Et alors ?

Dans le processus de l'acceptation de mon homosexualité, chose qui se fait petit à petit mais ça m'a l'air dans la bonne voie (en tout cas, par rapport à avant, rien à voir!), on doit bien un jour ou l'autre passer par cette fameuse étape du coming out à la famille. J'ai déjà réfléchi à la chose de nombreuses fois, à la façon de le dire, à l'endroit, au moment, quels mots employer,... Mais jamais je n'ai pu dépasser ce stade, beaucoup trop effrayé pour l'instant par les conséquences qui pourraient découler de cette révélation. Oui, parce que bien sûr, j'ai tendance à voir les choses en noir. En même temps, un environnement familial assez homophobe, en tout cas dans les dires, n'arrange pas les choses. Je parle surtout de mon père et de mon (ou mes?) frère. Surtout mon frère d'ailleurs, et bien qu'il ne vive plus avec nous, nous sommes assez proches. Alors forcément, ça va vite pour se faire un petit film: ambiance dégradée à la maison, reproches ou sous-entendus, voire viré de chez moi (même si honnêtement, je ne sais pas si ça irait jusque là mais on ne sait jamais) et relations coupées avec mon frère...

Alors du coup, dans ma période de réflexion, je me demandais si certaines conditions favorisaient un coming out plus facile ou en tout cas, avec un risque limité. Par exemple, je me dis que le fait de ne plus vivre sous le même toit que mes parents serait peut-être déjà un plus en cas d'acceptation difficile de la part de l'entourage. Je réfléchis beaucoup à mon indépendance "d'habitat" en ce moment, même si ça ne pourrait être envisageable que dans quelques mois au mieux. De même, je me dis qu'avoir un copain pourrait être une bonne chose pour le côté réconfort, conseil et peut-être montrer que l'on est en relation avec quelqu'un et que l'on est heureux (après, ça fait peut-être beaucoup à digérer d'un coup! ). Mais ces remarques font émerger d'autres problèmes du coup: oui, faut le trouver ce copain! (Mais bon, j'en parlerais une autre fois pour pas tout déballer d'un coup! )

Enfin voilà, j'ai voulu partager ma réflexion du moment (et j'ai sûrement un besoin de parler également...), même si je me doute qu'il n'y a pas de réponse toute faite et que chaque situation est différente étant donné tous les facteurs en jeu mais j'aimerais avoir vos avis en fait et vos expériences sur le sujet (et aussi vous remercier si vous avez tout lu! ).

Il me semble que la première condition, c'est que tu ais envie de le faire, toi. Tu en ressens le besoin ? Ça te semble nécessaire ? Si la réponse est non, il vaut peut-être mieux attendre.

salut man-hattan, je comprends tout à fait ce que tu vis, je suis plus ou moins au même stade, j'ai envie de le faire mais je vois trop les choses en noire, je pense qu'aux conséquences négatives.... mais bon l'envie et là et je pense aussi pour toi et d'après ce que j'ai pu lire sur ce forum, il n'y a pas de recette magique à nos problème.
Chaque CO est différent, faut juste avoir le courage ! (facile à dire hein? )
Perso j'essaye depuis 1semaine de trouver le bon moment et endroit pour le dire à ma soeur mais j'en trouve pas... soit elle part ou rentre en vacances ou est avec son copain (ils vont trop bien ensemble ces salauds ) ou elle n'est pas à la maison... du coup je sens que je vais le faire à l'arrache!

Sinon c'est clair qu'un copain permettrait de surmonter ça plus facilement mais bon, comme tu dis, on en trouve où?

Hello !

Je suis très d'accord avec Tsar, le truc le plus important c'est que tu en ai envie, que tu te sentes prêt, et aussi que tu sois assez à l'aise avec ton homosexualité pour pouvoir en parler librement et surtout pour que d'éventuels commentaires péjoratifs (que je ne te souhaite pas !) ne te minent pas trop le moral.

Après, pour ce qui est des conditions plus "matérielles", si tu penses que tes parents seraient capables de te foutre à la porte ( ) il serait effectivement plus prudent d'attendre d'être indépendant au niveau du logement et financièrement.

