Y-a-t-il un intérêt d'un coming out si on est seul ?

[Efiny]

Je pars du principe que le CO n'est pas obligatoire mais c'est toujours mieux de le dire pour se sentir plus à l'aise avec sa famille ou ses amis (pas besoin de le dire au monde entier).
Quand j'ai fait le mien qui était un énorme CO puisque toute ma classe au lycée, ma famille, mes amis, ont été au courant pratiquement en même temps (la ouf), je n'étais plus obligée de me cacher pour parler d'une fille ou de mes préférences. Plus besoin d'inventer des histoires quant à un probable petit copain caché habitant à l'autre bout de l'Irlande.
Donc pourquoi se priver de le dire même si l'on n'a pas forcément de copain ou de copine?

[MademoiselleReveuse]

• Je ne l'ai pas encore fait, ça va finir par se faire, pour la simple et bonne raison que ça me fait un peu chier de ne pas parler librement devant ma famille et mes proches. Je vois pas l'intérêt de leur cacher mon orientation maintenant, puisqu'elle va bien finir par s'imposer à eux à un moment ou à un autre.

  
  Je suis exactement dans le même état d'esprit que toi, shaya...Plus le temps passe, et plus ça me pèse de ne pas pouvoir en parler. Et je sens la pression invisible de la question suspendue dans l'air "Et alors, les amours...?" Ou bien quand ma mère me sort "Quand t'auras des enfants...". Pas plus tard qu'il y a une heure, j'ai répondu à mi-voix "Ouais, enfin il faudrait déjà que j'en aie..."
  Je sais pas si elle m'a entendue, mais je suis de toute façon presque sûre qu'elle est déjà au courant. Donc je pense que le CO est pour bientôt de mon côté, et pour répondre à ta question de départ agri-égay, sans copine pour le moment. Je suis sortie avec les deux sexes, je sais définitivement que je préfère les filles et il y a une demi-heure, j'ai dû faire un autre CO, un peu obligé celui-ci, à un mec qui me draguait et qui me proposait de sortir boire un verre...Dans le doute j'ai préféré lui préciser que je suis homosexuelle. Il l'a mal pris...Je crois.

[looping-vt]

mademoisellereveuse,


j'ai eu le même cas que toi avec ma mère. Elle me disait souvent, quand elle voyait des enfants, alors quand tu me fais de petits enfants. Idem avec d'autres de la famille

à chaque fois que j'entendais, çà faisait bouillir mon intérieur et la pression est sortie il y a quelques moi où j'ai fait mon CO à ma mère et 4 autres personnes

seulement moi j'ai bouilli jusqu'à 39 ans

[NovemberRain]

Mon premier coming out auprès de mes amies les plus proches, je l'ai fait parce que j'avais pas envie de leur cacher la raison pour laquelle j'avais rompu avec ma copine. Donc, même si j'étais seul, j'avais un intérêt à leur faire. Les autres personnes qui ont su, ça s'est fait au fur et à mesure quand l'occasion se présenter. Je ne me cache pas, mais je vois pas l'intérêt de balancer hors contexte.

Il y a que pour ma famille que j'attends d'être en couple pour leur dire.

[JavaBleue24]

C'est toi qui vois si tu ressens un besoin d'en parler ou pas...
Je connais quelqu'un qui a fait son CO à sa famille en étant célibataire, et qui n'a pas vraiment été prise au sérieux parce que c'était encore abstrait pour tout le monde. Résultat, quand elle a présenté sa copine, elle a en quelque sorte été obligée de faire un deuxième CO parce qu'ils ne croyaient toujours pas au premier. Enfin c'est un exemple parmi tant d'autres..

[Saichiro]

Personnellement je ne "out" jamais en posant cliarement un "je suis gay".

Ca vient tout seul avec un "mon copain blabla" ou "Ah oui ce mec il est pas mal" ou "Ouai mais moi j'ai pas ce problème avec les femmes, je l'ai avec les hommes et c'est pas pareil!" etc...

Pour moi c'est juste naturel, je ne "out" pas.... je suis juste normal. Et la plupart du temps les gens ne relèvent pas et continuent la conversation comme si de rien n'était.

Les seuls à qui j'ai "outé" c'était mes parents et depuis.... ca se passe naturellement.

(bien évidemment je ne laisse pas passer ce genre d'info au boulot ou avec les gens que je ne sens pas)

[Moilux]

J'ai été dans les deux cas de figure. C'est vrai que parler de sa copine / son copain est bien plus facile, évident et naturel. Il se trouve, au fil de la conversation, qu'on parle d'elle / de lui, qu'on reçoit un regard étonné, un "ah oui, tiens", et que ça passe tranquillement, parfois avec des questions "et comment elle / il s'appelle ?" etc.

