Le Bilan des Coming Out

Sortez de l'ombre !
Otter~
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Otter~ »

Pom pom pom

J'ai fais mon premier CO à une amie de collège, en 2008, l'été de mon passage en 3ème, donc à 14 ans.
Enfin, c'était plus un marmonnement inintelligible dans le genre: "Gne gnui amoureux d'un gnarçon...". Bon, bref, autant que niveau acceptation de soi, c'était bof :D
Heureusement, je suis tombé sur la bonne personne. Elle m'a rassuré, écouté, soutenu, supporté et surtout conseillé.
Ensuite, à partir de d'octobre, j'ai commencé à m'outer auprès de mes amis très proches et de mes frères, et cela s'est bien déroulé dans la plupart des cas, mes frères ont été quelque peu... réticent au début, mais on vite accepté la situation.
Les gens étaient à chaque fois très surpris de mon homosexualité.
Ça a été une vraie libération, et aussi une source de complicité assez amusante, permettant des apartés pour le moins... cocasse :content:

Ensuite, ça a été beaucoup moins drôle.
J'ai décidé que je devais déclarer ma flamme à ce fameux garçon qui me faisait tourner la tête!
Aouch, erreur fatale! 403 FORBIDDEN

Là, j'ai eu la BONNE idée de lui dire juste avant les vacances de noël, de manière pour le moins implicite.
Bon, implicite ou pas il a compris.
Alors, c'est chouette, il m'a plus parlé de l'année, même pas regardé, je suis devenu un paria.
Bon, alors là, c'était pleurniche-time, avec apitoiement sur soi-même, et égoïsme forcené.
Je me suis mis à haïr tout le monde, à faire cas que de ma petite personne, mais mes amis ont continués à me soutenir.
(Bon, mes parents me demandaient tout le temps ce que j'avais...)

Evidemment, tous les troisièmes savaient que j'étais gay. J'avais donc en toile de fond, des personnes, que je connaissais à peine, qui venaient me voir pour me demander, si effectivement, j'étais gay. Alors, là, niveau acceptation de soi, c'était sympaaaa! (thérapie forcée)
Bon, je me prenais quelques remarques, mais c'était supportable, car je ne portais pas trop sur moi les clichés du pédéfolle en string à paillette rose qui arrive en hurlant dans l'école en chantant Poker Face et en se trémoussant sur les poteaux électriques de l'enceinte. :roll:


Un jour, j'ai envoyé un message à ce fameux type, pour lui dire qu'on pouvait au moins se parler, bref, que je comprenais pas.
Il l'a déchiré avant de le lire en entier.

Alors, là, j'ai littéralement pété un câble.
Quand je suis sorti de la classe, mon classeur a appris à voler (à tester, c'est assez amusant, les feuilles volent partout, c'est sympa à récupérer :lol: ), et j'ai couru de toutes mes forces hors du collège.
J'ai sauté dans les bras d'une Terminale que je connaissais à peine et je me suis mis à pleurer comme une madeleine (la scène d'hystérie devait être assez épique :lol: ).
Ensuite, j'ai appelé mes parents pour leur dire que je voulais pas aller en cours, que je pouvais pas (c'était un mardi de janvier, d'ailleurs, je me rappelle encore :D).
Alors, évidemment, ils ont demandé la raison. On s'est mis à s'engueuler très fort au téléphone, mais j'ai juste dit que je voulais pas, que je pouvais pas, etc.
Mon amie a pris le téléphone, a réussi à tenir tête a ma mère qui était enragée comme un bull-dog, et lui a fermement dit "Madame, votre fils aime un garçon" (d'ailleurs, je la remercierais jamais assez :niais: )

Ma mère était bouche bée, et m'a dit qu'elle passait me chercher dans quelques heures.
Je suis donc allé en ville avec cette terminale, elle m'a permis de m'aérer l'esprit et de changer mes idées avant 'l'affrontement entre Godzilla, et Mitra, la mite géante!!!'.

Mon père est passé me prendre, on a très peu parlé dans la voiture, j'avais honte, j'étais paniqué, je savais pas quoi dire.
Quand on est rentré, ma mère m'attendait.

On s'est engueulé très fort, elle me soutenant que ce n'était qu'un passage, que je devais aller chez un psy, etc. , et moi lui jurant que j'étais amoureux de ce type. Mon père, plus calme, m'a clairement dit que ça ne changeait rien pour lui, mais qu'il aurait un peu de mal à s'y faire, au début.

