Suhiko: chambre 402
Suhiko: chambre 402
Bonjour à tous! Je commence une fiction qui s'appelle Suhiko: chambre 402" et j'aimerais vous la faire partager =) donnez moi votre avis si vous le lisez. C'est ma toute première et j'espère que ça vous plaira!
Prêts? Voici le tout premier chapitre de cette histoire:
Melody se tenait enfin devant cette gigantesque auberge qui, de ses murs et de son odeur, émanait un sentiment d’hospitalité.
L’auberge Suhiko ! Cette vaste montagne de pierre et de verre s’était élevée devant son corps chétif et minuscule de petit enfant, une énorme montagne qui avait vue sur tout ce qui pouvait se passer dans le domaine du haut de sa cime.
Les murs qui entouraient cette reine des sommets étaient enduits de peinture beige qui faisaient un désert de leurs vagues que le peintre avait fait à la construction de cet établissement.
Les nombreuses fenêtres circulaires ainsi que la grande porte rappelaient ceux d’un gîte, l’architecture y était très ressemblante.
Le garçon s'avança vers l'entrée tout en levant la tête pour y apercevoir une grande enseigne de bois.
-L’auberge Suhiko… j’y suis enfin.
Il se retourna et fit un geste de la main au taxi pour lui communiquer que l’adresse était bonne et qu’il pouvait partir. A seize ans et demi, c’est vrai qu’on ne part pas seul si loin, mais c’était sous acquiescements de ses parents qu’il céda et décida de partir seul en vacances.
Quand il entra, le nouveau vacancier se retrouva dans une salle plutôt grande, elle lui donnait quelque peu la chair de poule.
Des canapés blancs se trouvaient devant une grande télévision, probablement la seule de ces lieux, et en tournant la tête vers la droite, il pouvait apercevoir une grande table de marbre blanc bordée de petites chaises de jardin plutôt chics.
Melody n’était toutefois pas venu ici pour admirer la beauté des chaises de jardin, il s’avança donc devant la seule personne qui peuplait cette pièce, un homme plutôt jeune qui lisait son journal d’un air insouciant tout en buvant son café. Au début, Melody ne pouvait distinguer qu’une touffe de cheveux brune ébouriffée propre aux personnes qui viennent de se réveiller.
Quand il eut fini sa grande traversée de la pièce, il interpella timidement l’homme.
-Excusez-moi ! Monsieur ?
-Oh ! Vous venez pour votre chambre ?
Le sourire que lança le jeune garçon semblait être plutôt bien apprécié par l’inconnu qui ne tarda pas à dévoiler son nom.
-Je vous en prie, laissez-moi porter une partie de vos bagages ! Je suis le directeur de l’auberge, Maximilien Demian !
L’homme au comptoir se hâta de prendre les quelques lourds sacs qui prenaient appui sur le frêle Melody. Il les posa péniblement un à un et reprit.
-Je vous remercie, monsieur Demian, je vais porter le reste, je voudrais juste aller voir ma chambre, vu qu’il est déjà dix-huit heures passées.
Le directeur sembla alors quelque peu irrité de cette soudaine froideur, il en perdit son hospitalité initiale, pensant que le jeune garçon était aussi bavard que lui, son chaleureux accueil fut rapidement oublié, faisant place à une sorte de froideur commerciale. Cependant, il s’attarda sur ses cheveux châtain qui était quelque peu hirsute suite à son voyage.
Le regard qu’il voyait à travers les yeux bleus clair de son client l’avait quelque peu séduit, il sentit quelque chose d’hospitalier s’en dégager. Sous ses conditions, il remarqua en chemin vers la chambre de Melody réchauffèrent l’atmosphère glaciale qu’il avait lui-même causée.
Ils firent alors tout deux la traversée des étroits couloirs de l’auberge, la chambre 402 dans laquelle il était normalement logé se trouvait dans l’aile nord.
Max s’arrêta enfin devant une porte où un chiffre était inscrit.
-Chambre 402, c’est là que je dormirai ?
-C’est exact, voici vos clés, je pense qu’à partir d’ici, vous pourrez vous débrouiller seul, j’ai du travail.
Melody inséra les clés dans la serrure dans l’attente de la découverte du lieu où il allait dormir durant quelques jours. Cependant, cette chambre merveilleuse ne recelait rien de vraiment spécialement esthétique.
Elle paraissait même plutôt banale aux yeux du nouveau résident. Peut être était-ce parce qu’en voyant la magnifique façade, il s’était trop idéalisé son petit coin paradisiaque. Spectateur de cette découverte plutôt décevante, Melody posa ses affaires au sol et s’échoua sur le lit dont la couette formait par sa couleur et par les plis du tissu une mer houleuse.
Il s’écrasa quelques instants sur le lit sans même avoir quelque activité spécifique mais en tournant la tête, le panorama qui s’offrait à lui eut un certain charme pour le jeune homme en quête de paysages naturels et forestiers.
Il se leva donc promptement et se précipita vers la fenêtre avec l’allure d’un enfant émerveillé qui se hâte d’aller vers l’objet de son admiration. Bien que le crépuscule était presque tombé, Melody voulait impérativement aller voir l’étang qui était vaguement visible au loin.
Il s’empressa de s’habiller pour pouvoir dévaler à toute allure les escaliers menant à la porte d’entrée.
Quand il l’eut enfin franchi, il passa derrière l’auberge pour s’avancer vers le sous bois qui brillait d’une lumière impérissable aux yeux du jeune garçon émerveillé par la beauté de la flore locale.
Pourtant, il était dix-neuf heures passées et le temps commençait à s’assombrir, mais pour le nouveau venu dans le monde forestier, ce n’était qu’un futile et bien maigre obstacle dans la traversée du sous bois.
Il erra longuement dans le sous bois avant d’arriver enfin vers l’étang, comble du bonheur, Melody en resta bouche bée. Cet endroit était magnifique, l’eau ne semblait pas trop polluée, mais la végétation était d’une beauté remarquable. Sa contemplation fut soudain arrêtée à la vue d’un garçon torse nu qui s’était étalé de tout son corps contre l’herbe, près du plan d’eau. En premier lieu, Melody ne se soucia pas outre mesure de cet inconnu qui, en regardant bien, l’inquiétait un peu.
Soudainement anxieux, Melody s’approcha lentement pour constater qu’il parlait seul. Premièrement, ce fait commença réellement à apeurer le jeune homme, mais tout en marchant, il comprit que ce dernier parlait dans son sommeil, qui d’ailleurs semblait plutôt agité…
-Excusez-moi…
Melody posa timidement sa main d’enfant sur le corps de l’homme allongé mais le contact de celle-ci eut l’air de lui déplaire. Il se réveilla en sursaut, avec une tête de fou terrorisé et agrippa avec force le bras du pauvre garçon quelque peu traumatisé de sa nouvelle rencontre.
Il balbutia quelque chose de plutôt flou sous l’effet de son essoufflement probablement dû au choc qu’il venait de subir, comme l’attestaient les gouttes de sueur qui rendaient ses si beaux cheveux bruns collants. Les gouttelettes ruisselaient le long de son torse nu sans même que Melody, assez paniqué, ne le remarque étant donné qu’il se concentrait sur la manière dont il pouvait bien fuir.
-Pourquoi m’as-tu réveillé ? Réponds !
Avant même que l’inconnu n’eut le temps de vraiment retrouver toute sa tête, Melody avait eut une telle frayeur qu’il avait déjà pris ses jambes à son cou pour courir au plus vite vers sa chambre où il y passa la nuit sans même s’arrêter dans sa course.
Peut être que la peur qu’il avait eu lui donnait des ailes, ou du moins dans ce cas là des jambes vu la dextérité étonnante avec laquelle il fuyait.
La nuit fut relativement courte à cause la course qui avait précédé son arrivée. Une fois dans sa chambre, il s’écroula de fatigue sur son lit et s’endormit sans même se mettre en pyjama, il n’en avait peut-être plus la force.
Son dernier effort avait été épuisé dans l’action de tourner la clé deux fois dans la serrure pour s’enfermer à double tours.
Il s’éveilla dans le courant de la matinée avec un sentiment de honte envers sa veulerie devant un pauvre homme apeuré. Quand il y repensa, il n’avait pas l’air si effrayant que ça, mais étant plutôt farouche au premier abord, la fuite du jeune garçon était quasi inévitable.
Quand il eut fini de se doucher, il enfila rapidement son pantalon blanc de tissu fin et son petit gilet à capuche puis prit son petit sac à dos avant de repartir timidement pour l’étang. C’était un peu inconscient à vrai dire sachant qu’il reverrait peut être le garçon d’hier, mais il n’en avait pas peur, il était même dans l’optique de s’excuser s’il le voyait à nouveau. En descendant, Max vint l’aborder.
-Tiens, Melody, tu pars en ballade ?
