Bonsoir à tous,
Alors voilà, sans vous faire une autobiographie complète, voici ma situation : je suis homo quasiment à 100%. À l'école (à commencer par la primaire), je ne prêtais pas attention aux filles (je détestais le jeu "filles attrapent garçon"/"chasse à l'homme"). Néanmoins, à aucun moment je n'admettais ce qui constituait pourtant l'évidence : "tu es gay". Cela a duré jusqu'à mes 16 ans. Ce n'est ici qu'un exemple des multiples incohérences qui parsèment ma vie : nul doute que si j'allais voir un psy, il se pendrait avant la fin de la séance !
En fait, je m'en fichais, je vivais la journée sans rien manifester (au passage je n'ai rien des "clichés" gays stupides : ni efféminé de quelque façon que ce soit, ni une voix aiguë, ni à fond sur les vêtements... Bref, impossible pour un hétéro voire même un homo de deviner que je suis gay ; ainsi, des potes que je connais depuis des années ne se doutent strictement de rien).
À ce moment-là, je n'étais pas préoccupé ; c'était une totale indifférence.
Je vous passe ma période lycéenne et les "coups de coeur", bien que je n'ai eu aucune relation, ne voulant pas me trahir, même si j'en ai eu plusieurs fois l'occasion.
Je ne vais pas non plus m'attarder sur le reste de mes 18 ans, juste dire que l'idée de suicide était vraiment très présente en moi. Non seulement la société n'acceptait pas les gens comme moi, mais je ne m'acceptais pas moi-même, mais alors pas du tout !
Pendant la période du "mariage pour tous", j'entendais ma mère balancer des propos parfois choquants sur les homos ; et moi je ne manifestais évidemment aucune indignation, je disais simplement que j'étais PLUTOT pour le projet de loi (le mot "plutôt" était très important, ça montrait que je n'étais pas sûr et donc évitais de me trahir). Anecdote qui peut faire sourire : elle disait que les homos étaient tous reconnaissables (en se basant bien sûr sur les clichés)... alors qu'elle n'avait absolument aucune suspicion sur l'orientation sexuelle de son fils assis à ses côtés.
Le 29 août 2013 est sans doute la date la plus importante de ma vie (jusqu'à présent). Après de longue discussions que je ne vais évidemment pas relater, je fis mon coming-out auprès de ma mère puis de mon père.
Contre toute attente, leur soutien a été extraordinaire et, malgré les 2 jours qui suivirent au cours desquels je je ne pus les regarder dans les yeux, j'ai réussi à m'en remettre rapidement. Reste maintenant à le dire à mon frère qui était au Mexique à ce moment-là. Il est revenu depuis deux mois mais je ne lui ai toujours rien dit.
Depuis, je poursuis mes études supérieures, toujours en cachant cette part d'ombre auprès de mes amis, mêmes les plus proches. Parfois, même, je rigole aux blagues faites sur les gays et traite "amicalement" mes potes de "PD !", insulte que j'entends au quotidien. C'est vous dire à quel point je refoule ça. Je m'invente même une vie, en leur faisant croire que j'ai une copine.
Or, je déteste vivre dans le mensonge, et malgré mon récent coming-out, je ne me suis jamais senti aussi mal, et tous les jours je pense au suicide dans ses moindres détails (notamment le message que je laisserais si je passais à l'acte). Ça, mes parents l'ignorent.
Inutile de vous dire que je n'ai jamais eu de relations sexuelles étant donné ma non-acceptation complète. Par peur, je refuse toute rencontre, bien que j'en ai extrêmement envie et surtout besoin.
Donc voilà, au final je n'ai pas vraiment de questions, à part éventuellement vous demander quelques conseils - en particulier sur l'acceptation de soi-même - et susciter des réactions, si toutefois vous eu le courage et la gentillesse de lire ce roman (si, une question : quel site de rencontres me conseilleriez-vous ?). Peut-être que quelqu'un se retrouvera dans mon histoire. Désolé, j'avais dit que je ne ferai pas long mais ça m'a vraiment fait du bien de m'exprimer par écrit, faute de pouvoir le faire à l'oral.
Merci pour vos réponses et bonne soirée.
Impossible de s'accepter
Impossible de s'accepter
Dernière modification par carto77 le lun. mars 03, 2014 9:56 pm, modifié 1 fois.
