Le Bilan des Coming Out

Sortez de l'ombre !
Péronnelle
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Péronnelle »

Kefka a écrit :
Moilux a écrit :et je ne ne sais pas trop ce qu'il en est de mes voisins
Après tout le mal que je me suis donné pour les mettre au courant, qu'ils ne le sachent pas encore me vexe terriblement. :mrgreen:
J'avoue que c'était un grand moment. :huhu:
Elena
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Elena »

Mon Coming Out auprès de ma mère (15 ans) c'est très bien passé, d'autant plus qu'elle s'en doutait déjà très largement (bon elle se trompait sur la fille mais elle savait déjà quoi). Je lui ai annoncé comme ça: ''maman, j'ai quelqe chose à te dire... Voilà, je suis amoureuse. Et... ELLE s'apelle *the name have been changed to protect the guilty*''. Elle l'a très bien pris, et pour la précision, elle était en couple avec une femme à ce moment là donc je ne pense pas qu'elle se serait permis de me faire un commentaire ^^. Voilà tout.

Mon Coming Out auprès de mon père (15 ans) s'est moins bien passé, quoi qu'il n'y ai pas eu de réaction violente. Il essayait de me persuader qu'il fallait que je change, que j'allais changer. Limite il me disais ''c'est pas grave, ça va s'arranger''. Mais ce n'était pas par méchanceté ou par ignorance. Il essayait de me faire entendre raison sur les ''risques'' à être lesbienne: les moqueries, la discrimination. Aujourd'hui il a très bien accepté, il me demande des nouvelles de ma copine de temps en temps.

Mon Coming Out auprès de ma famille (18 ans) a raté; je l'ai lancé haut et fort lors d'un repas de famille où ils étaient tous très insistants sur le sujet ''petit copain'', j'ai donc annoncé la couleur devant oncles, tantes, cousins et grand-mère. Le problème c'est que ma grand mère n'a pas saisi le sens de mes propos ^^ elle a tout simplement cru que je parlais d'une amie, et tout le monde a fait mine de rien pour ne pas la mettre mal à l'aise. Du coup, c'est moi qui étais mal à l'aise de l'abscence de réaction... C'est à refaire.

Mon Coming Out auprès de mes amis (15 ans) n'a pas eu officiellement lieu, c'est à dire qu'il ont bien vu au fur et a mesure que j'étais homosexuelle, et ils l'ont tous accepté en bon potes géniaux qu'ils sont ! Une seule m'a posé franchement la question à l'époque où moi-même je me demandais (car je venais de rencontrer *the name have been changed to protect the guilty* (oui oui la même, la seule ♥) donc elle m'a demandé: ''Elena, est ce que tu es gay ?'' ''Ouais, je suis lesbienne'' ''OK.'' voilà tout xD

Sortez du placard, ça fait du bien, c'est frais !
151 positifs, 7 négatifs
LaValde
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par LaValde »

Mon CO auprès de ma famille:

Cela s'est très bien passé, dans la mesure où ma famille n'est constitué que de mes frères et soeurs. Lorsque je leur ai dit, j'avais 16 ans, et cela s'est très bien passé, personne n'était choqué ou autre, tous l'ont accepté très rapidement et très facilement.
Pour leur annoncer, je leur ai juste dit que A****** n'était pas une amie mais ma copine. J'ai eu droit à des "tant mieux pour toi si c'est ce que tu veux c'est le principal" ou mêmes des "je m'en doutais".

Mon CO auprès de mes amis:

Cela s'est également très bien passé, je leur ai annoncé comme à ma famille, et tous l'ont très bien accepté.Cependant, j'ai mis plus de temps pour l'avouer à certains (entre 16 ans et 18 ans, selon les personnes). Et puis il faut dire, que la moitié de mes amis sont des homos ou des bi.

Maintenant je ne ressens pas forcément le besoin de crier haut et fort que je suis bisexuelle. Que sa se sache ou non, peu m'importe, mais une chose est sure, l'avoir dit à tout mon entourage m'a libéré.

152 positifs et 7 négatifs !!
Cérès
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Cérès »

Voilà, c’est mon tour. Je vais vous parler de mon coming-out, que vous allez deviner négatif, puisque je n’ai cessé de me plaindre de ma situation sur la plupart des messages (et puis vous allez surement regarder le compte rendu en bas du message avant de lire mon texte…).

