magicalme a écrit :En fait, Kliban, est-ce que tu connais beaucoup de personnes sur ce forum qui se sont outées auprès de leurs proches pour le simple plaisir de montrer qu'elles sont ouvertes?
Est-ce que tu connais beaucoup de personnes pour qui même un simple CO auprès de quelqu'un de très ouvert n'est pas chargé d'un peu d'angoisse?
Je trouve, au contraire, que tu donnes au coming-out une signification qu'il n'a pas: une espèce de tendance fashion (mais non, je ne caricature pas

), alors que, selon moi, très peu de personnes l'envisagent comme tel.
Attention, je n'ai jamais prétendu que ceux qui faisaient leur coming out le faisaient dans un esprit de "juste pour le fun ou pour se donner un air". C'est une attitude que j'ai pu observer, cela dit, pas sur et-alors, de la part de gens qui avaient déjà fait des coming out auprès de leurs proches et qui se mettaient à en faire à tout va.
Non, mon point ne concerne pas le CO proprement dit, mais _la réaction_ qu'on peut lire ici ou là face au CO des autres. Le CO en lui-même n'est pas une mode. Mais en félicitant tout un chacun pour son CO, on le charge d'une valeur qu'il ne me semble pas qu'il ait, d'emblée positive, et passage quasi obligé, alors que les choses me semblent plus complexes.
Et comme ça devient, au moins entre nous, une valeur, libre à chacun de se positionner par rapport à elle. Ce que je fais

le "CO" reste pour moi une non-valeur : c'est un acte, souvent difficile, suivi de conséquences parfois bénéfiques, parfois non (comme toute sortie d'une situation de mensonge) mais pas une valeur. Un CO n'est pas d'emblée quelque chose de bien.
Mais il est souvent libérateur de quelque chose, pour peu qu'il soit fait dans les "bonnes" conditions, qui elles dépendent de tout un chacun.
Je ne féliciterais donc personne juste
pour son CO - mais je pourrais le faire
à l'occasion de son CO, pour la façon dont ça a été fait, par exemple. Mais je me répète
Bon et si c'est juste féliciter le courage, on ne félicite pas quelqu'un de très courageux qui a fait une connerie quand elle en a fait une
. Mais on peut l'admirer.
Je comprends bien, Weloborlon, voui

que tu puisses envier le statut d'outé, voui, voui. Quand ça se passe bien - ou quand après des années ça se résout bien - c'est une très grande force. Il vaut toujours mieux vivre ailleurs que dans le mensonge. Mais attention : il vaut souvent mieux vivre dans le mensonge que dans la haine
quand on n'est pas prêt à la haine.
Sans doute ces figures de héros et d'héroïnes outé/es sont-elles importantes. Je ne me rends pas bien compte, ayant fait mon CO familial avec les moyens du bord et sans aucun modèle... Mais je peux, oui, oui, comprendre cela.
Peut-être me suis-je un peu emporté, du coup. Non que je revienne sur les arguments précédents. Mais je les relativise. Valoriser le CO de façon aussi systématique a un effet sur ceux qui n'y sont pas encore passé ; ça donne du courage, et sonne comme la promesse d'un soutien. Voui, voui, voui.
Ca crée bien évidemment une valeur autour du CO - qui, comme toutes les valeurs, risque d'écraser la complexité de ce à quoi elle s'applique, mais j'en comprends peut-être un peu mieux l'intérêt : il n'est pas si facile de faire son CO, et un peu de sur-positivation n'est pas une mauvaise chose pour aider à passer le pas quand on se sent prêt.
Le risque étant de pousser implicitement certains à faire leur CO alors qu'ils ne sont pas encore prêts ou que la situation ne s'y prête pas - mais comme on ne sait jamais comment un CO va évoluer, ce n'est pas un risque qu'on éliminerait si le CO n'était pas une valeur. Je pense néanmoins que certains ne sont pas assez prudents avec leur CO - = ne sont pas prêts à en assumer toutes les conséquences possibles, et je ne parle pas que des conséquences matérielles - le résultat d'un CO peut parfois s'apparenter à un réel harcèlement moral, et ça, c'est plus destructeur qu'une tranche de vie passée dans le mensonge.
Il n'en reste pas moins, je ne pourrai pas - parce que pour le moment je suis fait comme ça - rentrer dans des félicitations pour une valeur, non que je ne partage pas, mais que je ne trouve pas en être une
En revanche, je peux me montrer discret. A tout le moins, ça donne du sens à ces réactions, et je puis éviter de m'en irriter - ce qui est toujours une bonne chose, quand on ne s'agace plus

.
Thank you, tient. J'aime bien trouver à faire progresser mes jugements vers des acceptations plus larges

- des apaisements.