Il est dommage que nous n’ayons commencé à converser sur le sujet qu’à la fin du meeting, cela nous a laissé peu de temps pour approfondir. On verra peut-être samedi.
Quoiqu’il en soit, je te parlais de cela sans l’avoir complètement formalisé dans mon esprit. Après lecture de ton post, cela m’a permis de formaliser ceci.
Il est nécessaire d’aborder la visibilité individuelle en tant qu’homosexuel(le) de manière quantitative et qualitative.
La donné quantitative se voit en fonction du nombre de personnes auprès desquelles un homosexuel est visible. Mais il est peu réaliste d’utiliser des pourcentages du type « 60 % des personnes que je fréquente savent que je suis homosexuel ». Il vaut mieux donc catégoriser les personnes qui nous entourent en quatre catégories : le cercle familial, le cercle amical, le cercle professionnel, et le cercle sociétal. Les trois premières catégories doivent à mon sens être sous catégorisées chacune en deux groupes : le premier groupe correspond aux personnes à qui il est le plus dur le faire son coming-out ou de parler de son homosexualité, le deuxième groupe correspond aux personnes à qui il est plus facile de faire son coming-out ou de parler de son homosexualité.
Ainsi, il me semble important de séparer les parents des autres membres de la famille comme les frères et sœurs par exemple. De même dans le cercle amical (distinction entre le/la/les meilleur(es) ami(es) et les autres amis) et le cercle professionnel (distinction entre vos supérieurs hiérarchiques et vos collègues/employés).
Cette sous catégorisation me semble importante car nous ne réagissons pas de la même façon selon les personnes qui sont en face de vous, notamment envers celles qui exercent une autorité morale (les supérieurs hiérarchiques), qui nous sont très proches (les meilleur(e)s ami(e)s) ou les deux (les parents).
Il ne me semble par contre pas nécessaire de faire une sous catégorisation pour le cercle sociétal. Au passage, c’est sur cette catégorie que nous ne sommes pas d’accord sur la définition (ou le contenu). J’ai l’impression que tu parles plus d’inconnus. Or à priori on ne les revoit pas ces inconnus, donc impossible de mettre un niveau 2 (voir plus loin). Moi je parle plutôt de personnes que l’on croise régulièrement, comme sa boulangère, son charcutier, son marchand de journaux par exemple, ou encore ses clients, ou encore ses élèves lorsque l’on est prof. Parce que là il peut il y avoir un dialogue possible continu dans le temps.
La donnée qualitative se voit en fonction de ce que l’on parle ou non de soi et de son homosexualité. Pour reprendre ce que tu dis (c’est une bonne idée, moi je m’arrêtais à 0 ou 1), voici une proposition d’échelle d’évaluation :
Niveau 0 : aucune visibilité (--> 0 point). On ignore votre homosexualité. Ou vous ignorer s’ils le savent.
Niveau 1 : visibilité partielle (--> 1 point). On connait votre homosexualité pour diverses raisons
(coming-out, come out, bouche à oreille…) mais celle-ci est depuis peu abordée (peu ou pas de conversation sur votre vie amoureuse par exemple), ou peu visible, peu démonstrative (retenu des gestes d’affection avec le conjoint, non présentation du conjoint par exemple), car il y a une volonté de discrétion, soit de votre part, soit de ces personnes.
Niveau 2 : visibilité complète (--> 2 points). On connait votre homosexualité pour diverses raisons
(coming-out, come out, bouche à oreille…) et celle-ci est plus ou moins régulièrement abordée ou visible (conversation sur votre vie affective ou amoureuse, présentation et gestes d’affection avec le conjoint, etc…).
A partir de là, il suffit de définir son niveau de visibilité pour chaque catégorie, et donc son nombre de points. J’ai fait un petit tableau pour que cela soit plus compréhensible
A partir de là, cela permet d’obtenir une note sur 14. Et oh coïncidence, si on la divise par deux, cela peut se mettre en comparaison avec les autres échelles puisque l’on peut obtenir du coup une note sur 7 !

Donc pour moi par exemple cela ferait un total de 9 / 14, soit 4,5 / 7.
L’intérêt bien sûr est de ne pas donner uniquement la note finale mais bien l’ensemble des notes pour chaque catégorie de personnes pour voir auprès de quels cercles sommes-nous les plus visibles … ou invisibles. En effet, ce type de données, si on pouvait les compiler, serait intéressant à analyser.
Ainsi, on pourrait proposer cette liste pour le sondage, à compléter avec 0, 1 ou 2 points :
CERCLE FAMILIAL
Parents :
Autres membres proches :
CERCLE AMICAL
Meilleur(es) ami(es) :
Autres amis :
CERCLE PROFESSIONNEL
Chef(s) hiérarchique(s) (ou profs si vous êtes élèves) :
Collègues, ou employés (ou élèves si vous êtes profs) :
CERCLE SOCIETAL
Vos commerçants ou vos clients, ou vos élèves si vous êtes profs par exemple :
TOTAL :
A toi. Qu'en penses-tu ? (les autres aussi, hein, vous pouvez y mettre votre grain de sel

)