Je vais donc décrire mon coming-out d’abord auprès de mes amis (IRL et Internet), puis de mes « parents » (je les nommerai « Patrick » et « Lydie ») et au reste de ma famille.


Coming-out à mes amis

Récemment, j’ai décidé de révéler mon transsexualisme à mes trois amis IRL : Ulrich, Vincent et Thierry. J’ai dévoilé à Ulrich ma particularité dès mon inscription sur Facebook, il l’a bien pris, a été très curieux et m’a posée plein de questions (si je pourrai faire l’amour et si je pourrai avoir des enfants). En revanche, il semble ne plus vouloir me parler depuis que je lui annoncé que je suis schizo. Pour Vincent, la pilule est passée sans dégâts, sauf qu’il a du mal à comprendre que je sois attirée par les femmes et non par les hommes. Quant à Thierry, ça s’est bien passé, c’est quelqu’un d’assez gay-friendly et ouvert d’esprit.
Pour mes amis rencontré sur Internet, le coming-out est différent, puisqu’ils m’ont connue en tant que femme, et je leur ai annoncé que je suis trans. Ils ont TOUS bien réagi, bien que l’un d’eux persiste à croire que les transsexuelles lesbiennes n’existent pas.

C’est donc positif de ce côté-là. Passons à ma famille, et là, aïe aïe !



Coming-out à mes "parents"