La période ayant suivi mon CO n'était pas top, mes parents ne dormaient pas, et moi non plus.
On ne parlait que de ça, ma mère se demandait ce qu'elle avait raté dans son éducation, me disait que ce que je lui faisait était horrible, que j'allais vivre ma vie au ban de la société, et ainsi de suite pendant plusieurs mois.

Mes frères en ont parlé avec mes parents, ils ont raisonné ma mère, et la situation s'est un peu arrangée.
(Ma mère continuait à me faire des remarques très blessantes, cependant.)
J'ai réussi à m'accepter totalement, ou presque.

Maintenant, on en parle sans problème, et mes parents acceptent de parler de mon homosexualité devant la famille et les amis.
Maintenant, je suis de nouveau un être humain normal.

Bilan : 142 positifs, 6 négatifs

EDIT: C'est aussi grâce à ce site que j'ai compris que j'étais homosexuel, quand même, donc un gros merci! :D
T-Ecotone
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par T-Ecotone »

J'ai fais mon premier CO il y a presque un an et demi à mon meilleur ami de l'époque, il l'a très bien pris et m'a même assez aidé à m'accepter.
Je me souviens encore de ce CO, étrangement, je le trouve horrible quand j'y repense. Je lui avais dis un soir sur MSN. C'était la première fois que je le disais, et je n'avais vraiment aucune idée de la réaction qu'il pourrait avoir.
Le lendemain, j'étais mal à l'aise. On en a reparlé et tout est reparti comme si de rien n'était.
J'ai ensuite faire mon CO à tout ceux pour qui j'avais vraiment confiance.

Cette année, je ne l'ai pas caché et je l'ai directement révélé à tout le monde. Et tout le monde l'accepte.

143 positifs, 6 négatifs
Yuka
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Yuka »

les CO, que de souvenirs:

-Le premier je l'ai fais à la première fille sur laquelle j'ai flashé (qui était également ma meilleure amie), elle l'a très bien prit et m'a dit qu'elle s'en doutait mais qu'elle attendait que je lui en parles.
le second n'était pas volontaire, des filles de ma classe ont compris ce que j'étais et ce sont "amusées" à le raconter à toute ma classe comme étant "un scoop". Sur le coup j'étais pas franchement heureuse mais il n'y a eu aucune réaction homophobe donc je suis restée naturel et j'ai répondu à l'interrogatoire de l'ensemble de ma classe. Mon groupe d'ami actuel est au courant et ça ne leur pose aucun souci, si ce n'est qu'ils cherchent à me caser sans arrêt...
-Mes parents, c'est une autre histoire. Je suis sorti avec un garçon histoire de voir comment c'était, bien entendu ça c'est mal passé et ma mère qui adorait son futur-ex gendre a voulu comprendre le pourquoi du comment, elle a donc fouillé mon portable et ma chambre (oui c'est naturel chez elle ce genre de comportement >_< ). Elle a selon elle trouvé des preuves irréfutables! et j'ai eu le droit a une convocation dans le salon avec mes parents, au bout de 2h de discussion intense sur le sujet, mes parents ont décidés de conclure que je n'étais ni bi, ni lesbienne (arguments pas convaincants selon eux). A l'heure d'aujourd'hui ils ne m'en parlent pas mais je sais qu'ils se voilent la face, qu'ils ont besoin de temps même si dans le fond ils espèrent que c'est une erreur de jeunesse.
Au fond même si côté famille c'est mal parti pour qu'on en parle librement, je peux dire que je le vis bien, mes amis comblent le manque de compréhension (temporaire) de ma famille

144 positifs, 6 négatifs
LBH
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par LBH »

