passage de l'hétéroparentalité à l'homoparentalité
Vous avez beaucoup parlé de l'homoparentalité suite à un divorce. J'ai pu apprécier votre échange. Je confirme que Madame a été fort sympatique, car la récente lecture d'un "que sais-je" de Marine Gross sur l'homoparentalité a montré que ce sujet était loin de pouvoir être réglé à l'amiable.
Ainsi, il est souvent fait appel à des psychologues, des travailleurs sociaux pour s'assurer que l'enfant n'est pas lésé (d'un point de vue psychologique ...
) Lueur d'espoir ? Un récent sondage montre qu'une petite majorité de Français (quelque chose comme 51%) admettraient l'homoparentalité de nos jours. J'utilise le terme "admettre" à dessein, car rien ne précise dans mon souvenir, s'ils l'acceptent comme un fait, avec un oeil plutôt positif ou avec un oeil plutôt négatif.
J'en profite pour rappeler que le 1er octobre 1881, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a émis une recommandation selon laquelle « la garde et le droit de visite et d’hébergement des enfants ne doivent pas être limités pour la seule raison du penchant homosexuel de l’un des deux parents ». En France, ce serait depuis 1986 et à l’initiative de l’Association des parents gays et lesbiens, que la question de l’homoparentalité se serait posée de façon pressante dans la presse et les médias.
Or c’est un fait vérifié, la notion de danger encouru par l’enfant est revenue periodiquement comme un leitmotiv dans de nombreuses décisions sans que soit indiqué en quoi l’homosexualité des parents constituait un danger. Quelques exemples. Le 11 janvier 1997, la Cour d’Appel de Montpellier établissait que « rien ne s’impose à l’attribution parentale conjointe sur l’enfant » dès lors que l’expert avait indiqué que « le rapprochement père-fille ne donne lieu à aucune gestuelle ni scénario douteux. » ou encore, comme à Grenoble, le 31 janvier 1996, « l’absence d’attitude déplacée ou traumatisante vis à vis de sa fille ».
Pour dépasser ce débat qui concerne surtout le cas de l'homoparentalité faisant suite à un divorce. Il ait deux autres cas qui n'on pas été abordés ou alors de manière trop partielle. Le cas des enfants adoptés et le cas des enfants souhaités mais portés par une mère porteuse (dans le cas d'un couple d'hommes) ou grâce à l'appui de quelques spermatozoïdes (dans le cas d'un couple de femmes). Je crois, si je ne m'abuse, que si l'adoption est difficile, l'insémination artificielle en vue d'une homoparentalité assumée est quasiment impossible.
Quant au dernier cas, un ami, étudiant la génétique, me disait vouloir ne pas trop s'écarter de la Nature. Or un récent article du Courrier International mentionnait l'observation de comportements homosexuels parmi les animaux. (Je n'ai de cesse, depuis cette lecture, de méditer sur l'homosexualité et son contrepoint eu égard à la distinction homme/animal) L'insémination artificielle concerne d'abord les couples stériles. Mais un couple homosexuel n'est-il pas un couple stérile par défaut ?
Accepter comme un fait l'homoparentalité, quelle que soit sa forme, revient à saper le modèle unique de la parenté biologique et à privilégier la parenté sociale.
Cependant, comme je le disais plus haut, certains d’entre nous (je parle des humains en général, pas des homos en particulier), et pas les moindres, continuent de préférer la fiction d’une procréation naturelle à la vérité de l’engagement et de la volonté individuelle. Les parents, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, rencontrent quoiqu’il en soit les même difficultés à élever leurs enfants. Être homosexuel ou hétérosexuel, dès lors que l’on est parent, revient finalement au même. Il y a, à n’en pas douter, autant d’enfants épanouis et autant d’enfants névrosés dans les familles homo ou hétéroparentales.
L’homoparentalité, avant d'être une revendication, doit être abordée comme une réalité effective, et surtout affective (le témoignage introductif de ce débat en témoigne). Mais plus largement, et c'est là que l'on peut comprendre la crainte de certains législateur, cela participe d’une nécessaire réforme globale du droit de la filiation et de la famille. (cf. Revue "Sciences Humaines", janvier 2005)
(Rq : la fée n'a pas guidé mon clavier magique, j'ai travaillé sur ce sujet alors que j'animais un groupe de travail sur les différentes conceptions de la famille en Europe, au sein d'une association qui devait justement mieux faire connaître l'Europe, ses enjeux, et qui n'a pas rempli ces objectifs, mais c'est une autre histoire ...)
Ainsi, il est souvent fait appel à des psychologues, des travailleurs sociaux pour s'assurer que l'enfant n'est pas lésé (d'un point de vue psychologique ...
J'en profite pour rappeler que le 1er octobre 1881, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a émis une recommandation selon laquelle « la garde et le droit de visite et d’hébergement des enfants ne doivent pas être limités pour la seule raison du penchant homosexuel de l’un des deux parents ». En France, ce serait depuis 1986 et à l’initiative de l’Association des parents gays et lesbiens, que la question de l’homoparentalité se serait posée de façon pressante dans la presse et les médias.