Lydie a découvert très tôt que j’avais un comportement différemment des autres, j’étais assez timide, repliée sur moi-même, mais surtout je n’agissais pas comme un garçon comme les autres. Elle m’a envoyée chez le pédopsychiatre, qui a conclu que j’étais simplement une fille manquée, ce qui déplu fortement à Lydie et Patrick, ces derniers décidèrent de m’inculquer une éducation « virile » contre mon gré. Un lavage de cerveau, quoi. Interdiction de regarder des dessins animés pour filles, d’avoir des poupées (je n’ai hélas pas de sœur) et des jouets ou des objets roses. Pourtant j’aimais (et j’aime toujours) aussi les jeux de garçons, je suis une grosse fan de jeux vidéos et d’arts martiaux.
Vers 15 ans, j’ai commencé à me sentir femme et à refuser d’uriner debout. C’est également la période j’empruntais très discrètement les vêtements et les chaussures de Lydie. Mais je cachais mon mal être, de peur d’être encore plus martyrisée par mes camarades de classe et mes enseignants (eh oui, même les profs étaient contre moi). Je voulais me confier à un psy, mais Patrick et Lydie ne voulaient plus en entendre parler. Je me suis donc refoulée moi-même.
À la sortie du lycée, à 21 ans, j’apprends les termes « crossdressing », « transgenre » et « transsexualisme ». Après m’être renseignée sur le sujet, j’ai découvert que je suis trans. Oui trans, pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi ? J’ai donc commencé à me laisser pousser les cheveux et je me suis initiée au maquillage sans aide de personne. J’ai même acheté un haut, une jupe gothic lolita et des collants, puis très lentement, j’ai agrandi ma garde-robe.
À l’âge de 22 ans, j’ai pris mon courage à deux mains, et je me suis mise à nue devant Lydie : « Maman je dois t’avouer quelque chose : je suis transsexuelle. ». Elle ne m’a pas crue, je lui ai donc révélé tout ce que je savais sur la transidentité et mon envie de changer de sexe. Lydie m’a demandée alors si j’aimais les hommes, je lui ai répondue que je préférais les femmes. Changement de ton : elle me cria dessus devant tout le monde que jamais, jamais elle ne me laisserait changer de sexe, ni même subir la moindre épilation au laser ! Elle m’a dit aussi que tous les trans sont des folles et finissent par se faire enc..er au bois de Boulogne par des mecs à moitié pédés ! En gros, Lydie est à la fois transphobe et homophobe, elle a toujours employé le terme « pédé » à la place de « gay » et « homosexuel ». Je n’ai donc plus parlé de ça pendant un moment.
Je précise au passage que je suis handicapée par ma schizophrénie et que je ne peux pas travailler, je n’ai donc comme revenu que de l’argent de poche (qui a failli être supprimé à plusieurs reprises).
À 24 ans, j’ai désormais des cheveux longs de 30 cm, et je dépense le peu que je gagne en épilations. Tiens à propos d’épilation, en janvier dernier, je me suis faite épiler les sourcils très fins et je me suis faite une très belle frange ainsi qu’un maquillage très soigné. Je revins à la maison pour m’admirer devant la glace avant d’enlever mon maquillage, mais trop tard ! Patrick et Lydie étaient rentrés avant moi ! S’ensuit alors le plus gros passage de savon de ma vie, Patrick m’a littéralement hurlée dessus en voyant mon visage devenu très féminin, il me soupçonna de vouloir de me faire « couper la b..e » (je cite ses mots). J’ai lu dans ses yeux l’envie de me frapper avec rage, mais il préféra partir de la maison en claquant la porte de toutes ses forces ! Quant à Lydie, elle ne se montra guère plus clémente, elle m’a répété plusieurs fois que me jetterait à la porte avec pertes et fracas, et que si je tentais de résister, Patrick me passerait à tabac pour me « guérir ». Bien évidemment, je n’ai absolument pas le droit de porter le moindre vêtement féminin ou de me maquiller (le vernis à ongles passe tout juste), que ce soit à la maison ou dehors. Je ne donc exprimer ma féminité quie quant je suis seule à la maison, ce qui arrive rarement, vu que mon « frère » est au chômage (je ne révèlerai pas son prénom car il est très rare en France).
Inutile de dire que ce dernier (un wesh) se montre tout aussi hostile envers moi. À ses yeux, je ne suis qu’une sale tapette, une fiotte, une folle tout droit sortie de la Cage aux Folles. Il a déjà essayé de m’étrangler et m’a dit qu’il m’aurait tuée depuis longtemps si je n’étais pas de la même famille que lui. J’ai même envisagé de porter plainte à la gendarmerie de la menace qui pèse sur moi, mais j’ai préféré téléphoné à SOS homophobie. J’ai reçu un peu de réconfort et des conseils. Au mois de février, Lydie regarda un reportage sur les transsexuels (bourré de clichés au passage), elle accepta mon transsexualisme… à condition que je couche exclusivement avec des hommes, que je n’écoute que des boys bands et que je fasse absolument toutes les tâches ménagères de la maison, que je rentre dans les stéréotypes, en gros. Tout ceci en m’interdisant toujours de me féminiser où que ce soit, ne cherchez pas à comprendre sa logique...
Aujourd’hui, j’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête, je risque d’être expulsée de la maison à tout moment. J’ignore pourquoi mon argent de poche et mon accès à Internet sont encore préservés mais ça ne va pas durer, je le sens. Ah oui, Lydie me met également la pression pour que j’arrête de m’épiler et de me couper les cheveux avant que je puisse voir le reste de ma famille. Depuis longtemps, j’ai cessé de considérer Lydie et Patrick comme mes géniteurs (d’où l’emploi de leur prénom).

Un coming-out extrêmement négatif, en somme.


Coming out au reste de la famille

Je n’ai pas le droit de contacter ma famille autrement que par téléphone. Si Lydie apprenait que j’ai ajouté ma tante (très ouverte sur la question) en amie sur Facebook, cette soi-disant mère m’en voudrait davantage, car je me présente sur Internet sous un look et un pseudo féminin. De toute façon, il est hors de question pour l’instant que fasse mon coming-out à mes grands-parents, vu leur manière de penser « faire-comme-les-autres-être-normal-être-dans-les-normes-se-fondre-dans-la-masse ».

C’est plus que mitigé de ce côté-là. (oulà ! j’ai battu mon record de pavé ! Excusez-moi si c’est indigeste)

______________________________________________________________________________________________

Verdict : 152 positifs, 8 négatifs
ezechiel
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par ezechiel »

Histoire d'apporter ma pierre à l'édifice, j'ai fait beaucoup de CO en tant que bisexuel mais les plus libérateurs sont :
- Celui que j'ai fait au premier homme que j'ai rencontré, qui m'a sincèrement plu et avec lequel j'ai couché (nous avions une profonde tendresse et un grand respect l'un pour l'autre) ;
- Celui que j'ai fait à la copine que j'ai eu par la suite.

