Vos textes et poèmes

Faites nous rêver : peintures, photos, sculptures, poèmes ou autre ! (il faut avoir posté 30 messages pour avoir accès à ce forum)
sandoval

Message par sandoval »

Textes nés de l'angoisse...

Fenêtre

Un poignard dans les rosiers
Tu es dans l'autre pièce
Me guettant
Un raton laveur pour l'appartement
Il est temps de faire tes ablutions

Château


Larme de paille
Tu parles comme une petite fille

Un marcassin se repose
Près de l'étang

J'apporte les meubles de grand-mère
Ton plumeau

A quelques pas d'ici
Un flamand rose déshydraté

Laisse moi te parler

La hyène de salon promet
Elle crache sur les coussins

Tu reviendras

Piéton inanimé

Dans l'érosion
Dans les bras d'un ambulancier

La tactique est la même
Quand il s'agit d'abandonner les aquariums
A l'entrée du château

Tu pourrais absorber tout le nitrate
De nos murs rouges
Tu le pourrais

Myrtille


Papa
Il semble que les grenouilles meurent
Dans le lait

Il est certain
Que toutes les années
Entaillent les peupliers

Un matin ou un soir
Je serais la reine des orties
Et tu n'en sauras rien
Tu seras peut-être parti

Les fluctuations
Qui font paître le poney
En contre bas
Tu ne les connais pas

Une hermine vagabonde dans le soir d'été
Les hélicoptères ont le même goût de peur
Quand ils survolent le lac
Mais toi tu es avec moi
Tu es avec moi

Je ne discerne plus vraiment si
C'est de la suie ou de la myrtille
Qui coule de tes yeux
Shaka
Messages : 33
Inscription : lun. juil. 02, 2007 1:07 pm

Message par Shaka »

En recherchant dans mes vieux dossiers, j'ai retrouvé un texte que j'avais ecrit quand j'etais en 3 eme, je venai tout juste de m'avouer a moi-meme qui j'etais et j'avais un peu de mal a l'accepter. C'est pas tres bien ecrit mais à l'epoque ca me permettais de me sentir mieux ^^ :

Tres jeune, on nous apris que l'amour n'existait qu'entre un homme et une femme
Mais pour moi, je savais que se n'etait pas le cas......
Les sentiments que l'on a ne se commandent pas
Et pourtant, au fond de moi, je me sentait mal de ressentir ça!!!
Plus les années passaient,
Plus je refoulais ce que je ressentais.
Petit a petit, je m'enfoncais
Et je me renfermais sur moi-meme....
Personnes ne savaient ce qui m'arrivais
J'avais trop honte pour leur avouer qui j'étais.....
Le jour où je pus m'extérioriser
Pour moi la vie avait changé
Je n'avais plus besoin de me cacher,
Mais meme si je vivais au grand jour,
Il me manquait toujours quelque chose:"L'amour".....
Au fur et a mesure que s'écoulent les heures
Je me sens de plus en plus seul dans mon coeur
Heureusement mes amis sont là pour m'entourer
Et je ne peut pas trouver les mots pour les remercier
Mais je continus a éprouver un manque dans ma vie
Et a vouloir a tous prix changer ce que je suis
Quand je regarde le Monde autours de moi,
Je me sens exclu de cette univers là.....
Depuis longtemps dans ma vie
Je vois les autres vivrent ce que je desire.......
Pourquoi avoir autant de mal a prononcer
Des mots aussi simple qu'Homosexualité.....
Jinoc
Messages : 23
Inscription : lun. juil. 09, 2007 10:52 am

Message par Jinoc »

youhou, mon premier post dans cette section (mais pas le dernier).

Des mots simples, des mots gentils,
si étrangers pourtants a mon oreille
effleurent mon âme comme le parfum du miel.
Joie fugace, ce bonheur éphémère tel une étoile luit
et pourtant son éclat ravive un espoir que je croyais disparu.

Paroles échangés sous une lumière artificielle,
comme les caresses hésitantes d'un amour qui se cherche.
Semblable a une bougie est l'amitié naissante,
dont disparait d'un souffle la flamme évanescente.
Ma peur est pareille a la marée.

Confiance incertaine, amour colérique et panique monotone.
Mes sentiments dansent telles des hirondelles dans la brise d'été,
pareils a la douce valse des feuilles d'automnes.
Confessions et confidences murmurées à l'oreille un écran LCD,
quelle réalité sépare nos quêtes ?

