passage de l'hétéroparentalité à l'homoparentalité

Les questions d'union, l'installation à deux, les aspects juridiques, les différentes formes d'homoparentalité....
zphyr
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Message par zphyr »

Salut Chrysé :wink:
Bon, je suis pas sûr qu'il faille l'avis d'un professionnel pour juste répondre à sa "puce" qu'on a une amoureuse et que c'est kro. Le risque peut-être de compliquer la chose en se torturant les méninges là où il n'y a pas lieu. Après si des réactions sont troublantes, des questions embarrassantes et insistante, là oui, bien sûr ! (surtout qu'il faut tomber sur un pédopsy au fait de l'homoparentalité ce qui n'est pas si légion que ça !)

donc, avant de compliquer l'affaire j'accèderais à la première curiosité de la "puce" et attendrais la suite. S'il y a. 8)
Chrysé
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Message par Chrysé »

Certes, moi c'que j'en dis c'est que y'a pas de mal à demander un petit coup de main ou un conseil à un professionnel de l'enfance, si on tombe sur un ... on change, on va demander à un autre, c'est comme le coiffeur ou le boucher on est pas marié avec !!! :^^: Ensuite tout dépend du parent et sa difficulté à reponde, si c'est trop stressant, dur, torturant, un coup de main n'est pas négligeable... ça aidera les deux d'un coup, le parent sécure, sécurise automatiquement l'enfant ou presque toujours, perso la priorité c'est l'enfant, à mon sens... le laisser sans réponse un temps ok mais pas indéfiniment... :content:
Maïzena
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Message par Maïzena »

Bonjour je sais que le sujet date d'il y a pas mal de temps mais je viens pointer dans la catégorie "nouveaux homoparents".

Ici ça coince pas trop encore, mon fils est petit (4 ans) et s'il était assez attaché à mon ex (mais pas plus que mes copines -copines dont je suis très proche) la relation entre eux deux était finalement assez superficielle (elle avait du mal à lui parler, peur de mal faire je crois).

Je plussoie (sans l'attaquer elle) ce qui a été dit sur le fait que les doudous sont des détecteurs à mauvais plans 8)

C'est donc au final bien pratique, un zenfant.

Avec mon titi j'essaie simplement de ne pas être hétérocentrée et de relativiser ce qu'il entend à l'école et qui touche l'identité de genre (exemple : non le rose c'est pas que pour les filles, regarde le quinze de france avec leurs beaux polos! :lol: , autre exemple : les bisous sur la bouche, ce sont les amoureux qui les font, (pas que les papas et les mamans).

Et puis cette année qu'il est assez grand (mais en poussette, hein, sinon c'est de la torture d'enfant),je ferai peut-être la pride avec lui côté APGL plutot que côté boum-boum-mousse :wink:

Ceci dit mon fils a deux princesses à l'école (des jumelles, le coquin) qu'il aime attacher, emprisonner, etc. pour mieux les défendre et les sauver ensuite :roll:


Pour la déprogrammation, je conseille cette petite maison d'édition :

http://talentshauts.fr/?p=catalogue1-1


Et pour les bouquins sur l'homoparentalité, j'ai aussi quelques titres en tête... mais je crois qu'il y a déjà un sujet dans la catégorie livres que je vais aller zieuter.
zygmund
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Message par zygmund »

Juste pour mettre mon grain de sel, je voudrais simplement rappeler que lorsqu'on consulte un professionnel, si l'on n'entend pas ce que l'on souhaite, ce n'est pas forcément que le psy est idiot, conservateur ou je ne sais quoi. Parfois il faut cheminer longtemps pour entendre et comprendre autre chose que ce qui nous semble évident.

Je suis homo, favorable au mariage, mais je dois avouer que je me pose de nombreuses questions sur l'homoparentalité. J'ose à peine le dire parce que je me fais généralement traiter (amicalement) de traitre (!). Ce qui est certain, c'est qu'il faut être prudent lorsque l'on modifie la structure de la filiation : la construction de l'identité s'appuye sur elle, et il faut avouer que nous sommes incapables de prévoir les conséquences d'avancées majeures comme celle de l'homoparentalité.