-Je vais juste faire un tour à l’étang ! Je crois que j’ai fait peur à l’un des résidants hier soir.
Max se gratta discrètement le menton d’un air penseur pour arrêter le parcours du garçon qui s’apprêtait à partir vers l’étang.
-Pourrais-tu m’en faire la description ? Parce qu’il y avait un homme qui rentrait de l’extérieur hier soir, il est possible que je l’aie vu ! Non ?
Melody freina son pas de course pour concentrer son attention sur son interlocuteur. Peut être qu’il connaissait l’homme de la veille, il était plutôt curieux de le savoir à vrai dire.
-Hum c’était un jeune homme assez grand, du moins environ deux têtes de plus que moi avec des cheveux relativement longs et bruns qui s’arrêtaient au bas de son cou, vous l’avez vu ?
-Bien entendu. Il réside dans la chambre juste à côté de la tienne ! C’est la 401 si je ne m’abuse. Thomas Reeds, il est arrivé avant-hier, un jour avant…
Avant même qu’il ne finisse sa phrase, il réalisa que Melody était déjà en train de rebrousser son chemin en direction de la chambre 401. Quand il arriva devant cette dernière, il se tint hésitant durant quelques secondes à y frapper. Il prit alors sa grande décision et frappa à la porte. Quand cette dernière s’ouvrit, le jeune garçon se mit à rougir comme une pivoine, il s’en cacha même les yeux. L’homme qu’il avait rencontré au lac n’était vêtu que d’une grande serviette de bain. Il fit le grand effort de bégayer quelques mots maladroits en tournant la tête vers le couloir.
-Excusez-moi je vous dérange, je crois que je repasserai plus tard.
Il entendit enfin la voix « normale » de l’individu sans qu’il ne le brutalise où qu’il n’hurle, ce qui rassurait enfin le jeune garçon effarouché. Ce Thomas Reeds était encore dans une situation quelque peu gênante pour Melody, qui restait quelqu’un de plutôt réservé et pudique, voir une personne presque nue pour lui était quelque chose de presque hérétique.
-Non, tout va bien, tu peux entrer je vais m’habiller.
Etait-ce de l’aisance ou un manque de pudeur ? Accepter cette proposition revenait à se jeter dans la gueule du loup, cet homme paraissait vraiment étrange aux yeux de Melody, peut être trop pour accepter. Il avait néanmoins envie d’y entrer, peut être qu’après tout, il pensait la même chose de lui, qui pourrait avoir envie d’inviter quelqu’un ayant fui lâchement suite à une nouvelle rencontre ? Cette rencontre était peut être agitée, certes, mais Melody était vraiment dans l’embarras vis-à-vis de sa conduite. Espérant ne pas regretter son acte, il entra dans la pièce. Cette chambre était plutôt similaire à la sienne, mais il lui trouvait un certain charme, quelque chose de particulier qu’il aurait eu peine à expliquer.
L’homme ne perdit pas de temps à lui parler, il avança directement dans la salle de bains avant d’en sortir tout habillé. Melody, quant à lui, pour patienter s’était assis sur le lit en croisant les mains et en baissant sa tête vers le sol. Quand il arriva, Thomas donna une légère tape amicale sur les épaules et tenta de le réconforter.
-Il ne fallait pas avoir peur pour hier, j’ai peut être été un peu brutal à vrai dire, mais tu es encore plus trouillard que moi.
Quand il entendit ces paroles aisément dites, il n’eut pas la réaction que Thomas aurait voulu créer. C’était un fait pour le jeune garçon : ce n’était plus de l’aisance mais de l’effronterie. Il se leva et lui lança un regard menaçant.
-Je ne suis pas trouillard !
Heureusement pour Melody, son interlocuteur ne semblait pas vraiment susceptible, il trouvait cette réaction plutôt attendrissante et il en poussa un rire confiant.
-Ce n’est pas moi qui suis parti à toutes jambes ! Je suis Thomas Reeds. J’ai un peu de temps devant moi, veux-tu qu’on retourne près de l’étang comme hier?
Quelle arrogance si séduisante, il avait encore l’audace de se moquer de Melody et en plus de l’inviter à marcher près de l’étang. Cependant, l’occasion était bonne pour se faire un ami dans l’auberge pour ne pas passer ses journées à relire ses cours, comme il l’avait promis à sa mère… Avant même qu’il ne dispose de temps pour réfléchir, Thomas lui lança une main amicale en s’attendant à ce que Melody lui réponde. Après tout, qu’avait-il à perdre ?
-Melody. Je suis Melody.
Allait-il réellement agripper la main d’une personne qui ne connaît pas son prénom ? Il se redemanda à nouveau s’il faisait bien, mais cette question lui en faisait poser une autre inconsciemment : pourquoi réfléchissait-il à toutes les actions et les pensées de cet homme ?
Il tentait d’interpréter tous ses faits et gestes dans un but plutôt égocentrique, pour savoir surtout ce qu’il pouvait bien penser de lui et de ce qu’il était.
Puis au fil du temps, au fil des trois premiers jours passés avec lui à l’auberge, il apprit à le connaître, ne parlait qu’avec lui, ne pensait qu’à lui chaque nuit, chaque matin.
Melody l’admirait réellement, pensait tout le bien de monde de ce garçon qu’il ne connaissait que depuis trois jours, il témoignait un émerveillement des plus grand
A l’égard de tout ce qu’il disait, du moindre geste qu’il faisait. Pourtant, ces trois premières journées, ils parlaient de choses et d’autres plus ou moins banales, mais au fond, Melody ne connaissait rien de lui… jusqu’à ce jour où il entra pour le quatrième jour consécutif dans sa chambre.
Quand il ouvrit la porte, Thomas se mit à crier de peur, il était torse nu devant sa glace, dos à Melody. Des cicatrices très visibles étaient dessinés sur son dos comme si elles voulaient transmettre un message. Thomas avait l’air vraiment gêné de cette situation, il n’osait même plus affronter son visage.
-Melody ! Pourquoi est-ce que tu es entré?!
Avant même de finir sa phrase, il prit son maillot posé sur le lit et se cacha le torse honteusement. Melody ne comprit pas exactement en quoi le fait d’avoir des cicatrices sur le dos était une honte, mais il vit que ça paraissait important aux yeux de Thomas.
-Tu dois oublier ce que tu viens de voir, tout de suite !
-Pourquoi ?
-Je t’ai dit de les oublier !
Le ton qu’il prenait pour lui parler était devenu agressif et plutôt ferme, pour la deuxième fois avec lui, il fut apeuré de ce regard menaçant, mais pas seulement effrayé. Trahi. Il sentit la douceur naturelle de sa voix s’évanouir en même temps que leur union qui lui paraissait fusionnelle. Il était trahi.
-Pourquoi oublier quelque chose d’aussi futile ? Thomas ! Qui est-ce qui t’a fait ça ? Montre-moi !
Thomas le repoussa avec une méchanceté et une force de bête qui fit tomber Melody contre le lit. Il arrêta sa force de monstre, ayant compris qu’il avait peut être été trop loin dans ses actes. Ensuite, il se précipita vers le jeune garçon pour le relever.
-Excuse-moi Melody, tout va bien ?
Melody semblait surtout déçu de son attitude, pourquoi avait-il été si violent pour une simple cicatrice ?
-Thomas… Qui est-ce qui t’a fait ça ? Dis-moi.
L’individu, enfin calmé eut une hésitation avant de dire ce qui se tramait, mais sentit après tout que Melody avait bien mérité ces explications. Il avait beau être beaucoup plus jeune que lui, il sentait qu’il pouvait faire confiance à ce jeunot.
-Melody… Ce sont des cicatrices qui ne s’en iront jamais, je les aurai à vie. Comme si j’avais demandé à les avoir… ce qui m’étonne c’est que ça ne te dégoûte même pas, comment peux-tu être aussi gentil ?
Enfin un compliment ? Thomas en faisait relativement peu malgré son doux tempérament. Cette critique donnée à l’égard du jeune homme le choqua, mais il prit ce choc comme une agréable surprise. Peut être qu’il allait enfin savoir des choses sur cet inconnu avec qui il venait de passer un début de vacances magnifique.
-Vraiment étrange… c’est la première fois que je rencontre quelqu’un comme toi… pourquoi ? Tu es tellement…
Tenté de faire le prochain pas dans sa relation avec un si jeune garçon, Thomas s’avança vers lui et tenta de lui transmettre son amour inconvenant.
-N’aie pas peur de moi, je t’en prie…
A présent tout à côté du visage de Melody, il avança ses lèvres jusqu’à s’emparer de celles du jeune garçon. A ce moment présent, il ne savait que penser. Cet homme avait vingt-trois ans alors que Melody n’en avait que seize. C’était exactement la toute première fois qu’il ressentait quelque chose envers quelqu’un. Bien entendu, cette chose n’était pas un quelconque sentiment, mais cette attirance sous n’importe quelle forme qu’elle peut prendre.