Alors moi mon premier CO c'était il y a quelques mois, entre la quatrième et troisième donc, à ma soeur. Je savais qu'elle le prendrais bien, étant donné que c'est la personne la plus ouverte que je connaisse et qu'elle ne cache pas avoir parfois des attirances pour les filles...
Donc on était à Paris avec deux potes à mon beau-frère que je connais bien, on boit un ou deux verre de champ, on rigole et tout et puis viens le sujet de la bisexualité assez naturellement. Tout le monde fini par avoué avoir déja été attiré par une personne du même sexe et là je prends la parole :
"Moi : De toute façon un hétéro ce sera jamais qu'un bisexuel refoulé : la plupart des gens sont bi ...
Une pote de mon beauf : Même toi ?
Moi : Ouais, je dirais même à tendance lesbienne...
Ma soeur : C'est vrai ?
Moi : Ouais
Ma soeur : Je le savais ! Déja quand t'étais petite et tout tu t'habillais en mec ! Je l'ai toujours su !"
Dire qu'elle l'a su avant moi, elle me connait vraiment trop bien :blink: . Donc voilà au lieu de faire un CO j'en ai fais 3 (même 4 sachant que ma soeur l'a dit à mon beau frère) :mrgreen:
Ensuite ce fut le CO à mes deux meilleures amies... Un jour elle sont allées au ciné sans moi parce que j'étais pas dispo et une de mes deux meilleures amies avec qui j'étais partie en colo a dit à l'autre que j'y avais eu des comportements louches : que je tenais la main au filles, leur faisait des calins, tout ça (même si pour moi ça n'avait rien de louche :gn: Heureusement qu'elle m'a pas vu leur faire des smacks parce que là elle aurait pas tenu le choc :mrgreen: ) ducoup le lundi elle sont venus me voir et m'ont dit qu'elles avaient une question à me poser (j'ai d'ailleurs éclaté de rire, ce que je fais toujours quand je suis stressée ou même quand je ne le suis pas d'ailleurs :euh: ) et m'ont demandé si j'étais gay, j'ai dit que je n'étais pas sûre mais que c'était fort possible et que je n'étais pas hétéro ...
CO il y a quelques jours à une amie lesb qui était dans ma classe l'an dernier, elle arrète pas de me courrir après pour que je sorte avec elle d'ailleurs erf:
Mon CO général c'était...tout à l'heure! J'avais acheté ce t-shirt incognito et je l'ai mis pour venir en cours. J'avais réunion des délégués de 9H à 16H. De huit à neuf je me pointe en cours avec, les seules personnes qui s'en aperçoivent sont des amis à moi en dehors de la classe ... Soit. Je vais à la réunion des délégués, mon CPE et des amis le voient et en rigolent avec moi. J'avais prévu d'aller en français à 16H pour finir le travail sauf que mon CPE dit qu'on ne doit pas retourner en cours mais rester là à attendre que ça sonne. J'arrive quand même à y aller en prétextant aller chercher mes devoirs (j'suis pas aussi bête que j'en ai l'air :^^: ) et donc je rentre en cours avec le fameux t-shirt style de rien et commence à m'attarder devant le tableau le temps de sortir ma rédaction. Mes deux meilleures amies qui étaient au courant pète une barre et tout le monde commence à rire sauf le débile de service qui comprends rien à l'anglais et qui essaye tant bien que mal de lire mon t-shirt, c'est alors que la prof à moitié en train de rire lui dit : c'est écris "personne ne sait que je suis lesbienne" :mrgreen:
Quand je rencontre de nouvelles personnes que j'apprécie je ne m'en caches pas.
Plus que le reste de ma famille et des amis que je ne vois plus ou pas souvent...
Moi je pense que si vous êtes entourés de personnes pas trop fermés d'esprit, la meilleure chose à faire c'est de le prendre avec humour et décontraction car si les personnes en questions viennent à penser que vous en avez honte, elle vont forcément penser qu'il y a une honte à ça ...

145 positifs, 6 négatifs
popy
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par popy »

Je voulais inviter ma keupine pour le 24 décembre chez ma tante qui faisait le réveillon.

popy: je récapitule tata, donc, mon cousin amène sa compagne, mon autre cousin, son épouse, et moi je ramène .... (petit blanc exprès pour le suspence) , ma copine ...

Ma tata me regarde tout sourire, faisant mine de pas comprendre sur le coup.

tata : ta copine, petite amie?

popy: oui.

tata: la meme d'y y'a 2 ans?

popy: non, j'ai changé depuis.

elle ris et moi aussi

voila

146 positifs et 6 négatifs
Hypnos
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Hypnos »

Ce n'est pas mon premier coming-out... mais plutôt le plus compliqué que je vais raconter.

Aucun membre de ma famille n'est au courant, si ce n'est ma soeur qui passe sa vie à fouiller mon facebook et a probablement remarqué les photos de mon ex et moi en train d'échanger nos fluides buccaux. De même que je suis irrémédiablement ancré dans la culture gay. Mais elle a eut l'amabilité de ne jamais faire d'allusion.

