Ce n'est pas une peintre mais il faut admettre que le titre de ce topic est excessivement restrictif, et donc j'ai découvert récemment Julie Fischer, jeune photographe, à l'occasion d'une "conférence", on va dire une rencontre devant des gens, à base de discussions etc de 2h. Une petite percée dans un travail que je ne connaissais pas et qui m'a immédiatement envoûté.
Notamment sa série la plus ancienne (qui date de 2009 pour les prises de vue, année où elle était encore à l'école, ce qui est très mignon): Les passeurs, série réalisée en 3 mois lors d'un voyage en Finlande. Je ne vais montrer des photos que de celle là, pour ceux que ça intéresse, Julie Fischer a un site très complet:
http://www.juliefischer.fr/
Il y a une qualité esthétique qui est saisissante et qui, je pense, crée un effet attractif assez irrépressible. Et au delà de ça, ces déambulations glacées sont vraiment saisissantes et...intrigantes. On se demande souvent ce que l'on regarde:
La séquence (que je mets dans l'ordre dans lequel on nous l'a proposé) induit l'idée d'un animal mais un animal à trois pattes...? Je connaissais peu la culture de nos amis du nord et vraiment ces trois traces m'ont embarrassé pendant quelques minutes avant que Julie Fischer ne nous précise qu'il s'agissait de trous de pêcheurs (mais oui bien sûr maintenant qu'elle nous le dit!)
Ou a ça encore, petite devinette, qu'est ce? J'ai perdu moi avant que l'artiste ne nous révèle la réponse!
Je suis assez sensible aux questions de la trace, de ce moment ténu entre l'absence et la présence, le vide, cette absence qu'on met en exergue comme un vide rempli d'une présence déjà partie. Bref ce passage entre ce qui était et n'est plus, entre la forme aussi et l'informe, ou la trace qui reste. D'où le titre de la série, Les Passeurs:
Bref, une jolie rencontre qui mérite d'être partagée.
(Et donc comme j'ai été totalement séduite par son travail, au moins cette série on va dire, j'ai du mal à écrire ma critique qui ne serait pas juste un truc bien bien niais. C'est fâcheux d'être confronté à des artistes pareils.)
Paysage Jaune, 1949