De fait les familles homoparentales existent et biensûr il faut les reconnaitre et les soutenir. Mais ce n'est pas la même chose de dire a un enfant que son père (biologique et symbolique) est désormais amoureux d'un autre homme, que d'accorder l'adoption (par exemple) aux couples homo. Je suis beaucoup plus réservé sur ce point : il me semble que l'homosexualité est une construction psychique personnelle qui comprend l'impossibilité de procréer. Passer outre cette limite "naturelle" serait nier ce postulat de base.

D'ailleurs, les exemples que je vois de couples homo qui ont "bricolé" une procrétion (1 couple d'hommes / 1 couple de femmes) et innovent ensuite pour définir "qui est papa ? qui est maman ?", me semblent très fragiles.

Ne pourrait-on pas soutenir l'idée que lorsque l'enfant est conçu par un paren qui ensuite s'unit à une personne de même sexe, on puisse reconnaitre légalement cette union et ses conséquences sur l'autorité parentale, sans pour autant demander le droit à l'adoption de manière généralisée ?

J'espère que je ne heurte personne. Je précise que j'ai longtemps pensé qu'il serait normal de légaliser l'adoption pour les couples homo, et aujourd'hui je ne crois pas que ce serait une bonne chose. Pour faire simple, je me suis interrogé sur la question centrale : qu'est ce qui fonde un désir d'enfant ? l'amour peut-il permettre de contourner le biologique ? Personellement, j'en suis arrivé à penser qu'assumer jusqu'au bout d'aimer un homme, cela signifiait ne pas pouvoir avoir d'enfant avec lui. Et je précise que je ne trouve pas ça triste : mon métier me permet de transmettre et de laisser trace differement.

Mais le débat n'est pas clos, y compris pour moi :D
Rusalka
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Message par Rusalka »

Zygmund, je me demande, si pour aimer une personne du même sexe, il faut vraiment faire le deuil du désir d'enfant.
Parce que, qui dit amour, et projets/désirs communs, peut aussi vouloir dire projet/désir d'enfant !
Ce n'est pas parce que c'est biologiquement impossible, que ça l'est aussi nécessairement dans l'évolution des personnes, leurs conceptions, etc.
Par exemple, l'Homme ne peut pas voler, il n'a pas d'ailes. Ben... il a inventé toutes sortes de machines pour le faire, il n'en a pas fait son deuil. Tu me suis ?

Alors, même si ton cheminement personnel, après de nombreux détours te fait arriver à cette conclusion, je ne serais pas aussi péremptoire à ta place, et pas seulement parce que ton opinion peut "choquer" sur un forum lgbt ;) .

D'autant que l'innovation concernant les référents adultes dans la vie de l'enfant ne me semblent pas si innovantes. L'enfant né d'un couple hétéro a deux parents. Certes, mais il a aussi d'autres personnes dans son entourage qui comptent plus ou différemment de ces parents biologiques-là (on pourrait donner comme exemples l'un des parents absent pour raisons professionnelles et la place que prend, du coup, un grand-parent, un oncle/tante, un enseignant, etc.), ce qui reviendrait, avec la reconnaissance de l'homoparentalité, à reconnaître la non-universalité d'un modèle que l'on croit courant.
Zünisch
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Message par Zünisch »

