Comming out difficile: SOS d'un ado en détresse.

[JackSkell]

Heu, salut ! C'est tout nouveau pour moi ce genre de chose, mais j'en ai réellement besoin, besoin d'avoir des conseils, des avis de gens qui me comprennent, donc je me lance. Donc voila, j'ai 16 ans, je suis gay depuis 4 ans et je n'ai réussi a faire mon premier comming-out cette année à ma meilleure amie, c'est dire si j'y ai mis le temps... Au début, ça à été très TRÈS difficile, j'ai du demander de l'aide à un ami, gay lui aussi pour avoir le courage d'en parler à la fille que je connais par coeur depuis la maternelle mais dont j’appréhendais la réaction . Je changeais d’avis toutes les 5 minutes, et chaque fois que je prenais la dure résolution de tout lui avouer, je me dégonflais sur place... Donc, résolu à prendre ma vie en main, un soir, après des heures de cogitation et de remise en question pseudo-philosophiques, je lui ai envoyé le message suivant : "Demain il faut ABSOLUMENT que je te parle, c'est très important. Même si je te dit que tout est réglé, tu t’accroche et tu me lâche pas la grappe jusqu'à ce que j'ai créché le morceau ! Merci d'avance, louloute !". Et pour s'accrocher, elle c'est accroché ! Sauf que, comme prévu, j'y arrivais pas, c'étais trop risqué. Donc, j'ai pas tourné autour du pot. Elle étais en train de m’engueuler parce que je lui disais rien quand je lui ai lâché de but en blanc "je suis gay". Je m'étais attendu à tout, le dégoût, la colère, le réconfort, mais pas du tout à ce qu'elle éclate de rire en jetant un triomphal "Je m'en doutais". J'ai eu à peine le temps d'en discuter avec elle qu'on à dut retourner en cours, sans que je sache ce qu'elle en pensais, ce que ça changeais entre nous. Le lendemain étant férié, je n'ai pas pu en reparler davantage, et ça m'a rendu littéralement malade. Puis, dans les semaines qui ont suivit, on a pus en reparler tranquillement, elle m'a rassuré, dit que ça ne changeais rien, les formalités quoi. Après elle, ça à dégénéré. J'avais BESOINS de parler, mais elle n'étais pas la personne qu'il me fallait. Je n'osais plus aborder le sujet avec l'ami gay en question, il étais beaucoup plus âgé que moi et je ne voulais surtout pas passer pour un gamin, perdu, minable à ses yeux, je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs. Quoi qu'il en sois, j'ai commencer à en parler. Beaucoup. J'avouais cela à beaucoup de personne, voulant me soulager mais je n'y arrivais pas... Ce poids étais toujours là, et plus j'en parlais, plus il pesais. Parce que ce n'étais pas à ces gens là que je voulais en parler. C'étais à mes parents, à mes deux frères. Mais je n'y arrivais pas. Je n'ai plus de très bonnes relations avec mes parents, je n'arrive pas à communiquer avec eux alors que tout ce passe bien avec tout le monde... Je ne peux pas parler de sujets grave, ou même intéressants, le cinéma, la littérature. Non pas que ce sois des mauvais parents, non, il me nourrissent, m'élève, m'instruisent, seulement, les choses ne passent pas comme elles le devraient... Quand à ma relation avec mes frères, je n'en parles pas. Au jour d'aujourd'hui, mon plan pour le futur se résume à vivre très loin de ma famille heureux et assumant ma...différence, rongé par le remord de ne jamais leur avoir dit avec la question: "et si...". Aussi j'ai besoins de vous, de vos conseils, de vos avis, de votre vécu et de votre expérience, que vous aillez fait votre comming out ou pas pour pouvoir entrevoir une porte de sortie à cette question qui me taraude et me sentir moins seul ici ! Merci infiniment d'avoir pris la peine de lire ce message =°)

[Weloborlon]

En premier lieu : !
C'est assez triste ce que tu dis sur tes liens avec ta famille.

Mais au final, tu n'en dis pas grand chose de concret. Tu veux bien développer ? Sur ce qui à provoqué cette dégradation des liens, etc...



Dans la forme, tu dis "différence" en le pensant ou comme effet de style ?
En ce qui concerne ton projet de vie : si tu as la force d'assumer tes remords, et si c'est ce que tu veux, pourquoi pas ?
Mais c'est lourd, les regrets. Surtout quand je vois le poids que c'est pour toi, cette envie de CO à ta famille. Et puis, pourquoi ne pas leur dire ? Ils sont comment avec ce sujet ?
(Parce que dans le pire des cas, si tu envisages de couper les ponts plus tard, tu pourrais très bien leur dire, de toute façon ?)


Pour ma part, quand j'ai fait mon CO à ma mère, ça nous à rapprochés. On est devenus plus complices. C'est peut-être possible chez toi, et ça résoudrait bien des choses, nan ?