Or c’est un fait vérifié, la notion de danger encouru par l’enfant est revenue periodiquement comme un leitmotiv dans de nombreuses décisions sans que soit indiqué en quoi l’homosexualité des parents constituait un danger. Quelques exemples. Le 11 janvier 1997, la Cour d’Appel de Montpellier établissait que « rien ne s’impose à l’attribution parentale conjointe sur l’enfant » dès lors que l’expert avait indiqué que « le rapprochement père-fille ne donne lieu à aucune gestuelle ni scénario douteux. » ou encore, comme à Grenoble, le 31 janvier 1996, « l’absence d’attitude déplacée ou traumatisante vis à vis de sa fille ».
Pour dépasser ce débat qui concerne surtout le cas de l'homoparentalité faisant suite à un divorce. Il ait deux autres cas qui n'on pas été abordés ou alors de manière trop partielle. Le cas des enfants adoptés et le cas des enfants souhaités mais portés par une mère porteuse (dans le cas d'un couple d'hommes) ou grâce à l'appui de quelques spermatozoïdes (dans le cas d'un couple de femmes). Je crois, si je ne m'abuse, que si l'adoption est difficile, l'insémination artificielle en vue d'une homoparentalité assumée est quasiment impossible.
Quant au dernier cas, un ami, étudiant la génétique, me disait vouloir ne pas trop s'écarter de la Nature. Or un récent article du Courrier International mentionnait l'observation de comportements homosexuels parmi les animaux. (Je n'ai de cesse, depuis cette lecture, de méditer sur l'homosexualité et son contrepoint eu égard à la distinction homme/animal) L'insémination artificielle concerne d'abord les couples stériles. Mais un couple homosexuel n'est-il pas un couple stérile par défaut ?
Accepter comme un fait l'homoparentalité, quelle que soit sa forme, revient à saper le modèle unique de la parenté biologique et à privilégier la parenté sociale.
Cependant, comme je le disais plus haut, certains d’entre nous (je parle des humains en général, pas des homos en particulier), et pas les moindres, continuent de préférer la fiction d’une procréation naturelle à la vérité de l’engagement et de la volonté individuelle. Les parents, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, rencontrent quoiqu’il en soit les même difficultés à élever leurs enfants. Être homosexuel ou hétérosexuel, dès lors que l’on est parent, revient finalement au même. Il y a, à n’en pas douter, autant d’enfants épanouis et autant d’enfants névrosés dans les familles homo ou hétéroparentales.
L’homoparentalité, avant d'être une revendication, doit être abordée comme une réalité effective, et surtout affective (le témoignage introductif de ce débat en témoigne). Mais plus largement, et c'est là que l'on peut comprendre la crainte de certains législateur, cela participe d’une nécessaire réforme globale du droit de la filiation et de la famille. (cf. Revue "Sciences Humaines", janvier 2005)
(Rq : la fée n'a pas guidé mon clavier magique, j'ai travaillé sur ce sujet alors que j'animais un groupe de travail sur les différentes conceptions de la famille en Europe, au sein d'une association qui devait justement mieux faire connaître l'Europe, ses enjeux, et qui n'a pas rempli ces objectifs, mais c'est une autre histoire ...)
Je reviens sur ce sujet ma foi très intéressant, en plus je suis concerné... Je voulais orienter la discussion sur la difficulté de faire des rencontres quand on est homo avec des enfants (une petite fille dans mon cas) : c'est bien sûr aussi plus difficile pour les hétéros de faire des rencontres quand on a des enfants après une séparation, mais quand on est homo, ça complique sacrément les choses j'ai l'impression. J'envie ceux dont le compagnon a accepté sans trop difficulté son ou ses enfants... A priori, c'est plus facile pour les filles homo non ?
Je me rends compte que je n'ai pas répondu au dernier message de Blaylock.
C'est plus facile pour notre génération (le mal d'enfants de certains), mais pas évident quand-même !
Ceci dit, c'est un problème de recomposition de famille qui n'est pas spécifique à l'homoparentalité : mon ex-femme a vu plusieurs mecs s'éloigner quand ils se sont dit qu'il fallait vivre avec deux enfants une semaine sur deux !
Non, il faut trouver la perle, qui habite à moins de 20km de chez soi et qui se morfond de son côté, en ayant tout de même laissé une PA sur un site de rencontre pas trop "djeun"
C'est plus facile pour notre génération (le mal d'enfants de certains), mais pas évident quand-même !
Ceci dit, c'est un problème de recomposition de famille qui n'est pas spécifique à l'homoparentalité : mon ex-femme a vu plusieurs mecs s'éloigner quand ils se sont dit qu'il fallait vivre avec deux enfants une semaine sur deux !