zygmund a écrit :il faut être prudent lorsque l'on modifie la structure de la filiation : la construction de l'identité s'appuye sur elle, et il faut avouer que nous sommes incapables de prévoir les conséquences d'avancées majeures comme celle de l'homoparentalité.
Déjà, il existe tout un tas d'études sociologiques sur l'homoparentalité, l'enfant issu d'homo-parents. (Par exemple, tu peux trouver plein d'ouvrages de Martine Gross.) Donc les conséquences de l'homoparentalité, si tant est qu'elles soient véritablement différentes de l'hétéroparentalité, ne sont pas complètement ignorées. Ensuite, la filiation, ou de manière plus exacte le système de parenté, n'est qu'une construction sociale. Autrement dit, la filiation a une définition beaucoup plus large et vague qu'on ne pourrait le croire. Et est modifiable.
zygmund a écrit :il me semble que l'homosexualité est une construction psychique personnelle qui comprend l'impossibilité de procréer. Passer outre cette limite "naturelle" serait nier ce postulat de base.
De mon point de vue, je trouve très étrange ton absence de disjonction entre sexualité et procréation. Par notre culture, notre évolution vis à vis des moeurs (contraception notamment), ce sont pourtant deux choses qui garde un lien très ténu, si ce n'est inexistant pour certains. J'ai presque envie de dire que le physiologie humaine et le désir d'enfant se sont, sur bien des points, éloignés. Si l'homosexualité est une construction psychique qui comprend l'impossibilité de procréer, comment alors justifier l'adoption aux couples stériles ou même les PMA ? La stérilité ne devrait elle pas alors justifier une construction psychique, dans la douleur, qui comprend l'impossibilité de procréer et/ou d'avoir une "filiation"? Je crois qu'il y a une profonde différence entre vouloir un enfant et le désir d'enfant. Le second étant, malheureusement, inconscient et presque... immanent (même si l'utilisation de ce mot me gène). :)
zphyr
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Message par zphyr »

Zünisch a écrit : De mon point de vue, je trouve très étrange ton absence de disjonction entre sexualité et procréation. Par notre culture, notre évolution vis à vis des moeurs (contraception notamment), ce sont pourtant deux choses qui garde un lien très ténu, si ce n'est inexistant pour certains. J'ai presque envie de dire que le physiologie humaine et le désir d'enfant se sont, sur bien des points, éloignés. Si l'homosexualité est une construction psychique qui comprend l'impossibilité de procréer, comment alors justifier l'adoption aux couples stériles ou même les PMA ? La stérilité ne devrait elle pas alors justifier une construction psychique, dans la douleur, qui comprend l'impossibilité de procréer et/ou d'avoir une "filiation"? Je crois qu'il y a une profonde différence entre vouloir un enfant et le désir d'enfant. Le second étant, malheureusement, inconscient et presque... immanent (même si l'utilisation de ce mot me gène). :)
C'est étrange, c'est exactement les propos tenus par l'intervenant d'SOS Homophobie devant l'argument massue de mes élèves : "l'homosexualité c'est pas naturelle !"

En tout cas je plussoie Zunisch ! :biz:
pier
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Message par pier »

Zünisch a écrit : De mon point de vue, je trouve très étrange ton absence de disjonction entre sexualité et procréation. Par notre culture, notre évolution vis à vis des moeurs (contraception notamment), ce sont pourtant deux choses qui garde un lien très ténu, si ce n'est inexistant pour certains. J'ai presque envie de dire que le physiologie humaine et le désir d'enfant se sont, sur bien des points, éloignés. Si l'homosexualité est une construction psychique qui comprend l'impossibilité de procréer, comment alors justifier l'adoption aux couples stériles ou même les PMA ? La stérilité ne devrait elle pas alors justifier une construction psychique, dans la douleur, qui comprend l'impossibilité de procréer et/ou d'avoir une "filiation"? Je crois qu'il y a une profonde différence entre vouloir un enfant et le désir d'enfant. Le second étant, malheureusement, inconscient et presque... immanent (même si l'utilisation de ce mot me gène). :)
Pardon d'intervenir dans ce débat alors que mes idées sur la question sont beaucoup moins arrêtées mais après tout le travail d'acceptation de mon homosexualité m'amène à buter sur cette question du désir d'enfant. Surtout qu'il en sort de partout autour de moi en ce moment!! :)

J'ai du mal à comprendre la comparaison avec la stérilité qui à mon sens correspond à une incapacité biologique à procréer indépendamment de toute construction psychique du désir d'enfant (vers le vouloir pour reprendre ta distinction). L'homosexualité ne peut se définir comme incapacité biologique à aimer l'autre sexe mais plutôt comme le désir envers une personne du même sexe.

