Vos textes et poèmes

Faites nous rêver : peintures, photos, sculptures, poèmes ou autre ! (il faut avoir posté 30 messages pour avoir accès à ce forum)
Noé
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Re: Vos textes et poèmes

Message par Noé »

Rainbow-warrior c'est magnifique !! :o

Moi j'écris beaucoup de poeme/slam/rap depuis maintenant 6 ans .
voici le dernier né ;)
Assis sur le trottoir ,
J'observe le flux de la vie ,
Mon sac comme accoudoir ,
Un chat errant comme ami,
Jsuis un jeune vagabond
Sans chemin ni destin,
Un joyeux luron
De l'amour plein les mains .

8h tappante
Les écoliers se presse,
Sous la pluie battante ,
Défile la jeunesse.
Dernière leçon révisée
Avant que sonne l'assaut,
Dernier pétard fumé
Avant le lavage de cerveau.

14h , la révolution ,
Tous unis contre la loi El Khomri
Sirène de flic en bruit de fond,
La France d'en bas est à l'agonie.
Le point levé , la rage en action,
Jviens faire part de mon avis,
Un appel à la rebellion
Car nos droit sont en sursis .

Assis sous un Chêne
J'observe le soleil se coucher,
A la lueur d'une lanterne
J'essaye de méditer .
Je suis un vieux sage
Dépouillé de ses chaines,
Un simple mirage
A l'apparence humaine.

Mon nom de Plume : Lueur D'espoir
Ecrit le 05/05/2016
sandoval

Re: Vos textes et poèmes

Message par sandoval »

Dernier petit texte en date.

Le garçon sans visage

le garçon sans visage descend dans la rue
sans bruit il effectue sa mue
comme seul point de fuite
et unique réponse
la tiédeur de l’orage

le gardien de phare sans sommeil
égrène des armes sans pistil
il déambule
comme distrait à lui-même
requiem d’une passation
(la tienne la mienne peu importe)

garçon sans visage
ta prochaine confidence
se love
dans les sables mouvants
sandoval

Re: Vos textes et poèmes

Message par sandoval »

La poignée de mains (2)

la poignée de mains
est le feu follet
de nos phalanges
axiome perdant
la poignée de mains
est l’alarme inconsciente
qui ravive le foyer
de l’incendie
toi le double
mon pendant magnétique
as-tu subtilisé des fragments de terre
tu te propages entre les draps
horrifié par le son de ta propre voix
que tu ne reconnais plus

Accès refusé

la menace passée
la gangrène fait son lit
et nous devenons tous deux
une incommensurable
matière inflammable
vécu vaincu
ai-je déjà vécu la solitude dans les chambres mitoyennes de l’oubli
probablement
car ce sont les contraintes de la vie antérieure
ce soir l’incendie se déclare dans les hésitations de mon âme
lu lisant
les pages d’un roman perdu
quelle vilenie entre mes tympans fragiles
que le bruit
ce fracas
cette matière chargée en injonctions mortelles
ai-je déjà ressenti pareille morsure du rêve
nonchalamment
la couleuvre des jours glisse sans sourciller
entre mes draps
la menace passée
la gangrène fait son lit
et nous devenons tous deux
une incommensurable
matière inflammable
ce n’est pas une tératologie de sueurs
mais une prophétie à venir
la décadence dans un bouquet de fleurs
rappelle-moi par quel post-scriptum la rumeur s’est-elle échappée
et deviens toi-même la meute qui te poursuit
la colère passée
l’accès refusé


Le deuxième texte a été écrit d'un seul jet, un soir, un peu amer et en colère. :s
Alicia
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Localisation : 93

Re: Vos textes et poèmes

Message par Alicia »

Trouvé en quelque secondes suite à un quiproquo :

Ma petite cacaouette
Viens faire des pirouettes
Tu verras, ce sera chouette
J'te f'rai aimer mes couettes

C'est très enfantin, ne cherchez pas de double sens ! :innocent:
Pouiny
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Re: Vos textes et poèmes

Message par Pouiny »

Je rentrais chez moi, et il accourait à la porte. Je m’en allais, et il me suivait presque aussitôt jusqu’à cette même porte grise et close, où il s’était tant précipité la veille du soir tombant sur les toits. Il se traînait, priant à mes pieds, avec dans ses yeux une couleur émeraude, glacée par le manque d’attention que je lui portais. Alors, la porte claquait, le téléphone glissait entre mes doigts tremblants. Et, sous ses yeux verts redevenus heureux, j’appelais mon travail ; disant que ma voiture, éternel problème, était en panne, comme toujours. Lui, fourbe, déjà sûr de sa victoire, s’installait dans le lit, de la manière la plus nonchalante et provocante qui soit. Je souriais et je m’écriais : Ah, que je t’aime !

