Juste pour mettre mon grain de sel, je voudrais simplement rappeler que lorsqu'on consulte un professionnel, si l'on n'entend pas ce que l'on souhaite, ce n'est pas forcément que le psy est idiot, conservateur ou je ne sais quoi. Parfois il faut cheminer longtemps pour entendre et comprendre autre chose que ce qui nous semble évident.
Je suis homo, favorable au mariage, mais je dois avouer que je me pose de nombreuses questions sur l'homoparentalité. J'ose à peine le dire parce que je me fais généralement traiter (amicalement) de traitre (!). Ce qui est certain, c'est qu'il faut être prudent lorsque l'on modifie la
structure de la filiation : la construction de l'identité s'appuye sur elle, et il faut avouer que nous sommes incapables de prévoir les conséquences d'avancées majeures comme celle de l'homoparentalité.
De fait les familles homoparentales existent et biensûr il faut les reconnaitre et les soutenir. Mais ce n'est pas la même chose de dire a un enfant que son père (biologique et symbolique) est désormais amoureux d'un autre homme, que d'accorder l'adoption (par exemple) aux couples homo. Je suis beaucoup plus réservé sur ce point : il me semble que l'homosexualité est une construction psychique personnelle qui comprend l'impossibilité de procréer. Passer outre cette limite "naturelle" serait nier ce postulat de base.
D'ailleurs, les exemples que je vois de couples homo qui ont "bricolé" une procrétion (1 couple d'hommes / 1 couple de femmes) et innovent ensuite pour définir "qui est papa ? qui est maman ?", me semblent très fragiles.
Ne pourrait-on pas soutenir l'idée que lorsque l'enfant est conçu par un paren qui ensuite s'unit à une personne de même sexe, on puisse reconnaitre légalement cette union et ses conséquences sur l'autorité parentale, sans pour autant demander le droit à l'adoption de manière généralisée ?
J'espère que je ne heurte personne. Je précise que j'ai longtemps pensé qu'il serait normal de légaliser l'adoption pour les couples homo, et aujourd'hui je ne crois pas que ce serait une bonne chose. Pour faire simple, je me suis interrogé sur la question centrale : qu'est ce qui fonde un désir d'enfant ? l'amour peut-il permettre de contourner le biologique ? Personellement, j'en suis arrivé à penser qu'assumer jusqu'au bout d'aimer un homme, cela signifiait ne pas pouvoir avoir d'enfant avec lui. Et je précise que je ne trouve pas ça triste : mon métier me permet de transmettre et de laisser trace differement.
Mais le débat n'est pas clos, y compris pour moi
