Homophobie parentale...grave :'(

[Lexto]

Rusalka !

Tiens bon. Fait bonne figure. Normalise les choses. Ne répond plus aux questions sur la confiance. Il ne sert à rien de parlementer, manifestement. Sinon, égale à toi-même. Affectueuse et attentionnée ou pas. Mais au-dedans, juste une collocataire.

Je plussoies Kliban quant à la démarche à suivre... pour le moment. En effet, je pense que si tu gardes l'attitude explicitée ci-dessus, les agir de ta "famille" (pas au sens de famille de coeur, malheureusement) resteront plutôt stables jusqu'au moment où tu pourras prendre ton envol.

C'est bizarre mais il me semble qu'ils ont surgénéralisé le "problème" et que ça va maintenant au-delà de la haine pour l'homosexualité mais je me trompe peut-être... En tout cas, ils t'ont comme "fichée" on dirait.

Je te souhaite beaucoup de courage dans ce que tu vis. Une chose est sûre ce n'est qu'un "passage" (le fait de rester dans ta famille) et revient t'alleger de tes souffrances quotiennes, le forum est là pour ça. C'était un petit antidote pour tenir le coup.

[Rusalka]

Tu dis que tu as un CDD. Mais à coté de tes études, ou tu as fini tes études ?

J'ai fini (enfin) mes études universitaires !
Je poursuis effectivement d'autres études, mais plus par plaisir que pour avoir un boulot (conservatoire). (et elles ne donnent pas droit à une reconnaissance du statut étudiant, via le crous notamment)

D'ailleurs, j'ai eu la chance de trouver du travail dans la branche pour laquelle j'ai étudié. Le problème, c'est qu'entre l'excessive prudence de l'employeur, les contraintes du statut de la boîte (droit public, quand tu nous tient ), etc. je cumule les cdd depuis septembre.

Pour ma famille, j'ai pensé à me renseigner auprès d'assos/services plus informés que moi pour m'aider dans cette affaire, mais la pression quotidienne est relativement infime maintenant, à l'exception de quelques pics comme cette semaine. Du coup, j'ose espérer qu'avec mon indépendance (définitive ? j'espère !), ça se tassera . Mais celle-ci se fait attendre loooooooooonguement.

C'est bizarre mais il me semble qu'ils ont surgénéralisé le "problème" et que ça va maintenant au-delà de la haine pour l'homosexualité mais je me trompe peut-être... En tout cas, ils t'ont comme "fichée" on dirait.

Je ne vois pas exactement ce que tu veux dire par "surgénéralisé", mais effectivement, je suis fichée comme tu dis. Fichée malgré les signes qu'ils ont perçus (et sûrement interprétés à tort parce que j'ai plus d'une ressource dans mon sac/euh, mon tortueux cerveau !) au sujet de ma vie privée/amoureuse. Mais aussi fichée comme, par conséquent, immature et incapable : et vas-y que j'envoie des conseils à côté de la plaque ! Parce que, ne leur en déplaise, on n'a pas le même niveau d'études eux et moi, ni les mêmes centres d'intérêt, donc leurs idées sont, même en partant d'une "bonne" intention, foireuses !

Et sinon, le forum est carrément un antidote pour moi.
Depuis que je suis revenue chez eux, je passe plusieurs fois par jour, pour me changer les idées, dans une impression de sociabilité c'est un autre problème que je dois régler.
En tout cas merci beaucoup à vous pour ces messages

[Kliban]

Dans son dernier, "Retour à Reims", Didier Eribon parle un peu de cela : de son enfance et adolescence homosexuelle dans une famille dont il a rapidement quitté le milieu, via les études qu'il a eu la chance de pouvoir mener. S'il s'interroge surtout sur pourquoi il a si longuement occulté cette sortie du milieu populaire dont il est issu, il fait le lien avec sa sensibilité homosexuelle.

Je ne sais pas si ça peut t'intéresser, te soutenir un temps. C'est assez sociologique/politique (dans la lignée de Bourdieu), mais c'est aussi - on purpose - une très belle et très touchante autobiographie intellectuelle, j'ai trouvé.

Plein de chaleur !

[Pirlouit]

Je ne sais que dire de plus si ce n'est le bien peu utile , ça ne t'aide pas des masses, j'imagine.

Tu fais preuve d'un courage assez exceptionnel et tout à fait admirable, en tout cas.

