Prenez le divan vert à paillettes, parlez-moi de votre père.

[deadxkorps]

Bon bah à moi... vo réponses sont toutes très intéressantes !

Il est comment votre père

C'est quelqu'un de très calme, posé. Sauf quand il ne l'est pas.
J'ai toujours eu des relations bizarres avec lui. Mes parents ont divorcé avant que je puisse m'en rappeler, alors je ne les imagine pas ensemble. Mon papa, je le voyais le mercredi, le week-end, toutes les semaines. Petite, je l'adorais, et il m'adorait. C'était toujours lui qui m'emmenait au cirque, au zoo, à l'équitation, dans des parcs d'attraction, à la piscine etc. Il a tout fait pour me gâter, parce que lui-même a eu une enfance très dure (internat militaire, parents très pauvres etc). Il a toujours voulu me donner ce qu'il n'a pas eu lui-même finalement. Il a fait énormément de sacrifices pour moi quand j'étais petite et encore maintenant je suppose, mais à l'époque je ne m'en rendais pas trop compte. Je trouvais ça normal. Il a aussi toujours voulu que je fasse des études, et aujourd'hui il est très très fier de moi parce que pour l'instant je réussis dans les études. Lui n' a pas passé son bac (à l'époque de sa terminale, son père à lui ne lui donnait pas de fric, mon père a dû bosser au lieu d'aller en cours, donc forcément le bac...).
Il a des goûts musicaux un peu bizarres et que je n'aime pas trop (pour ça, j'ai plutôt eu l'influence de ma mère), par contre, il m'a fait découvrir beaucoup des films qu'aujourdhui je vois comme cultes. Il m'a toujours offert beaucoup de cds, de dvds, de cassettes à l'époque, enfin bref des trucs culturels, d'ouverture.
Cela dit, mon père est quelq'un qui est finalement très secret sur ses problèmes. Tellement qu'il ment parfois. Souvent même. D'ailleurs il ment tellement que souvent j'ai du mal à dire s'il dit la verité (sur des sujets graves). Je le soupçonne très fortement d'avoir eu des phases bi voire même homo mais il ne l'avouera jamais. il se fait une idée très haute de ce qu'il faut pour être père, et ne voudra pas y déroger, même si franchement, j'en aurais rien eu à foutre qu'il soit ouvertement gay ou bi... C'est d'ailleurs lui qui m'a introduit au monde gay puisqu'à une époque tous ses copains étaient homos... (ouais c'est comme ça que je me suis mise à sortir en boîte gay à l'âge de 12 ans )

Ca se passe comment avec lui ?

Ya des hauts et des bas. Ca a beaucoup changé en plus maintenant vu que depuis octobre je vis chez lui. Disons que depuis toute petite, on avait beau avoir une relation très proche, je crois qu'il souffrait (et souffre encore) de ma légère indifférence au monde qui m'entoure et aussi de mon impossibilité à lui communiquer mes sentiments. Il est plutôt du genre affectueux, mais je supporte pas, j'ai jamais supporté et je crois que... J'ai jamais échangé un hug avec lui, et je rechigne toujours un peu à lui faire la bise. J'aime pas trop les marques d'affection, ça me met mal à l'aise. Et lui ça le blesse à chaque fois.
Et puis quand j'ai commencé à être ado, ça s'est un peu amplifié. il y a des choses qui ont fait que bon nos rapports sont devenus un peu difficiles. Je lui repprochais pas mal de choses, notamment de ne pas m'écouter... C'est pas qu'l refusait, mais quand je lui parle (oui au présent, parce que c'est toujours comme ça), il écoute (ou a l'air de) et juste après il pose une question à laquelle je viens de répondre. Ca paraît anodin, mais quand c'est tout le temps, plusieurs fois par conversation, c'en devient épuisant, et vexant.
Et puis mon père a toujours eu (et encore mainenant) un problème à m'appréhender comme fille. Quand j'étais un enfant, bah j'étais un enfant c'est tout. Quand je suis devenue ado, j'ai commencé à devenir une fille. Et ça bon c'est jamais vraiment passé. C'était bizarre. Je crois que, malgré tous ses bons côtés, il vient d'un milieu qui fait qu'il est malgré lui un peu machiste, et qu'il aurait preferé avoir un garçon. J'ai l'impression que tout ce que j'ai fait, réussi, c'était d'autant plus merveilleux pour lui que j'étais une fille, et que quand je suis née fille, il avait fait le deuil de telles réussites. Il ne me prend pas au séiruex, non plus, et souvent je pense que c'est parce que je suis une fille. je sais pas pourquoi, mais bon...
Mais je veux pas non plus dire qu'il est "macho" parce que ce n'est pas le cas. c'est beaucoup plus subtil, d'ailleurs lui-même se décrit comme féministe. Mais après, c'est des choses qui restent, viennent de loin, et dont il ne se rend pas compte.
Il ne m'a pas vu évoluer non plus, et encore maintenant quand il s'adresse à moi j'ai l'impression qu'il me parle comme à une môme de 5 ans. Il n'a pas confiance en moin dans le sens où, même s'il me laisse beaucoup d'autonomie etc, il me soupçonne toujours de pas faire les choses bien. Il ne me prend pas au sérieux comme je lai déjà dit. Bref, c'est un peu confus désolée.