[Indigo]

1) N'hésite pas à aérer ton texte et à faire des paragraphe, ça facilite énormément la lecture sur un écran. (et tu auras vachement plus de réponses, du coup)

2) Très souvent, quand on fait un CO, les gens s'en fichent. Pas que ta vie ne les intéresse pas, mais pour eux, ce n'est pas un fait capital qui modifie la façon dont ils te perçoivent. Et en général, un hétéro n'a aucune idée du cheminement qu'il faut faire pour arriver à s'accepter. C'est à la fois génial et un peu décevant, puisqu'en général, toute la nervosité qu'on avait retombe un peu à plat.

Ensuite, si comme tu le dis, tu ne parles pas avec ta famille, pourquoi cette culpabilité de ne pas leur dire que tu es homo ? Tu n'as pas d'obligation morale à faire un CO, tu sais. Y a plein d'hétéros qui sont muets à propos de leur vie sentimentale, c'est pas parce que tu es homo que tu dois du coup tout leur raconter.

[milhouse]

Salut Jackskell , la seule chose que je puisse faire pour toi est te dire que je te comprend puisque je suis dans la même situation. Enfin comme beaucoup de gens ici de toute façon...Même sur le fait qu'avec ma famille je m'éloigne de plus en plus ou que je n'arrive pas à avoir des discussions sur plusieurs themes non pas parce que je suis ou ils sont fermer à la conversation mais juste a cause d'une barriere entre nous. D'un point de vue objectif je te dirai que prendre du recul sur ta famille pourrait te permettre de mieux réfléchir sur certaines choses et je pense que ce soit pour toi comme pour moi que plus tard , le fait de s'être éloigner nous rapprochera de plus belle à notre famille. C'est peut-être tout simplement un besoin d'indépendance et non pas un rapport avec le fait d'être gay,bi et de ne pas leur dire, c'est à voir!
Dis toi que tu as déjà fait un grand pas, un plus grand pas que moi puisque tu as fait un coming out. Fais confiance au temps , c'est ce qu'on a besoin

[looping-vt]

salut,

tout d'abord je comprends le poids que tu supporte, cette différence comme tu dis

n'ai pas honte d'avoir peur, c'est normal

pour ton CO, rassure toi t'es pas en retard, y a pire, moi 39 ans

pour faire un CO, il faut le temps, il faut y réfléchir, et le faire quand on se sent près

ensuite tout s'enchaîne naturellement

un petit conseil, parle en à ton copain gay, même si c'est dur franchi le pas

qui mieux que lui peux te comprendre et t'aider

pour ma part c'est un copain gay qui m'a vraiment remis sur les rails

courage

[JackSkell]

Wow, tant de réponses, merci beaucoup !
Alors, pour commencer, réponse à Weloborlon : J'ai toujours eu des rapports compliqués avec ma famille. Faut dire aussi que la communication, c'est pas franchement la spécialité de la maison...
Quoi qu'il en sois, les rapports ce sont encore plus compliqués avec l'adolescence, et l'arrivée de ce nouveau paramètre dans ma vie. J'ai toujours eu peur de décevoir mes parents, et avec deux frères à la maison, la compétition étais rude.
J'ai toujours ressentit le besoins de combler ce qu'ils ne donnaient pas à mes parents, et je faisais les choses parce qu’il fallait les faire, parce que personne d'autre ne le ferais.
Quand j'ai pris conscience que ça ne changerais pas, que j'étais comme ça, j'ai eu peur de décevoir mes parents, que mon père ne me dise plus qu'il étais fier de moi. J'ai eu peur qu'ils me regardent différemment.
Sans parler de la réputation qu'un comming out de son grand frère donnerais à mon petit frère lorsqu'il entrera au lycée...
Sinon, pour vous donner une idée des réactions de mes parents vis-à-vis de ce sujet, un petit exemple: Mes parents m'avaient offert des places pour aller voir "Cabaret" au théâtre Marigny en février dernier. Pour ceux qui ne connaissent pas autant dire que 80% des personnages masculins sont soit homo, soit sexuellement ambigus. Eh bien, pendant une 30 minutes de conversation, ma mère à été simplement incapable de mentionner l'homosexualité clairement, tout les synonymes détournés y sont passés, "a voile et à vapeur" ect, mais pas une seule fois le mot "homo", "gay" ou autre.
De plus quand elle à découvert l'homosexualité d'un ami en cour de comédie musicale, son comportement vis à vis de lui à changer du tout au tout, plus gêné, plus distant, et ce avec un homme qu'elle ne voit qu'une fois par semaine, alors avec son propre fils, vous imaginez !
D'autre pars, je me sens simplement incapable de supporter le regret toute ma vie.
Je me ronge déjà les ongles parce que j'ai quitté une amie brutalement et que je ne l'ai jamais revu, alors ma famille...
En tout cas, merci pour tes conseils !