A part te blinder, je vois mal ce que tu pourrais faire. Toute tentative de discussion me paraît complexe et risquée tant la proximité physique et la dépendance qui te lient à eux rendent inacceptables les dangers éventuels d'une telle discussion. Il y a fort à parier que le dialogue tournerait à l'affrontement, et tu ne peux manifestement pas te le permettre.

Dans la ville où vivent tes parents, es-tu loin de tes amis? As-tu un moyen de te changer les idées, de changer d'air? Je ne parle pas que du fait de parler, Internet peut répondre à ce manque, mais aussi du fait de pouvoir pendant une soirée, une nuit, un week-end te sortir de cet univers pesant. Juste pouvoir être toi sans la pression constante de la famille. Juste ne pas avoir à surveiller la moindre parole ou la moindre allusion.

que la force soit avec toi! Again.

[Rusalka]

Tu fais preuve d'un courage assez exceptionnel et tout à fait admirable, en tout cas.

Ah bon je ne me trouve pas très courageuse pourtant !

Concernant mes amis, oui, la majorité n'est pas très loin, mais entre les actifs-en-couple-avec-un-bébé, les prépa-agreg-déjà-stressé, et les prof-stagiaire-a-trifouilli, on se voit pas souvent
Après, y'a les amis du temps de mes vadrouilles, et une partie de ceux-là je les vois ce week-end à Montpel'

Pour le Retour à Reims, l'idée me plaît. Je jetterai un œil, mais pas tout de suite. En ce moment, j'ai envie de fiction plus que de réflexion

[Rusalka]

J'avais pas très envie de faire ce "up" (je remarque au passage que mon dernier message date d'il y a 1 an tout pile O_O ), mais je me suis rendue compte hier que la hache de guerre n'est pas enterrée.

Contexte : mercredi 10, veille de jour férié, mon adorable Papa est venu me chercher en voiture après ma journée de boulot pour partir au plus vite chez ma grand-mère (veuve depuis mi-avril, et qui ne supporte pas la solitude).
Arrivée pendant le journal du soir de la 1ère chaîne.
Diffusion de l'enquête du jour sur l'insémination artificielle en Belgique, pendant que ma mère prépare la soupe, que ma grand'mère la suit, un peu paumée. Personne ne fait attention au JT, je l'écoute discrètement (parce qu'en même temps, les infos données par un JT ne cassent pas 3 pattes à 1 canard ).
Mon père rentre.
On entend le journaliste dire "les couples de lesbiennes".
Mon père me jette un regard plein de haine et de dégoût et part s'assoir à l'autre bout de la pièce.
Et la vie continue.
Et en passant derrière moi il y a 5 minutes, j'ai eu droit à des chatouilles et une remarque taquine/affectueuse . [fait extrêmement rare]

Bon.
J'y comprends rien.
Je ne vous cache pas que le sujet n'a pas été abordé depuis 1 an. Que mon célibat m'arrange parce que mes parents très protecteurs sont aussi fouineurs et que ce serait impossible de protéger les débuts d'une histoire (avec une fille ou un garçon). J'ajoute en passant que, du coup, je me demande si plus ou moins consciemment, je ne m'arrange pas pour ne mettre aucune chance de mon côté pour, ne serait-ce que simplement rencontrer de nouvelles têtes...

En même temps (pour revenir au sujet principal), je n'ai même pas envie de mettre de l'énergie dans une éventuelle discussion, tellement je pense qu'il est vain de croire que leur avis pourrait changer. Mais le genre de sous-entendu (verbal ou non) comme hier soir, c'est tout de même épuisant. (parce que dans la famille sous-entendu, ma mère est aussi la championne du "quand on aura des petits-enfants" surtout depuis cet été : cousin-cousine de 18-20 ans qui ramènent les petit(e)s ami(e)s dans la famille, et rangement de mes jouets de petite fille pour aménager une chambre pour ma grand-mère...)

Je ne suis pas sûre d'avoir été très claire, désolée. Je n'attends pas forcément grand chose de vous pour ces quelques mots, sinon de me libérer un peu de ce poids !

[zphyr]

Ma pauvre, on peut dire que tu traines ta croix sans espoir de voir le bout !
A te lire, je dirais qu'il est urgent que tu consacres ton énergie à vivre librement, à rencontrer les gens qui t'enrichiront et donc des filles. et laisse papa-maman ruminer leur bêtise : quand tu auras une copine, il faudra bien qu'ils se positionnent et là, ce n'est pas sûr qu'ils choisissent de ne plus voir leur fille. Ne tombe pas dans leur piège : ouvre la porte et vis comme si tu n'avais qu'un an pour le faire !