Mon coeur partagé ne sait vers où se tourner.
je crains qu'au sein de cette douce chaleur
ne soit lovée de la déception la lame acérée.
Qui est-il, celui pour qui chaque jour je meurs ?
Pareil au philosophe, internet ne recèle que de questions.
liatride
Messages : 1326
Inscription : mar. févr. 06, 2007 9:34 pm

Message par liatride »

Les poèmes de Shaka et de Jinoc se suivent très bien.
L'un termine par "Des mots aussi simple qu'Homosexualité....."
L'autre commence par "Des mots simples, des mots gentils"
On croirait que ça a été étudié pour!
Voilà, c'était juste pour faire cette reflexion d'une pertinence exceptionnelle...
Et pour flooder... :roll:
Jinoc
Messages : 23
Inscription : lun. juil. 09, 2007 10:52 am

Message par Jinoc »

tiens oui effectivement
c'est pas du tout étudié pour par contre, je l'avais écris hier avant meme de lire le poème de Shaka
ExMembre L

Message par ExMembre L »

C'est sympa ce que tu fais sandoval on dirait du soupault....


Miroir

Chaque poème est une femme, et celui-ci
Chaque poème est une lettre, et celui-ci
Qui te reflète et qui t’apprends et te comprends
Avenir, souvenirs, mobile et pénétrant

Va, viens, tourne, cours, danse dans ton labyrinthe
Obscur et inquiétant, peuplé seulement de craintes
Effrayée par tes ombres et absente à toi-même
Tu peux te fuir et fuir et nier que tu aimes

Au détour d’une page éclatera le songe
Ton regard surprendra ton regard étonné
En ne permettant plus ni leurres ni mensonges

Et si tu te dérobes à ton lieu cette fois
Il restera quand même un centre inaltéré
Intemporel. Il te lie tu le lis. C’est toi.
ExMembre10

Message par ExMembre10 »

Une nouvelle qui est un petit délire, écrit en un jet. Une sorte d'extrapolation critique de ma propre manière d'agir, de penser.

Voix B


- MAMAAAANNN!! Arrr! MAMAAAANNN........

Il criait et ça me donnait envie de le butter.

La voix entrait en moi comme un marteau piqueur, raisonnait dans mon crane, réveillait cette migraine, cette maudite migraine qui m'avait laissé une journée de répits, pour une fois.

Je l'aurais volonté poussé moi même sous ce train s'il n'y était déjà.

Il y a deux choses qui m'ont toujours rendue folle, mis dans une rage inexplicable: les chiens qui aboient et les gamins qui hurlent.

Que ce soit de joie ou de douleur peu importe, mais ces cris aigus comme des sirènes qui ne veulent jamais s'arrêter, ce bruit, ce bruit irraisonné sans borne sans limite, ce son ne mériterait qu'une chose: un poignard au milieu de la gorge.
A ces instant, c'est comme si le temps n'allait jamais cesser de couler, et surtout, comme si seconde après seconde tout serait plus fort, plus fort jusqu'à l'orgasme, ou jusqu'à la mort. Et que même la mort arrivée cela ne cesserait pas.
Comme si je pouvais toucher l'infini, mais comme si cet infini était juste cet instant, dont tous les élements s'amplifieraient sans cesse. Aucun changement, mais une exagération exponentielle de ce qui existe.

Heureusement, le mioche était sectionné sur la voix B, et j'attendais mon train sur la voix A. mon train n'allait pas avoir de soubresauts en partant, je pourrais bondir dedans et m'éloigner de ces sons dans quelques minutes.

Je m'installerais dans le sens inverse de la marche, pour regarder le paysage fondre derrière moi, pour jouer une parodie de nostalgie en regardant le lieu que je venais de quitter disparaitre et mourir, imaginer les gens que je venais de quitter disparaitre dans leurs vies, à jamais séparées et indépendantes de la mienne.
Ca restera une parodie; Je ne ressentirai aucune douleurs, aucune tristesse à l'idée de partir, comme je ne ressentirai aucune joie à l'idée de rejoindre ma destination. Les gens que je viendrais de quitter n'allaient pas se séparer de ma vie puisqu'ils n'en avait jamais fait partit, puisque vivre sous le même toit qu'eux, les faire jouir ou les nourrir n'empêchait pas nos chemin d'être à jamais parallèles.

