Mais d'abord, le décor -> Père Militaire, mère profession libérale, 1 frère et 1 soeur tous deux plus jeunes. Une famille cossue d'origine catholique bien que peu pratiquante n'ayant qu'une vague idée que l'homosexualité existe, et n'ayant jamais approché qqchose se rapportant à cette espèce.
Donc moi, 21 ans, gentille fille sans problèmes. Sûre d'aimer les filles depuis plusieurs années déjà, outée auprès des amis d'enfance, de la fac.. presque partout quoi. Ne vis plus avec ses vieux mais reviens souvent le WE. Essaie de glisser désespérement des perches depuis plusieurs mois.. sans succès.
Plus ça va, plus j'ai besoin de leur dire. Alors 1ère bétise. J'aborde de plus en plus souvent le sujet avec ma mère en parlant de mon ami d'enfance A*** devenu payday et en couple depuis longtemps avec D***.
Et là, j'en prend plein la gueule. "A*** qui était si gentil, qui aurait cru.. blabla, ne sera jamais heureux.. blabla, ..ne le souhaite à personne.. blabla, et ses pauvres parents.. blabla, ça doit être dur pour eux.. blabla.. c'est qd même contre-nature..blabla.. signe de dégénerescence de la société..blabla." Anéantie, je clos la discussion, non sans réfuter vigoureusement chaque assertion. Mais chat échaudé craint l'eau froide, et l'envie de me jetter à l'eau disparaît aussi sec.
Par la suite, dès que j'aborde le sujet, ma mère repart sur A** et D**..
Et fini bien évidemment par en conclure que si j'en parle tellement souvent, c'est que leur homosexualité me dérange vu qu'il est évident que je suis amoureuse d'A***. Ce qui explique par la même occasion que je n'ai pas de copain depuis si longtemps, en effet : je vis un chagrin d'amour.

Ma deuxième erreur : je laisse tomber. Et ne parle plus du tout de rien. Ce qui rassure totalement la famille, j'ai laissé tomber mes lubies.
Mais ça ne me satisfait pas.
Puis en rentrant un WE, alors que je donnai de mes nouvelles, je laisse échapper une bombe à retardement de façon involontaire..
Mon père, ma mère, moi, dans la cuisine.
(Mère) - Et bien, ça fait plaisir de t'avoir à la maison !
Ca faisait longtemps que tu n'étais pas rentrée. Qu'as tu fais le WE dernier ? (Elle avait trouvé un ticket de caisse parisien dans une poche de jeans que j'avais amené à laver.)
(Moi 'distraitement') Oh ben je sais plus trop..
(Mère) T'es allée à Paris, non ?
(Moi) Oui ! D'ailleurs j'ai vu P-Y (le cousin), il te fait dire que..blabla..
(Père et Mère) On ne savait pas. - (Oui, il faudrait que j'envoie chaque semaine mon emploi du temps à la minute près pour les satisfaire..)
Dis donc, t'aurais pu nous le dire. Et t'es même pas allée voir Tante Machin, tes gds-mères etc... (NON et d'ailleurs, j'ai fait exprès, j'allais à un meating, moi, pas à une réunion de famille..

(Moi 'embêtée..') Non, non..
(Parents - inquiets, soupçonneux ou tout simplement curieux) Mais t'as fait quoi, t'as dormi ou ?
(Moi, vague) Des amis, chez PY.
(Mère) Des amis d'où ? Quel genre d'amis ? J'espère que tu n'as pas rencontré des gens sur le net !(équivalent du diable pour ma mère.)
(Moi 'énervé de l'inquisition') Si. Y'avait plein de gens d'un forum sur lequel je suis. Et zut alors, je fais ce que je veux !
(Père) Pas quand tu vas sur Paris sans nous le dire avec l'argent qu'on te donne pour tes études.. (Merci papa.. mais je crois pas trop mal gérer le budget que tu me files, et je bosse à Auchan aussi...)
(Mère) Mais quel genre de forum ?
(Moi) Un forum gay.
-Silence stupéfait de eux et moi aussi- (Qui réalise., ça y'est c'est dit et qui m'empourpre soudain.)
(Mère) Avec A** et D** ?
(Moi) Non.
(Mère) Alors tu... en es ?
(Moi) Oui. - Pars de la pièce en courant, en ravalant mes larmes devant la gueule de mon père et totalement honteuse ce qui m'énerve au plus au point.
Là fut encore une erreur. Le peu de dialogue qui s'ensuivi. 10 min environ avec ma mère sur le thème, ça va te passer, mais comment peux tu être sûre, as tu essayé avec un garçon, est ce qq1 d'autre le sait, ne le dis à personne.
Et un silence total de mon père qui ne m'adresse plus un mot, ne me regarde plus dans les yeux m'évite et change de pièce qd je suis là. Il part 2 semaines après en déplacement de plus de 3 mois. Nous nous enverrons un seul mail sur cette période.
Le temps passe.
Depuis, j'en ai reparlé plusieurs fois avec ma mère. Elle a compris que je ne changeai pas et que c'était ce que j'étais.
Dernièrement, elle m'a même souhaité de trouver une 'bonne amie' et d'être heureuse.
Mon père me parle à nouveau. Il dit que je suis toujours sa fille même si j'ai décidé de me compliquer la vie, on en parle pas plus. Mais il est toujours hyper mal à l'aise là dessus.
J'en ai touché deux mots à ma soeur (14 ans). Je l'adore, c'est passé comme une lettre à la poste. "Ouais je m'en doutais." "Moi : t'aurais pu le dire" "Elle : ça me faisait rire de voir comment tu esquivais mes questions quand on parlait de mecs." "Moi : t'as des questions à me poser ? Elle : non, chacun ses préférences."
Par contre, j'ai un problème a en parler avec mon frère, si quelqu'un peut m'aider. Il a 19 ans et est aussi bavard qu'une huitre. On s'aime beaucoup mais on dialogue peu. Et j'me vois pas le lui dire entre quatzyeux, comme si c'était qqchose de grave, ni après un "passe moi le sel" (ah au fait, je suis lesbienne..)
Oula, je me rends compte que j'ai écrit un pavé..

Sans grand interêt finalement. A part pitêtre pour promouvoir les meatings qui peuvent provoquer des COs

(Mais la gay pride est pas mal pour ça aussi, j'ai croisé une cousine dans le public : un CO de plus !!)