
Quand un film vous apprend comment faire disparait un crayon de manière si classe, vous pouvez être sûr que ça pue le chef d'oeuvre...
Avant toute chose, je préfère prévenir, je suis un fan absolu de ce que Christopher Nolan a fait, ouaip rien que ça. Depuis que j'ai vu Memento auquel je n'ai strictement rien compris la première fois, m'obligeant à le revisionner direct, je me suis dit "Mon petit Bliss, tu tiens un réalisateur qui va te rendre fou" et force est de constater que je n'avais pas tort. Car bien avant d'être un film sur Batman, bien avant d'être un film de supers héros, c'est avant tout un film qui s'inscrit directement dans la lignée de la brillante filmographie du sieur Nolan. Je vous l'accorde (de piano), ca fait un peu branlette vu comme ça, mais que voulez-vous, de nos jours ce n'est pas toujours évident de trouver quelque chose d'aussi excitant !
Mais nous nous écartons du sujet, le fameux Batman, et je ne suis pas le seul car Nolan s'en écarte également. Délaissant son héros dont il avait trituré avec brio la psychologie dans Batman Begins, il préfère s'attarder sur ce qui fait la plus grande réussite de l'univers de notre chauve souris favorite : les méchants et surtout THE Bad Guy : Le fameux Joker. Je pourrais alors faire tout un tas de blagues foireuses sur Health Ledger, sa mort ou encore tenter quelque chose de plus audacieux en lorgnant du côté de la boisson mais on est pas là pour loler, ah non, le Joker ici présent n'est pas très rigolol, au contraire... Si Burton nous avait présenté un Joker au blagues cyniques, avec un côté déconneur assez poussé, ce n'est absolument pas le cas ici ! Ce mec fout les jetons ! Mais vraiment, limite à se pisser dessus, transformant la salle de ciné en véritable urinoir public. Prévoyez donc un calecon de rechange avant d'aller voir ce film...
Qu'est-ce qui peut donc le rendre si fou et dérangeant à l'écran, se demande le lecteur incrédule. Déja, rien que dans sa gestuelle, le joker impressionne. Ses différentes mimiques, sa manière de se déplacer (surtout dans une scène vouée à devenir un grand classique du LOL) et ses répliques biens senties en font un mec déja pas très fréquentable. Et il y a sa manière de penser, enfin penser est un bien grand mot... Dire qu'il est taré est évident, mais forte heuresement il n'y a pas que ça. C'est aussi un génie du crime, le genre de mec qu'a toujours une carte d'avance (ahahahahahah) et qui surtout n'a rien à perdre. C'est bien simple, on tient tout simplement un des meilleurs bad guy vu à l'écran. Bon bien sûr, il n'y a pas que lui dans le film, on y trouve aussi notre grand ami Harvey Dent qui comme vous vous doutez bien, va très mal tourner. Il faut dire qu'avec une tête pareil, c'était inévitable. Analysons ca plus en détail :
Blond : +20
Sourire de politicien faux cul : +30
Coupe affreuse : +70
= très très envie de le voir souffrir.
Ca tombe bien car c'est très exactement ce qui va arriver. Son histoire que j'ai par ailleurs trouvé bien triste, se mèle parfaitement à l'intrigue principale, ne donnant pas ainsi l'impression d'avoir deux histoires en parallèle sans réels liens logiques et là je dis chapeau. On se rend finalement compte que tout tourne autour de ce Joker, véritable chef d'orchestre de tout ce bordel ambiant. J'aimerai pouvoir en dire plus, mais ca serait spoiler et ainsi gâcher le plaisir de cet orgasme de plus de 2h20. On ne retiendra pas par contre la pouffe du film qui certes a son utilité, encore heureux, mais se fait littéralement bouffer niveau prestatation par tous les autres mâles... Autre point plus que positif : les bastons. Nolan s'est très largement amélioré depuis les combats trop bouillons de Begins et cela fait clairement plaisir à voir. Désormais on sent que le réalisateur maitrise son film de bout en bout, tout est lié, tout est logique, rien n'est laissé au hasard. Bref, vous l'aurez compris, ce film est un bijou, mais pas n'importe lequel, un diamant noir qui a su rendre hommage à une licence à l'univers des glauques,celle du Dark Knight.