Tout, dans son corps, son être, son âme me prouvait que j’avais raison de vivre avec lui, chez lui, et ce depuis presque cinq ans. Nous étions seuls ; il avait ses habitudes. Il aimait marcher, faire le tour de mon corps et me faire la cour, pour me prouver un amour dédaigneux mais sincère. Je m’occupais de la cuisine : il s’occupait de mon moral. Il m’aimait, avait pour moi une attention toute particulière, en m’apportant de ses longs voyages qui nous séparait de longues journées les plus beaux cadeaux qu’il pouvait trouver. Il tournait, il courrait, il dansait, comme un soleil perdu dans le bilboquet des planètes de mon monde merveilleux, dont sa présence seule m’illuminait à en rester le nez au vent.

Vif et vil comme un renard, sa réflexion électrique était toujours d’une intelligence amusée, me faisant rire tant sa foi si mauvaise se tournait à mes yeux en une foi de bonne sœur. Il se cachait en un être dédaigneux et méprisable, mais ses yeux reflétaient son âme comme un miroir dont je fus la laveuse de vitre. Et quand il se rendait compte que je ne jouais plus à nettoyer son regard, alors il s’inquiétait, se collant à moi, murmurant à mon oreille des mots aux sonorités les plus douces et étranges, en me serrant au cou dont la gorge était si serrée, appuyant sur mon dos de la plus sincère et consolatrice des manières qui soit. Enfin, me fixant de son regard si calme, il m’appelait et mon regard de noisette embrumée s’accrochait fixement à ses émeraudes pales et fières, brillant de mille feux pour moi et à moi seule.

Ses qualités lui faisaient défaut autant que ses défauts faisaient légion, mais pourtant sa patience était comme un amour sans faille ; si nous ne savions qu’une chose, elle était entre nos deux corps : chacun allait devoir supporter l’autre comme le soleil protège la lune. Il n’y avait chez nous et en lui surtout, aucune promesse pour l’avenir ; sa fidélité au présent était telle qu’il ne pouvait penser au futur. Tel le vent qui aime la tempête, je l’avais recherché, il m’avait trouvé, et, s’aimant dans l’instant présent, profitant de nos âmes si étroitement liées par nos corps entrelacés, nous pensions nous aimer à jamais.

Son style changeait selon les saisons ; comme pour endeuiller le malheur, le noir était ce qui revenait le plus dans sa garde-robe. Quelques fantaisies s’octroyait parfois une place, prenant une forme très maladroite de chaussettes assorties uniformément à une cravate de neige. J’en riais, et il s’en vexait ; pour mieux se jeter à mon cou des que je cachais mes yeux en noisettes vives et claires derrière des volets clos. Sa langue, alors, rapeuse et rose sortait de sa tanière, pour entrer en contact avec mon visage. Même en lui donnant en offrandes mes yeux grands ouvert, s’en sortir indemne d’une telle bataille était quasiment impossible. Et voyant son forfait accompli, il s’en allait en courant, se riant des représailles.

Hier encore, il était calme, aimant. Allongé de tout son amour exultant de vice, il dormait en ronflant, me prenant pour un lit à part entière; il savait que trop bien que mon amour bloquerait le réveil comme mon corps. Je le caressait, machinalement, admirant en silence et tout sourire son corps nu et musclé. Ma fierté de l’avoir pour moi et dans mon lit s’augmenta, et une vague d’amour se versa en moi, comme un vent calme les longues après midi d’été. Dans le noir du matin qui se levait, seul le touche me permettait de l’admirer calmement, tout a mon aise. Mes mains se baladaient des pieds à la tête, s’arrêtant au ventre comme à la tête, lissant en riant intérieurement sa moustache fine qu’il aimait tant mettre sur un piédestal. Hier encore, je me demandais ce que je pourrais bien faire et vivre sans cet être si vicieux et parfait sous mon toit, le seul capable de faire exprès de mal se cacher pour que je ne le retrouve que plus facilement.

Et pourtant, il est parti. J’étais rentrée, et il n’accourut pas. Dans la nuit solitaire qui suivit, je pensai à lui avec tristesse et inquiétude ; il n’oubliait jamais de venir goûter à mes plats. Le lendemain, sous un soleil roselet et triste, je m’en étais allée, et il n’était plus là pour me supplier de rester. Alors, s’il vous plaît, si vous le voyez, où qu’il soit, prévenez moi. Même si il est avec quelqu’un d’autre, même si il a trouvé mieux ailleurs, s’il vous plaît, dites moi où il est, et si il va bien. C’est que, je l’aime, mon chat.
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