Bonjour,
Avant de te répondre, je remercie Iorini, la mémoire du forum, qui retrouve d’anciens topics plus vite que son ombre.
S’interroger sur son orientation sexuelle n’a rien d’anormal. Certains savent dès l’enfance qu’ils sont homo ou hétéro ; d’autres trouvent la réponse plus tard.
Mais apparemment tu sembles être assez à l’aise avec cette partie du problème.
On en vient donc à l’étape suivante : la question du coming out.
Je vais te faire une réponse qui ressembleras fortement à une réponse de gascon : ça dépend à qui tu en parles et comment tu présentes les choses.
Qu’il s’agisse d’amis, des parents, des frères / sœurs, j’aurais tendance à distinguer 2 situations :
Soit ce sont des gens avec qui tu as déjà l’habitude de parler de sujets intimes (amour, amitié, sentiments, sexualité)
Soit ce sont simplement des proches à qui tu veux parler par simple honnêteté mais avec qui tu n’entreras pas dans les détails.
Dans le premier cas, je ne peux que t’inciter à en parler. A vrai dire, je ne sais même pas si tu dois présenter ça comme un coming out solennel. Tu peux simplement dire que tu te cherches et que tu ne sais pas exactement où tu en es.
Peut-on parler de coming out à ce stade-là ?
Généralement, on apprend des trucs marrants. Un de mes frères et ma meilleure amie avec qui j’en avais parlé m’ont « avoué » très sérieusement qu’à un moment ils se sont demandé s’ils étaient homos ou pas. Ca ne les a pas empêché de finir hétéros purs et durs. Donc, pourquoi pas l’inverse ?
Dans le deuxième cas, je plussoie Supergarfield.
Un coming out ou un mini-coming out ne ferait qu’embrouiller les personnes à qui tu le ferais.
Si elles ne sont pas prêtes à accepter ton éventuelle homosexualité, elles ne verront dans ton mini-coming out que la possibilité que tu sois hétéro et elle pourrait te reprocher par la suite de leur avoir laissé un petit «espoir» (tout ça avec de gros guillemets bien sûr).
Si elles ne sont pas homophobes mais qu’elles sont quand même victimes des préjugés courant sur les bi, elles peuvent être confortées dans leur idée que les bis, et donc toi, ne savent pas ce qu’ils veulent. Ou bien, elles peuvent penser que tu es un homo qui s’assume pas et alors t’aider à t’assumer (ça peut devenir très agaçant si tu es réellement bi !).
Cf. le topic sur la biphobie dans la rubrique homophobie.
Toujours dans cette hypothèse d’un groupe de personne avec qui tu n’as pas forcément l’habitude de parler de sujets intimes (je pense tout particulièrement aux parents), il faut être prêt à affronter une batterie de question : Est-ce que tu es sûr ? Depuis quand tu le sais ? Comment tu t’en es aperçu ?
Or, justement le problème c’est que tu ne sais pas.
C’est donc quitte ou double. Soit la personne te prend au sérieux, soit elle prend ça pour une lubie d’adolescent.
Spécialement pour le coming out parental je pense qu’il vaut mieux attendre que tu sois sûr. Peu importe que tu sois hétéro, homo ou bi, le principal est que tu sois sûr de toi quand tu leur parles. A noter quand même qu’il peut parfois être plus dur de faire son coming out en tant que bi qu’en tant qu’homo. Surtout si on veut être pris au sérieux. Certaines personnes interprètent la bisexualité comme une étape passagère avant une orientation sexuelle « fixe « (je tiens aux guillemets) qu’elle soit hétéro ou homo. Si, si ça existe encore.
Réfléchis bien, donc.
Ca peut être bien que tu en parles avec des personnes proches de toi mais seulement si tu te sens à l’aise avec elles. Pour les autres, attends de voir.