Up ! Et come-back !
Ca fait longtemps que j’étais pas venu sur ce forum… Je ne sais pas trop, d’ailleurs, pourquoi j’avais arrêté d’y venir. Peut-être que certaines personnes m'avaient saoulé, je ne sais plus. Mais pourquoi ne pas revenir y faire un tour ?
Je réactualise ce topic, parce que c’est le mien. Je ne vais pas vous raconter ma vie depuis trois ans d’un seul coup et en détail. Mais il s’est passé des choses, l’année dernière notamment. Plusieurs de mes ami-e-s (assez peu à vrai dire) étaient au courant de mon homosexualité ; un beau matin du moins de juin 2016 – le 17 – je me suis rendu compte, en discutant sur Facebook avec un ami, que j’avais bien envie de la révéler à tout de monde. J’y ai repensé l’après-midi ; le soir, la décision était presque prise. J’ai écrit un texte sur un fichier Word, en étant d’ores et déjà à peu près certain que je le publierais le lendemain sur Facebook, que je ne flancherais pas.
Le samedi 18 juin, à 18h17, après avoir pris de l'Euphytose pour me donner du courage (oui, c'est tout ce que j'ai comme drogue euphorisante

) j’ai donc publié sur mon mur Facebook le message suivant :
Bon, allez.
Il paraît que depuis la tuerie d’Orlando, des tas de gens font leur coming-out sur les réseaux sociaux, sur les blogs, etc. Ces personnes saisissent ainsi l’occasion, le prétexte, qui leur est offert ; ce faisant, elles font en outre un acte politique et contribuent à la visibilité de la communauté LGBT+. Quelques hashtags à la mode sur Twitter : #LoveWins, #GaysBreakTheInternet, #QueerAndStillHere.
Cette attitude enthousiaste, courageuse et solidaire me fait réfléchir, et m’inspire.
*
Il y en a qui savent. Il y en a qui savent sans que je sache qu’ils/elles savent, et d’autres au contraire qui savent en croyant que je ne sais pas qu’ils savent. Il y en a qui s’en doutent sans que je le sache ou sans que je m’en doute, et d’autres dont je me doute qu’ils/elles s’en doutent. Il y en a qui ne savent pas et qui seront surpris-es, d’autres qui ne savent pas et qui ne seront pas surpris-es, d’autres qui ne savent pas et qui s’en foutent – et certain-e-s, sans doute, ne savent pas trop s’ils/elles s’en foutent ou pas. Toujours est-il que je suis gay.
Et le dire ici, cela dissout tous ces partages. Factuellement, il y en a encore qui savent (un peu plus nombreux/ses qu’hier) et d’autres qui ne savent pas (un peu plus nombreux/ses que demain), mais l’important dans cette révélation, c’est que désormais la chose est (presque) publique, c’est-à-dire que le fait de savoir ou de ne pas savoir ne tient plus à une confidence faite ou non, mais au hasard des informations qui circulent. Par défaut tout le monde sait, et je crois bien que je vais trouver cela très agréable.
Et puis l’autre intérêt de ce coming-out, c’est que je vais désormais toujours partir avec quelques points en plus dans mes débats avec les militant-e-s intersectionnel-lle-s.
(Pour toute remarque ou commentaire, privilégiez les messages privés !)
Pas mal, hein ?
À part ma naissance, c’est le seul événement de ma vie dont je connaisse la date et l’heure exactes.
Dans les jours qui ont suivi, j’ai mis au parfum ceux de mes ami-e-s qui comptent pour moi et qui n’étaient pas sur Facebook. Pour éviter la solennité du coming-out, j’ai eu recours à une technique vicieuse, le méta-coming-out : plutôt que de leur dire : « Je suis gay », je leur ai dit : « Au fait, j’ai fait mon coming-out sur Facebook »…
Evidemment, ça s’est bien passé. Je n’avais aucun doute là-dessus. Mes ami-e-s sont tou-te-s gay-friendly.
Mon statut a été, comme il se doit, multi-liké. Les réactions qui m’ont le plus touché sont celles des gens qui m’ont semblé avoir compris à quel point c’était un événement important pour moi – en m’envoyant un message personnel, en m’en reparlant après coup, ou en mettant un petit cœur, en plus du pouce en l’air, sous ma publication…
Je n’en dis pas plus pour le moment : ce n’est pas le lieu d’une psychanalyse. Et si je commence à tirer sur les différents fils de ma vie, on en a pour un bout de temps. Je reposterai peut-être des messages, ou j’éditerai celui-ci, en fonction de ce qui me semble important. Ou alors non, tant pis, on verra. J'ai encore des choses à dire, en tout cas... J'ai l'impression de me connaître de mieux en mieux, de savoir de mieux en mieux comment je fonctionne ; le fait de tenir un journal intime depuis décembre 2015 n'y est sans doute pas pour rien. Je pense que cette activité diariste a beaucoup contribué à me donner la connaissance de moi-même et la confiance nécessaires à mon coming-out de juin.
To be continued…