Il était loin de se douter que sa première expérience amoureuse pourrait être avec un garçon.
Néanmoins, cet amour lui convenait vu qu’il ne repoussa pas le baiser de Thomas. Ce sentiment incompréhensible que peut être l’attirance d’une personne envers une autre. Aurait-il pensé à un seul moment qu’elle ne se limitait pas à celle qui se produisait entre un garçon et une fille ? Pour lui, tout était tracé jusqu’au dernier chapitre de son histoire.
Cependant Thomas allait perturber toute l’histoire de sa vie.
-Je comprendrais que tu ne comprennes pas cet amour. Pardonne-moi si c’est le cas…
Melody s’apprêta à briser le mur de verre qui le tenait écarté des autres, ce mur invisible mais existant qui représente la pudeur maladive du jeune garçon. Il s’avança à nouveau vers lui pour lui rendre le baiser qu’il lui avait donné.
Prêts? Voici le tout premier chapitre de cette histoire:
Melody se tenait enfin devant cette gigantesque auberge qui, de ses murs et de son odeur, émanait un sentiment d’hospitalité.
L’auberge Suhiko ! Cette vaste montagne de pierre et de verre s’était élevée devant son corps chétif et minuscule de petit enfant, une énorme montagne qui avait vue sur tout ce qui pouvait se passer dans le domaine du haut de sa cime.
Les murs qui entouraient cette reine des sommets étaient enduits de peinture beige qui faisaient un désert de leurs vagues que le peintre avait fait à la construction de cet établissement.
Les nombreuses fenêtres circulaires ainsi que la grande porte rappelaient ceux d’un gîte, l’architecture y était très ressemblante.
Le garçon s'avança vers l'entrée tout en levant la tête pour y apercevoir une grande enseigne de bois.
-L’auberge Suhiko… j’y suis enfin.
Il se retourna et fit un geste de la main au taxi pour lui communiquer que l’adresse était bonne et qu’il pouvait partir. A seize ans et demi, c’est vrai qu’on ne part pas seul si loin, mais c’était sous acquiescements de ses parents qu’il céda et décida de partir seul en vacances.
Quand il entra, le nouveau vacancier se retrouva dans une salle plutôt grande, elle lui donnait quelque peu la chair de poule.
Des canapés blancs se trouvaient devant une grande télévision, probablement la seule de ces lieux, et en tournant la tête vers la droite, il pouvait apercevoir une grande table de marbre blanc bordée de petites chaises de jardin plutôt chics.
Melody n’était toutefois pas venu ici pour admirer la beauté des chaises de jardin, il s’avança donc devant la seule personne qui peuplait cette pièce, un homme plutôt jeune qui lisait son journal d’un air insouciant tout en buvant son café. Au début, Melody ne pouvait distinguer qu’une touffe de cheveux brune ébouriffée propre aux personnes qui viennent de se réveiller.
Quand il eut fini sa grande traversée de la pièce, il interpella timidement l’homme.
-Excusez-moi ! Monsieur ?
-Oh ! Vous venez pour votre chambre ?
Le sourire que lança le jeune garçon semblait être plutôt bien apprécié par l’inconnu qui ne tarda pas à dévoiler son nom.
-Je vous en prie, laissez-moi porter une partie de vos bagages ! Je suis le directeur de l’auberge, Maximilien Demian !
L’homme au comptoir se hâta de prendre les quelques lourds sacs qui prenaient appui sur le frêle Melody. Il les posa péniblement un à un et reprit.
-Je vous remercie, monsieur Demian, je vais porter le reste, je voudrais juste aller voir ma chambre, vu qu’il est déjà dix-huit heures passées.
Le directeur sembla alors quelque peu irrité de cette soudaine froideur, il en perdit son hospitalité initiale, pensant que le jeune garçon était aussi bavard que lui, son chaleureux accueil fut rapidement oublié, faisant place à une sorte de froideur commerciale. Cependant, il s’attarda sur ses cheveux châtain qui était quelque peu hirsute suite à son voyage.
Le regard qu’il voyait à travers les yeux bleus clair de son client l’avait quelque peu séduit, il sentit quelque chose d’hospitalier s’en dégager. Sous ses conditions, il remarqua en chemin vers la chambre de Melody réchauffèrent l’atmosphère glaciale qu’il avait lui-même causée.
Ils firent alors tout deux la traversée des étroits couloirs de l’auberge, la chambre 402 dans laquelle il était normalement logé se trouvait dans l’aile nord.
Max s’arrêta enfin devant une porte où un chiffre était inscrit.
-Chambre 402, c’est là que je dormirai ?
-C’est exact, voici vos clés, je pense qu’à partir d’ici, vous pourrez vous débrouiller seul, j’ai du travail.
Melody inséra les clés dans la serrure dans l’attente de la découverte du lieu où il allait dormir durant quelques jours. Cependant, cette chambre merveilleuse ne recelait rien de vraiment spécialement esthétique.
Elle paraissait même plutôt banale aux yeux du nouveau résident. Peut être était-ce parce qu’en voyant la magnifique façade, il s’était trop idéalisé son petit coin paradisiaque. Spectateur de cette découverte plutôt décevante, Melody posa ses affaires au sol et s’échoua sur le lit dont la couette formait par sa couleur et par les plis du tissu une mer houleuse.
Il s’écrasa quelques instants sur le lit sans même avoir quelque activité spécifique mais en tournant la tête, le panorama qui s’offrait à lui eut un certain charme pour le jeune homme en quête de paysages naturels et forestiers.
Il se leva donc promptement et se précipita vers la fenêtre avec l’allure d’un enfant émerveillé qui se hâte d’aller vers l’objet de son admiration. Bien que le crépuscule était presque tombé, Melody voulait impérativement aller voir l’étang qui était vaguement visible au loin.
Il s’empressa de s’habiller pour pouvoir dévaler à toute allure les escaliers menant à la porte d’entrée.
Quand il l’eut enfin franchi, il passa derrière l’auberge pour s’avancer vers le sous bois qui brillait d’une lumière impérissable aux yeux du jeune garçon émerveillé par la beauté de la flore locale.
Pourtant, il était dix-neuf heures passées et le temps commençait à s’assombrir, mais pour le nouveau venu dans le monde forestier, ce n’était qu’un futile et bien maigre obstacle dans la traversée du sous bois.
Il erra longuement dans le sous bois avant d’arriver enfin vers l’étang, comble du bonheur, Melody en resta bouche bée. Cet endroit était magnifique, l’eau ne semblait pas trop polluée, mais la végétation était d’une beauté remarquable. Sa contemplation fut soudain arrêtée à la vue d’un garçon torse nu qui s’était étalé de tout son corps contre l’herbe, près du plan d’eau. En premier lieu, Melody ne se soucia pas outre mesure de cet inconnu qui, en regardant bien, l’inquiétait un peu.
Soudainement anxieux, Melody s’approcha lentement pour constater qu’il parlait seul. Premièrement, ce fait commença réellement à apeurer le jeune homme, mais tout en marchant, il comprit que ce dernier parlait dans son sommeil, qui d’ailleurs semblait plutôt agité…
-Excusez-moi…
Melody posa timidement sa main d’enfant sur le corps de l’homme allongé mais le contact de celle-ci eut l’air de lui déplaire. Il se réveilla en sursaut, avec une tête de fou terrorisé et agrippa avec force le bras du pauvre garçon quelque peu traumatisé de sa nouvelle rencontre.
Il balbutia quelque chose de plutôt flou sous l’effet de son essoufflement probablement dû au choc qu’il venait de subir, comme l’attestaient les gouttes de sueur qui rendaient ses si beaux cheveux bruns collants. Les gouttelettes ruisselaient le long de son torse nu sans même que Melody, assez paniqué, ne le remarque étant donné qu’il se concentrait sur la manière dont il pouvait bien fuir.
-Pourquoi m’as-tu réveillé ? Réponds !
Avant même que l’inconnu n’eut le temps de vraiment retrouver toute sa tête, Melody avait eut une telle frayeur qu’il avait déjà pris ses jambes à son cou pour courir au plus vite vers sa chambre où il y passa la nuit sans même s’arrêter dans sa course.
Peut être que la peur qu’il avait eu lui donnait des ailes, ou du moins dans ce cas là des jambes vu la dextérité étonnante avec laquelle il fuyait.
La nuit fut relativement courte à cause la course qui avait précédé son arrivée. Une fois dans sa chambre, il s’écroula de fatigue sur son lit et s’endormit sans même se mettre en pyjama, il n’en avait peut-être plus la force.
Son dernier effort avait été épuisé dans l’action de tourner la clé deux fois dans la serrure pour s’enfermer à double tours.