D'ailleurs je me lasserais de ce petit jeu. Mon regard allait bien vite se détacher de la vitre et se plonger dans le Canard Enchainé. Je sourirais dans le train , replierais laborieusement le journal 10 minutes avant d'entrer en gare, aurais peur d'oublier quelque chose dans le train et comme je me préparerais trop longtemps à l'avance à la descente je m'ennuierais plusieurs minutes avant qu'il ne stop et que je puisse descendre, une cigarette déjà prête, coincée entre mes lèvres.

Puis je m'écraserais entre des hommes puants l'after shave et des femmes obèses dans un tram, et rentrerais chez moi.

Je savais instant pour instant ce que j'allais vivre l'heure suivante. C'était ce que je vivais chaque dimanche soir.

Il était préférable que je ne guète pas mon train.

Malgré ma répugnance pour l'avorton, il valait mieux que je fixe mon attention sur lui pour les 5 minutes qui me restaient à attendre.

Sa jambe était arrachée, ses yeux noyés de larmes cherchaient un visage, un secoure, quelque chose qui arrêterais le temps, qui empêcherais la douleur de croitre encore et encore. Il appelais sa mère tout en sachant que même prés de lui elle ne pourrait rien faire contre ce temps qui allait durer, qui allait passer, contre l'avenir qui allait venir. Le sang de sa jambe avait éclaboussé la femme nue sur l'affiche publicitaire. Un vieil homme qui attendait trop prés sortait son mouchoir pour essuyer son visage taché du sang de l'enfant. Un homme en costard cherchait un employé qui aurait put sortir l'enfant de la voix avant que le train ne reparte. Il ne restait plus que quelques minute avant que les portes ne se referment et que la machine roule, broyant le reste de l'enfant. L'homme devait être étranger, il ne savait pas. Le reste de la foule était en train elle de prendre le plis. Elle montait vite sans trop regarder le gosse, elle pensait surtout à éviter d'être écrasée par les lourdes portes de métal, le moment venu. De toute façon c'est mieux pour tout le monde. Ne pas s'attarder sur ces cas mineurs, ces accidents ponctuels.

C'est cette manie de vouloir éviter à tout prix les accidents qui coutait en temps et en argent. Avec cette décision, faire ce qui est bénéfique au plus grand nombre, on avait baisé le prix du billet de train radicalement puisque les employés chargés de veiller à ce que les passagers s'éloignent t des voix, à ce que tout le monde soit bien rentré avant de faire se refermer les portes, n'étaient plus en fonction. On ne bloquait plus les voix un temps fou pour enlever les accidentés, attendre une ambulance, ou autre détail. Le nombre de retard avaient considérablement diminué.

La grande majorité des usagés étaient plus heureux. Seul une centaines de personnes par an en souffraient sur cette gare. Les gens avaient bien votés: ils avaient en effet trouvé une solution qui allait au plus grand nombre.

L'étranger devenait livide. Il cherchait autour de lui quelqu'un pour l'aider. Personne ne bougeait. Ou plutôt si, tout le monde bougeait, tout le monde continuait sa danse, bien rythmée. J'aurais du lui crier qu'il allait arriver en retard, manquer son train, mais je n'entendais pas de là où j'étais la langue qu'il employait. L'homme avait arrêté de chercher de l'aide autour de lui. Il s'approchait maintenant du gamin. Il s'installait prés de lui, enlevant son pardessus de laine et son chapeau pour les mettre sous la tête du gosse, qui criait toujours à l'en rendre détestable. J'aurais du crier à l'homme de ne pas rester en face du train, mais je ne savais toujours pas quelle langue il parlait.

Je jetai un coup d'oeil sur la vieille horloge de la gare. J'avais encore tout juste le temps d'allumer une cigarette. Un souffle de vent glacé tout. J'essayais de protéger la flamme de mon briquet de ma main, mais le vent s'insinua entre mes doigts et déporta la flamme contre ma paume. Je déteste me bruler les doigts en allumant mon tabac. Je déteste ces détails farfelus qui ne servent à personne. Ma main portait maintenant une petite marque rouge ne ressemblant à rien. Qu'elle parte vite!

