Que dire ? Ah oui, j'ai fait (il y a quatre ou cinq mois) mon coming-out auprès de ma famille - c'est-à-dire ma mère, mon beau-père et mes soeurs. Je ne sais pas vraiment si je dois dire que ça s'est bien passé ou non, mais au moins maintenant c'est fait. Je n'ai plus à me cacher.
Je suis une jeune étudiante de prépa de 18 ans. J'ai toujours été un peu rebelle, une intello et une enfant précoce. Plusieurs années plus tard, une classe sautée, et quelques petits copains à mon compteur, je tombe pour la première fois amoureuse... d'une fille, la petite amie de ma meilleure amie. Plus compliqué que ça, tu meurs. Je ne me le suis pas avoué pendant des mois, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, pourquoi je ressentais cela pour elle. Je pense que mes deux soeurs l'ont compris avant moi, étonnement. Bien sûr, cette histoire s'est mal fini et j'ai perdu la bataille. Et j'ai décidé de faire comme si rien ne s'était passé. Non, je n'étais pas attiré par les filles et non, je n'étais jamais tombé amoureuse. Jusqu'à cette année où j'en ai marre de me cacher et de me mentir. Et j'ai décidé d'être moi-même, une jeune rousse dynamique et enjouée certes, mais bisexuelle. Mais quelle horreur, ces étiquettes !
Même si la nouvelle n'a pas illuminé la vie de ma mère (qui s'en doutait beaucoup) ou de mes soeurs (qui l'avaient compris depuis longtemps), je me sens tellement mieux. Libre surtout, d'être qui je veux. Je supporte les quelques remarques piquantes de ma maman, qui aimerait tellement que je sois comme ma grande soeur (mariée, heureuse, et enceinte à 20 ans) alors que je ne rêve que de voyages, de liberté et d'amour. Je supporte les remarques des homophobes. (Vous saviez, vous, que même les élèves de classe prépa littéraire qui sont censé être cultivé et ouvert peuvent être très cons ? Je l'ai découvert cette année. A leur dépens. Mouhahaha~)
Tout ça pour dire qu'on s'en fiche des étiquettes, du sexe de la personne qu'on aime et de ce que pense les gens. C'est pas le plus important. Même si ça peut être dur et douloureux, vive la viiiie
