment donner un poids équitable à chaque intrigue. Storybrooke et Fairytaleland risquent très vite de démontrer leurs limites, quant à Neverland, l'idée de devoir encore supporter Greg et Tamara m'énerve au plus haut point.
En parlant de poids équitable, je ne vous ai pas parlé de…
4. Que la série réponde à la question : Vaut-il mieux habiter à Storybrook ou Fairytaleland ? Est-ce que finalement Regina était si evil que ça, de nous enlever les ogres, les guerres, la boue, et la fiante ?
Et elle a répondu : Fairytaleland. Point. Flemme de développer. En même temps, c'était tellement dilué entre les espions travaillant pour Peter Pan, des flash-backs, la nouvelle personnalité de Belle effacée juste à temps pour le final sans aucune raison valable (mais en même temps, EvilBelle n'a représenté AUCUN intérêt si ce n'est justifier le salaire d'Emilie de Ravin), ou encore la réapparition tout aussi inutile de Dr Whale que ça ne vaut pas la peine de s'y attarder plus que ça.
Et les haricots magiques auront servi à tout sauf à retourner à Fairytaleland ! Et l'amnésie aura été un sujet très récurrent dans cette saison 2 !
Je vais me faire une chèvre. Et on se revoit à l'Automne pour la saison 3.