L'aiguille avait un peu avancé dans le cadrant usé de l'horloge. En face, le train redémarrait. L'étranger n'eut pas le temps de pousser un cris, un appel. Je ne saurais jamais qu'elle langue il parlait. De toute façon mon train allait rentrer en gare. Il fallait que j'aille composter mon billet. j'oublie toujours, c'est fou comme ces machines sont agaçante. Il faudra que je n'oublie pas de signer la pétition pour les remplacer par des contrôles digitales. Voila, ça, ce serait mieux. Un système de reconnaissance digitale. Ça éviterais de perdre son temps de voyage en devant parler à des contrôleurs. Je pense que l'idée arrangera le plus grand nombre. Ça veut dire qu'elle est bonne.
Dernière modification par ExMembre10 le mer. août 08, 2007 6:46 pm, modifié 1 fois.
ExMembre L

Message par ExMembre L »

:lol: mort de rire!

je pense qu'elle gagnerait à être encore retravaillée un peu dans les méandres du monologue intérieur. Si le personnage n'a aucune philosophie et ne se concentre que sur des trucs triviaux à mort c'est encore pire!

ça par exemple :
et surtout, comme si seconde après seconde tout serait plus fort, plus fort jusqu'à l'orgasme, ou jusqu'à la mort. Et que même la mort arrivée cela ne cesserait pas.
Comme si je pouvais toucher l'infini, mais comme si cet infini était juste cet instant, dont tous les élements s'amplifieraient sans cesse. Aucun changement, mais une exagération exponentielle de ce qui existe.
mouais... pire ça doit être faisable! :lol: super chute!
ExMembre10

Message par ExMembre10 »

Je remanierais ça ;) (comme dit, premier jet!)
ExMembre10

Message par ExMembre10 »

Une autre nouvelle, moins sadique et plus hallucinatoire.

[b]Réveil.[/b]

À côté de moi, elle dors encore, duveteuse.

Au milieu des draps blanc je ne vois que sa peau, pale, fragile. Ses cheveux coulent sur les taies de coton, des ruisseaux châtains clairs qui serpentent sur la toile. Elle est belle quand le soleil de 5 cinq heure inonde la pièce. Ses seins semblent lourds et rosés. C'est fou ce qu'elle ressemble à ma soeur.

Je me glisse doucement en dehors du lit. Sa respiration continu, à peine perceptible, à faire frissonner les draps. Un vent frais joue avec le grand rideau de voile jaune qui couvre la baie vitrée grande ouverte. Je me poste un temps au pied de notre lit, face au miroir, plus grand que moi, qui reçoit tous les rayons naissants. Ça m'éblouit et me tire un peu du sommeil. Je regarde mes seins. Faibles, ronds. Les siens sont lourds de vie et tendre, ils débordent de sa grâce.

La porte ne fait pas de bruit. Elle reste là où elle rêve, je m'éloigne. Le couloir s'étend devant moi, encore dans la nuit. Pourquoi n'y ais-je pas mit de lampe? Il est trop sombre. Et la porte de la salle d'eau est entre ouverte. Elle aussi déborde de lumière. M'aveugle. Dans le miroir je vois une femme assise sur le rebord de la baignoire. Elle est maigre. Tout est brisé derrière elle. Un nourrisson tète à son sein pendant. Son sein est noir. Son sein se détruit. Il se décompose. Elle est encore en vie. Le nourrisson tète au sein mort. Je marche vite. Le couloir est long. Interminable. La cuisine. Je fais couler du café. Chaud. Noir. L'odeur emplit la pièce. Le bruit du liquide qui coule emplit la pièce. Je m'en sers une tasse. J'y ajoute du sucre. Je tourne ma cuillère. Des cercles qui vont vers moi. Une femme est derrière. Elle est vielle. Ses yeux sont aussi bleu que les miens. Elle a une tasse de café entre les mains. C'est ma mère. Elle touille son sucre vers l'extérieur. Tout d'un coup je fais comme elle. Elle ne me regarde pas. Je la fixe.

L'odeur du café est trop forte. Le couloir et noir. Je n'avais jamais remarqué que tant de porte le bordait. Tout au bout il y en a une fermée. Qui m'attire. Je marche jusqu'à elle. Je dois passer devant la salle de bain. Ça me terrifie. Mais je passe devant la salle de bain en retenant mon souffle. Je refuse de voir ce qui s'y passe. En face de moi une porte. La porte. Elle est fermée je l'ouvre j'y entre.

La lumière est forte forte aveuglante et pourtant chaude si chaude j'entends la mer. Dans la pièce il y a un fauteuil juste un fauteuil tourné vers le mur. Le mur est couvert de cadres vides. Mais il n'y a plus rien derrière moi. Et le mur en face disparait. Il n'y a plus que du sable face au fauteuil et le bruit des vagues.

Je vais m'assoir.
Répondre