Ce sont les deux plus importants de ma vie car je n'allais vraiment pas bien à cette époque-là. Donc je les rapporte ici. Le premier m'a beaucoup écouté et m'a aidé à y voir plus clair sans me juger. Lui aussi était bi, beaucoup plus âgé que moi et a très bien compris le dilemme que je vivais. Il m'a aussi fait comprendre que quand on était bi, il n'y avait pas de choix radical à faire (c'est un peu comme choisir entre les pâtes et le riz et ne plus manger l'autre plat pour le reste de sa vie même si on ne mange plus du premier). Enfin, il m'a aidé à démarrer une réflexion saine sur moi-même et sur la définition des genres sexuelles et ce que j'attendais d'une relation sur le long terme (peu importe le sexe de mon partenaire). Par contre, nous n'avons jamais eu de vraie relation sentimentale. Il m'a aidé, un peu comme ce forum aide les LGBT perdus. ;-)
Le second CO a eu lieu quelques temps après avec la copine dont je me suis rapproché à ce moment-là. Je n'étais plus dans une problématique de déterminisme (quel sexe est-ce que je préfère ? Suis-je en train de me mentir à moi-même en allant avec l'un alors que je devrais être avec l'autre sexe ?) Je lui ai dit d'entrée de jeu être bisexuel. Tout s'est très bien passé car elle était déjà sensibilisée à tout ça (son beau-père étant homo). Sa façon de prendre les choses m'en a dit beaucoup sur elle (en positif) même si nous ne sommes plus ensemble.

J'en ai fait d'autres par la suite : soit en amenant mon copain/copine selon le milieu que je fréquentais, soit en corrigeant les gens (même en public) ou en partageant mon expérience (les hétéros évoquent la leur, les homos la leur, et moi la mienne en tant que bi). Sur ce dernier point, les gens n'ont jamais vraiment été trop surpris. Apparemment, il y a toujours une aura de mystère qui tourne autour de moi car je ne ressemble pas au stéréotype de l'hétero standard, ni à celui de l'homo follasse (bcp d"hétéros pensent sur ce mode-là). Donc le fait de me révéler aide beaucoup ceux de mon entourage qui n'auraient pas percuté.
En même temps, j'ai beaucoup déménagé durant ma vie et il est plus facile d'arriver dans un endroit et de se présenter en tant que bi, plutôt que de laisser planer le doute et penser les autres qu'on est hétéro et d'avoir à les corriger par la suite.

Dans ce genre de couillonnades, j'ai revu ce soir deux amies que j'avais perdu de vue depuis plusieurs années mais que j'ai toujours considéré comme mes soeurs, à tel point qu'un CO à leur égard est sûrement la chose la plus difficile émotionnellement à faire. Sachant que nous habitons assez proche les uns des autres désormais, nous nous reverrons plus souvent (et à nouveau) et je voulais leur annoncer ouvertement la chose plus que d'avoir à attendre d'avoir à leur présenter quelqu'un (je suis célibataire actuellement). A l'inverse, parler de ma bisexualité à mes parents, c'est "fingers in the noise" car j'ai peu de liens avec eux, et un rejet de leur part ne m'a jamais été important. Par contre, pour ces deux filles (qui n'ont rien de lesbiennes ;-)), comme il était très difficile de les voir en face sans être dérangé toutes les dix secondes, j'ai glissé des indices tout au long de la soirée et j'ai fini par leur envoyer un mail une fois rentré chez moi (les bougres, elles sont très sollicitées en public !). Je ne sais pas comment elles réagiront, je reposterai là-dessus une fois qu'on aura réglé tout ça (le mail et surtout une discussion en face à face car j'y tiens). Mais je garde bon espoir.

Par contre, dans la même soirée, j'ai revu un pote gay avec qui j'ai également fait un "CO" au détour d'une conversation. Mon ressenti est qu'il s'en doutait, tout comme un autre pote hétéro. ;-)

Verdict temporaire: Faut que j'arrête de sortir. Y a trop de gens qui savent que je suis bi et trop d'autres qui ne le savent pas. ^^

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Mise à jour : comme je le pensais, aucun problème du côté des deux amies.