Il s’éveilla dans le courant de la matinée avec un sentiment de honte envers sa veulerie devant un pauvre homme apeuré. Quand il y repensa, il n’avait pas l’air si effrayant que ça, mais étant plutôt farouche au premier abord, la fuite du jeune garçon était quasi inévitable.
Quand il eut fini de se doucher, il enfila rapidement son pantalon blanc de tissu fin et son petit gilet à capuche puis prit son petit sac à dos avant de repartir timidement pour l’étang. C’était un peu inconscient à vrai dire sachant qu’il reverrait peut être le garçon d’hier, mais il n’en avait pas peur, il était même dans l’optique de s’excuser s’il le voyait à nouveau. En descendant, Max vint l’aborder.
-Tiens, Melody, tu pars en ballade ?
-Je vais juste faire un tour à l’étang ! Je crois que j’ai fait peur à l’un des résidants hier soir.
Max se gratta discrètement le menton d’un air penseur pour arrêter le parcours du garçon qui s’apprêtait à partir vers l’étang.
-Pourrais-tu m’en faire la description ? Parce qu’il y avait un homme qui rentrait de l’extérieur hier soir, il est possible que je l’aie vu ! Non ?
Melody freina son pas de course pour concentrer son attention sur son interlocuteur. Peut être qu’il connaissait l’homme de la veille, il était plutôt curieux de le savoir à vrai dire.
-Hum c’était un jeune homme assez grand, du moins environ deux têtes de plus que moi avec des cheveux relativement longs et bruns qui s’arrêtaient au bas de son cou, vous l’avez vu ?
-Bien entendu. Il réside dans la chambre juste à côté de la tienne ! C’est la 401 si je ne m’abuse. Thomas Reeds, il est arrivé avant-hier, un jour avant…
Avant même qu’il ne finisse sa phrase, il réalisa que Melody était déjà en train de rebrousser son chemin en direction de la chambre 401. Quand il arriva devant cette dernière, il se tint hésitant durant quelques secondes à y frapper. Il prit alors sa grande décision et frappa à la porte. Quand cette dernière s’ouvrit, le jeune garçon se mit à rougir comme une pivoine, il s’en cacha même les yeux. L’homme qu’il avait rencontré au lac n’était vêtu que d’une grande serviette de bain. Il fit le grand effort de bégayer quelques mots maladroits en tournant la tête vers le couloir.
-Excusez-moi je vous dérange, je crois que je repasserai plus tard.
Il entendit enfin la voix « normale » de l’individu sans qu’il ne le brutalise où qu’il n’hurle, ce qui rassurait enfin le jeune garçon effarouché. Ce Thomas Reeds était encore dans une situation quelque peu gênante pour Melody, qui restait quelqu’un de plutôt réservé et pudique, voir une personne presque nue pour lui était quelque chose de presque hérétique.
-Non, tout va bien, tu peux entrer je vais m’habiller.
Etait-ce de l’aisance ou un manque de pudeur ? Accepter cette proposition revenait à se jeter dans la gueule du loup, cet homme paraissait vraiment étrange aux yeux de Melody, peut être trop pour accepter. Il avait néanmoins envie d’y entrer, peut être qu’après tout, il pensait la même chose de lui, qui pourrait avoir envie d’inviter quelqu’un ayant fui lâchement suite à une nouvelle rencontre ? Cette rencontre était peut être agitée, certes, mais Melody était vraiment dans l’embarras vis-à-vis de sa conduite. Espérant ne pas regretter son acte, il entra dans la pièce. Cette chambre était plutôt similaire à la sienne, mais il lui trouvait un certain charme, quelque chose de particulier qu’il aurait eu peine à expliquer.
L’homme ne perdit pas de temps à lui parler, il avança directement dans la salle de bains avant d’en sortir tout habillé. Melody, quant à lui, pour patienter s’était assis sur le lit en croisant les mains et en baissant sa tête vers le sol. Quand il arriva, Thomas donna une légère tape amicale sur les épaules et tenta de le réconforter.
-Il ne fallait pas avoir peur pour hier, j’ai peut être été un peu brutal à vrai dire, mais tu es encore plus trouillard que moi.
Quand il entendit ces paroles aisément dites, il n’eut pas la réaction que Thomas aurait voulu créer. C’était un fait pour le jeune garçon : ce n’était plus de l’aisance mais de l’effronterie. Il se leva et lui lança un regard menaçant.
-Je ne suis pas trouillard !
Heureusement pour Melody, son interlocuteur ne semblait pas vraiment susceptible, il trouvait cette réaction plutôt attendrissante et il en poussa un rire confiant.
-Ce n’est pas moi qui suis parti à toutes jambes ! Je suis Thomas Reeds. J’ai un peu de temps devant moi, veux-tu qu’on retourne près de l’étang comme hier?
Quelle arrogance si séduisante, il avait encore l’audace de se moquer de Melody et en plus de l’inviter à marcher près de l’étang. Cependant, l’occasion était bonne pour se faire un ami dans l’auberge pour ne pas passer ses journées à relire ses cours, comme il l’avait promis à sa mère… Avant même qu’il ne dispose de temps pour réfléchir, Thomas lui lança une main amicale en s’attendant à ce que Melody lui réponde. Après tout, qu’avait-il à perdre ?
-Melody. Je suis Melody.
Allait-il réellement agripper la main d’une personne qui ne connaît pas son prénom ? Il se redemanda à nouveau s’il faisait bien, mais cette question lui en faisait poser une autre inconsciemment : pourquoi réfléchissait-il à toutes les actions et les pensées de cet homme ?
Il tentait d’interpréter tous ses faits et gestes dans un but plutôt égocentrique, pour savoir surtout ce qu’il pouvait bien penser de lui et de ce qu’il était.
Puis au fil du temps, au fil des trois premiers jours passés avec lui à l’auberge, il apprit à le connaître, ne parlait qu’avec lui, ne pensait qu’à lui chaque nuit, chaque matin.
Melody l’admirait réellement, pensait tout le bien de monde de ce garçon qu’il ne connaissait que depuis trois jours, il témoignait un émerveillement des plus grand
A l’égard de tout ce qu’il disait, du moindre geste qu’il faisait. Pourtant, ces trois premières journées, ils parlaient de choses et d’autres plus ou moins banales, mais au fond, Melody ne connaissait rien de lui… jusqu’à ce jour où il entra pour le quatrième jour consécutif dans sa chambre.
Quand il ouvrit la porte, Thomas se mit à crier de peur, il était torse nu devant sa glace, dos à Melody. Des cicatrices très visibles étaient dessinés sur son dos comme si elles voulaient transmettre un message. Thomas avait l’air vraiment gêné de cette situation, il n’osait même plus affronter son visage.
-Melody ! Pourquoi est-ce que tu es entré?!
Avant même de finir sa phrase, il prit son maillot posé sur le lit et se cacha le torse honteusement. Melody ne comprit pas exactement en quoi le fait d’avoir des cicatrices sur le dos était une honte, mais il vit que ça paraissait important aux yeux de Thomas.
-Tu dois oublier ce que tu viens de voir, tout de suite !
-Pourquoi ?
-Je t’ai dit de les oublier !
Le ton qu’il prenait pour lui parler était devenu agressif et plutôt ferme, pour la deuxième fois avec lui, il fut apeuré de ce regard menaçant, mais pas seulement effrayé. Trahi. Il sentit la douceur naturelle de sa voix s’évanouir en même temps que leur union qui lui paraissait fusionnelle. Il était trahi.
-Pourquoi oublier quelque chose d’aussi futile ? Thomas ! Qui est-ce qui t’a fait ça ? Montre-moi !
Thomas le repoussa avec une méchanceté et une force de bête qui fit tomber Melody contre le lit. Il arrêta sa force de monstre, ayant compris qu’il avait peut être été trop loin dans ses actes. Ensuite, il se précipita vers le jeune garçon pour le relever.
-Excuse-moi Melody, tout va bien ?
Melody semblait surtout déçu de son attitude, pourquoi avait-il été si violent pour une simple cicatrice ?
-Thomas… Qui est-ce qui t’a fait ça ? Dis-moi.
L’individu, enfin calmé eut une hésitation avant de dire ce qui se tramait, mais sentit après tout que Melody avait bien mérité ces explications. Il avait beau être beaucoup plus jeune que lui, il sentait qu’il pouvait faire confiance à ce jeunot.
-Melody… Ce sont des cicatrices qui ne s’en iront jamais, je les aurai à vie. Comme si j’avais demandé à les avoir… ce qui m’étonne c’est que ça ne te dégoûte même pas, comment peux-tu être aussi gentil ?
Enfin un compliment ? Thomas en faisait relativement peu malgré son doux tempérament. Cette critique donnée à l’égard du jeune homme le choqua, mais il prit ce choc comme une agréable surprise. Peut être qu’il allait enfin savoir des choses sur cet inconnu avec qui il venait de passer un début de vacances magnifique.