Cependant, pour les fois où j'ai fait mon coming-out de cette façon, je n'en ai ressenti aucune fierté ou impression d'avoir un peu œuvré à plus de visibilité (nécessaire et bienvenue). A l'inverse, lorsque je dis que je suis lesbienne sans faire mention de qui que ce soit, comme ce n'est pas une information nécessaire et que je peux le cacher sans mentir et sans éluder, ce acte de le dire me parait plus volontaire, affirmé, frontal et presque militant.

Par facilité, je préfère les coming-out "truc est ma copine / avec ma copine" qui ne demandent aucun effort. Au fond de moi, j'éprouve plus d'appréhension à le dire en étant célibataire parce que justement, ce n'est pas une information que les autres s'attendent à recevoir de façon aussi direct : "Je suis lesbienne" et non pas "il se trouve que la personne avec qui je suis est une fille". Le coming-out célibataire a une dimension plus forte.

Pour mes deux parents, j'ai attendu d'être en couple et ai parlé de ma copine. Je l'ai clairement fait par lâcheté ; il y a le risque que leur colère se rejette sur l'autre. Je m'en veux pour la forme puisque dans les faits, mes parents ont été des amours.

Donc oui, je vois un incroyable intérêt à le dire quand on est seul-e.

[Queen of Leon]

Bien sûr qu'il y a un intérêt !

Lorsque j'ai fait mes premiers coming out à mes amis proches par exemple, je n'étais pas en couple. A ce moment-là, de toute façon, je voulais qu'ils me comprennent vraiment et, par leur soutien, m'aident dans mon acceptation. La question de savoir si j'avais une copine est venue plus tard, mais ce n'était pas du tout le sujet central. Après m'avoir écoutée leur dire ce que j'avais sur le coeur depuis des années, tout le monde m'a pris très au sérieux, même sans copine. Cette "preuve" n'était pas nécessaire.

L'"intérêt" pour moi était plus qu'un intérêt : c'était presque vital... J'étouffais dans mon secret et je sentais que je m'éloignais de mes amis à cause de mes silences et de mes non-dits. Faire mon CO m'a apporté un second souffle, m'a réconcilié avec moi-même et m'a permis de renouer avec eux. Depuis, je suis plus proche d'eux que je ne l'ai jamais été. La sincérité est d'or.

[MC]

La question du CO je me la suis pas mal posée. Avec mes amis, en fait je n'ai pas vraiment fait de CO. C'est plutot qu'ils ont été là pendant les étapes importantes de ma vie, à suivre mes questionnements existentiels de tout genre... dont mes attirances. Cela s'est fait sans que je sois amoureuse ou en couple.

Par contre, vis à vis de ma famille je me suis interrogée. J'ai fait mon CO de façon totalement irréfléchie lol. J'étais avec mon amie depuis presqu'un an. On passe de plus en plus de temps ensemble, on part en vacances enssemble. Forcément je parlais d'elle. Et puis ça me pesait ce clivage. Du coup c'est sorti.

Avec le recul, ce que je regrette un peu, c'est que mon amie est du coup embarquée dans ce tourbillon familial et qu'elle en pâtit pas mal. En plus, mes parents la voient plutot comme celle par qui le mal et le malheur arrive...

Alors, il est peut être pas si mal de faire son CO même en étant célibataire, que l'entourage face son cheminement et si un jour tu as une moitiée ... eh bien ça sera peut être moins pénible pour elle.

[Bi-zou]

Je pense que le coming-out quand on est seul est nécessaire, à un moment ou à un autre. Comme le disait quelqu'un plus haut (j'ai pas retenu qui, oups !) : ça revient à vivre dans le mensonge.

Personnellement, je sais que ça me pèse à l'heure actuelle de ne pas être totalement outée auprès de mon entourage. Je sens bien que je ne peux pas être moi-même et spontanée, je surveille un peu ce qui sort de ma bouche, et ça craint du boudin !

Après c'est sûr que je suis un cas un peu compliqué puisqu'il y a deux parties à mes CO : 1) "ben j'aime des hommes oui, mais j'aime des femmes aussi parfois"
2) "en fait, le cul c'est pas vraiment mon truc..."
Du coup, dans mon entourage, il y a des gens à qui j'ai sorti la phrase 1, à d'autres la phrase 2, et il n'y a que mes amis de longue date qui ont eu les deux.

(Je n'aime pas trop utiliser le terme biromantique, ni asexuelle, même s'ils sont plus clairs, parce que les gens ne les connaissent en général pas. Et oui, je devrais oeuvrer pour plus de visibilité, et donc les utiliser, mais j'ai la flemme...)

Et puis honnêtement, les gens qui ne te prennent pas au sérieux dans ton CO parce que t'es célibataire sont diminués du bulbe ! Je déteste ce côté condescendant qu'ont certaines personnes, et où ils arrivent à te dire qu'ils savent mieux que toi qui tu es : "meuh nan, t'es pas gay/lesbienne/ace/autre, t'as juste pas trouvé le mec/la nana qu'il te faut". Mais oui c'est ça, bien sûr -_-
(exusez-moi, je m'emballe...)