Le coming out en question date d'un peu moins d'un an, février dernier. Nous sommes avec quelques amis chez une autre amie loin de chez nous car elle a déménagé dans le sud ouest. Cela faisait un an que j'avais fait mon premier coming out à ma meilleure amie qui l'a pris sur le ton du "change pas de sujet, on avait un truc que je savais pas déjà dont on parlait avant !" mais seulement deux mois que je m'assumai pleinement.
Une fois arrivé chez elle, on commence à discuter, puis lors d'une soirée, je leur dis que j'aurai quelque chose d'important à leur dire. Mais que ça attendra le lendemain.
J'avoue que j'avais peur. Déjà ce ne sont pas forcément des gens qui sont totalement ouverts. Plutôt qui le semblent. Je savais également que la personne qui me logeait pensait que je reluquais en secret son petit ami. La second espérait qu'on finisse ensemble. Le troisième était totalement pas impliqué ! Bref, c'était pour moi lourd de sens, car ce sont des amis qui pour moi représentent une véritable famille. Notamment le petit-ami de la damoiselle, que j'ai toujours vu comme une sorte de frère de substitution (au passage il n'était pas là et ça m'arrangeait, parce que c'est de sa réaction dont j'avais peur, le genre protecteur parfois à vos dépends.)
Le soir arrivé, quelques verres me permettent de me donner du courage, et alors qu'on me demande ce que j'avais à dire, et bien je commence à bredouiller :

- Bah, euh. Les filles.
- Ouais ?
- Je crois que c'est pas trop mon truc.
- Ah ? T'es plus garçons alors ?
- Ouais. Je pense.
Long silence.
- T'es heureux ?
- Euh. C'est moi, quoi.
- Mais t'en souffre pas ?
- Nan.
- C'est le principal alors !

Et le reste du séjour s'est déroulé dans l'indifférence la plus totale quand à mon orientation sexuelle. J'ai appris plus tard ce qu'il s'était passé lorsqu'on avait annoncé la nouvelle à mon ami, que j'avais largement évité jusque là (il faut dire que la distance aidant, je n'avais pas vraiment eut l'occasion de le voir. Donc euh, la scène m'a été rapportée.

- Tu sais, il nous a dit un truc important.
- Je sais, et je veux pas l'entendre.

Bon. C'est un peu violent, et c'est un peu tendu à ce niveau là. Je sais qu'il ne m'en veut pas, ça ne l'empêche pas de m'apprécier et de jouer sur une fausse ambiguïté qu'il y aurait entre nous :P Mais il change de sujet dès qu'on en parle, comme s'il en avait peur. Mais au final, ça reste positif, c'est juste que ça le gêne mais ça va se décanter avec le temps, et s'il n'est probablement pas enchanté par mon orientation sexuelle, il me préfère moi à cela donc c'est le principal :D Du coup mes amis m'acceptent, et ma "seconde famille" tout autant ! Donc il n'y a pas de problème :)

147 positifs, 6 négatifs.
okami
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par okami »

Alors moi je vais vous raconter 4 histoires de coming out différentes, 1 particulièrement "longue", les autres plus courtes.

J'ai fait mon coming out à tous mes amis, proches comme moins proches ainsi qu'à certains membres de ma famille parmi lesquels : mes parents, ma marraine, mon oncle, ma tante et leurs enfants (mon cousin et ma cousine). Voilà pour les bases.

Coming out à mes parents (16 ans, vacances d'été)