-Vraiment étrange… c’est la première fois que je rencontre quelqu’un comme toi… pourquoi ? Tu es tellement…
Tenté de faire le prochain pas dans sa relation avec un si jeune garçon, Thomas s’avança vers lui et tenta de lui transmettre son amour inconvenant.
-N’aie pas peur de moi, je t’en prie…
A présent tout à côté du visage de Melody, il avança ses lèvres jusqu’à s’emparer de celles du jeune garçon. A ce moment présent, il ne savait que penser. Cet homme avait vingt-trois ans alors que Melody n’en avait que seize. C’était exactement la toute première fois qu’il ressentait quelque chose envers quelqu’un. Bien entendu, cette chose n’était pas un quelconque sentiment, mais cette attirance sous n’importe quelle forme qu’elle peut prendre.
Il était loin de se douter que sa première expérience amoureuse pourrait être avec un garçon.
Néanmoins, cet amour lui convenait vu qu’il ne repoussa pas le baiser de Thomas. Ce sentiment incompréhensible que peut être l’attirance d’une personne envers une autre. Aurait-il pensé à un seul moment qu’elle ne se limitait pas à celle qui se produisait entre un garçon et une fille ? Pour lui, tout était tracé jusqu’au dernier chapitre de son histoire.
Cependant Thomas allait perturber toute l’histoire de sa vie.
-Je comprendrais que tu ne comprennes pas cet amour. Pardonne-moi si c’est le cas…
Melody s’apprêta à briser le mur de verre qui le tenait écarté des autres, ce mur invisible mais existant qui représente la pudeur maladive du jeune garçon. Il s’avança à nouveau vers lui pour lui rendre le baiser qu’il lui avait donné.
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- Inscription : dim. sept. 18, 2005 11:55 am
Ca me fait penser a environ 345 autres mangas mais l'idée de départ est là, et tu peux arriver a quelque chose de très bon, ca dépends de la suite ^^ (au niveau de la trame).
Bon, par contre, un truc que j'ai pas compris c'est pourquoi il a peur de montrer son dos alors qu'il acueille Melody a moitié a poil la première fois :p. Et la fin est un peu brusque, je trouve (oh un garcon m'embrasse oh ben pourquoi pas c'est cool), ca mériterait de trainer un peu plus en longueur
Sinon y'a encore pas mal de boulot au niveau du style... c'est un peu maladroit. Pas mal de tournures de phrases un peu étranges. Mais bon, ca se travaille en écrivant et en lisant.
En détail :
- parfois des "il" sans qu'on sache a qui cela fait référence ("A présent tout à côté du visage de Melody, il avança ses lèvres jusqu’à s’emparer de celles du jeune garçon. A ce moment présent, il ne savait que penser." -> gné ?)
- des tournures qui passent a l'oral mais pas a l'écrit (vu que, etc.)
- des phrases qui contiennent trop de trucs, a séparer en plusieurs ("Le directeur sembla alors quelque peu irrité de cette soudaine froideur, il en perdit son hospitalité initiale, pensant que le jeune garçon était aussi bavard que lui, son chaleureux accueil fut rapidement oublié, faisant place à une sorte de froideur commerciale.")
- parfois trop, beaucoup trop de superlatifs :p
Voila c'est les trucs qui me viennent comme ca après une seule lecture. Forcément je te dis pas mal de trucs négatifs, mais je pense que c'est un peu plus intéressant pour toi qu'un "ouais, c'est trop bien ! lol !"
Bon, par contre, un truc que j'ai pas compris c'est pourquoi il a peur de montrer son dos alors qu'il acueille Melody a moitié a poil la première fois :p. Et la fin est un peu brusque, je trouve (oh un garcon m'embrasse oh ben pourquoi pas c'est cool), ca mériterait de trainer un peu plus en longueur

Sinon y'a encore pas mal de boulot au niveau du style... c'est un peu maladroit. Pas mal de tournures de phrases un peu étranges. Mais bon, ca se travaille en écrivant et en lisant.
En détail :
- parfois des "il" sans qu'on sache a qui cela fait référence ("A présent tout à côté du visage de Melody, il avança ses lèvres jusqu’à s’emparer de celles du jeune garçon. A ce moment présent, il ne savait que penser." -> gné ?)
- des tournures qui passent a l'oral mais pas a l'écrit (vu que, etc.)
- des phrases qui contiennent trop de trucs, a séparer en plusieurs ("Le directeur sembla alors quelque peu irrité de cette soudaine froideur, il en perdit son hospitalité initiale, pensant que le jeune garçon était aussi bavard que lui, son chaleureux accueil fut rapidement oublié, faisant place à une sorte de froideur commerciale.")
- parfois trop, beaucoup trop de superlatifs :p
Voila c'est les trucs qui me viennent comme ca après une seule lecture. Forcément je te dis pas mal de trucs négatifs, mais je pense que c'est un peu plus intéressant pour toi qu'un "ouais, c'est trop bien ! lol !"

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- Inscription : dim. sept. 18, 2005 11:55 am
Chapitre 2 =D
Un premier baiser un peu rapide à ses yeux ? Peut être qu’objectivement il l’était, mais cet acte était arrivé au moment où les deux garçons en avaient le plus envie. Ils allaient défier toutes les valeurs « morales ».
Un couple envers et contre tout ou alors juste un baiser sans lendemain ? Il voulait juste tenter le tout pour le tout, il voulait prendre le risque de souffrir en mettant en jeu un bonheur qu’il attendait peut être depuis longtemps.
Un garçon de seize ans sans aucune expérience amoureuse à son actif peut-il avoir une relation épanouie avec un adulte de vingt-trois ans ?
-Et ma mère qui disait « des vacances tout seul » c’est loupé je crois.
Il était conscient que cette remarque était plutôt idiote, mais il ne connaissait pas encore les répliques types d’un « après-baiser » s’il y en avait. Cette maladresse fit rire Thomas, qui fut alors comme une évacuation de toute la tension qu’il ressentait, ce qui ne l’empêcha pas de continuer sur sa lancée.
-Et ta maman ? Tu penses qu’elle serait dégoûtée de nous voir ?
Sans réponse, Thomas préféra l’embrasser à nouveau plutôt que de lui communiquer ces informations. C’était en quelques sortes une façon de s’excuser en fuyant. Cependant, il allait devoir s’y habituer, Melody était du genre persistant, quand il voulait connaître quelque chose, il pouvait être très persévérant…
-Thomas, pourquoi tu ne réponds pas ?
Il recommença alors le même manège, mais cette fois, il ne lui laissa pas de temps de parole, il coupait toujours sa lancée par un court baiser pour le faire taire. Il voulait éviter ce sujet du mieux qu’il le pouvait, mais ne vint jamais à bout de la persévérance du jeune Melody.
-Je ne l’ai pas connue, Melody.
Comme pour s’excuser, il lui lança un regard compatissant, s’inclinant devant sa peine. Ce n’était pas juste pour lui que ce soit quelqu’un à qui il attache une grande importance qui ait subi un tel drame. Pourquoi ne la connaissait-il pas ?
-Où est-elle ?
-Elle est morte, emportant avec elle l’identité de ce cher Sacha…
Il se sentit alors pris d’une mission. Celle d’épauler cet âme perdue vers une lumière certaine. Cependant, qui allait-il aider, son amant ou lui-même ? Dans ce cas, c’était plus délicat étant donné le baiser qu’ils s’étaient échangés. Ce baiser défiait toutes les lois morales, évidemment, il savait pertinemment que cette différence allait leur causer de nombreux problèmes, mais pourquoi renoncer ?
-Qui est Sacha ?
L’identité de ce Sacha lui était encore inconnue, mais étrangement, il sentit un léger sentiment de jalousie. Qui était-il ? Que ce soit une fille ou un garçon, que signifiait cette personne à ses yeux ?
-Mon frère, à vrai dire, nous sommes jumeaux, mais je ne l’ai jamais vu, Melody. Je crois que je devrais te laisser seul un petit moment, tout ceci peut te paraître difficile à comprendre.
Se demandant quelques instants pourquoi pouvait-il lui proposer quelque chose de tel, il préféra accepter pour ne pas lui causer de tort.
-Si c’est ce que tu veux, alors je vais aller dans ma chambre. J’ai promis à ma mère de continuer à réviser mes cours en retard. Elle veut absolument que je m’améliore pour l’an prochain, et je ne veux pas la décevoir.
Thomas s’avança fièrement vers lui en posant ses mains sur ses épaules et l’enlaça tendrement avant de lui faire signe de partir. En quelques sortes, c’était une séparation plutôt difficile pour le jeune garçon. Cette rencontre allait amener le jeune homme à se poser une infinité de questions sur ce qu’il était et sur ce qu’il allait devenir. Se sentant déterminé et fort, il se dirigea vers la porte et entra dans sa chambre.