Donc verdict final : 153 positifs, 8 négatifs
Bob91
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Bob91 »

C'est marrant parce que, je me représente un coming-out comme un évènement unique, ou presque, ou l'on l'annonce à ses parents, amis et sa famille, bref... Cliché, mais bon. Or, avec moi ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
En réalité, je ne me souviens plus vraiment de ce qui s'est passé (honte à moi, je sais!).
Donc excusez le brouillard!

Je crois que la première fois que le sujet de l'homosexualité est apparu en lien direct avec moi, (en gros, avant ça, je savais ce que c'était, et blabla, ma mère m'avait expliqué quand j'étais petite, mais je ne m'y associais pas) c'était à mes 13 ans. j'avais commencé à nouer une grande amitié avec un mec qui, aujourd'hui,7 ans plus tard, est toujours mon plus fidèle ami. Bon, ce qu'il y avait d'étrange, c'est que cet ami, nous l'appellerons M., avait déjà 33 ans, à l'époque. Oui, oui, c'est choquant, je sais, mais M. était un étudiant à mon père, et un de ses amis, à l'époque (leur relation a bien changé depuis --' ) , alors, ce n'est pas comme si j'avais suivi un homme rencontré par hasard dans la rue quelque part à une heure douteuse.
Bref, nous avons commencé à nous rapprocher parce que à ce moment-là, j'avais eu certains soucis et que je ne voulais pas en parler à mes parents; j'étais cependant consciente qu'il me fallait des conseils d'adulte, je me suis tournée vers M.
Ainsi donc, avec M., nous nous sommes rapprochés (, amicalement, hein).
Ce qu'il faut savoir c'est que M., bien que hétéro pur et dur, est marié avec une femme qui est bi, elle. La plupart de leurs amis sont donc bi, ou homo. Dans le pire des cas, gayfriendly.
Bref, dès le début, sans l'exprimer explicitement, dans les discussions que nous avions, l'on sentait qu'il partait du principe que j'étais pour le moins, bisexuelle. Alors, forcément, quand je rencontrais une nouvelle demoiselle, il me lançait des petites boutades du genre, "alors, tu devrais peut-être mettre ton corset, qu'elle ait envie de le délacer". (Sachant que je ne prenais pas ça mal du tout, et il le savait.) Cependant, je n'ai jamais vraiment plussoyé, ni contredit, ce genre de propos, je ne savais pas vraiment ce que j'en pensais mais je ne m'en souciais pas non plus, sur ce sujet-là, je ne suis pas un esprit torturé, lol. Je me disais, ce qui doit arriver arrivera, pour l'instant je ne sais pas ce que je veux.
Bon, mais, il faut prendre en considération, que la phase ado, c'est aussi la phase rébellion et anti-conformisme, n'est-ce pas? Donc, un jour, (toujours à mes 13 ans), j'ai sorti à mon père, que j'aimais bien les filles et les garçons (alors qu'en réalité, je n'en savais rien, c'était juste pour l'emmerder. Pas très malin, je sais.) Mon père, cependant, avait bien saisi que je ne le disais que pour le faire ch***, alors il s'est amusé à retourner le truc ("Tu vas chez X? Elle est pas lesbienne? Parce que si elle est lesbienne, tu sais, faut que je fasse comme avec un garçon, je ne te laisse pas dormir chez elle!" -Pour sa défense, il était réellement équitable, je n'avais pas le droit de dormir chez les garçons, quand je les voyais seuls, il demandait leur nom, prénom, adresse et numéro de téléphone ... oh oui, le père protecteur, merci Papa! -).
Enfin bref! Le sujet avait au moins déjà été abordé, si ce n'est de manière pas sérieuse du tout.
Seulement voilà, au fur et à mesure que je grandissais, je me rendais bien compte que les filles, elles sont jolies, quand même! Physiquement y a pas à dire, elles ont un avantage que les garçons n'ont pas, et inversement, bien sur.
Alros, avec les potes, des fois, je faisais des remarques, du genre "oh waouh elle est canon!", ou bien, "tu veux sortir avec lui? parfait, moi je m'occupe de sa copine!". Toujours très cordial, en fait, et toujours très ouvertement quoi, je disais ce genre de chose aussi bien devant mes amis de longue date que devant des gens fraichement rencontrés. Comme ça, les gens savaient d'emblée, il n'y a pas eu de grande déclaration solennelle, et si certaines personnes n'étaient pas d'accord, elles pouvaient très bien s'effacer. Honnêtement, je ne me rappelle pas de ce genre d'incident, mais il doit bien avoir eu quelques personnes qui m'ont évitées après nos premières rencontres. C'est juste que j'ai oublié.

