Elle.... Il, argh, j'le savais qu'elle... il était un il...
Publié : sam. nov. 14, 2009 1:47 am
Bon, c'est un peu confus dans ma tête. Je voudrais éviter de tomber dans des clichés trop désagréables, tout en ayant envie d'entendre ce que les gens ont à dire sur ça. J'ajoute que j'ai cherché sur un autre topic du forum se raccordait à ça mais n'ai pas vraiment trouvé (je suis un boulet aussi faut dire)
Comment, en France, en 2009, on perçoit le changement d'identité (qu'il soit "symbolique" ou suivi de prise d'hormones/opération) d'une personne que l'on connaissait auparavant sous son identité "de naissance" ?
Je m'explique un petit peu. Pour moi, l'ouverture d'esprit va de soi, LGBT c'est avec T (et d'ailleurs, normalement, c'est LGBTQQAOP - Lesbian Gay Bisexual Trans Queers Questioning Allies Omnisexual Pansexual et si j'en ai oublié je suis désolée) et il me semble plus qu'important que l'on puisse reconnaitre à chacun l'identité qu'il sent la plus sienne. J'ajoute à ça le fait de poser cette réflexion sur un forum LGBT, donc où le regard peut être (mais pas nécessairement) différent que celui de la société à l'heure actuelle. Partons de là.
Je vais raconter ma vie, cela sera plus simple, je n'arrive pas à m'exprimer. J'étais loin de l'autre côté de l'océan cet été et j'ai rencontré pleiin de monde. Parmi ces personnes, une était très souvent présente, elle s'appelle J. Sauf que voilà, on est trois mois plus tard et je viens d'apprendre qu'elle s'appelle désormais J. Tout ceci est peu clair ? Celle que j'ai quittée demoiselle me revient désormais jeune homme. Utilisant à dessein des pronoms masculins sur Facebook, se bandant visiblement la poitrine, etc. Il a changé de prénom (bien que ce ne soit pas évident avec les initiales) et utilise désormais uniquement cette identité masculine. Sauf que voilà. Quand il était elle, il avait une coupe de cheveux unisexe, des vêtements larges et une voix grave. Depuis qu'il est il, à part je dirais la poitrine bandée, rien n'a changé. Sur les nouvelles photos, je lui trouve plus de ressemblance avec un garçon alors que ça ne m'aurait pas forcément effleuré l'esprit auparavant, mais je pense que c'est principalement dû au fait qu'il souhaite s'assumer en tant que tel.
Il était plutôt timide et mal dans sa peau, et nous avions pas mal parlé sexualité et c'était plutôt pas clair. Je me disais quelque part que c'était le genre de personne chez qui le problème identitaire serait toujours latent, bien que nous n'en ayions pas discuté précisément. Du coup, je suis méga heureuse pour lui, parce qu'il semble plus épanoui et que je sais qu'où il vit, cela se passera bien quoi qu'il décide de faire (changement d'identité officiel, changements physiques ou pas). Cependant, j'ai énormément de mal à me référer à lui en tant que garçon. Je le fais là parce que je pense à J., ce garçon dont je parle. Mais si je pense à cette personne que j'ai rencontrée, le féminin me vient immédiatement en tête. Il ressemble énormément à elle. De J. à J. Lui parler à lui est facile, mais parler de lui me fait lui donner deux identités, quelque part. Je culpabilise un peu que ça ne soit pas plus naturel.
Je le connaissais avant et que je sens que mes souvenirs se battent contre ma raison. Cela vous est-il déjà arrivé (milieu professionnel, travail, famille ?) Je n'ai aucun mal à considérer l'identité d'un trans que je rencontre une fois qu'il/elle a transitionné acquise, mais le fait de l'avoir connu avant me bouleverse dans mes idées toutes conçues j'imagine. Ma tête bien mal faite ne cesse de me dire "Tu la connais, tu sais, vous avez passé un mois ensemble". Je me dis que la similarité physique n'aide pas. Mes amis américains, ses amis américains s'y sont fait facilement. Et dans le groupe d'amis que j'ai rencontré, il n'est pas le seul. J'en compte au moins deux autres. Dans les gens que je connais en dehors, tous ont des amis/de la famille trans. En France, cela me semble encore extrêmement rare/marginal, alors je me dis que la situation serait plus "facilement" compliquée. Moins exposée au changement d'identité (au moment où il se fait), la société française serait plus maladroite à la gérer. Ou alors, c'est juste moi et je peux retourner culpabiliser dans mon coin.
Non sérieusement, de façon générale, ce traitement différent de l'identité et du contrôle que l'on en a, de la facilité avec laquelle on peut en changer ou non m'intéresse de plus en plus. Du coup, si d'un côté ou de l'autre, ou d'ailleurs, ou... Si vous avez un avis, un témoignage, une hypothèse... Je reprécise que le but ce n'est pas d'entendre des clichés d'ouverture d'esprit et qu'il n'est pas là question de transphobie, mais de temps d'adaptation liée notamment à la culture à laquelle on appartient.
