Bien, la situation est plutôt critique en ce moment au lycée.
Homo assumée, je me retrouve presque au cœur d'une histoire d'homophobie : une fille de la classe, M., avec qui j'étais plus ou moins amie jusqu'à l'année dernière (le temps nous a simplement éloignées) et qui n'est pas du tout apprécié par le reste de la classe, avait la fâcheuse tendance à mater les filles dans les vestiaires. Beaucoup s'en sont plaintes, nous sommes donc allées avec deux amies lui en toucher deux mots (avec beaucoup de tact je précise !) :
- Hey, heu... ça nous dérange un peu de te dire ça, mais il y a des filles qui se sont un peu plaintes de regards, donc on aimerait juste te demander de te changer dans une des cabines du vestiaires, s'il te plait...
- Heuuu nan mais euuuh je comprends pas ! (au bord des larmes

) Je comprends pas, moi ! Je les regarde pas ! Si vous voulez, j'attendrais plus les filles et je sortirais directement, euh...
Voilà, discussion maladroite. On est reparties naturellement car pour nous l'histoire était close. Mais voilà que le lendemain, les deux amies qui étaient avec moi lors de la discussion ont été convoquées chez les CPE pour avoir tenu des propos homophobes, et des menaces. La mère de M. serait venue la chercher à l'internat, aurait insultés beaucoup de camarades de sa fille au passage, et rentrés chez eux, il y a donc une semaine.
Or :
- Pourquoi n'ai-je pas été convoquée ? --> Sans doute parce que les accusations d'homophobie feraient vraiment tâche sur moi.
Suite à la convocation de mes deux amies, la CPE leur a demandé d'écrire leur version des faits. Je l'ai fait spontanément en n'ayant jamais été convoquée.
- Est-ce que nous aurions vraiment osée la menacer si elle osait revenir dans les vestiaires (selon ses dires) juste sous le nez de la documentaliste ? Je ne pense pas, non.
- Est-ce que le fait qu'une de mes deux amies lui ait demandé quelques jours auparavant (qui était, au passage, très amie avec elle) si elle était lesbienne se rapporte à de l'homophobie ? Je ne pense pas.
Suite à nos lettres, le seul écho que nous ayons eu : la CPE a demandé étrangement à une de mes amies si elle nous avait accusés d'être homophobe. (Argument que nous avions contrés dans nos lettres très logiquement puisque je suis moi même homosexuelle et une de mes amies est bisexuelle + le fait qu'elles aient participé sous mon initiative à l'IDAHO + l'aide qu'elles m'apportent consciemment lorsque je me sens mal à cause de ça ou que j'ai des problèmes).
Ce matin, rebondissement : convocation de mes deux amies chez le proviseur (ça se corse...) qui leur parle séparément, les menace d'exclusion, les accuse d'homophobie tout en tentant de calmer le jeu : les CPE, le proviseur et une professeur mise au courant pensent tous que la situation dérape et que les parents de M. vont trop loin : ils veulent porter plainte.
Mes amies en larmes, les délégués très perdues et tout le monde qui trouve que cela va trop loin.
Comme je disais tout à l'heure : "Si M. était revenue après les vacances sans rien dire, il ne se serait rien passé, ça va vraiment trop loin."
Un gros ras-le-bol général et beaucoup de questions :
Que peut-on faire ? Si la plainte est déposée, est-ce que je risque d'avoir des problèmes ? (ma famille ne sait pas que je suis homo...

)
J'ai pensé à proposer au proviseur (encore spontanément...) une intervention d'une association : est-ce que SOS homophobie se déplacerait en Picardie ? Cela pourrait mettre en place une sorte de "médiation"...
Je hais l'homophobie, je hais en être accusée...