Pour ce qui est du copain, j'avais fait la même réflexion que toi, attendre d'avoir quelqu'un avant de parler aux parents. Dans mon cas c'était surtout parce que je trouvais plus simple de dire "Machine et moi, on est ensemble" que de devoir faire une explication plus générale qui m'aurait gênée...
C'est vrai aussi que c'est bien (voir essentiel) d'avoir du soutien de quelqu'un d'autre, qui peut être ton copain, ou un ami qui est au courant et qui serait là pour t'épauler. Je trouve que le mieux c'est encore de prévenir cette personne à l'avance que tu vas faire ton CO pour qu'elle soit prête à te consoler ou faire la danse-de-la-libération avec toi. Personnellement j'ai toujours apprécié d'avoir quelqu'un avec qui faire un débriffing après un CO...

Tu n'es pas non plus obligé de faire ton CO à toute la famille en même temps, tu peux commencer par ceux que tu "sens" le mieux... C'est même bien d'avoir un "complice" au sein de la famille, qui pourrait peut être tâter le terrain et prendre la température pour toi, etc.

Et aussi, je dirais qu'il ne faut surtout pas te mettre de pression, si un jour tu te dis "allez, je me lance", et que finalement t'y arrive pas, c'est pas grave du tout !

Tsar a écrit :Il me semble que la première condition, c'est que tu ais envie de le faire, toi. Tu en ressens le besoin ? Ça te semble nécessaire ? Si la réponse est non, il vaut peut-être mieux attendre. Je n'ai toujours pas fait le mien à mes parents, et je ne m'en porte pas plus mal.

Le besoin... Non, enfin pas là tout de suite maintenant. C'est un peu flou mais ce qui est sûr, c'est que ça me pèse quand même de plus en plus, surtout quand on nous demande tous les 4 matins si vous n'avez pas une copine... (Eh oui, la fameuse question!) Je remarque que ça me met de plus en plus mal à l'aise et que j'ai du mal à masquer mes émotions (malheureusement, mon visage est un livre ouvert!) même si je garde mon calme. C'est pour ça que l'idée du CO fait son chemin et qu'elle se fait de plus en plus pressante. Du coup, j'ai l'impression que le moment se rapproche, même si on reste maître de la date.

Chk a écrit :salut man-hattan, je comprends tout à fait ce que tu vis, je suis plus ou moins au même stade, j'ai envie de le faire mais je vois trop les choses en noire, je pense qu'aux conséquences négatives.... mais bon l'envie et là et je pense aussi pour toi et d'après ce que j'ai pu lire sur ce forum, il n'y a pas de recette magique à nos problème.
Chaque CO est différent, faut juste avoir le courage ! (facile à dire hein? )

Salut Chk!
Oui, le courage! Parce que si j'en suis à élaborer des plans plus ou moins précis, l'appliquer sera aussi une autre paire de manches!

Perso j'essaye depuis 1semaine de trouver le bon moment et endroit pour le dire à ma soeur mais j'en trouve pas... soit elle part ou rentre en vacances ou est avec son copain (ils vont trop bien ensemble ces salauds ) ou elle n'est pas à la maison... du coup je sens que je vais le faire à l'arrache!

C'est déjà pas mal que tu aies pensé à une personne en particulier. En tout cas, bon courage à toi dans ta démarche et j'espère que tout va bien se passer!

Sinon c'est clair qu'un copain permettrait de surmonter ça plus facilement mais bon, comme tu dis, on en trouve où?

Ca doit bien se trouver, mais j'ai perdu l'adresse!

lo-banana a écrit :Hello !

Je suis très d'accord avec Tsar, le truc le plus important c'est que tu en ai envie, que tu te sentes prêt, et aussi que tu sois assez à l'aise avec ton homosexualité pour pouvoir en parler librement et surtout pour que d'éventuels commentaires péjoratifs (que je ne te souhaite pas !) ne te minent pas trop le moral.

Hello lo! ( )
A l'aise est un grand mot mais ce qui est sûr, c'est que je m'accepte tel que je suis, beaucoup mieux qu'avant, où j'avais plutôt tendance à refouler la chose et vouloir coûte que coûte être "normal" aux yeux des autres. Donc niveau acceptation, c'est fait. Par contre, je n'en suis pas encore au stade où je l'exprime publiquement. Presque personne n'est au courant de mon homosexualité, juste des personnes "virtuelles" en fait...
Pour les remarques péjoratives, je les subis indirectement par les remarques que sort parfois mon frère sur les homos...

Après, pour ce qui est des conditions plus "matérielles", si tu penses que tes parents seraient capables de te foutre à la porte ( ) il serait effectivement plus prudent d'attendre d'être indépendant au niveau du logement et financièrement.

C'est bien sûr le pire des scénarios, et comme je le disais, je ne pense pas que ça irait juste là (j'ose espérer au fond de moi que mon père m'aime assez pour m'accepter...). Après, les réactions peuvent être imprevisibles, surtout face à une nouvelle aussi importante. Et avec mon pessimisme légendaire, je préfère assurer mes arrières.

