Héritage ou imitation du comportement amoureux

[anonymeB]

J'y ai déjà aussi pensé, et je crois qu'effectivement il y a une influence des parents sur les enfants.

Je crois que j'ai jamais pu réellement voir mes parents s'aimer, je les ai très rarement vu s'embrasser s'enlacer ou se tenir par la main. Même jamais je crois.

Enfin bref ils s'entendaient bien, mais nulle trace de passion amoureuse, de yeux émerveillés, de miracle de l'amour, ou quoi que ce soit dans le genre. Et ils ont fini par se séparer après plus de 20 ans de mariage inutile qui n'a fait que les lier contre leur volonté, même si moi et mes frangins étions aussi une des raisons pour lesquelles ma mère est restée avec mon père. Et ma mère maintenant est du genre à avoir énormément de succès auprès des autres mais à ne pas en profiter, et à envoyer chier tout ceux qui ne l'intéressent pas.

Pour ma part, je n'ai jamais été amoureux à 23 ans passés, à un âge où certains ont déjà des enfants, et pire encore, j'ai hérité de la fierté mal placée de ma mère ( on est homo ou on ne l'est pas ), celle-là même qui me rendrait tout à fait capable d'envoyer crever le dernier mec sur Terre juste parce que, pour une raison x ou y ( parfois tout à fait débile), je n'aurai pas envie de lui. Je ne veux ni mariage, ni enfants.

Bref, comme ma mère, je recherche au maximum une liberté de décision et d'acte dans ma vie de tout les jours. La moindre entrave, la moindre chose qu'il "faut faire" me saoule à mort, et c'est typiquement ce qui arrive quand on est en couple, parce qu'il "faut se voir un peu plus souvent", il "faut faire des concessions", il "faut que tu nettoies le salon parce qu'il est sale", et gnagnagnagnagnagna.
Et c'est typiquement le genre de trucs qui me feraient virer une personne en 3 secondes chrono, d'ailleurs c'est exactement ce qui est arrivé avec une personne de ma connaissance: on était pas ensemble, mais il a suffit d'un SMS du genre "Pourquoi on se voit pas un peu plus souvent maintenant qu'il y a peut-être possibilité d'une relation entre nous deux?" pour que ma réponse soit un SMS genre "On est pas ensemble et tu me saoules déjà? Laisse tomber c'est pas la peine on va rien commencer et vaquer chacun de son côté à ses occupations hop dégage". Et oust, problême réglé de la façon qu'aurait adoptée ma mère.

Coïncidence? Je ne pense pas. Pas à presque 24 ans, à un âge où je devrai logiquement me sentir "en manque".

M'enfin, parfois j'avoue que j'aimerai bien être capable de changer ça, ne serait-ce que pour avoir la possibilité, si un jour je le veux, de changer et de pouvoir avec une relation. Malheuresement, je sais pas si c'est le cas, vu que c'est du domaine de l'inconscient.

[Pirlouit]

Pas si inconscient que ça, cher Brutal, étant donné que tu viens d'analyser très clairement ton mode de fonctionnement....

Ce serait inconscient si tu alais d'échec en échec sans être capable de donner une explication à la chose....
Enfin, me semble-t-il

[zphyr]

Nos parents sont le premier modèle affectif et relationnel que nous avons en nous. Suivant notre personnalité, nous le suivons ou le rejetons (ceci dit, dans ce dernier cas, on croit souvent faire l'inverse et on retombe sur le même shéma, juste un peu décalé).
D'où la nécessité de travailler un peu sur soi, pour éviter les ornières et les suivre quand c'est utile !

Pas facile.

[Willou]

Si on est baigné toute sa vie dans un schéma amoureux clairement défini, il me semble logique que ceci découle sur nous (idem pour un environnement violent qui rendra l'enfant violent, etc...).

Pour mon cas, oui, je reproduit la manière de mes parents sans m'en rendre compte

[popy]

Idem, je reproduit un peu.

[anonymeB]

Moi je ne suis pas sûr que l'on puisse si facilement se détacher du modèle donné par les parents.

Sinon, ça ferait bien longtemps que j'aurais déjà été amoureux, ça c'est sûr. Pour être franc, il m'est bien souvent arrivé de maudire et détester cette facette de l'héritage familial: personne me plait, je suis indifférent aux gens, je n'ai donc pas le choix entre "être en couple" ou "ne pas l'être". A part en me forçant à me mettre avec une personne au hasard.

[LeonardoForEver]

Nos parents sont le premier modèle affectif et relationnel que nous avons en nous. Suivant notre personnalité, nous le suivons ou le rejetons (ceci dit, dans ce dernier cas, on croit souvent faire l'inverse et on retombe sur le même shéma, juste un peu décalé).