Re: Impossible de s'accepter
Salut,
tu es au bon endroit. Bienvenue ici. Avant tout, je te conseille de lire au moins ces deux articles écrits par des membres du forum :
http://et-alors.net/articles/tavie/expe ... vecues/561
http://www.et-alors.net/articles/tavie/ ... vecues/501
Là il est plus de deux heures du matin donc je ne m'étends pas (à part sous ma couette dans quelques minutes
) mais je reviendrais sur ton topic pour essayer de t'aider à démêler les fils. Et je sais que je ne serai pas la seule à le faire. Ça va aller t'en fais pas, ce que tu es en train de faire est le plus difficile, les autres étapes sont plus simples ensuite. Ne désespère pas, parcours le forum et les témoignages divers, tu verras que beaucoup d'entre nous sont passés par là et sont heureux aujourd'hui. Et pour les moyenâgeux qui défilent, ils sont moins nombreux que ce que les médias insinuent, ils prennent bien trop de place évidemment avec leurs idées poussiéreuses mais dans le fond ils ne sont qu'une poignée.
tu es au bon endroit. Bienvenue ici. Avant tout, je te conseille de lire au moins ces deux articles écrits par des membres du forum :
http://et-alors.net/articles/tavie/expe ... vecues/561
http://www.et-alors.net/articles/tavie/ ... vecues/501
Là il est plus de deux heures du matin donc je ne m'étends pas (à part sous ma couette dans quelques minutes
Re: Impossible de s'accepter
Hello ! Désolé j'aime pas trop faire ça mais je me permet de "up" 
Re: Impossible de s'accepter
Salut carto77
J'ai lu ton post en diagonal d'abord et finalement je l'ai lu en entier, en prenant mon courage à 2 mains ! ^^
Je n'ai pas de recette miracle à part bien sûr
Et effectivement il y a des moments de solitude parfois, et c'est à chacun de trouver les ressources, pour partager des choses avec ceux qu'on aime.
Concernant les sites de rencontre, je te conseille Okcupid si tu veux discuter, en particulier en Anglais (mais aussi en Français).
Sinon zagay, beautygays etc... La liste peut être longue.
a +
J'ai lu ton post en diagonal d'abord et finalement je l'ai lu en entier, en prenant mon courage à 2 mains ! ^^
Je n'ai pas de recette miracle à part bien sûr
Et effectivement il y a des moments de solitude parfois, et c'est à chacun de trouver les ressources, pour partager des choses avec ceux qu'on aime.
Concernant les sites de rencontre, je te conseille Okcupid si tu veux discuter, en particulier en Anglais (mais aussi en Français).
Sinon zagay, beautygays etc... La liste peut être longue.
a +
Re: Impossible de s'accepter
Salut !
Bon, déjà, tu as une personne qui sait, et une personne qui compte, en la personne de ta mère. Tu ne t'en rends pas compte mais c'est déjà assez énorme, même si une mère n'est pas souvent une personne à qui on ose tout dire quand ça ne va pas.
Si tu es en train de faire des études supérieures, c'est que tu n'es a priori pas dans un bled paumé. Qui dit étudiants dit associations étudiantes. Renseigne-toi : il y a très probablement une asso LGBT dans ta ville, qui te permettrait de rencontrer des gens "comme toi", de sortir de la solitude, de parler. Pour te donner des adresses il faudrait qu'on ait une idée plus précise de l'endroit où tu vis, mais sinon Google est ton ami.
Ensuite, à moins d'être dans une fac de droit du genre Assas, sache que le milieu estudiantin, même peuplé de beaufs, est quand même un endroit relativement ouvert d'esprit. S'il y a des gens en qui tu as confiance, ce serait peut-être pas mal de les sonder sur le sujet de l'homosexualité (pas collectivement, hein, l'effet de groupe divise par 10 le QI d'un individu) et, si leur réaction est un peu évoluée, d'envisager un coming out qui te permettra de te libérer. Ce serait peut-être plus facile auprès de filles (enfin ça c'est mon expérience personnelle).
Enfin, peut-être qu'il faudrait envisager de voir un psy, là encore pour libérer ta parole et de permettre de vider ton sac et de prendre du recul. Quand on en vient à penser au suicide, c'est une assistance à envisager, ça n'a rien de honteux et ça peut être très bénéfique (là encore, tu peux trouver des infos et une prise en charge au niveau de la fac ; si tu es en prépa ou en école, ça doit se trouver aussi).
Bref, ne reste pas seul. Venir ici est une bonne démarche, mais un soutien "de loin" sera toujours moins efficace que de parler à de "vrais gens" (asso, ami ou psy).
Bon courage, et bienvenue dans le coin !
Bon, déjà, tu as une personne qui sait, et une personne qui compte, en la personne de ta mère. Tu ne t'en rends pas compte mais c'est déjà assez énorme, même si une mère n'est pas souvent une personne à qui on ose tout dire quand ça ne va pas.
