Qu'est-ce qui m'a donc décidé à aller voir cette comédie americaine pour teenagers, que l'on pouvait craindre lourdingue et sans finesse (comme souvent chez les amerloque question humour) ?
Une relation, aux antipodes de ce genre de film, qui m'en a parlé en bien (là, mon intérêt a été sucité) puis peut-être sa longévité inattendue (4e semaine en salle UGC et Gaumont, dans ce monde impitoyable où la plupart des films ne dure pas deux semaines sur le grand circuit...), assorti d'un succès tout aussi inattendu outre-atlantique (actuellement 1er au box office US)... et puis, bon, la présence de Zac Efron, avouons le^^
Verdicte, donc ?
Beaucoup mieux que ce à quoi on peut s'attendre (quand on est cinéphile, of course... Pour les fans de pop corn movies, là on a un chef d'oeuvre !)
Le scénario est assez bateau, bien sûr : un mec proche de la quarantaine qui pleure sur son sort car il a raté sa vie (au chomage, en plein divorce, deux gosses qui l'ignorent) se voit offrir une 2e chance, celle de revenir à l'époque où il avait 17 ans, qu'il était la star du lycée, champion de Basket à deux doigts de se faire remarquer par un grand séléctionneur... Mais l'histoire prend un virage plus intéressant, lorsque le héro décide de donner à sa 2e chance une autre tournure : plutôt que de devenir le champion de basket qu'il aurait pu être, il décide de se rapprocher de ses gosses, de décourvir qui ils sont, de les aider à réussir leur vie, d'être un père enfin ! Et de comprendre aussi pourquoi tout à capoté avec sa femme, la seule chose qui ait vraiment compté pour lui.
Un film plus proche de Mrs Doubtfire donc, que de High school musical.
C'est marrant, c'est bien joué, ça se moque de quelques clichés américain aussi (le look vestimentaire des ados, leur façon de se nourrir : voir le sandwich nutella, ketchup, crème de cacahouette, mayonnaise que se concocte notre ado ressucité, de quoi faire baver Captain^^), ça égratigne même un tantinet la société, en montrant du doigt par exemple l'hypocrisie du système scolaire en matière de sexe, qui prône l'abstinence mais distribue des capotes aux élèves, ou encore l'omniprésence démesurée du sport, qui est un sésame pour faire des études à la fac...
L'élément inattendu du film, c'est de se montrer à contre courant du fameux american dream, vanté par les médias et les magazines, qui prône la réussite professionnelle (faire carrière, être un champion, un winner) et érige le vedettaria comme un gage de bonheur futur.
Ici, le film montre au contraire que la star du lycée, 20 ans plus tard, se retrouve en définitive avec une vie assez naze, tandis que la tête de turc a bien réussi dans la vie (on pense à Stephen King ou encore aux créateurs de South park, assez marginalisés durant leur adolescence, qui se sont plutôt pas mal démerdés ensuite^^)
Le postulat de base est plus intelligent qu'il n'y parait : parce que le héro a renoncé à ce qui traditionnellement apporte la réussite (être champion de basket, aller à la fac) pour s'occuper de sa copine enceinte, il a le sentiment d'avoir échoué sa vie; pourtant, dans la 2e chance qui lui est accordée, il choisit en définitive de faire les même choix que précédemment (réussir sa vie affective plutôt que sa vie professionnelle), en s'y prenant simplement d'une autre manière (ne pas ruminer sur le passé mais prendre soin de ce qu'il a)
Plutôt une bonne surprise donc. Avec quelques petites perles (la façon dont le héro rabat le caquet à la brute de service ou l'ami loufdingue qui cherche à séduire la directrice inflexible, avec qui il n'a rien en commun... sauf une passion réciproque pour le seigneur des anneaux). Et le beau Zac Efron (qui soit dit en passant n'a pas 17 ans), malgré ses airs de minet, est beaucoup plus charismatique qu'on pouvait s'y attendre.