Bon, et puis un beau jour, j'ai eu ma première vraie copine (avant elle, j'avais déjà eu des flirts, des petits baisers volés sans suite aucune), dont j'étais vraiment amoureuse. Il y a deux ans et demi, exactement. Comme j'avais déjà eu une longue relation (avec un mec) avant ça, j'en savais déjà suffisemment pour avoir le bon sens (que ce soit une fille ou un garçon) d'attendre un minimum de laps de temps avant de la présenter officiellement à mes parents comme ma petite amie. (Ceci dit, mes parents la connaissaient déjà très bien, nous avions été meilleures amies pendant deux ans avant de tomber amoureuses.)
J'ai eu moins de patience que prévu, et après un mois, je l'ai annoncé à ma mère, sans aucune inquiétude d'anticipation puisque que je savais que ma mère n'avait pas de problème avec les gays. Ma mère m'a juste dit "Ah, ça ne fait qu'un mois? J'aurais juré que vous étiez ensemble depuis au moins un an. Bah, vous allez bien ensemble." Un cap de passé, donc.
Mon petit frère, ensuite, âgé alors de 7 ans, qui me demandait à qui j'écrivais sans cesse des messages. Il s'avère qu'il connaissait l'existence des gays, mais c'était à peu près tout (il ne connaissait même pas le terme d'homosexualité.) Je lui ai donc expliqué(sans les détails sexuels évidemment, préservons l'innocence hahah), et lui ai demandé de ne pas en parler à mon père.
"Pourquoi?" m'a-t-il demandé. Ah, bonne question. Mon père étant totalement athé et même quelquefois méprisant envers les croyants, il n'avait selon moi, aucune raison légitime d'être homophobe. Cependant, il avait grandi en Argentine, ou le machisme pré-domine, et même si mon père est absolument pour l'émancipation de la femme aussi bien socialement qu'intellectuellement, il n'en reste pas moins qu'il garde une volonté d'attribuer la virilité aux hommes ("les mecs, ça pleure pas!"), et la féminité aux femmes ("arrête de t'habiller en sac à patates!"). J'ai donc dû expliquer à mon petit frère que beaucoup de personnes croient que l'homosexualité c'est mal, à cause de leur religion, qu'il avait même des gens (croyants ou pas), qui voulaient tuer les homoseuxuels, et blabla, que c'était un peu comme avec le racisme, c'était parce que les gens ne comprenaient pas, ou avaient peur; mais que Papa, lui il n'a pas de religion, mais que je pensais quand même qu'il n'aimait pas trop trop.
En clair, j'étais persuadée que mon père était juste légèrement macho, et qu'il aurait du mal à accepter, mais qu'il ne réagirait pas non plus de manière excessive.

