Avertissement n 1: Je ne sais pas faire des messages courts!

Avertissement n 2: oui encore un qui se demande si oui ou non il doit faire son c.o. et comment il doit le faire...
Pas très original tout ça.

La question du jour : fais-je mon c.o. à mon père ou pas ?
Où j’en suis ?
Pour résumer très schématiquement, jusqu’à la terminale, j’ai plus ou moins rejeté tout ce qui avait de près ou de loin un rapport à ma sexualité. Ce n’était vraiment pas ma préoccupation de l’époque.
La simple évocation du sujet me mettait mal à l’aise.
Par conséquent, nous n’avons jamais abordé le sujet en famille. Ni avec mes parents ensemble, ni avec mon père ou ma mère seuls. Ma mère avait bien tenté quelques approches tout en douceur mais je me renfermais aussitôt dans ma carapace.
Fin de la terminale / début prépa, l’an dernier donc, je me suis un peu réveillé et je me suis aperçu que je pouvais éprouver des sentiments, des désirs et que j’étais homo.
Je sais plus trop vers quel moment de l’année c’était, j’ai fait mon c.o. à trois amis et à mes deux frères. J’en avais parlé sur mcx à l’époque.
Très bonne réaction de tous ces gens.
Un de mes frères me dit de ne pas me prendre la tête en voulant à tout prix en parler aux « vieux », non pas que leur réaction soit à craindre, mais plutôt parce qu’ils seraient capables de s’inquiéter encore plus et parce qu’après tout c’est ma vie.
Arrive cette année : nouvelle ville, nouvelle école, nouveaux amis. Je m’aperçois que vraiment je me sens homo. C’est avec un garçon que je veux construire ma vie et pas une fille.
Il y a un ou deux mois, un soir où ma mère était venue à Paris et qu’elle dormait chez moi, je profite d’une de mes insomnies pour discuter avec elle. J’avais un petit coup de blues ce soir-là et dans la conversation, au milieu d’autres sujets, je lui ai dit.
On en arrive donc au problème du jour : le paternel.
Mi-août, je parts pour un an en échange universitaire à Montréal, quand je reviendrai, je poursuivrai mes études à Paris, autant dire que mes parents ne partageront plus ma vie quotidienne d’ici longtemps.
J’attends énormément de cette année à l’étranger dans un autre contexte notamment pour me forcer à aller vers les autres et à accepter plus encore mon homosexualité. Reste à savoir si toutes ces bonnes résolutions ne seront pas des vœux pieux.
Etant donné que je ne me vois pas trop faire de c.o. par téléphone et encore moins par mail ou msn à mon père (de toute façon, mon père et l’ordinateur, ça fait plus de deux), si je veux faire mon c.o., je dois le faire avant mi-août ou attendre mai 2007.
La première question est donc : faut-il le faire ?
Vous me direz que j’ai bien contourné le sujet pendant des années, c’est vrai ; mais justement ce silence me pèse. Je n’ai pas l’intention de raconter à mes parents ma vie sentimentale dans le détail mais je me dis que si par bonheur je suis vraiment amoureux (oui, je suis parfois d'un optimisme béat ou niais), j’aimerais partager ce bonheur avec eux.
C’est pour ça que je me dis qu’il serait plus simple de faire mon c.o. avant mon départ pour qu’ensuite je puisse éventuellement aborder le sujet plus naturellement quand je leur écrirai ou leur parlerai.
En fait, en mettant ça par écrit, je m’aperçois que mon raisonnement est peut-être un peu ridicule et que les choses ne sont pas aussi nettes dans mon esprit que je ne le pensais.
Se pose ensuite la seconde question : si je le fais, comment le faire ?
Je suis convaincu que mon père ne me rejettera pas et qu’il n’aura aucun comportement homophobe. Je ne dis pas par contre qu’il ne sera pas mal à l’aise.
Mais le principal problème c’est que je n’ai jamais abordé de sujets véritablement intimes avec mon père.
Je ne sais pas trop comment gérer la situation. Je me vois pas dire ça en plein repas, j’ai peur que ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Dans la mesure où ce thème ne faisait pas du tout partie de nos discussions, ce qui me fait le plus peur, c’est l’après-c.o. J’ai peur qu’il y ait une gêne, un mal aise, que ça change le regard que mon père a sur moi.
Alors voilà, j’en suis là dans mes réflexions. Mes problèmes ne sont guères originaux mais ça fait du bien de les mettre par écrit.
Merci à celles et ceux qui auront eu la patience ou le courage de tout lire.