
Pitch :
Eté 1990. Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaires, vient tout juste de fêter son vingtième anniversaire lorsqu'il est envoyé dans le désert saoudien. La Guerre du Golfe vient d'éclater, son bataillon de Marines est parmi les premiers à se déployer dans cette aride et immense étendue de sable.
Avis :
"Jarehead", les crânes rasés, ou les cruches vides, sont des hommes engagés (ou parachutés) dans l'armée américaine vers la fin des années 80 et qui se retrouvent à l'été 90 embarqués dans la guerre du Viet-nam euh du Koweit.
Ils n'attendaient que ça, partir sur le front, comme dans les films qu'ils voient au cinéma (Projo impressionnante de Apocalypse Now pendant le film !).
Mais "les guerres sont toutes différentes" nous dit-on à la fin = le Viet-Nam est bien loin, les guerres sont aujourd'hui politiques, bureaucratiques et sur le terrain c'est pas du tout Apocalypse Now... c'est l'attente, la masturbation, l'attente, la masturbation. Puis quand la guerre s'approche, Mendes nous gratifie de tout combat (les seuls qu'on voient mourir devant nous sont tués par leurs compatriotes, impressionnant). Mendes montre un Voyage au bout de l'enfer qui ne mènera à rien si ce n'est à se rendre compte que la finalité est en fait la même : "les guerres se ressemblent" nous dit-on aussi à la fin : car le retour à la maison est pareil pour tout soldat. Ils y sont encore.
Nous aussi, on a du mal à sortir du film, moi j'y suis encore.
Les images de pluie d'or noir, les corps carbonisés, la musique rock métal, les soldats qui pètent les plombs, les GI qui se pissent dessus, la mort étrange finale, on est hanté par ce Jarehead qui est adapté du livre d'un de ces personnages.
C'est pas du niveau de American Beauty et Les Sentiers de la Perdition mais pas loin. C'est forcément très différent et si la réalisation de Mendes est à saluer elle n'atteint pas pour moi le niveau, il faut le dire élevé, de ses deux premiers films.
Les prestations des acteurs sont remarquables. Jake Gyllenhaal (bientôt en cowboy gay, vivement !) est superbe, en soldat sans clairon, en fou à lier ou danseur aux bonnets de Noël. Peter Sarsgaard est une nouvelle fois parfait. Il m'énerve, il est génial cet acteur, on pourrait pas lui donner un vrai premier rôle à la hauteur de son talent ? Jamie Foxx assure (et étonne encore avec les registres qu'il exploite : de chauffeur de taxi avec Cruise à Ray Charles en passant par Furtif et ce Jarehead il devient le nouveau caméléon black d'Hollywood) et on retrouve Chris Cooper d'American Beauty dans une moindre folie mais un rôle assez similaire, c'est marrant.
Voilà, allez le voir quoi !