Dans Le fils à Jo, cependant, c'est toutes les 10 minutes qu'on a le droit à "tarlouze", "tapette", "enculé"... l'expression la plus poétique étant "ils ont des carottes dans le cul, et pas des carottes rapées".
Bon, je ne pense pas que le réalisateur soit homophobe. Son but était de rendre hommage au rugby et pour lui, visiblement, rugby = vrais mecs = melée virile, baston, se torcher la gueule et traiter l'adversaire de "tapette" et "d'enculé". Ne nous plaignons pas : il nous a épargné le cassoulet. De ce fait, ses héros qu'il souhaite viriles mais émouvants sont surtout très hétérobeaufs. Question subtilité, on est a mille lieues de Looking for Eric de Ken Loach.
Ce qui me chagrine, c'est que ce film présente toutes les "qualités" pour trouver un large public : retour aux sources, aux valeurs simples (la famille, la terre, la tradition), pléiade de bons sentiments axés principalement sur le rapport père/fils, opposant Gérard Lanvin, beau mâle ténébreux qui va faire se pâmer la ménagère, à un pré-ado au regard franc et une jolie frimousse qui lui vaut s'emblée la sympathie du spectateur. Bref, il est bien capable de faire des entrées.
Question intrigue, c'est sans surprises et sans péripéties, les conflits du début disparaissant très rapidement de façon quasi magique sans jamais refaire surface. On est chez les bisounours où tous les problèmes se résolvent d'eux-même avant même qu'on ait eu le temps de s'inquiéter. Des bisounours qui jouent au rugby et se traitent d"enculé.
En conclusion, je me permettrai de citer le grand cinéphile Thunder Bird :
