Allemagne: 1er pays européen à reconnaître les enfants inter

Garçon, fille, un peu des deux ou encore ailleurs, ici on discute identité de genre.
Alec
Messages : 178
Inscription : sam. août 07, 2010 10:17 pm

Allemagne: 1er pays européen à reconnaître les enfants inter

Message par Alec »

Yagg.com a écrit : L’Allemagne est le premier pays européen à reconnaître les enfants intersexes

L'Allemagne devient, vendredi 1er novembre, le premier pays européen à proposer officiellement la possibilité d'inscrire un sexe "indéterminé" aux nourrissons sur leur certificat de naissance.

Après l'Australie et le Népal, c'est l'Allemagne qui reconnaît la possibilité de ne pas spécifier le genre sur les papiers d'état civil. Cette mesure décidée au mois d'août s'appuie sur une recommandation de la Cour constitutionnelle et permettra désormais aux parents dont l'enfant sera né.e intersexué.e de cocher une troisième case, autre que «féminin» ou «masculin». La ministre de la Justice Sabine Leuthheusser-Schnarrenberger avait déclaré en août qu'une réforme globale était nécessaire pour que les autres documents administratifs intègrent aussi cette troisième catégorie. Il est prévu que les personnes concernées pourront faire modifier, si elles le souhaitent, cette mention «indéterminée» à tout moment de leur vie.

Néanmoins, ces mesures, même si elles représentent des avancées significatives, restent encore insuffisantes, notamment pour les associations. Pour Vincent Guillot, membre de l'Organisation Internationale des Intersexués (OII), cette loi est un «échec du mouvement intersexe»: «C'est la concrétisation de la demande des médecins et des parents de patients, expliquait l'activiste à Yagg en août dernier. Cette loi n'ouvre pas un troisième genre, elle ne s'appliquera ni aux personnes trans', ni aux personnes intersexué.e.s, mais essentiellement aux nouveaux nés et ce, sur ordonnance.»

Cette case «hors sexe» serait donc une fausse solution. Sans compter que d'autres pays ont déjà des dispositions allant dans ce sens… et notamment la France: «Il est possible de surseoir à la déclaration du sexe administratif des enfants intersexués durant deux ans, si le médecin fait une demande auprès du juge, rappelle Vincent Guillot. Mais personne ne l'utilise!»
Source : Yagg.com, 01/11/2013


Ne pas attribuer de sexe administratif aux enfants intersexes me parait être une sage décision. C'est toujours mieux que d'opérer arbitrairement les enfants sans être sûr que le sexe qu'on les oblige à avoir sera le bon (sans parler des risques liés aux opérations, les complications post-opératoires, etc). Bien sûr ce n'est pas parfait et il y aura toujours des associations pour dénigrer la mesure mise en place.

Des associations proposent apparemment de permettre aux personnes intersexes (quelque soit leur âge) et transsexuelles de pouvoir n'être ni de sexe "masculin" ni de sexe "féminin" mais de sexe "indéterminé" sur les papiers. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour les personnes transsexuelles. Le risque que l'Etat refuse de leur attribuer la mention "sexe féminin" ou "sexe masculin" sur les papiers pour y mettre obligatoirement "sexe indéterminé" est trop grand. Autant une personne trans qui a enfin réussi à avoir ses papiers avec le bon sexe dessus ("masculin" ou "féminin") peut avoir une vie normale (j'entends par là "passer inaperçue") autant se voir attribuer "sexe indéterminé" ne simplifiera pas grand chose car tant que la personne n'est pas "fondue dans la masse" elle aura toujours un fort risque de se faire discriminer (notamment pour trouver un logement et du travail). En conclusion, je pense que pour une personne qui n'est pas intersexe, avoir une mention "sexe indéterminé" est exactement la même chose que d'avoir "TRANSSEXUEL" d'inscrit en gros sur ses papiers. Ca ne simplifiera pas la vie de la personne trans voir la compliquera.
ftx
Messages : 36
Inscription : mer. oct. 30, 2013 7:22 pm

Re: Allemagne: 1er pays européen à reconnaître les enfants i

Message par ftx »

extrait du site francophone de l Organisation Internationale des personnes Intersexes:
http://oiifrancophonie.org/231/communiq ... ncophonie/


Supposée reconnaissance d’un troisième sexe par l’État allemand : des risques à considérer

admin — 20 août 2013.

Ces derniers jours plusieurs journaux européens publient des articles titrés : Allemagne, premier pays européen à reconnaître un troisième genre.

L’Organisation Internationale Intersexe Francophonie joint sa voix à celles de l’OII-Allemagne et de l’OII-Europe et tient à apporter d’importantes précisions au sujet de ces articles mal documentés et pour le moins erronés !

Cette nouvelle loi allemande ne consiste en aucun cas en la création d’un troisième genre ni en une reconnaissance quelconque des droits humains des personnes intersexes au respect de leur intégrité physique ainsi que de leur auto-détermination.

Cette loi indique plutôt que les enfants considérés par les médecins comme non proprement «garçons» ou «filles» ne peuvent être classés comme tels dans le registre des naissances. Il ne s’agit donc pas d’une création d’un troisième genre au sein du statut civil, mais bien d’une pratique instaurant une mise «hors sexes» de certaines personnes, et ce d’après le seul jugement des médecins qui conservent leur autorité en matière d’assignation des sexes. Malgré le fait que des enfants aient des corps différents dont les traits sexués sont distincts de quelconque problème de santé, le milieu médical impliqué dans leur prise en charge persiste à les décrire comme des maladies, des anomalies, des désordres ou des troubles. L’angle négatif sous lequel les médecins annoncent l’intersexualité des enfants à leur parents, l’autorité dont ils jouissent en matière de désignation du sain et du malsain, ainsi que la possibilité dont ils disposent toujours de les assigner par la chirurgie et l’hormonothérapie exercent déjà conjointement une vive pression sur les parents pour qu’ils acceptent le bris de l’intégrité physique de leur enfant. Dans un contexte où les droits humains des personnes intersexes ne sont pas reconnus, semblable loi ne mène qu’à une mise hors-statut pour une période de temps indéfinie, ce qui a pour effet d’accentuer la pression à la normalisation des corps des enfants intersexes.

Cette mesure de non inscription du sexe à l’état civil existe déjà dans de nombreux pays, pour des périodes de temps définies. Pour la France, il s’agit d’une période de deux ans à l’issue de laquelle une détermination doit être effectuée. De fait, cette absence de statut sexuel de l’enfant n’a pas mené à un abandon ou un relâchement des pratiques mutilantes, mais bien à leur poursuite. Les médecins ont souvent mobilisé l’argument de l’impossibilité de l’acceptation sociale et du développement positif des enfants intersexes auprès des parents pour qu’ils acceptent leur normalisation non-consensuelle.

Cependant il existe des alternatives comme celle choisie par la Suisse qui a fait le choix de ne plus mutiler les enfants intersexués et de reconnaître leur auto-détermination. Il n’est possible de procéder aux opérations que si et quand l’enfant le demande, et ce lorsqu’il est en age de le formuler. En attendant, l’enfant est déclaré dans le sexe le plus probable à l’état civil et des mesures sont prises pour qu’il puisse changer de sexe administratif facilement s’il le demande.
Répondre