Bon, donc, deux trois mois passent, et un soir, mon père vient me chercher de chez ma copine. Nous sommes dans la voiture, et je suis en train d'envoyer des messages à cette même copine que je viens de voir (haaaan l'amourrrrrr!). Mon père me demande, "Mais, tu envoies des messages à qui, là, tout le temps?"
Je lui reponds, "Ben, à Y " [le nom de ma copine, rappelez-vous, c'était ma meilleure amie, avant].
"Mais, vous venez de passer la journée ensemble!"
"Oui et alors? On a des trucs à se dire je sais pas."
"Ok. Alors, elle va bien?"
"Oui."
"Elle a un copain?"
"Non, Papa."
"Pourquoi elle a pas un copain? Elle est jolie quand même!"
"Heuuuuuu..."
"Pourquoi tu rigoles?"
Et là j'en pouvais plus j'étais morte de rire, j'ai enfin dit "Bon, ben, si tu veux vraiment savoir, si Y. n'a pas de copain, c'est parce qu'on sort ensemble depuis 4 mois."
Et là, ô misère, mon père écarquille les yeux, horrifié, et nous ratons de peu le fossé sur le bord de la route.
"Maman est au courant?"
"Oui, Maman est au courant depuis 2 mois."
Silence pendant le restant du trajet. Je monte dans ma chambre et personne ne m'interpelle.
Silence le lendemain. Le surlendemain, c'était comme s'il ne s'était rien passé. Mais, quand je regarde mon portable, j'entends des bruits de mépris. Quand je franchis le seuil de la porte, on m'interroge, "Tu vas ou comme ça?"
"Chez Y."
"Non je ne crois pas non."
"Heuuuuu... Papa, moi j'y vais, et si ça te plait pas, c'est ton problème. J'rentrerai à pied ou je rentrerai pas du tout si tu veux pas venir me chercher, c'est comme tu veux."
Bon, par la suite, ça a souvent donné un peu le même scénario. Au fur et à mesure, il s'est rendu compte que de toute manière je ne lui laissais pas le choix, alors, il a tout simplement laissé tomber.
La dernière fois que nous en avons parlé, c'était à table, je ne me souviens plus comment on en est arrivés là, mais, j'ai fini par dire "Ben oui, la mère de Y., elle, elle a au moins une excuse pour me détester maintenant que je sors avec sa fille, vu qu'elle est catholique. Toi, par contre, t'es censé être prof de philo, t'as pas d'excuse pour être homophobe."
Il m'a répondu "Je ne suis pas homophobe. Homophobe c'est les gens qui poursuivent et harcèlent les homos, qui veulent leur faire du mal. Moi, je n'aime juste pas les gens qui font ça. C'est dégoutant."
Je lui ai expliqué que c'était quand même de l'homophobie, et il a fini par conclure "Ecoute, je n'aime pas que tu soies avec Y., je n'aime pas les homos, mais, tu es ma fille, et je t'aimerai toujours, et ce n'est pas parce que tu sors avec Y. que je vais arrêter de te soutenir dans tout ce que tu fais."
Fin de la discussion. C'est un compromis, je trouve. Avec le temps, il a même fini par demander des nouvelles de Y., comment elle allait, ce qu'elle voulait faire comme études, tout ça.

Maintenant, je ne suis plus avec Y., ma mère et mon frère sont au courant, mon père je ne sais pas, mais en tous cas il ne m'a pas demandé des nouvelles d'elle récemment, alors, peut-être que ma mère lui a dit.

En tout et pour tout, je crois que la situation s'est avérée positive. Je n'ai jamais eu de comptes à rendre à personne à mon avis, et c'est très bien comme ça.

Oh waouh, c'est un long pavé que 'jai écrit là. Désolée...

Edition Zünisch: (Rajout du décompte): 154 positifs, 8 négatifs
WillTMG
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par WillTMG »

Je balançais à mes amis que j'avais une copine après trois semaines avec elle. Bonne réaction générale avec deux répliques qui sont désormais culte d'abord mon meilleur ami qui me dit "Oui et alors c'est censé changer quelque chose ?" et une amie à qui je dis "je sors avec quelqu'un" ce à quoi elle répond "c'est génial", je rajoute "c'est une fille" et elle répond "C'est génial".

On a été tout de suite acceptées comme couple et c'était cool.

Pour mes parents ça s'est fait en deux temps.

Premier temps : Veille de départ en vacances de mes parents, je dois les rejoindre deux semaines après, j'ai mis de la musique dans ma chambre et je suis au téléphone avec un copain. On discute coming-out et je lui dis que de toute manière, content ou pas mes parents ne pourraient pas me changer et serait bien obligé de faire avec. Les murs sont fins chez moi et malgré la musique ma mère a entendu.

Je trouve un mot après leur départ, je ne sais plus trop ce qu'il disait.

Pendant un an, je ne dis rien, ma mère ne demande rien. Je sais qu'elle sait, elle sait que je sais qu'elle sait. Elle me tend des perches que je ne saisi pas.

Printemps suivant :

Mariage de la demi-soeur de ma mère, un des frères de ma mère nous annonce qu'il est peut-être malade à cause de ses soucis avec l'alcool. Je sors discuter avec lui et pour lui donner l'envie de se battre, je lui dis que j'ai besoin de lui et que je vais le lui prouver en lui confiant un secret énorme pour moi. Je lui dis que je suis homosexuelle. Il le prend bien. Mais il avait déjà consommé un peu trop de vin et en rentrant dans la salle, il ne se prive pas de dire qu'il sait quelque chose, qu'il est heureux que sa nièce lui fasse confiance. Ma mère se penche vers lui, elle lui dit qu'elle sait ce que j'ai pu lui dire. Ma mère et moi on va donc dehors et on en parle. Ça passe plutôt cool.