Ce désir remet en cause intrinsèquement le schéma hétérosexuel de construction du désir d'enfant. La translation faite de la construction biologique (avec un père et une mère biologique) vers la construction psychique (avec un père et une mère qui ont désiré l'enfant) ne peut plus avoir lieu. Pour moi, le problème posé est donc sans comparaison.

Faut-il s'en affranchir de la même façon que l'on s'est affranchi de ce lien entre volonté d'enfant et procréation, je n'ai pas la réponse aujourd'hui mais je suis dans le doute (au sens où je pense qu'il est nécessaire de me/se poser la question pour que la réponse quelle quelle soit soit bonne).

Bon j'espère en tout cas ne pas avoir dit de bêtise!
Zünisch
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Message par Zünisch »

pier a écrit :J'ai du mal à comprendre la comparaison avec la stérilité qui à mon sens correspond à une incapacité biologique à procréer indépendamment de toute construction psychique du désir d'enfant (vers le vouloir pour reprendre ta distinction). L'homosexualité ne peut se définir comme incapacité biologique à aimer l'autre sexe mais plutôt comme le désir envers une personne du même sexe.

Ce désir remet en cause intrinsèquement le schéma hétérosexuel de construction du désir d'enfant. La translation faite de la construction biologique (avec un père et une mère biologique) vers la construction psychique (avec un père et une mère qui ont désiré l'enfant) ne peut plus avoir lieu. Pour moi, le problème posé est donc sans comparaison.
Oh diantre ! Je ne suis pas sûre d'avoir compris ton propos alors si je réponds à côté, j'espère que tu m'excuseras. :?

La stérilité est en effet une incapacité biologique. Mais pourtant elle ne remet pas en cause, pour énormément de couples, le désir d'enfant. L'homosexualité est une incapacité biologique, mais d'une façon différente. (La personne est fertile mais la procréation n'est biologiquement possible qu'entre deux gamètes de sexe opposé.) A partir de là, ce que je voulais montrer ce que des personnes qui devraient renoncer à leur projet de filiation parce que stériles ne le font pas. Ce qui montre qu'en un sens, le biologique n'est pas lié à l'envie de filiation. Et inversement. Ce sont deux choses déconnectées. Et donc que l'homosexuel désirant un enfant ne me semble pas renier sa sexualité et son impact sur son pouvoir de procréation. (On peut également faire le parallèle avec l'adoption pour les personnes célibataires.)
zphyr
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Message par zphyr »

Oui, quand on voit comment se composent, se décomposent, se recomposent les familles aujourd'hui, ce discours sur la possibilité (qui ressemble beaucoup à l'autorisation ! :evil: ) d'avoir un désir puis un projet d'enfant me semble caduque.
Prenons le parti de l'enfant, si souvent commode pour rejeter l'adoption par un couple homosexuel :

-Le couple va mûrir son projet parce qu'il ne va pas de soi.
-L'enfant sera l'objet d'attention redoublé pour lui éviter l'hostilité ou les moquerie des homophobes. Il aura une vision complète de la sexualité et pas tronquée comme c'est le cas pour la plupart des enfants.
-Il sera en contact avec les deux sexes, par la famille proche ou éloignée (oncle, tante, grands-parents...)
-Il aura deux parents référents différents. Ce n'est pas parce qu'ils sont du même sexes que leur éducation va être identique !

-Combien de familles hétérosexuelles peuvent en dire autant ?! Quand je vois les parents (ou plutôt le parent) de certains de mes élèves, je me dis qu'ils auraient eu plus de chance à être élevé par un couple homo !

Un dernier point sur le désir d'enfant : j'ai eu mes enfant comme "hétéro", j'ai en tant qu'homo, le même désir au fond de moi. C'est une question de nécessite intérieure, pas d'obligation découlant d'une sexualité !
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