Cette quatrième nuit à l’auberge se passa sans que les deux garçons ne se voient. Melody n’avait pas beaucoup dormi, il n’avait cessé de penser à la personne qui se trouvait derrière le mur de sa chambre. Il était tenté à chaque seconde d’y pénétrer, mais il avait comme un engagement. Il résistait alors au sort que Morphée voulait lui infliger en pensant à Thomas, toute la nuit entière jusqu’à ce que la fatigue aie raison de lui… Il devait être quatre heures environ lorsque ses doux yeux se fermèrent. Quelques heures plus tard, il entendit une voix dans son sommeil…
-Melody ?
Quelle heure était-il ? Il avait tant dormi ?
-Melody ! Réveille-toi !
Il semblait que ce soit la voix de son cher et tendre, n’en étant pas certain, il fut difficilement contraint à les ouvrir. La fatigue qu’il avait accumulé dans cette veillée l’avait épuisé, mais en se réveillant un minimum, il parvint à discerner Thomas et à se relever.
-Thomas ? Quelle heure est-il ?
-Il est huit heures et demie ! Debout fainéant !
Huit heures et demie ?! Etait-il au courant qu’il n’avait dormi que quatre misérables heures ? Ce qu’il pouvait être matinal ! Peut être aurait-il été moins tardif en dormant à ses côtés, mais dans ce cas, il n’avait dormi qu’avec ses pensées confuses.
-Il est trop tôt, laisse-moi dormir encore un tout petit peu…
-Non, non, non ! Je veux voir mon Melody tout de suite !
Alors que Melody se recouvrit de ses couvertures comme si l’on momifiait un mort, Thomas l’en débarrassa rapidement en lui ôtant tout ce qui le recouvrait. Le jeune garçon détestait cela, il n’avait pas dormi et était bien au chaud pendant que cet individu pénible l’ennuyait à le faire réveiller. La fraîcheur des couvertures manquantes fut soudainement comblée par le corps de Thomas qui vint s’échouer sur celui de Melody. Il le retourna sur le ventre pour pouvoir regarder son visage, plutôt que ses cheveux, mais son partenaire était plutôt agacé.
-Mélo ! On se réveille !
Il se coucha alors contre son petit corps, le recouvrant presque intégralement pour le protéger du froid. Il nicha ensuite son visage contre la douce peau de son cou qu’il embrassa continuellement durant quelques minutes avant que les esprits de Melody, entre le sommeil et le monde réel, ne se réveille totalement. Ils restèrent dans cette position quelques minutes encore, se sentant au calme, sans que personne ne dérange leur espace intime qu’ils voulaient protéger à tout prix.
-Dis, Thomas, tu m’aimes ?
Question quelque peu difficile pour un homme d’âge adulte assez mûr en amour étant donné qu’il ne prononce pas cette formule le premier jour. Ah que ce Melo était mignon lorsqu’il prononçait des mots maladroits.
-Hum peut être Melo…
-Peut être ? C’est tout ?
Il était très exigent pour une première relation amoureuse, mais cela était loin de déplaire à Thomas. Cependant, malgré tout le côté candide et adorable que cette question pouvait avoir, il se devait de lui donner la réponse qu’il attendait tant.
-Oui je t’aime Melody ! Heureux ?
Heureux ? Il se sentait en même temps euphorique et déçu de ce premier message d’amour. Le disait-il parce qu’il le ressentait au plus profond de lui ou parce qu’il était contraint de le dire ?
-Je vais prendre ma douche, Melody, tu restes ici ?
Il fit un signe de tête affirmatif sans ne prononcer mot, regardant son amant partir vers la salle de bain de la chambre 402, la chambre de Melody. Il n’avait presque pas dormi de la nuit, mais pourtant, il se sentait d’une énergie débordante. Ce Thomas avait un déhanché vraiment gracieux que Melody avait tendresse à regarder, pourtant, une fois qu’il était parti, le jeune garçon se retrouvait seul. Il chercha pendant quelques minutes pourquoi tout cela lui arrivait maintenant. C’était bien évidemment une chose merveilleuse, la plus belle qu’il n’aie jamais vécu : sa première expérience. Mais ce premier amour lui était assez spécial. Jamais il n’avait pensé une seule fois que cet amour serait avec un garçon, pourtant, il se plaisait de cette façon.
Il ne regrettait rien de tout ce qu’il allait faire, ni de tout ce qu’il avait déjà fait. Ce sentiment lui paraissait avant ça, en voyant des couples dans la rue ou ses amis avoir des relations plutôt courtes, tracé et planifié d’avance.
Mais cette impression merveilleuse de n’exister que pour l’autre, de ne vouloir qu’être avec lui sans même prendre en compte le temps lui était tombé dessus sans même qu’il ne comprenne lui-même ses vrais sentiments et pourquoi ils étaient présents.
Melody n’avait pas peur, il était tout simplement amoureux.
Il ne trouva en lui aucune raison de s’empêcher d’aller voir Thomas dans la salle de bains, être seul dans cette chambre l’ennuyait plutôt qu’autre chose, il voulait courir vers les bras de son bien aimé, malgré qu’il soit en train de se laver.
La pièce pleine de vapeur empêchait Melody de discerner quoique ce soit. Il tenta alors aventureusement de s’engouffrer dans cette pièce sans aucune crainte. A mesure qu’il avançait, il parvint enfin à discerner la silhouette d’un individu sans aucun vêtement. Il avait visiblement ses cheveux mouillés qu’il avait posé le long de son épaule gauche, sur son épaule droite reposait une serviette qui descendait jusqu’à la pointe de son dos. Il s’approcha de cet homme, celui qu’il aimait et serra ses mains autour de sa taille.
-Moi aussi…
En disant ces deux mots tendres, il posa sa tête contre son dos nu. Il fut alors surpris par le contact de ses cicatrices et leva promptement la tête sans même penser, sur le moment, qu’il aurait pu être irrité par cette réaction.
-Excuse-moi…
Se sentant fautif de cet affront qu’il venait maladroitement de lui faire, il posa ses lèvres sur l’une des plaies et l’embrassa. Personne n’avait jamais fait quelque chose de tel à Thomas, ses cicatrices repoussaient plutôt ceux qui s’approchaient de trop près de lui. Mais Melody, lui restait toujours là, quoiqu’il arrive.
Attendri, Thomas, sans même prêter attention à sa nudité, se retourna et serra fort le corps frêle de son partenaire contre lui. Le seul contact de son corps contre le sien lui suffisait à présent. Tomber amoureux d’un gamin, à quoi pensait-il ? Sa raison n’avait néanmoins aucune influence sur ce qu’il ressentait depuis qu’il avait pour la première fois vu Melody.
-Je vais m’habiller Melo… attends moi à côté, d’accord ?
Ce fut sans protester cette fois-ci qu’il attendit son retour en s’allongeant de toute sa longueur sur le lit. Il se sentait tellement libre, tellement heureux. Lorsqu’il regardait par la fenêtre la nuée d’oiseaux qui parcourait le ciel, il se sentait semblable à ces créatures du ciel, il se sentait voler au dessus d’eux sans but, mais libre de voler dans quel sens il l’entendait. Thomas vint alors se blottir à lui, entrant dans son monde de rêves, s’en imprégnant en l’enlaçant tendrement.
-Dis-moi, Thomas, je peux te poser une question ?
-Je t’écoute.
Hésitant à aborder le sujet, il décida de se lancer sans plus attendre. Ce voile de pudeur devait s’estomper à présent, le problème était plus grave que celui d’un garçon timide et sans histoire. Il s’assit sur le ventre se Thomas et lui tint la main.
-Pourquoi tu n’as jamais cherché à le revoir ?
Le principal concerné se releva brusquement, ne s’attendant pas à une telle question. Pourquoi était-il si persistant ? Bien entendu, il n’était pas très à l’aise pour parler de cette histoire, mais après tout, il sentait que Melody n’allait pas lâcher prise.
-Parce que je ne sais tout simplement pas où il est. Mon père l’a revu, mais je ne veux pas le connaître, il n’est pas vraiment mon frère, tu sais ? Je ne l’ai jamais connu, et lui non plus n’a jamais cherché à me revoir. Après tout, à quoi bon ? Je me demande bien à quoi mon père pensait lorsqu’il a voulu le rechercher… mais toi Melo, pourquoi tu parles-tu jamais de toi ?
De lui ? Parler de son passé mystérieux et torturé ? Lui raconter sa trépidante histoire parsemée d’embûches ? Lui présenter une famille qui a vécu dans le souffrance ou qui a même péri de douleur ? Il n’en avait pas. Rien de tout ça ne lui était arrivé, rien. Il avait toujours vécu dans cette ennuyeuse normalité. Thomas avait une histoire à raconter, mais Melody, lui n’en avait aucune…
-Dis-moi… comment est-ce que ce que tu as sur le dos est apparu ?