On rentre et on dit a mon oncle que c'est ok et là, il se barre et chope mon père qui était dehors à fumer une clope, il lui balance. Ma mère ne voyant personne revenir va voir la première. J'y vais ensuite ne voyant personne revenir. Mon père est là, il me demande si je suis heureuse, je lui répond que oui, il me dit alors que c'est ce qui compte.

Il a bien fallu une bonne année encore pour qu'ils digèrent vraiment la chose. Mais aujourd'hui c'est fait.

Bilan : 155 positifs, 8 négatifs
ericland
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par ericland »

la premiere personne a savoir fut ma soeur, à une epoque ou moi même je m'acceptais pas encore bien ,il y a deux ans se fut mes parents sa été un peu plus dur , surtout avec mon père mais sa à fini par passé , le sujet est mis en demi teinte, ma tante est mise au courant , par hasard elle avait entendu à la radio des activité à St Merri par david et jonanthan , d'ailleur j'ai presenté l'assoc ou j'etais pour faire mon comming à mes parents, ma tante est pourtant catholique pratiquante comme quoi on voulait pas me croire qu'il y avait pas que des homophobes dans les eglises,

si non j'en ai parlé à deux de mes collegues de boulot à force de me saoulé et par demi verité j'en ai parlé à deux avec qui je parlais un peu de ma vie , en etant plus vrai ,

pour l'instant je m'en sort pas trop mal surtout pour le coté familial ou je suis maintenant soutenue , sa m'encourage dans la poursuite de construire ma vie futur (enfin j'espere que sa finira par débloqué mon probleme pour me faire des relations)
ZenOx
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par ZenOx »

A 17 ans et 11 mois , question fusée de ma maman sans prévenir : Tu es gay ?
Je réponds : pourquoi me le demandes tu alors que tu le sais ?
Elle rétorque : Pour que tu arrêtes de te cacher.
Je lui dis : je t'aime.
Elle me répond finalement, je t'aime mon fils, et sache que l'amour n'est pas une question de sexe, de genre, c'est simplement un cœur qui en aime un autre.

Conclusion : Positif.

.......

Quelques petites années plus tard .... Positif, positif et positif.
Maïzena
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Maïzena »

Absence quasi-totale de CO à ma famille, mais ma grand-mère m'a parfois devancée, me faisant bien comprendre que j'allais rôtir en enfer, ou du moins que c'était moche, sale, n'avait aucune valeur etc.

Premier CO verbalisé : à 17 ans, avec mon mec du moment qui était aussi mon meilleur pote avec qui je jouais au jeux vidéos et avec qui je couchais. So gay. Bref. Bien passé, tout ça tout ça.

Absence totale de réaction de ma famille qd j'ai fait toutes les GP de Paris entre 1995 et 2000... petit / mini CO à mon bon pote de fac homo que j'ai emmené à sa première GP.

DEuxième vrai CO à mon homme-pendant-7ans, mais je crois qu'il n'a percuté que qd il m'a vu (re)sortir avec des nanas qd on s'est séparés.

Depuis :
CO catastrophique à mon ancien très bon pote / confident lors de ma séparation... un ENORME malentendu qui nous a amenés à couper complètement les ponts.

CO successifs à mes amis les plus proches.

CO décisif dans ma vie : dans une école où j'ai travaillé. :niais: :niais: :niais: :niais: Les collègues étaient les plus géniales possible.

Globalement, plutôt positif mais RIEN de très très chaleureux non plus. Plutôt du genre "espèce de coquine" voyez?

Ma mère, je vais lui présenter ma copine cet été. Elle sait, mais on n'en parle pas pour la bonne raison que je ne parle pas de mes ressentis à ma mère. Je n'ai jamais pu lui dire "je l'aime" en parlant de quelqu'un.une

Bilan : 158 positifs, 8 négatifs. (je me mets dans les positifs, parce que je suis outée dans mon quotidien et dans mon cercle d'amis et que je suis BIEN, just so BIEN dans ma vie :souris: )
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