J'étais à Marseille en vacances chez mes grands parents alors que j'habite normalement dans le 78. Je vivais à cette époque là ma première histoire d'amour et mon copain habitait en Autriche. Chanteur d'opéra, il devait faire une représentation en France, à Marseille justement. Voulant saisir cette occasion, nous nous sommes arrangés pour nous voir, lui se faisant passer pour un ami rencontré sur internet.
Tout honnête que je suis avec mes parents, j'ai décidé d'en parler à mon père. Nous discutions tous les soirs sur MSN (il est assez morderne mon père), et j'ai profité d'une de ces discussion pour introduire le sujet. Réaction immédiate de mon père :
- "Non, tu verras pas ton ami ! Il en est hors de question. Tu sais pas le nombre de fous qu'on peut voir sur internet de nors jours".
Après lui avoir rapidement expliqué que je le connaissais bien, que je l'avais déjà vu en live grâce à ma webcam et toussa, il a dit ceci :
- "Imagine il est homo. Il pourrait t'enlever et te violer."
Alors bon, toujours aussi candide (à 16 ans) et confiant, je lui dit que mon meilleur ami du lycée est homo, qu'on se voit très souvent, parfois seuls, qu'on a déjà passé des soirées et des nuits ensemble et qu'il ne s'est jamais rien passé.
S'en suit un discours très inspiré de mon père sur les "conneries de jeunesse", sur l'adolescence, une période où on se pose tout un tas de questions inutiles pour vite se rendre compte, quand on a mûri qu'elles étaient infondées et qu'on est bien content d'être marié à une belle jeune femme, d'avoir notre premier gosse etc.
A ce moment là, je continue à ne pas douter de l'ouverture d'esprit de mon père (lui qui a lancé, au cours d'un dîner de famille où le sujet était l'intolérance "Si Florent était homo, je peux vous assurer que je le soutiendrais à fond !") et je lui dis demande de se calmer, parce que moi-même je me pose des questions, fréquente des forums où je peux discuter avec d'autres jeunes comme moins jeunes, homos, bis ou hétéros et que ça ne me pose pas de problèmes particuliers, que je me suis toujours senti comme ça et que ça ne dérange pas mes amis non plus (j'y reviendrai ensuite).
C'est là qu'on tombe dans le délire le plus total : mon père comprend alors que je suis en train de lui annoncer que je suis gay et il pète totalement un plomb. Son discours n'est plus seulement inspiré mais comme habité. Il commence d'abord à me dire que le milieu homo, c'est comme une secte où les plus vieux séduisent les jeunôts encore frais et inconscients pour les baiser, puis les jeter.
Voyant que ça ne me percute pas, il continu par me faire une liste de tous les stéréotypes les plus immondes que les gens peuvent avoir sur les homos (comme "Tous les pédés ont le SIDA", "Y'a pas d'amour chez les homos, que du sexe", "Les pédés sont des partouzards", "Se faire enculer c'est douloureux, y'a pas de plaisir" et je me demande encore comment il pourrait le savoir). Encore une fois, ça n'a pas plus d'effet sur moi que de démystifier le personnage qui était jusqu'à ce moment là mon plus grand modèle.
Il commence à s'énerver et m'insulte de tous les noms qui peuvent bien lui passer par la tête avant d'en passer aux menaces. Les plus classiques (comme me couper internet, ne plus me donner d'argent, m'empêcher de sortir, m'emmener voir un psy, me foutre à la porte etc) comme le plus élaborées (je te ferai donner des cours par correspondance, je te ferai surveiller et tout un tas de trucs plus délirants les uns que les autres) y passent. Je ne me démonte pas, parce que quelques semaines auparavant, mon meilleur ami (homo donc) m'avait dit que si ça se passait mal le jour où j'en parlerai je pourrai me réfugier chez lui. A vrai dire, je commençais déjà à faire des plans pour récupérer mes affaires et aller vivre ailleurs.
Ensuite, il m'a interdit d'en parler à qui que ce soit d'autre, commençant à introduire la pitié dans son discours : "Ta mère va pleurer en se demandant ce qu'on a loupé dans ton éducation...", "Qu'est-ce que tes grands parents en penseraient ?" etc etc.
Sur ce, la discussion se termine, j'en pouvais juste plus alors j'ai coupé la connexion et refusé tous ses appels.

Puis une semaine plus tard, nous devions, mes parents, mes frères (qui ne sont donc pas au courant) et moi devions partir à la montagne. Je crois qu'il s'agit ici des 2 semaines les plus insupportables de ma vie. Autant, je ne suis pas spécialement proche de ma famille et ça ne me dérange pas tant que ça en général, autant là, la tension était palpable et les allusions que moi seul pouvait comprendre fusaient en permanence. Quand je dis ça, c'était du genre, alors que notre chat allait devoir porter une sonde urinaire, ce qui le rendrait peut-être incontinent, mon père de rajouter "C'est comme les homos, quand ils sont vieux, qui doivent vivre avec une poche de pisse parce qu'ils sont incontinents." et ce genre de choses (donc quand même bien gros).