C'est super important ! J'insiste. Acquérir sa liberté est ce qu'il y a de plus formidable, de plus constructif, de plus beau et de plus dur aussi, alors, courage !

[Pacô]

Effectivement, ce n'est pas la situation la plus drôle du forum.

Dans ma famille, j'ai un atout : ma mère. Autant mon père ne peut pas entendre parler de l'homosexualité - et autant nous avons un dialogue de sourds hypocrites quand le sujet est abordé, parce qu'il sait très bien que je change de bord très facilement mais aucun de nous deux n'a eu le cran de mettre le sujet sur la table.

Ma mère quant à elle est plutôt dépassée par les évènements à ce sujet. Elle préfère qu'on le taise d'ailleurs, pas forcément parce qu'elle est contre mais parce qu'elle sait qu'il emmènera des tensions.

Je suis parti de la maison depuis trois ans bien tapés (trois ans de lycée + le début de la ville universitaire) et je dois bien avouer que la question de l'éloignement assouplit bien ces tensions. Mon père n'est pas un idiot, bien qu'il soit un imbécile fini sur ce sujet, et les moments où l'on se voit sont assez courts pour qu'il ne les gâche pas en réprimande.
Alors je ne dirais pas que chez moi ça passe comme une lettre à la poste, loin de là (il y a eu des heurts mémorables et totalement métaphoriques oO) mais disons que le temps et l'éloignement progressif alcoolisent l'eau dans son verre (pouhaha, comme j'aime m'arranger mes expressions).

Donc oui, je pense que si tes parents t'aiment dans le fond (bien dans le fond pour certains, certes, mais généralement l'argument du "on te paye tout" c'est la mauvaise réplique du parent piqué à vif qui ne sait pas quoi avancer comme argument pour défendre sa thèse indéfendable ).
Dis-toi surtout que cette situation n'est pas TA faute, mais la leur. A eux de la rétablir. Contente-toi simplement de ne pas l'envenimer .

[Rusalka]

Merci pour vos mots .

Effectivement, concernant mes parents, je n'ai pas l'intention "d'envenimer" la situation en lançant un débat.

Quant à prendre ma liberté, c'est bien là le problème. Je n'aurais aucun soucis pour le faire si j'ai un peu plus qu'un cdd de 4 mois . J'ai beau chercher un nouveau poste, mes candidatures sont perpétuellement refusées parce que qqn de mieux (pour des raisons x ou y) existe. C'est d'autant plus épuisant moralement que lesdits parents ne sont guère encourageants. Leur discours comporte les points suivants :
- c'est en poireautant dans cette boîte qui se fiche de ma gueule que je prendrai un jour du galon, ils en sont convaincus.
- ils n'auraient pas dû me laisser faire qqch qui me plaît et m'obliger plutôt à suivre une formation plus scientifique, voire sociale pour être sûre de trouver un boulot qui paye (ma marraine m'a même "conseillé" de bosser en tant qu'ASH, ce qui n'est absolument pas mon truc !).
Non seulement ils sont incapables de me soutenir, mais en plus ils ne sont carrément pas au courant de la réalité du marché de l'emploi, des caractéristiques des boîtes qui seraient susceptibles de m'embaucher, en bref, ils sont à côté de la plaque mais ne supportent pas que j'essaye de les aiguiller (au moyens d'infos plus officielles que ma simple parole) vers ce qui existe vraiment.
Je passerai aussi sur leur travail de sape concernant mes amis. Cette semaine a été apocalyptique.
Tout ceci s'ajoutant à des textes que j'ai relus cette après-midi et qui m'ont fait prendre conscience qu'en fait je suis au creux de la vague depuis un moment, et que depuis que je patauge, il n'y a plus de semoule, que de la vase, et j'en ai vraiment marre. Je ne sais pas comment m'en sortir, j'ai conscience de vouloir m'accrocher, mais je ne sais pas à quoi, à qui pour y arriver.


Bref, j'ai conscience que ce que je viens d'écrire n'a strictement rien à voir avec le sujet, mais, zut, c'est mon topic et j'avais besoin d'un espace un peu moins éphémère que le café pour en causer, sans ouvrir de topic spécifique.

Pour revenir au sujet, je sais que j'attendrai de mettre mes parents devant le fait accompli pour discuter (peut-être), mais là, je n'ai aucun fait à accomplir !

[Elo]

J'arrive avec beaucoup (énormément) de retard sur ce topic, mais justement après "tout ce temps", comment ça a évolué avec tes parents ?