Réponse à Indigo : Il est clair que si je parviens un jour à leur dire, je n'étalerais pas ma vie sentimentale sous leur nez, je n'embrasserais pas mon copain devant eux ect. (encore faut-il que j'en trouve un !) mais je ne saurais pas trop quoi leur répondre lorsqu'ils me demanderons "Tu as une copine" ? Et je me vois très mal leur répondre "Non, mais j'ai un copain" !

Merci milhouse pour tes conseils, c'est extrêmement réconfortant de savoir que l'on est pas seul, on se sent moins perdu =°) !

Le problème avec cet ami, looping, c'est qu'il a 22 ans, moi 16... Et j'ai purement horreur de me sentir traité comme un gamin. Lorsque je lui en ai parlé la première fois, je me suis sentit minable face à lui qui incarne en quelque sorte mon idéal de réussite aussi bien professionnelle que personnelle : Il à une voix d'or, physiquement il est pas mal du tout, il à réussit un comming out et s'assume complètement avec ses parents, ses amis, ses soeurs, il est super sympas, s'entend bien avec tout le monde et tout le monde l'aime .... Je n'arrive pas à être naturel avec lui, sans savoir pourquoi...
En tout cas merci beaucoup pour les conseils

[looping-vt]

Le problème avec cet ami, looping, c'est qu'il a 22 ans, moi 16... Et j'ai purement horreur de me sentir traité comme un gamin. Lorsque je lui en ai parlé la première fois, je me suis sentit minable face à lui qui incarne en quelque sorte mon idéal de réussite aussi bien professionnelle que personnelle : Il à une voix d'or, physiquement il est pas mal du tout, il à réussit un comming out et s'assume complètement avec ses parents, ses amis, ses soeurs, il est super sympas, s'entend bien avec tout le monde et tout le monde l'aime .... Je n'arrive pas à être naturel avec lui, sans savoir pourquoi...

la différence n'a pas d'importance, et on n'est plus gamin à 16 ans, on est jeune c'est différent

ai confiance en toi, et apprend à t'estimer plus, çà ira mieux

[aesoper]

Tu devrais profiter de cet ami gay pour parler du sujets du coming out, il a surement du passer par là et il surement été dans ta situation, tu n'as aucune honte à avoir par rapport à lui, il est juste plus âgé et est donc passé par plus d’étapes.
Pour t'as mère difficile de prévoir sa réaction, mais tu n'es pas comparable à une connaissance qu'elle voit une fois par semaine, elle a pas l'air à l'aise avec le sujet, mais elle peut évoluer. Attend d’être plus prêt pour lui dire.

[JackSkell]

Merci de vos conseils, je vais tacher de les mettre en pratique et d'en parler avec lui. Il m'a déjà raconté son comming out mais ça m'a plus démoralisé qu'autre chose...

[Ayla]

Tu sais tout n'est pas perdu loin de là le père de ma copine était homophobe il y a encore quelques années, quand ma copine lui parlait de l'homosexualité il disait clairement que les homos étaient des gens qui avaient des problèmes... Il a rapidement compris que ma copine sortait avec moi (donc une fille ) et tout a changé pour lui alors qu'on pensait que ce serait lui qui l'accepterait le moins bien dans nos parents.

Je pense que la belle mère de ma copine a un peu aidé pour accepter, mais il sait relativiser : finalement il fait passer le bonheur de sa fille avant. Pour te raconter une anecdote, un jour que ma copine était chez lui il y avait un débat à la télé sur le mariage gay et contre toute attente il s'est mis à crier haut et fort "mais qu'on leur foute la paix à ces gens, ils sont comme les autres et qu'on les laisse se marier comme ils veulent !" je te dis pas le changement par rapport à ses anciennes opinions

Pour ta mère, tu dis qu'elle s'éloigne d'un homme qu'elle ne voit qu'une fois par semaine parce qu'il est gay et tu dis "vous imaginez pour son fils ?" mais justement, il faut te dire qu'elle fera sans doute plus d'efforts pour son fils que pour quelqu'un qu'elle connait peu, elle sera sans doute plus indulgente pour la chair de sa chair

A 16 ans, il n'y a pas d'urgence à faire un CO, sauf si vraiment ça te pèse et comme c'est le cas je pense qu'il faudra que tu te lances tu sais ils finiront par s'y faire, ce n'est pas si grave, pour moi l'homosexualité c'est qu'un détail d'une personnalité.
Par contre, si la réaction à laquelle tu t'attends est vraiment très violente (comme te mettre dehors...) ne fais rien et attend d'être plus indépendant ce serait bête de te retrouver dans une situation très dure pour quelque chose que tu ne peux de toute façon pas changer et qui finalement ne change rien à ce que tu es