Là, je ne suis pas d'accord, du moins dans mon cas personnel. Le modèle que j'ai eu avec ma mère, je ne le reproduis en aucune façon, même pas de loin. Elle est instable, je ne le suis pas. Elle n'a jamais exprimé la moindre affection envers ses compagnons, je manifeste mes sentiments (sans tomber dans l'effet inverse) quand je suis en couple. Mes oncles et tantes se trompaient mutuellement mais restaient ensemble pour la façade, c'est une chose que je n'ai jamais pu faire, car j'ai toujours trouvé ça d'une lâcheté et d'une hypocrisie sans nom.
Ce ne sont que quelques exemples personnels, et sans doute que d'autres personnes, comme tu le dis, Zphyr, reproduisent les schémas parentaux en croyant les combattre. Ce n'est absolument pas mon cas, et je n'ai jamais regretté. Mais je ne détiens pas la vérité absolue, c'est juste ma façon d'être à moi.

Pour ce que disait Willou à propos d'un enfant subissant la violence et qui la reproduira, je m'inscris également en faux: mon beau-père était violent, et jamais, au grand jamais, je n'ai pu faire preuve de violence dans mon couple, alors que certaines fois, la situation aurait pu s'y prêter.
Je crois vraiment que ça dépend de chacun: heureusement que chaque enfant battu ou violenté n'a pas reproduit, adulte, ce qu'il a vécu étant gamin. Même si je sais que ça arrive fréquemment.

On peut tirer quelques généralités, mais comme souvent, il y aura autant de réponses différentes que d'intervenants, pour cette question soulevée par Pygargue. Et c'est tout ce qui en fait l'intérêt.

[zphyr]

C'est donc que tu as travaillé sur toi, que tu as pris du recul. Formidable ! Je suis un peu dans ce cas-là : n'ayant jamais eu de câlins dans mon enfance, je n'arrête pas d'en prodiguer ! Peut être que mes enfants n'en feront pas, etant en overdose !

[Visaya]

OFF-Topic :

[quote="zphyr"]C'est donc que tu as travaillé sur toi, que tu as pris du recul. Formidable ! Je suis un peu dans ce cas-là : n'ayant jamais eu de câlins dans mon enfance, je n'arrête pas d'en prodiguer ! Peut être que mes enfants n'en feront pas, etant en overdose ! [/quote] Huhu c'est mignon tout plein. Mais je crois au contraire que s'ils grandissent dans un climat tendre, attentionné, ils auront l'habitude de la proximité affective, des manifestations de tendresse et ils y seront sensibles, ils ne la fuiront pas, sans pour autant peut-être la rechercher en permanence mais ça leur sera naturel. Du moins c'est comme ça que je vois les choses... Perso je n'ai pas vraiment l'impression que mes parents ou grands parents aient été spécialement très câlins avec moi, sans être distants ou autre mais dans un contexte sentimental je suis très tactile. De toute façon, j'aime papouiller c'est plus fort que moi (ne me collez pas un animal ou un bébé entre les mains ).

Pour en revenir au sujet de départ, comme il a été dit plus haut par certains, on est forcément influencé par le schéma parental (que ça soit de chaque parent pour les enfants de divorcés ou le couple parental) et plus tard, soit on s'en éloigne, soit on s'en approche...

Mes parents ont divorcé quand j'étais bébé, ma mère a ensuite eu une vie sentimentale très instable, mon père m'a longtemps caché en avoir une et même s'il a une compagne depuis 10 ans, je sais qu'il n'est pas réellement heureux avec elle. Je me suis complètement éloignée de la vie sentimentale qu'ils se sont construite chacun car j'ai toujours recherché à vivre une relation longue et heureuse, à vivre un engagement mutuel fort et sincère... Ok j'avoue je suis une fleur bleue de premier ordre!

Willou, un enfant violenté aura tendance à être lui même violent une fois adulte s'il n'a connu que la violence, qu'il n'a pas pu surmonter ça. Mais ayant grandi avec une mère violente, je peux t'affirmer que je fuis la violence... (A moins qu'on me le demande très gentiment )

[Paulot]

Hum Hum...
Je vais essayer de dire ce que je pense sans paraitre pédant...
Bref. J'ai une petite théorie. Votre personnalité, à la naissance, est un bloc (on se fout d la matière). Quand vous grandissez, il se dégrossit au fur et à mesure: comme quand on sculpte. Seulement, les blocs de départs sont propres aux personnes: si moi je réagis de cette manière à celà, lui ne fera pas forcément la même chose.
Une paternité violente marquera de manière différente deux blocs différents.

Pour en revenir à nos moutons: ici, on parle d'un aspect très important de la vie de l'individu: la famille, ce sont les premiers coups de burins (belle métaphore). Mais encore une fois, on ne réagira pas de la même manière. Certains reproduiront, d'autres différencieront à l'extrème, d'autres modifieront, etc.

Pour ma part, j'ai la chance d'avoir des parents mariés, sans aucune dispute, ni prise de tête (sauf quand mon père m'a dit que c'était pas grave que je soit homo, ma maman a tiré la gueule^^). Et j'ai vraiment envie d'un couple comme ça.
Ils sont cependant peu actifs au niveau des signes extérieurs d'affection: quelqus calins et bisous, mais bon... Ca, par contre, j'aimerais faire mieux plus tard.
Etc.



(Qu'est-ce qu'elle a, ma comparaison avec les blocs?)