Etes-vous outé auprès de lui ?

Ouais. Ca a été mon premier vrai CO (j'étais outée auprès de mes amis etc, mais bon, ça n'a jamais été un vrai problème vu que mes amis étaient en général... homos). C'est la preuve que l'air de rien, on est proches tous les deux, on parle souvent. Et puis comme je vivais avec lui, et que j'en avais marre qu'il me parle de mon futur petit ami, bah un jour je lui ai dit... (j'ai fait un post pour le raconter dans la section coming-out). Depuis, bah ça se passe bien. Enfin rien n'a changé quoi. Il n'y a pas de tabou, on en reparle quelques fois, rien d'extraordinaire. D'ailleurs il connaît ma copine et l'apprécie... même s'il ne sait pas que c'est ma copine

[Xeric]

Mon père, je l'ai découvert ces dernières années, depuis qu'il est à la retraite (il va avoir 67 ans), avant je ne le connaissait pas si b ien, car il travaillait beaucoup (il partait à 7h du mat et rentrait à 8h du soir, quand il n'allait pas passer ses semaines à Brest, période pendant laquelle il n'était là que le week end)
.

Mon père est quelqu'un de très sensible, et j'ai hérité de ça, en revanche il est très râleur, moi aussi. Il a tendance à avoir des opinions à l'emporte pièce, moi aussi, et il déteste les américains.

Pour ce qui est du coming out, j'ai choisi de el dire en même temps à mes deux parents, et moi qui le croyais homophobes (il disait que l'idée d'un mariage homo c'était absurde, qu'il était proche de la nature et que pour lui ça se pouvait pas), j'ai compris qu'en fait c'est parce qu'il se doutait de quelque chose et qu'il essayait de me remttre dans le droit chemin. Mais quand je lui ai dit via une letter, ma mère m'a dit qu'en la lisant il a pleuré, puis il m'a écrit une autre lettre en retour pour me dire qu'il s'en doutati, mais qu'il était plus doulureux de recevoir la réalité en face, mais que malgré tout je restais son fils, qu'il m'aimait et que mon bonheur et ma réussite comptait plus que tout, il m'a dit qu'il lui faudrait un peu de temps pour accepter, mais le temps a été très court et au final ma mère comme moi pensons que de mes deux parents c'est lui qui l'a le mieux pris.

Je l'ai aussi découvert parce qu'il écrit son autobiographie en ce moment et qu'il a fini le premier tome, il me l'a fait lire, et j'ai découvert une toute autre facette de mon père, qui fut un gamin que son père a brisé, il l'a enlevé à sa mère puis l'a mis en pension pour se débarrasser de lui, ensuite ma grand-mère est morte (la dernière fois que moin père l'avait vue il avait 4 ans), il a changé de pensionnat plusieurs fois, de domicile plusieurs fois (puisqu'il n'a pas été qu'en pensionnat il a aussi été confié à des gens qui ont ris sur eux de faire son éducation, et qui au final ont beaucoup compté pour mon père car il en parle très souvent depus que je suis tout petit. Et ya une anecdote qui m'a fait comprendre pas mal de choses, c'est à son école avec un copain ils jouaient dans les toilettes à faire la course en passant par dessus les murs entre les cabinets, l'un partait d'un bout des toilettes, l'autre de l'autre, si bien qu'ils se croisaient. Une fois ils se sont fait choper au moment où ils se croisaient et les surveillants (des moines ou des prêtres je sais plus), les ont fait dire qu'ils avaient une relation homosexuelle, et pour ça ils les ont menacé avec une épée...