-Mon père. Il n’a pas du supporter la mort de ma mère… il s’est d’ailleurs repenti et excusé à plusieurs fois lorsque j’étais ado, mais il ne mérite rien. Quel rat.
Venant basculer le reste de son corps sur celui de Thomas, Melody, tout en s’interrogeant sur cette famille, serra son bien aimé contre lui. Il ne montrait pas à son partenaire l’inquiétude facilement lisible sur son visage étant donné qu’il détourna intentionnellement la tête vers la porte. Il parlait de son père d’une façon des plus étranges, comme s’il n’était plus rien à ses yeux, rien qu’un vulgaire rat, comme il dit.
-Et Sacha, où habite-il ?
-Il habite Dijon, normalement étant donné que mon père a été le voir à cette ville.
Il s’interrogea toute la journée durant sur cette histoire, dissimulant par des rires ou des sourires faux le souci qu’il se faisait. Paraissant naturel, il se posait tout de même une multitude de questions. Tout ça était trop soudain pour ce jeune homme sans histoire. C’était bien la première fois qu’il rencontrait une personne avec un tel passé, tous ces évènements dépassaient l’esprit encore peu mûr de Melody. Son amant ne devait pas s’en rendre compte, cette situation était commune et presque quotidienne, si bien qu’il pensa de même pour son jeune compagnon.
Arrivé au soir, les deux tourtereaux décidèrent de passer la nuit ensemble, Melody, quant à lui avait changé de ton, après tout, quel péril pouvait-il bien avoir entre eux à cause de cette enfance torturée ? Il décida de passer à autre chose et tous deux passèrent une soirée des plus magiques… Thomas comprit alors qu’il n’avait besoin de rien d’autre, même s’il se posait encore des questions sur la réciprocité de ses sentiments, Melody lui apparaissait tellement doux dans tout ce qu’il faisait. Jamais il n’avait rencontré une telle personne. Il était tout simplement heureux, noyé dans son bonheur sans même regarder ses arrières…
Pourtant, dans la nuit, Melody se leva discrètement, sans réveiller Thomas et fouilla dans son sac d’école. Son amant ne se doutait de rien, il dormait paisiblement alors que Melody, dans l’obscurité écrivait une lettre. Il semblait tellement ennuyé de ce qu’il faisait. La lettre finie, la posant en évidence sur la table il versa une larme qui effaça la première lettre dans une mare d’encre. Même le claquement de la porte qui retentit quand ce dernier s’échappa ne réveilla pas son amant…
Un premier baiser un peu rapide à ses yeux ? Peut être qu’objectivement il l’était, mais cet acte était arrivé au moment où les deux garçons en avaient le plus envie. Ils allaient défier toutes les valeurs « morales ».
Un couple envers et contre tout ou alors juste un baiser sans lendemain ? Il voulait juste tenter le tout pour le tout, il voulait prendre le risque de souffrir en mettant en jeu un bonheur qu’il attendait peut être depuis longtemps.
Un garçon de seize ans sans aucune expérience amoureuse à son actif peut-il avoir une relation épanouie avec un adulte de vingt-trois ans ?
-Et ma mère qui disait « des vacances tout seul » c’est loupé je crois.
Il était conscient que cette remarque était plutôt idiote, mais il ne connaissait pas encore les répliques types d’un « après-baiser » s’il y en avait. Cette maladresse fit rire Thomas, qui fut alors comme une évacuation de toute la tension qu’il ressentait, ce qui ne l’empêcha pas de continuer sur sa lancée.
-Et ta maman ? Tu penses qu’elle serait dégoûtée de nous voir ?
Sans réponse, Thomas préféra l’embrasser à nouveau plutôt que de lui communiquer ces informations. C’était en quelques sortes une façon de s’excuser en fuyant. Cependant, il allait devoir s’y habituer, Melody était du genre persistant, quand il voulait connaître quelque chose, il pouvait être très persévérant…
-Thomas, pourquoi tu ne réponds pas ?
Il recommença alors le même manège, mais cette fois, il ne lui laissa pas de temps de parole, il coupait toujours sa lancée par un court baiser pour le faire taire. Il voulait éviter ce sujet du mieux qu’il le pouvait, mais ne vint jamais à bout de la persévérance du jeune Melody.
-Je ne l’ai pas connue, Melody.
Comme pour s’excuser, il lui lança un regard compatissant, s’inclinant devant sa peine. Ce n’était pas juste pour lui que ce soit quelqu’un à qui il attache une grande importance qui ait subi un tel drame. Pourquoi ne la connaissait-il pas ?
-Où est-elle ?
-Elle est morte, emportant avec elle l’identité de ce cher Sacha…
Il se sentit alors pris d’une mission. Celle d’épauler cet âme perdue vers une lumière certaine. Cependant, qui allait-il aider, son amant ou lui-même ? Dans ce cas, c’était plus délicat étant donné le baiser qu’ils s’étaient échangés. Ce baiser défiait toutes les lois morales, évidemment, il savait pertinemment que cette différence allait leur causer de nombreux problèmes, mais pourquoi renoncer ?
-Qui est Sacha ?
L’identité de ce Sacha lui était encore inconnue, mais étrangement, il sentit un léger sentiment de jalousie. Qui était-il ? Que ce soit une fille ou un garçon, que signifiait cette personne à ses yeux ?
-Mon frère, à vrai dire, nous sommes jumeaux, mais je ne l’ai jamais vu, Melody. Je crois que je devrais te laisser seul un petit moment, tout ceci peut te paraître difficile à comprendre.
Se demandant quelques instants pourquoi pouvait-il lui proposer quelque chose de tel, il préféra accepter pour ne pas lui causer de tort.
-Si c’est ce que tu veux, alors je vais aller dans ma chambre. J’ai promis à ma mère de continuer à réviser mes cours en retard. Elle veut absolument que je m’améliore pour l’an prochain, et je ne veux pas la décevoir.
Thomas s’avança fièrement vers lui en posant ses mains sur ses épaules et l’enlaça tendrement avant de lui faire signe de partir. En quelques sortes, c’était une séparation plutôt difficile pour le jeune garçon. Cette rencontre allait amener le jeune homme à se poser une infinité de questions sur ce qu’il était et sur ce qu’il allait devenir. Se sentant déterminé et fort, il se dirigea vers la porte et entra dans sa chambre.
Cette quatrième nuit à l’auberge se passa sans que les deux garçons ne se voient. Melody n’avait pas beaucoup dormi, il n’avait cessé de penser à la personne qui se trouvait derrière le mur de sa chambre. Il était tenté à chaque seconde d’y pénétrer, mais il avait comme un engagement. Il résistait alors au sort que Morphée voulait lui infliger en pensant à Thomas, toute la nuit entière jusqu’à ce que la fatigue aie raison de lui… Il devait être quatre heures environ lorsque ses doux yeux se fermèrent. Quelques heures plus tard, il entendit une voix dans son sommeil…
-Melody ?
Quelle heure était-il ? Il avait tant dormi ?
-Melody ! Réveille-toi !
Il semblait que ce soit la voix de son cher et tendre, n’en étant pas certain, il fut difficilement contraint à les ouvrir. La fatigue qu’il avait accumulé dans cette veillée l’avait épuisé, mais en se réveillant un minimum, il parvint à discerner Thomas et à se relever.
-Thomas ? Quelle heure est-il ?
-Il est huit heures et demie ! Debout fainéant !
Huit heures et demie ?! Etait-il au courant qu’il n’avait dormi que quatre misérables heures ? Ce qu’il pouvait être matinal ! Peut être aurait-il été moins tardif en dormant à ses côtés, mais dans ce cas, il n’avait dormi qu’avec ses pensées confuses.
-Il est trop tôt, laisse-moi dormir encore un tout petit peu…
-Non, non, non ! Je veux voir mon Melody tout de suite !
Alors que Melody se recouvrit de ses couvertures comme si l’on momifiait un mort, Thomas l’en débarrassa rapidement en lui ôtant tout ce qui le recouvrait. Le jeune garçon détestait cela, il n’avait pas dormi et était bien au chaud pendant que cet individu pénible l’ennuyait à le faire réveiller. La fraîcheur des couvertures manquantes fut soudainement comblée par le corps de Thomas qui vint s’échouer sur celui de Melody. Il le retourna sur le ventre pour pouvoir regarder son visage, plutôt que ses cheveux, mais son partenaire était plutôt agacé.
-Mélo ! On se réveille !
Il se coucha alors contre son petit corps, le recouvrant presque intégralement pour le protéger du froid. Il nicha ensuite son visage contre la douce peau de son cou qu’il embrassa continuellement durant quelques minutes avant que les esprits de Melody, entre le sommeil et le monde réel, ne se réveille totalement. Ils restèrent dans cette position quelques minutes encore, se sentant au calme, sans que personne ne dérange leur espace intime qu’ils voulaient protéger à tout prix.
