Merci pour vos conseils.
Donc, j'ai pu avoir une discussion avec ma compagne, après qu'elle a eu récupéré du décalage horaire
. Une amie a gardé les enfants à la maison et nous sommes sorties.
Je lui ai dit que je voyais à quel point elle avait envie de partir à l'étranger, et qu'on devrait en parler tous ensemble en famille. Elle m'a répondu qu'elle avait effectivement très envie d'aller voir ailleurs (USA, Grande-Bretagne...) mais qu'elle ne m'en parlait pas souvent ! Alors là, il y a une de nous deux qui a fumé la moquette, parce que moi j'ai l'impression qu'il ne se passe pas un mois sans que j'entende ce reproche ; et il ne se passe pas une semaine, j'en suis certaine, sans qu'elle ne se plaigne de son travail. C'est même presque tous les soirs maintenant, qu'elle finit sa journée frustrée, limite en rogne contre sa boîte.
J'ai essayé de comprendre d'où vient notre différence de ressenti : depuis six ans, sans exagérer, elle se plaint de son boulot qui ne la satisfait pas, qui ne répond pas à ses ambitions. Bon bon bon. Mais quand on habitait à Paris, à part lui dire " fais un bilan de compétences ? " ou "demande un congé de formation" ?, je ne me sentais pas impliquée, je trouvais que c'était son problème, son choix de changer ou pas. Elle a d'ailleurs fait un bilan de compétences. Je précise que je la soutenais moralement, j'ai passé de longs moments à l'écouter, mais je ne me sentais pas "visée". Maintenant, comme on est en province parce que moi j'aime les prés et les moutons, je prends tout pour moi, je me sens responsable de ses plaintes.
Ma compagne m'a conseillé de me "détendre" et de ne pas me sentir visée, sauf que je me sens quand même très concernée. Quand je la vois complètement dans la lune à penser à son boulot qui la frustre, et à répondre n'importe quoi aux enfants à table parce qu'elle est juste totalement AILLEURS, ça m'agace ! Et je constate que ça s'est aggravé ces dernières années.
Ensuite, j'ai suggéré de parler de l'étranger avec les enfants : ma compagne n'est pas tout à fait convaincue. Elle m'a dit : " On sait déjà ce que ça va donner ! " , à savoir que le petit veut rester ici et la grande veut rentrer à Paris. Elle, au contraire, voudrait construire avec moi un projet de couple parental qui fasse rêver les enfants, qui emporte leur adhésion ; elle trouve qu'ils sont trop jeunes pour choisir avec discernement ce qui est bon pour eux. Comme elle me l'a dit une fois, "il faut leur vendre la destination"... mais j'en suis incapable, je ne suis pas agence de voyages, je n'ai jamais su motiver des gens pour les faire changer d'avis sur les trucs qui leur déplaisent, je ne suis pas convaincante ! Mais d'un autre côté, elle dit aussi avec résignation que la plus grande est sans doute incapable de déménager de nouveau vers une destination inconnue.
A la fin, je lui ai dit qu'elle pouvait partir à Londres, que je l'attendrai, qu'on s'organiserait pour les enfants. Elle a eu l'air touchée que je prenne en compte son désir de partir.
Bilan de la soirée : on ne s'est pas mises d'accord, par contre on a progressé dans l'écoute. Il doit y avoir une autre étape, que je ne discerne pas...