Concernant la baisse du nombre de dons si on lève l'anonymat, comme l'a dit Zü, c'est faux. La baisse en Suède n'a été que transitoire. Au Royaume-Uni, il y a plus de donneurs maintenant que l'anonymat est levé qu'auparavant. D'ailleurs la liste des pays qui ont levé l'anonymat est assez importante : Suède, Suisse, Autriche, Islande, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Finlande, Belgique, Australie et pas mal d'états des Etats-Unis. Pourquoi ? Parce qu'ils ont bien compris, contrairement à ce que tu dis Young Frick, que les enfants nés de ces dons ne cherchent pas un père justement puisqu'ils en ont déjà un, ils cherchent qui est leur géniteur. Comme le dit Irène Théry dans le lien que j'ai mis, il est totalement absurde de penser que tu vas avoir cent personnes qui vont sonner à la porte d'un donneur et l'appeler "papa". Tout ce que ces enfants veulent, c'est avoir accès à leur dossier, c'est que l'histoire de leur naissance ne leur soit pas cachée. Et c'est un droit qui paraît totalement légitime.
D'autre part, dans les pays où l'anonymat est levé, le donneur est protégé juridiquement ainsi que le parent c'est-à-dire que l'enfant ne pourra pas prétendre à des droits auprès de son donneur : la parent qui a bénéficié du don reste le seul parent légitime.
Bien sûr le malaise vient du secret mais le secret demeure quand une information reste cachée. Ce n'est pas suffisant de dire à ces enfants qu'ils sont nés de dons. Tu parles d'objectivité mais précisément, on n'est pas dans l'objectivité, on est dans l'imaginaire. C'est totalement différent d'imaginer son géniteur et de voir son nom écrit sur un papier ou de voir son visage. Imaginer est source d'angoisses. Peut-être que la plupart de ces enfants n'iront même pas "voir" leur géniteur, ils veulent juste avoir la preuve qu'il existe. Car c'est important d'être sûr qu'on vient bien de quelque part.Young Frick a écrit : Le malaise des enfants qui veulent retrouver leurs géniteurs vient à mon avis principalement du secret qui entoure tout ça. Objectivement ça ne leur apportera pas plus de voir la tête du gars ou de la femme pour qui cet enfant n'est rien. Ils se raccrochent à ça en pensant qu'ainsi ils iront beaucoup mieux mais ce n'est clairement pas là la solution. Alors oui ils faut inciter les parents à tout expliquer le plus tôt possible à leur enfant et ne pas faire de cachoterie car ils le sentent bien.
En tout cas quand tu dis : "ils pensent qu'ils iront beaucoup mieux... ce n'est pas là la solution". J'ai envie de dire : tu n'en sais rien. Comment peux-tu parler pour eux ? Pourquoi ne pas écouter ce qu'ils disent ? C'est leur vie tout, c'est leur identité.
Edith : j'ai envie de rajouter que même si le nombre de dons baissait, et bien tant pis. Est-ce qu'il faut accéder à tous les désirs d'enfant même si cela implique que les enfants en question porteront un poids, une angoisse dont ils n'auront pas la clé pour s'en défaire ? Est-ce que le but de la procréation assistée, c'est de mettre au monde des névrosés ? Quant à ce que tu dis sur le fait que les parents ne disent pas la vérité à leur enfant à cause de la levée de l'anonymat cela sous-entend-il que puisque certains parents craignent la vérité, il vaut mieux maintenir une loi qui va dans leur sens ?
En dernier lieu, je pense qu'il serait pas mal qu'en effet, donner son sperme ou une ovocyte ne soit pas pas un geste anodin. Que ça implique des responsabilités même minimes.