-Dis, Thomas, tu m’aimes ?
Question quelque peu difficile pour un homme d’âge adulte assez mûr en amour étant donné qu’il ne prononce pas cette formule le premier jour. Ah que ce Melo était mignon lorsqu’il prononçait des mots maladroits.
-Hum peut être Melo…
-Peut être ? C’est tout ?
Il était très exigent pour une première relation amoureuse, mais cela était loin de déplaire à Thomas. Cependant, malgré tout le côté candide et adorable que cette question pouvait avoir, il se devait de lui donner la réponse qu’il attendait tant.
-Oui je t’aime Melody ! Heureux ?
Heureux ? Il se sentait en même temps euphorique et déçu de ce premier message d’amour. Le disait-il parce qu’il le ressentait au plus profond de lui ou parce qu’il était contraint de le dire ?
-Je vais prendre ma douche, Melody, tu restes ici ?
Il fit un signe de tête affirmatif sans ne prononcer mot, regardant son amant partir vers la salle de bain de la chambre 402, la chambre de Melody. Il n’avait presque pas dormi de la nuit, mais pourtant, il se sentait d’une énergie débordante. Ce Thomas avait un déhanché vraiment gracieux que Melody avait tendresse à regarder, pourtant, une fois qu’il était parti, le jeune garçon se retrouvait seul. Il chercha pendant quelques minutes pourquoi tout cela lui arrivait maintenant. C’était bien évidemment une chose merveilleuse, la plus belle qu’il n’aie jamais vécu : sa première expérience. Mais ce premier amour lui était assez spécial. Jamais il n’avait pensé une seule fois que cet amour serait avec un garçon, pourtant, il se plaisait de cette façon.
Il ne regrettait rien de tout ce qu’il allait faire, ni de tout ce qu’il avait déjà fait. Ce sentiment lui paraissait avant ça, en voyant des couples dans la rue ou ses amis avoir des relations plutôt courtes, tracé et planifié d’avance.
Mais cette impression merveilleuse de n’exister que pour l’autre, de ne vouloir qu’être avec lui sans même prendre en compte le temps lui était tombé dessus sans même qu’il ne comprenne lui-même ses vrais sentiments et pourquoi ils étaient présents.
Melody n’avait pas peur, il était tout simplement amoureux.
Il ne trouva en lui aucune raison de s’empêcher d’aller voir Thomas dans la salle de bains, être seul dans cette chambre l’ennuyait plutôt qu’autre chose, il voulait courir vers les bras de son bien aimé, malgré qu’il soit en train de se laver.
La pièce pleine de vapeur empêchait Melody de discerner quoique ce soit. Il tenta alors aventureusement de s’engouffrer dans cette pièce sans aucune crainte. A mesure qu’il avançait, il parvint enfin à discerner la silhouette d’un individu sans aucun vêtement. Il avait visiblement ses cheveux mouillés qu’il avait posé le long de son épaule gauche, sur son épaule droite reposait une serviette qui descendait jusqu’à la pointe de son dos. Il s’approcha de cet homme, celui qu’il aimait et serra ses mains autour de sa taille.
-Moi aussi…
En disant ces deux mots tendres, il posa sa tête contre son dos nu. Il fut alors surpris par le contact de ses cicatrices et leva promptement la tête sans même penser, sur le moment, qu’il aurait pu être irrité par cette réaction.
-Excuse-moi…
Se sentant fautif de cet affront qu’il venait maladroitement de lui faire, il posa ses lèvres sur l’une des plaies et l’embrassa. Personne n’avait jamais fait quelque chose de tel à Thomas, ses cicatrices repoussaient plutôt ceux qui s’approchaient de trop près de lui. Mais Melody, lui restait toujours là, quoiqu’il arrive.
Attendri, Thomas, sans même prêter attention à sa nudité, se retourna et serra fort le corps frêle de son partenaire contre lui. Le seul contact de son corps contre le sien lui suffisait à présent. Tomber amoureux d’un gamin, à quoi pensait-il ? Sa raison n’avait néanmoins aucune influence sur ce qu’il ressentait depuis qu’il avait pour la première fois vu Melody.
-Je vais m’habiller Melo… attends moi à côté, d’accord ?
Ce fut sans protester cette fois-ci qu’il attendit son retour en s’allongeant de toute sa longueur sur le lit. Il se sentait tellement libre, tellement heureux. Lorsqu’il regardait par la fenêtre la nuée d’oiseaux qui parcourait le ciel, il se sentait semblable à ces créatures du ciel, il se sentait voler au dessus d’eux sans but, mais libre de voler dans quel sens il l’entendait. Thomas vint alors se blottir à lui, entrant dans son monde de rêves, s’en imprégnant en l’enlaçant tendrement.
-Dis-moi, Thomas, je peux te poser une question ?
-Je t’écoute.
Hésitant à aborder le sujet, il décida de se lancer sans plus attendre. Ce voile de pudeur devait s’estomper à présent, le problème était plus grave que celui d’un garçon timide et sans histoire. Il s’assit sur le ventre se Thomas et lui tint la main.
-Pourquoi tu n’as jamais cherché à le revoir ?
Le principal concerné se releva brusquement, ne s’attendant pas à une telle question. Pourquoi était-il si persistant ? Bien entendu, il n’était pas très à l’aise pour parler de cette histoire, mais après tout, il sentait que Melody n’allait pas lâcher prise.
-Parce que je ne sais tout simplement pas où il est. Mon père l’a revu, mais je ne veux pas le connaître, il n’est pas vraiment mon frère, tu sais ? Je ne l’ai jamais connu, et lui non plus n’a jamais cherché à me revoir. Après tout, à quoi bon ? Je me demande bien à quoi mon père pensait lorsqu’il a voulu le rechercher… mais toi Melo, pourquoi tu parles-tu jamais de toi ?
De lui ? Parler de son passé mystérieux et torturé ? Lui raconter sa trépidante histoire parsemée d’embûches ? Lui présenter une famille qui a vécu dans le souffrance ou qui a même péri de douleur ? Il n’en avait pas. Rien de tout ça ne lui était arrivé, rien. Il avait toujours vécu dans cette ennuyeuse normalité. Thomas avait une histoire à raconter, mais Melody, lui n’en avait aucune…
-Dis-moi… comment est-ce que ce que tu as sur le dos est apparu ?
-Mon père. Il n’a pas du supporter la mort de ma mère… il s’est d’ailleurs repenti et excusé à plusieurs fois lorsque j’étais ado, mais il ne mérite rien. Quel rat.
Venant basculer le reste de son corps sur celui de Thomas, Melody, tout en s’interrogeant sur cette famille, serra son bien aimé contre lui. Il ne montrait pas à son partenaire l’inquiétude facilement lisible sur son visage étant donné qu’il détourna intentionnellement la tête vers la porte. Il parlait de son père d’une façon des plus étranges, comme s’il n’était plus rien à ses yeux, rien qu’un vulgaire rat, comme il dit.
-Et Sacha, où habite-il ?
-Il habite Dijon, normalement étant donné que mon père a été le voir à cette ville.
Il s’interrogea toute la journée durant sur cette histoire, dissimulant par des rires ou des sourires faux le souci qu’il se faisait. Paraissant naturel, il se posait tout de même une multitude de questions. Tout ça était trop soudain pour ce jeune homme sans histoire. C’était bien la première fois qu’il rencontrait une personne avec un tel passé, tous ces évènements dépassaient l’esprit encore peu mûr de Melody. Son amant ne devait pas s’en rendre compte, cette situation était commune et presque quotidienne, si bien qu’il pensa de même pour son jeune compagnon.
Arrivé au soir, les deux tourtereaux décidèrent de passer la nuit ensemble, Melody, quant à lui avait changé de ton, après tout, quel péril pouvait-il bien avoir entre eux à cause de cette enfance torturée ? Il décida de passer à autre chose et tous deux passèrent une soirée des plus magiques… Thomas comprit alors qu’il n’avait besoin de rien d’autre, même s’il se posait encore des questions sur la réciprocité de ses sentiments, Melody lui apparaissait tellement doux dans tout ce qu’il faisait. Jamais il n’avait rencontré une telle personne. Il était tout simplement heureux, noyé dans son bonheur sans même regarder ses arrières…
Pourtant, dans la nuit, Melody se leva discrètement, sans réveiller Thomas et fouilla dans son sac d’école. Son amant ne se doutait de rien, il dormait paisiblement alors que Melody, dans l’obscurité écrivait une lettre. Il semblait tellement ennuyé de ce qu’il faisait. La lettre finie, la posant en évidence sur la table il versa une larme qui effaça la première lettre dans une mare d’encre. Même le claquement de la porte qui retentit quand ce dernier s’échappa ne réveilla pas son amant…