Une fois rentré chez nous, je me suis complètement détaché de la vie familiale, restant cloîtré dans ma chambre ou passant le plus clair de mon temps en dehors de la maison, ce qui m'a permis d'éviter ce genre d'événement pendant toute une année. Nous n'en avons plus discuté sauf à de rares occasion où les yeux devenaient rouges et humides, comme lorsque je demandais l'autorisation (oui je suis un bon fils malgré ça) pour aller voir "un ami" sur Paris. C'est à cette époque que j'ai alors décidé de ne plus du tout leur parler de ma vie privée.

Bilan pour la famille : Je ne sais pas où mes parents en sont aujourd'hui, le fait est qu'on en a pas reparlé depuis. Mais têtu comme est mon père, et vu qu'il espérait que je changerai, je pense qu'il doit penser qu'aujourd'hui, je suis "redevenu" hétéro. Ce qui me fait dire ça ? Ses questions "répétées" sur une éventuelle petite-amie... Ma mère, elle, l'avait moins mal pris, mais de la même manière, n'en discute plus avec moi. Pour être honnête, tant qu'ils me foutent la paix et ne me posent pas de questions, ça ne me gêne pas.



Coming out au reste de la famille (16 ans)

Je disais donc en introduction que ma tante, mon oncle et mon cousin et ma cousine étaient au courant. En fait, ma cousine était très amie avec ma meilleure amie de lycée. Donc au final, tout ce que l'une savait, l'autre le savait. Un jour, quand j'ai commencé à me dire que j'étais, vraiment, je devais être gay, je lui en ai parlé.
Manque de pot (ou pas), mon cousin est entré dans la pièce à ce moment, accompagné de ma tante. Donc même sans trop faire attention, ils ont lu ce qui était à l'écran et ont appris comme ça que j'étais homo. Il paraît que ça a secoué mon oncle et ma tante un petit moment (enfin du genre "ah ouais ? C'est bizarre...") alors que ma cousine trouvait ça marrant. Mon cousin m'en reparle encore un peu parfois, discrètement, comme quand sans faire exprès, il lance un "C'est trop une technique de pédé ça... Ah pardon Flo !".
Donc de ce côté, ça se passe bien.

Ma marraine, elle, l'a appris alors que j'étais en plein "combat" avec mes parents (elle habite avec mes grands parents à Marseille, ceci expliquant cela). Elle est malencontreusement tombée sur une auto-suggestion de google qui la renvoyait vers un site pour ados gays sur lequel j'étais inscrit à cette époque. Elle m'a simplement demandé si j'étais homo, je lui ai dit que j'avais trop de problèmes en ce moment pour une discussion ou une dispute mais que oui, je pensais que je l'étais. Elle m'a juste dit "Tu sais, je suis peut-être croyante, mais moi ça me va, tant que tu es heureux.".
Depuis, comme pour mon cousin, j'ai droit à des "désolée" quand elle prononce le mot "pédé". Quoique, j'ai comme l'impression qu'elle a dû oublier depuis le temps...



Coming out à mes amis (depuis mes 16 ans)

Vu mes rapports avec ma famille, il est logique que j'en ai d'abord parlé à mes amis... C'est donc tout logiquement qu'ils ont été les premiers à le savoir.
Enfin, plus précisément, les premiers ont été les gens que je fréquentais sur les différents forums (doctissimo, za-gay etc) où j'étais inscrit. Ce sont eux qui m'ont aidé à m'en rendre compte disons... Puisque me concernant je savais que j'avais une attirance pour les mecs depuis globalement le début de ma puberté (les images accompagnant les premières masturbations ne mentent pas, je pense) sans avoir de mots pour le définir (et sans savoir que ce n'était pas forcément bien perçu).
Ensuite sont donc venus mes amis de lycée. Un jour, mes amis proches et moi étions avachis sur les bancs d'un couloir, et alors que je dormais à moitié, musique dans les oreilles, mon meilleur ami nous a posé une question simple :
- "Ca vous fait quoi d'avoir un ami homo ?"
Après des "heu..." d'incompréhension (il nous avait pris au dépourvu le salaud :content: ), j'ai percuté et j'ai répondu :
- "Bah, ça vous fait quoi d'en avoir 2 ?"
Et là, éclats de rire et racontage d'anecdotes en tous genres.
C'était si simple qu'après ça, je me suis dit que je me gênerais plus pour en parler, et toute ma classe a fini par être au courant.
Depuis c'est à peu près le même scénario à chaque fois que je rencontre et que je m'attache à quelqu'un : le sujet fini par tomber sur nos préférences et là c'est à peu le même genre de phrases qui reviennent à chaque fois "Bah en fait, y'a le mec là bas que je trouve troooooop mignon :niais: ". Et les réactions toujours du genre "Ah ouais t'es homo ? 'Tain j'aurais jamais deviné ! Alors raconte blablabla."

