Klem a écrit :Bonjour à tous. C'est la première fois que je poste sur ce forum, car je me dis qu'il a la communauté semble sympathique. C'est même la première fois tout court que je parle de ce soucis sur internet.
Voilà, j'ai 19 ans, bientôt 20, et vis encore occasionnellement chez mes parents ( vacances et week end ).
Ma famille est chrétienne, donc rejette catégoriquement les attirances pour le même sexe. Et elle est aussi très étroite d'esprit sur de nombreux sujets ( art, philosophie, lettres.. Tout ce qui me passionne quoi. ).
Je voudrais vous apporter mon témoignage, et aussi vous demander de l'aide quant à ma situation, parce que je ne sais absoluement plus comment gérer toute cette haine et cette rage qu'il y a en moi à leur égard depuis maintenant des années.
Depuis que je suis petite, je suis très garçon manquée, et tout le monde le remarquait sans pour autant se poser de questions. Mais tout a vraiment commencé lorsque je suis arrivée au collège : petite, les garçons étaient mes amis, mais jamais je n'ai exprimée "d'amourette" à leur égard. Je suis cependant tombée amoureuse d'une fille de mon âge lorsque j'avais 13 ans, et le premier sexe à m'avoir attirée dès le début de la puberté était bien le sexe féminin.
Je le cachais bien sûr à ma famille : mon frère est un homophobe très violent, et mes parents des chrétiens très fermés. Alors, quand jai dit à ma mère ( avec courage ) que j'aimais cette fille, elle a étéi outrée, et n'en a jamais reparlé. Aussi, à ce moment là une pétition contre le mariage gay circulait contre le mariage gay dans notre église, et ils ont insisté pour que je signe ( ce que j'ai refusé, sous prétexte que je ne veux pas faire ça " à des amis à moi qui sont gay" ). Déja, à ce moment là , mon frère a dit à mes parents qu'il était sur 'votre fille avait un sérieux problème, elle a un problème psychologique et doit être folle ! ".
Sympa.
De plus, en sachant que j'écoutais du métal, dès l'âge de 11 ans, mon père m'avait sommée de lui donner toutes mes parrures qui y connotaient ( têtes de mort et bracelets de cuir interdits ). " le comble, a-t-il dit un jour, c'est que tu devienne comme ces
homosexuels dégueulasses !". Dans la même période je me suis mise au dessin, et ma mère, en voyant que c'était du manga un peu sombre m'a forcée à tout mettre à brûler dans la cheminée. Pendant de longues minutes je déchirais mes dessins, en larme, en l'entendant parler de Dieu, comme quoi il me le rendait en mieux...
Bref, comme vous voyez, mon contexte familial ne m'a pas aidée à m'épanouïr. J'avais très peu de confiance en moi, répétais les crises d'angoisses. Mais surtout : ma haine bouillonnait, mais j'étais impuissante. J'étais seule contre plusieurs : ma famille et l'église. Je rêvais souvent de me faire passer pour morte et de m'en aller très loin, dans un autre monde idéal ( que je dessinais tout le temps

)
Mais plus tard, pourtant, j'ai " abandonné le combat".
En entrant au lycée, mes crises d'angoisses se sont multipliées, des problèmes familiaux sont apparus ( mon père est une sorte de pervers, en vrai ). Et j'ai fini par vouloir me conformer à l'idéal de ma mère. Je lui ai souvent " confessé " mes attirances pour les filles, avec beacoup de culpabilité, et elle me promettait de prier pour que ça s'arrête... Je n'ai eu que des petits copains qui ne m'ont fait ni chaud ni froid, et des relations d'une semaine pas plus à cette période. C'était une destruction totale de ma personnalité, je n'étais plus moi et vivais un simulacre de bonheur.
Je me suis même mentie à moi même en me disant que j'étais hétéro et rien d'autre. Pendant 3 ans de lycée, j'ai tout refoulé.
Finalement, je suis partie de tout ce contexte pour aller étudier en classe prépa dans une autre ville, depuis l'année dernière. Là bas, la mentalité était très différente, et les esprit très ouverts : enfin, j'ai pu réaliser que les filles me plaisent, j'ai eu une histoire avec une fille, etc. Je me rend de plus en plus compte que j'aime le même sexe, et j'essaie de l'assumer au mieux.
J'ai même fini par le dire à ma mère, en lui expliquant que c'est comme ça que je suis heureuse et que ne m'épanouis.
Tout avait l'air d'aller pour le mieux alors, bien que j'avais encore à ce moment là quelques rancunes à son égard au vu de tout ce qu'ils s'est passé avant.
Or, tandis que je croyais me tolérait finalement telle que j'étais, voilà qu'elle m'a dit plus tard, à plusieurs reprises, que mon affection pour l'art et mon orientation sexuelle montrent que je suis en train de " mal tourner". Les remarques fusent : elle est persuadée que ses prières changeront quelque chose à tout ça, et elle espère au fond d'elle qu'il m'arrivera une crasse suffisament grande pour que je change d'orientation à moins de "périr en enfer". Mon amour pour les fille est selon elle une grande perversion due à un trouble psychologique, elle me l'a même dit !
De son côté, mon frère, qui l'a aussi compris, s'amuse à me balancer des remarques en me demandant de ne pas draguer sa petite copine, de ne pas la regarder, et en disant qu'elle a peur que je craque sur elle.
Mon père, lui, ne sera jamais au courant car il est profondément homophobe.
J'encaisse les remarques, alors que je croyais qu'ils m'avaient enfin acceptés comme je suis... Je me sens trahie, et ma haine augmente de plus en plus depuis le moment où tout ça a commencé. J'en veux énormément à ma famille, j'aimerai qu'ils comprennent, qu'ils me donnent l'estime qu'ils m'ont toujours refusé à cause de mon orientation sexuelle... mais visiblement je n'aurai jamais ni leur estime, ni leur amour pour ce que je suis vraiment.
Je ne sais pas comment gérer cette rancoeur
paris airports transfers et cette peine qui grandissent de jour en jour... Peut être devrai-je en parler à quelqu'un, un professionnel ou un centre LGBT ?
J'aimerai bien entendre vos témoignages également, à ceux qui ont connu des milieux peu favorables à leur épanouïssement, et savoir comment vous gérez votre situation.
Merci de m'avoir lue, bisou :*