Pour ce qui est du copain, j'avais fait la même réflexion que toi, attendre d'avoir quelqu'un avant de parler aux parents. Dans mon cas c'était surtout parce que je trouvais plus simple de dire "Machine et moi, on est ensemble" que de devoir faire une explication plus générale qui m'aurait gênée...
C'est vrai aussi que c'est bien (voir essentiel) d'avoir du soutien de quelqu'un d'autre, qui peut être ton copain, ou un ami qui est au courant et qui serait là pour t'épauler. Je trouve que le mieux c'est encore de prévenir cette personne à l'avance que tu vas faire ton CO pour qu'elle soit prête à te consoler ou faire la danse-de-la-libération avec toi. Personnellement j'ai toujours apprécié d'avoir quelqu'un avec qui faire un débriffing après un CO...

Tiens, c'est vrai que la solution du "on est ensemble" peut être pas mal pour ne pas se noyer dans des explications! J'avais plus vu le côté soutien en effet, étant donné qu'à l'heure actuelle, personne ne pourrait m'offrir son écoute (ou danser avec moi! ) à ce sujet puisque je me suis un peu isolé amicalement à mon grand regret.

Tu n'es pas non plus obligé de faire ton CO à toute la famille en même temps, tu peux commencer par ceux que tu "sens" le mieux... C'est même bien d'avoir un "complice" au sein de la famille, qui pourrait peut être tâter le terrain et prendre la température pour toi, etc.

Oui, j'ai déjà pensé à une personne en particulier, qui, je suis quasiment certain, le prendrait bien. Elle doit même peut-être déjà s'en douter ("Tu n'as pas de copine?... Ou de copain hein!"). Le problème c'est que je ne sais pas si elle saurait garder le secret et je me dis que c'est aussi la mettre dans une position délicate.

Et aussi, je dirais qu'il ne faut surtout pas te mettre de pression, si un jour tu te dis "allez, je me lance", et que finalement t'y arrive pas, c'est pas grave du tout !

Moi, me mettre la pression? Ce n'est pas mon genre hum... J'y penserais cela dit, merci!

En tout cas, merci pour vos réactions! Pouvoir en parler aussi librmeent me fait déjà le plus grand bien.

Les gens qui ont répondu avant moi étaient pleins de bon sens, donc j'ai pas grand chose à rajouté, et comme je suis fatigué je risque de pas mal paraphraser sans m'en rendre compte.

Déjà pour le fait d'annoncer qu'on est en couple avec untel, plutôt que parler directement de son attirance (c'est assez différent au final), c'est aussi ce que j'envisage, mais je me souviens du jour où je suis tombé sur mon prof de maths (que je pensais hétéro) au stand de l'association contact, il m'a dit que parfois ça passait mal cette façon de faire, parce que les parents sont capable de rejeter la faute sur le partenaire. Je reste convaincu que dans mon cas c'est la meilleure solution (parce que même avec les filles je ne disais rien de mes relations à mes parents, donc dans la continuité des choses qui se disent entre nous, il n'y a que le fait d'être avec quelqu'un qui vaille le coup d'en parler), mais il vaut mieux être sûr que les parents sont près à accepter l'autre (le copain / la copine) avant de le leur présenter.

Sinon c'est assez clair que si tu n'es pas sûr de leur réaction, l'idéal est d'attendre d'être indépendant financièrement et pour le logement. Mais sinon je confirme que la seule condition, c'est de te sentir près (faire son CO n'est pas un impératif absolu, pas la peine de te forcer).

Bonne chance a toi, les conseils des precedentes reponses te suffiront.
Mais en meme temps, en quoi ca regarde le monde qu'on soit gays ?
Je trouve le coming-out inutile, l'orientation sexuelle releve de la vie prive, non ?

man-hattan a écrit :Tu n'es pas non plus obligé de faire ton CO à toute la famille en même temps, tu peux commencer par ceux que tu "sens" le mieux... C'est même bien d'avoir un "complice" au sein de la famille, qui pourrait peut être tâter le terrain et prendre la température pour toi, etc.

Oui, j'ai déjà pensé à une personne en particulier, qui, je suis quasiment certain, le prendrait bien. Elle doit même peut-être déjà s'en douter ("Tu n'as pas de copine?... Ou de copain hein!"). Le problème c'est que je ne sais pas si elle saurait garder le secret et je me dis que c'est aussi la mettre dans une position délicate.