Je conclurai donc par un : 148 positifs, 7 négatifs (oui un dans chaque catégorie).
Moilux
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Moilux »

Bilan perso (maintenant que c'est fait et que j'ai un peu de recul, je m'y mets) :

- Concernant la famille élargie, je m'en fiche un peu, je les méprise cordialement, avec humour, gentillesse et bonne humeur (temps qu'on ne me titille pas trop). Ceux qui décortiquent mes relations et mouvements doivent bien être au courant, ça m'est un peu égal et je ne joue pas des mystères.

- Mes coming-out à la famille rapprochée furent de purs instants de bravoure parce qu'il "faut bien en passer par là". Ça fait partie des choses chiantes à faire mais qu'il faut faire pour "marquer le coup" et parce que c'est important, les repères de vie. C'était mignon, on m'a pris dans les bras et lancé toutes les formules aimantes et maladroites imaginables, larmichette à l'œil et pincement au cœur.

Depuis, on parle naturellement de mes amours, on se fout de mes déboires comme on s'est foutu de ceux de ma sœur et on accueille toute personne passée à travers mes grilles de sélection ultra-rigides (ie être bonnasse et ne pas raconter trop de conneries ^^).

- Pour les amis, c'est toujours aussi facile, une bonne blague de bucheron, une petite paire d'histoires invraisemblables et l'affaire est dans le sac, je suis l'amie fashion, celle qui fait découvrir tout un monde de fastes et de grandeurs. J'ai surtout le bon goût de ne pas les choisir trop cons.

- Pour la vie professionnelle, je n'ai pas encore été confrontée à cet enfer :content: . Mais mes camarades d'école les plus proches sont au courant. Comme je n'en fais pas mystère et que je n'interdis personne d'en parler, d'autres camarades un peu moins proches le savent certainement.

- A part ça, ma boulangère ne le sait pas, ni mon dentiste, mais ma gynéco oui, j'imagine que mon chien se doute de quelque chose, la caissière du supermarché n'a pas l'air de s'en être rendue compte et je ne ne sais pas trop ce qu'il en est de mes voisins et de mes compagnons de métro du matin.

- Quant au reste du monde, je dois bien avouer que je m'en fiche.

=> Si je n'ai rien oublié (parce qu'un bilan se doit d'être exhaustif) : Bref, les coming-out n'ont pas été les moments les plus critiques et éprouvants de ma vie. On peut remarquer que je ne me suis pour l'instant pas bien foulée. Être homo, c'est parfois s'entendre dire un tas de gentillesses. Ne désespérez pas, on ne se fait pas toujours lapider.

149 positifs, 7 négatifs.

Joyeux Noël !
Kefka
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Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Kefka »

Moilux a écrit :et je ne ne sais pas trop ce qu'il en est de mes voisins
Après tout le mal que je me suis donné pour les mettre au courant, qu'ils ne le sachent pas encore me vexe terriblement. :mrgreen:
Citrogay
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Genre : icone de genre garcon

Re: Le Bilan des Coming Out

Message par Citrogay »

Bonjour
mon coming OUT date des mes 20 environ ,
je suis parti passé un week end chez un amis j'ai profité de l'ambiance festive pour faire ce fameux coming out
ca c'est très bien passé certain amis s'en douté depuis longtemps !
Bien sur le tri a c'est fait tout seul .
Le coming out familial date de mai dernier
J 'était chez des amis pour passé le temps quand mon boyfriend avec qui je venais de me disputé la veille a appelé mes parents pour leur dire la vérité !!!!
Le jour même appelle de ma mère pour me demandé de rentré
un fois a la maison Je n'avait plus je choix j'ai fait mon coming out !!!!
Ca c'est plutôt bien passe sauf avec ma mère (avec qui je suis plus ou moins en guerre depuis ).
A par ce petit problème avec elle je vais dire que mon coming out a était une réussite
maintenant je m'affirme je sort je vie et surtout je suis heureux de ne plus a avoir a me caché .

150 positifs, 7 négatifs.
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