Sur ce, je retourne JeanLucDelarue-iser ailleurs, merci de m'avoir lue.
Comment, en France, en 2009, on perçoit le changement d'identité (qu'il soit "symbolique" ou suivi de prise d'hormones/opération) d'une personne que l'on connaissait auparavant sous son identité "de naissance" ?
Je m'explique un petit peu. Pour moi, l'ouverture d'esprit va de soi, LGBT c'est avec T (et d'ailleurs, normalement, c'est LGBTQQAOP - Lesbian Gay Bisexual Trans Queers Questioning Allies Omnisexual Pansexual et si j'en ai oublié je suis désolée) et il me semble plus qu'important que l'on puisse reconnaitre à chacun l'identité qu'il sent la plus sienne. J'ajoute à ça le fait de poser cette réflexion sur un forum LGBT, donc où le regard peut être (mais pas nécessairement) différent que celui de la société à l'heure actuelle. Partons de là.
Je vais raconter ma vie, cela sera plus simple, je n'arrive pas à m'exprimer. J'étais loin de l'autre côté de l'océan cet été et j'ai rencontré pleiin de monde. Parmi ces personnes, une était très souvent présente, elle s'appelle J. Sauf que voilà, on est trois mois plus tard et je viens d'apprendre qu'elle s'appelle désormais J. Tout ceci est peu clair ? Celle que j'ai quittée demoiselle me revient désormais jeune homme. Utilisant à dessein des pronoms masculins sur Facebook, se bandant visiblement la poitrine, etc. Il a changé de prénom (bien que ce ne soit pas évident avec les initiales) et utilise désormais uniquement cette identité masculine. Sauf que voilà. Quand il était elle, il avait une coupe de cheveux unisexe, des vêtements larges et une voix grave. Depuis qu'il est il, à part je dirais la poitrine bandée, rien n'a changé. Sur les nouvelles photos, je lui trouve plus de ressemblance avec un garçon alors que ça ne m'aurait pas forcément effleuré l'esprit auparavant, mais je pense que c'est principalement dû au fait qu'il souhaite s'assumer en tant que tel.
Il était plutôt timide et mal dans sa peau, et nous avions pas mal parlé sexualité et c'était plutôt pas clair. Je me disais quelque part que c'était le genre de personne chez qui le problème identitaire serait toujours latent, bien que nous n'en ayions pas discuté précisément. Du coup, je suis méga heureuse pour lui, parce qu'il semble plus épanoui et que je sais qu'où il vit, cela se passera bien quoi qu'il décide de faire (changement d'identité officiel, changements physiques ou pas). Cependant, j'ai énormément de mal à me référer à lui en tant que garçon. Je le fais là parce que je pense à J., ce garçon dont je parle. Mais si je pense à cette personne que j'ai rencontrée, le féminin me vient immédiatement en tête. Il ressemble énormément à elle. De J. à J. Lui parler à lui est facile, mais parler de lui me fait lui donner deux identités, quelque part. Je culpabilise un peu que ça ne soit pas plus naturel.
Je le connaissais avant et que je sens que mes souvenirs se battent contre ma raison. Cela vous est-il déjà arrivé (milieu professionnel, travail, famille ?) Je n'ai aucun mal à considérer l'identité d'un trans que je rencontre une fois qu'il/elle a transitionné acquise, mais le fait de l'avoir connu avant me bouleverse dans mes idées toutes conçues j'imagine. Ma tête bien mal faite ne cesse de me dire "Tu la connais, tu sais, vous avez passé un mois ensemble". Je me dis que la similarité physique n'aide pas. Mes amis américains, ses amis américains s'y sont fait facilement. Et dans le groupe d'amis que j'ai rencontré, il n'est pas le seul. J'en compte au moins deux autres. Dans les gens que je connais en dehors, tous ont des amis/de la famille trans. En France, cela me semble encore extrêmement rare/marginal, alors je me dis que la situation serait plus "facilement" compliquée. Moins exposée au changement d'identité (au moment où il se fait), la société française serait plus maladroite à la gérer. Ou alors, c'est juste moi et je peux retourner culpabiliser dans mon coin.
Non sérieusement, de façon générale, ce traitement différent de l'identité et du contrôle que l'on en a, de la facilité avec laquelle on peut en changer ou non m'intéresse de plus en plus. Du coup, si d'un côté ou de l'autre, ou d'ailleurs, ou... Si vous avez un avis, un témoignage, une hypothèse... Je reprécise que le but ce n'est pas d'entendre des clichés d'ouverture d'esprit et qu'il n'est pas là question de transphobie, mais de temps d'adaptation liée notamment à la culture à laquelle on appartient.
Sur ce, je retourne JeanLucDelarue-iser ailleurs, merci de m'avoir lue.