Effectivement, si la personne est du genre commère, ça risque de pas être d'une très grande aide Il faudrait lui préciser que c'est vraiment un secret, que c'est à toi d'en parler etc. Quant à la mettre dans une position délicate, c'est tout à ton honneur de penser de cette façon, mais pense aussi à toi : là c'est toi qui est dans une position délicate et qui a besoin d'aide ! Et puis le reste de la famille n'a pas forcément à savoir que cette personne était au courant...

Eilraet a écrit :Déjà pour le fait d'annoncer qu'on est en couple avec untel, plutôt que parler directement de son attirance (c'est assez différent au final), c'est aussi ce que j'envisage, mais je me souviens du jour où je suis tombé sur mon prof de maths (que je pensais hétéro) au stand de l'association contact, il m'a dit que parfois ça passait mal cette façon de faire, parce que les parents sont capable de rejeter la faute sur le partenaire.

J'avais jamais envisagé cette possibilité, mais effectivement, des gens pourraient résonner comme ça. Dans tous les cas, la seule solution reste le dialogue, l'information et le temps...

demonrose a écrit :Je trouve le coming-out inutile, l'orientation sexuelle releve de la vie prive, non ?

Je dirai qu'il y a une nuance entre dire qu'on n'est pas obligé de faire son CO si on n'en a pas envie/si on ne se sent pas prêt, et dire qu'il est inutile. Je pense qu'il y a des moments où on a envie de partager des choses avec nos proches (genre quand tu hyper in love, ou si tu viens de te faire plaquer...), ce qui est difficile sans CO... Et puis je pense que fatalement arrive un moment dans la vie où ça devient plus ou moins un passage obligé : tu t'imagines, disons dans 10 ans (ou moins, ou plus, peu importe), vivre avec l'homme de ta vie, sans que personne ne le sache ? Rien que sur un plan pratique, c'est délicat, ça supposerai n'inviter personne chez toi, toujours prétendre être célibataire, etc. Imaginons maintenant que tu veuilles des enfants...
Alors bien sur, il n'y a pas de date limite ou d'âge critique avant lequel il FAILLE ABSOLUMENT faire son un CO à la Terre entière, et décider de ne pas faire un CO à quelqu'un ne fait pas de nous des menteurs. Cependant, je pense que, comme l'a dit Man-hattan dans son premier post : "on doit bien un jour ou l'autre passer par cette fameuse étape".
Disons que je ne vois pas ça comme une intrusion des autres dans notre vie privée, mais plutôt comme une décision de partager quelque chose d'important avec un proche.

Ça permet aussi à tes proches de recevoir la nouvelle par toi (avec une explication, tes sentiments, ta souffrance, ta peur) et non par une tierce personne. Imagine, une connaissance à ta mère : "j'ai entendu dire que votre fils était homo....c'est vrai?", c'est genre BAM le bus! Bref c'est rarement aussi cash mais bon, ce serait mieux qu'elle apprenne par toi à un bon moment/endroit.

Et je pense pas qu'en 10ans, même en restant hyper discret, tu puisses filtrer toutes les rumeurs en te concernant. Le secret te pèsera de plus en plus au fil des années.
Mais c'est clair que faire son CO à tout le monde est inutile, ça concerne uniquement toi et les personnes que tu y tiens (faudra juste remettre en place quelques personnes de temps en temps).

Hey man-hattan !
Moi aussi je suis bloquée au stade du "je-veux-le-dire-mais-j'ose-pas", donc je comprend assez bien ta situation.
Je suis à peu près d'accord avec tout ce qui a été dit au dessus, mais la tactique d'attendre avoir un copain avant, c'est pas forcément une bonne idée : d'un côté ça permet d'avoir quelqu'un pour t'épauler, de montrer à tes parents que tu est heureux en couple, mais ils peuvent aussi mal réagir et penser que c'est ledit copain qui t'a entraîné dans la "déviance". Je dis pas que ça va être obligatoirement négatif, loin de là, mais j'ai dans mon entourage une amie pour qui ça s'est pas hyper bien passé.
Après, c'est toi qui connait le mieux tes parents, et qui sait ce qui va le mieux passer.
Si tu n'es pas sûr de leur avis sur l'homosexualité, ça pourrait être bien de lâcher discrètement le sujet dans une conversation, en évoquant le coming-out d'une célébrité, ou une agression homophobe. Prendre la température, ça peut être une bonne idée.
Bon courage à toi ! désolée, c'est mon côté niais qui ressort ^^