Si tu es en train de faire des études supérieures, c'est que tu n'es a priori pas dans un bled paumé. Qui dit étudiants dit associations étudiantes. Renseigne-toi : il y a très probablement une asso LGBT dans ta ville, qui te permettrait de rencontrer des gens "comme toi", de sortir de la solitude, de parler. Pour te donner des adresses il faudrait qu'on ait une idée plus précise de l'endroit où tu vis, mais sinon Google est ton ami.
Ensuite, à moins d'être dans une fac de droit du genre Assas, sache que le milieu estudiantin, même peuplé de beaufs, est quand même un endroit relativement ouvert d'esprit. S'il y a des gens en qui tu as confiance, ce serait peut-être pas mal de les sonder sur le sujet de l'homosexualité (pas collectivement, hein, l'effet de groupe divise par 10 le QI d'un individu) et, si leur réaction est un peu évoluée, d'envisager un coming out qui te permettra de te libérer. Ce serait peut-être plus facile auprès de filles (enfin ça c'est mon expérience personnelle).
Enfin, peut-être qu'il faudrait envisager de voir un psy, là encore pour libérer ta parole et de permettre de vider ton sac et de prendre du recul. Quand on en vient à penser au suicide, c'est une assistance à envisager, ça n'a rien de honteux et ça peut être très bénéfique (là encore, tu peux trouver des infos et une prise en charge au niveau de la fac ; si tu es en prépa ou en école, ça doit se trouver aussi).
Bref, ne reste pas seul. Venir ici est une bonne démarche, mais un soutien "de loin" sera toujours moins efficace que de parler à de "vrais gens" (asso, ami ou psy).
Bon courage, et bienvenue dans le coin !
Re: Impossible de s'accepter
Et puis d'ailleurs, même si t'es à Assas, ils sont ouverts d'esprit aussi maintenant là-bas. On n'est plus du tout au temps du GUD.

Re: Impossible de s'accepter
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Re: Impossible de s'accepter
Salut carto 77
Tout d'abord félicitation pour ton coming-out personnellement j'ai fait le mien il y a deux mois et la réaction de mes parents était elle aussi assez surprenante, venant d'un milieu Catho assez conservateur, j'avais imaginé les pires réactions possibles et imaginables. Comme toi je l'ai annoncé à mes parents en premier et venant d'une famille de 6 enfants, les révélations se font petit à petit (plus que trois et pas les plus faciles, il va me falloir affronter l'inquisition). Bon à vrai dire, je suis actuellement étudiant Erasmus en Pologne et le fais de me retrouver un peu seul m'a fait beaucoup de bien. Après toutes les petites pensées suicidaires, je me suis tout doucement rattaché à la vie. J'ai compris que je pouvais aussi trouver le bonheur en étant homosexuel, j'ai appris à me relever grâce au soutien d'amis proches, aux témoignages sur internet, aux petites rencontres sur des forums. Pendant 8 ans j'ai vécu dans la honte, la souffrance, le secret, le dégoût de soi, et aujourd'hui c'est avec fierté et dignité que je me redresse en tant qu'homme.
J'espère que ces quelques mots t'aideront à comprendre que la vie est faite de défis et qu'il n'appartient qu'à toi de les relever.
Tout d'abord félicitation pour ton coming-out personnellement j'ai fait le mien il y a deux mois et la réaction de mes parents était elle aussi assez surprenante, venant d'un milieu Catho assez conservateur, j'avais imaginé les pires réactions possibles et imaginables. Comme toi je l'ai annoncé à mes parents en premier et venant d'une famille de 6 enfants, les révélations se font petit à petit (plus que trois et pas les plus faciles, il va me falloir affronter l'inquisition). Bon à vrai dire, je suis actuellement étudiant Erasmus en Pologne et le fais de me retrouver un peu seul m'a fait beaucoup de bien. Après toutes les petites pensées suicidaires, je me suis tout doucement rattaché à la vie. J'ai compris que je pouvais aussi trouver le bonheur en étant homosexuel, j'ai appris à me relever grâce au soutien d'amis proches, aux témoignages sur internet, aux petites rencontres sur des forums. Pendant 8 ans j'ai vécu dans la honte, la souffrance, le secret, le dégoût de soi, et aujourd'hui c'est avec fierté et dignité que je me redresse en tant qu'homme.
J'espère que ces quelques mots t'aideront à comprendre que la vie est faite de défis et qu'il n'appartient qu'à toi de les relever.