Non, il faut trouver la perle, qui habite à moins de 20km de chez soi et qui se morfond de son côté, en ayant tout de même laissé une PA sur un site de rencontre pas trop "djeun"
Non je ne pense pas...
Bien sur si vous tombez sur des coups d'un soir avec les célibataires ou sur des jaloux invétés qui veulent que dis-je "exigent" la somme totale de votre amour et attention pour eux seuls et unique et qu'il est impensable pour eux de devoir partager avec vos enfants...ou même le chien, le problème restera le même qu'avec n'importe qui...
Vous arrivez dans le possible couple avec vos forces et vos faiblesses, (j'aime pas dire qualités et défauts) donc un "passif" ou un "passé" : votre lignée, famille, un vécu, et parfois des enfants et un(e) ex, à mon sens personne n'est en droit d'exiger de vous que vous laissiez ça à la porte; car cela vous constitue et fait partie intégrante de vous...
Quelqu'un qui vous "aime" réellement vous prend dans votre intégralité ou vous laisse car selon moi il ne vous aime pas... il vous aime comme il voudrait que vous soyez et pas comme vous êtes... Vous me trouverez peut-être un peu rigoriste mais je parle au travers de mon expérience, soyez donc indulgents...

Je ne suis pas si sur que cela que ce soit PLUS facile ou difficile, chacun se mettant aussi ses propres batons sans les roues aussi parfois par peur tout simplement...c'est bien sûr aussi plus difficile pour les hétéros de faire des rencontres quand on a des enfants après une séparation, mais quand on est homo, ça complique sacrément les choses j'ai l'impression. J'envie ceux dont le compagnon a accepté sans trop difficulté son ou ses enfants... A priori, c'est plus facile pour les filles homo non ?
Vous arrivez dans le possible couple avec vos forces et vos faiblesses, (j'aime pas dire qualités et défauts) donc un "passif" ou un "passé" : votre lignée, famille, un vécu, et parfois des enfants et un(e) ex, à mon sens personne n'est en droit d'exiger de vous que vous laissiez ça à la porte; car cela vous constitue et fait partie intégrante de vous...
Quelqu'un qui vous "aime" réellement vous prend dans votre intégralité ou vous laisse car selon moi il ne vous aime pas... il vous aime comme il voudrait que vous soyez et pas comme vous êtes... Vous me trouverez peut-être un peu rigoriste mais je parle au travers de mon expérience, soyez donc indulgents...
Sans tomber sur les coups d'un soir, quand on est célibataire à 30-40 ans, souvent on a peur d'assumer une famille !Chrysé a écrit : Bien sur si vous tombez sur des coups d'un soir avec les célibataires ou sur des jaloux invétés qui veulent que dis-je "exigent" la somme totale de votre amour et attention pour eux seuls et unique et qu'il est impensable pour eux de devoir partager avec vos enfants...ou même le chien, le problème restera le même qu'avec n'importe qui...
Chrysé a écrit : Vous arrivez dans le possible couple avec vos forces et vos faiblesses, (j'aime pas dire qualités et défauts) donc un "passif" ou un "passé"
on a peur d'assumer une famille !
"Assumer..., assumer...", faut voir quand on rencontre quelqu'un il a déjà une famille derrière lui comme je le disais et là plupart du temps de manière générale... certes, parfois, devant également, selon effectivement l'âge de l'un ou l'autre, or l'autre aussi à une famille et parfois des ex... on tombe rarement du ciel, néanmoins si enfants il y a, ils ont un père et une mère le plus souvent qui assument déjà...non ? (sauf en cas d'adoption quoique là encore...?) On est pas obligé de prendre en charge ce qui ne nous appartient pas et de s'impliquer à 200% du jour au lendemain ça se fait en douceur... avec le temps... comme dans n'importe qu'elle famille recomposée... Dans n'importe quel couple on s'unit à une personne et en théorie rien qu'a elle, mais parfois on découvre que l'être aimer s'accompagne du belle pochette surprise où belle-mère, beau-père, frères, soeurs, et tout le tintouin viennent agrémenter ou submerger la relation...
Après bien sur chacun fait ses choix, prendre le lot ou repartir d'où on vient...
Ton ex n'a donc rien perdu... les enfants sont d'excellents détecteurs à mauvais plans !Ceci dit, c'est un problème de recomposition de famille qui n'est pas spécifique à l'homoparentalité : mon ex-femme a vu plusieurs mecs s'éloigner quand ils se sont dit qu'il fallait vivre avec deux enfants une semaine sur deux !
Le problème c'est que les enfants les aimaient bien !!!Chrysé a écrit : Le jour où les gosses flacherons en même temps qu'elle sur un mec, se sera peut-être bien le bon !!!
Sinon, je suis d'accord avec toi, puisque je vis avec un gars formidable qui a su recréer une famille à 4 garçons. C'est donc faisable ! Mais j'essayais de comprendre la difficulté à l'envisager.