Un texte ; La fille Abricot

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newgarf
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Un texte ; La fille Abricot

Message par newgarf »

La fille Abricot

07h 45, pressé de rejoindre la STATION, je cours dans les couloirs.

Le métro est blindé, elle est montée en station Attente, le néon a clignoté un court instant, la porte de la rame s’est refermée, dans un schuuuu habituel et impénétrable.
La fille couleur abricot, abricot orange, abricot écrasée. Son manteau sorte de cape lui faisait comme un rempart de couleurs
Ses pommettes rondes comme le sont les pommes d’amour de mon enfance se sont tournées vers moi, elle a sourit.
Plus tard elle a sortit une pyramide irisée et l’a posé sur sa paume.
Sans réfléchir, j’ai voulu l’en empêcher.
Trop, tard
Immobile, figé, j’ai vu le wagon se remplir, d’une jolie couleur bleutée, l’eau nous a submergé aussi tranquillement, qu’elle le fait de nos châteaux de sable de nos été.
Elle a sourit, notre rame continuait sa progression, dans le tunnel, ses lèvres se sont entrouvertes, une mini bulle d’air s’est échappé, ses cheveux, bien étalé en couronne autour de son crâne, soulignant l’étrangeté de la situation.
Pas de pull Marine à l’horizon, rien que l’étrangeté de la situation
La pyramide, a clignoté un bref instant, à ce moment là j’ai réalisé qu’elle n’avait pas quitté la paume de sa main.
L’instant d’après comme après un clignotement de paupières, un battement de cils, le wagon avait repris son apparence habituelle.
Lèvres serrés, sac à mains enfoncés dans les côtes du voisin, sourire absent, matrones renfrognée, étudiants endormis, enfant à peine sortit de leur bol de Nesquik, les tâches de rousseur sur le bout du nez.
J’ai repris un souffle, j’ai absorbé l’air épais comme du manioc, ma tête vissée sur mes épaules s’est inclinée en arrière et a tenté de surnager au dessus de la masse.

Elle…. toujours plantée en plein milieu de la rame, est descendu à la Station SOS, je l’ai suivi, elle est remontée en rame suivante.
Son manteau abricot, couleur sorbet, elle souriait d’un légère sourire, sorte de sourire façon sourire intérieur, un peu absent un peu Madonne.
L’instant d’après la situation s’est répété, elle a tendu la main en avant, paume face au ciel de la cabine. Elle a posé de l’autre main, une curieuse sphère laiteuse.
J’ai baissé la tête observait le coin de mes chaussures, j’ai perçu la perte de quelques degrés, une baisse de luminosité, mon regard revient à l’horizontal, face à moi une plaine sans limite, au sol quelques arbustes inclinées sous les rafales, je ressers mon habit contre moi, le vent siffle presque à mes oreilles, le ciel est violacé, zébré de noir, une sorte de déchirure intense parcourt le fond du ciel, cette déchirure semble s’agrandir, quelques lumières pales reflets au loin, et face à ce vent qui souffle quasiment rien d’humain qui flotte autour de moi .

Un sifflement, une stridence dans l’air, tout est redevenu normal je sors en station Grange, je me sens vaseux, étouffé, compressé, élagué, moins de certitudes en moi, quelques interrogations en plus :


Insomnie, crise d’hallucination,
Overdose d'exta de coca ?
Trop d’acide citrique, trop de Jelly
Un manque de pommes d’amour sans doute
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