Enfin bref, mon père il est gentil comme tout même si ça lui arrive d'être très chiant (en même temps il vieillit), et il est dur d'une oreille, donc pour lui parler c'est un peu la galère, mais voilà, je l'adore mon père.

[lunebleue]

Mon pere est adorable: tres tatillon, tres chiant, reampli de toc mais aussi marrant et tres genereux. Il fut un temps ou lui et moi ça n'allait pas du tout il fut un temps ou la famille fut explosée en partie de sa faute, mais comme personne n'est parfait arf il est tout pardonné .

[--Djé--]

Pour parler de mon père je commencerai par dire que quoiqu’il arrive à aucun moment je pense du mal de mon père peut être au pire je me serai mal exprimé^^
Mon père est un homme très simple, il ne se pose pas 50 questions pour lui je dirai c’est soit noir soit blanc .D’ailleurs c’est probablement ce qui cause de belles disputes moi. Mais je ne sais pas si on peu parlait de dispute car on a l’impression de parler à un mur, il encaisse tout sans broncher. Pour lui la vie se résume à se lever, manger et dormir. Il n’a que peu d’attention envers moi ou envers ma famille mais je sais qu’il nous aime et qu’il sacrifierait sa vie pour nous mais bon il ne sait pas le montrer ses émotions ou de créer l’occasion pour les montrer. Pourtant il sait être présent dans les bons moments pour les vacances comme au ski, je me souviens que c’est uniquement dans ces moments là ou il sait extérioriser ses sentiments, il aime les plaisirs simples on pourrait le décrire comme un homme caractère des années passé qui cultive sa terre et qui prend soin de sa famille.
Sinon j’ai pas encore pensé à un comming out mais je sais pas comment il le prendrait à mon avis déçu et j’ai même peur que pour une fois ca le fasse sortir des ses gons et vu que c’est plus que rare que de voir un mec a poil dans la rue c’est ennuyeux. Enfin voila sinon si on reste bonne enfant et que l’on parle de chose de la vie quotidienne on peu passer de super bon moment.
Donc je conclurai par dire même si il ya probablement des meilleurs papas je n’échangerai pas le mien pour n’importe quelle autres car mon papa je l’aime avec ses default et puis s’il en avait pas se serait triste

[La mère Denis]

Mes parents ont divorcé, j'avais 5 ans. J'ai vécu avec ma mère. Mon père m'a beaucoup manqué au début, alors que dans le même temps, il faisait des choses horribles à ma mère et on était sans arrêt obligées de le fuir.

Puis ça s'est calmé. Ma mère s'est mise avec quelqu'un et là mon père m'a rejeté parce qu'il pensait que je l'avais remplacé par mon (ex) beau-père. Absurde...Il a refusé de me voir pendant des années.

Par la suite, je ne le voyais que très rarement, et c'était à chaque fois quand ma mère venait chercher ou raccompagner mon frère (et d'ailleurs une de ces fois là, jl'ai vu assomer ma mère avec une poelle, j'ai A D O R E !)

Ces dernières années, il a pas mal changé et il nous invite régulièrement, ma mère et moi, à manger chez lui (et même à y dormir).

Mais il reste pour moi quelqu'un que je fuis à tout prix. Il a vraiment LE caractère le plus pourrav qui puisse exister sur cette terre (jaloux, possessif, lunatique, méprisant, emporté, paranoïaque plus tous les défauts du père juif puissance 10 ).
Il veut vraiment rattraper le temps qu'on a perdu lui et moi, jle vois se débattre avec ça et ça me fait bien marrer, jle laisse faire, qu'il en chie un peu

En tant que père maintenant, j'ai pas trop à me plaindre. Mais on a du mal à communiquer. En fait, il communique en me faisant des cadeaux, en me payant des trucs dont je me fous complètement mais je lui dis rien parce qu'il a que ça pour soulager un peu sa conscience peut-être, jsais pas...
Mais en tant que personne, il est vraiment atroce, jcomprends pas qu'il ait des amis, sérieux, faut que les gens ouvrent les yeux un peu ^^

Bref, sinon je ne suis pas outée auprès de lui mais j'aimerais bien, rien que pour le choquer tiens, lui tellement peu ouvert...

[La Noiraude]

VOLEUSE ! USURPATRICE ! C'ETAIT MON PROCHAIN TOPIC INTERESSANT DU MOIS PROCHAIN !!!

[Pirlouit]

Ce sujet m’apporte beaucoup et je pense que chacun d’entre nous apprend aussi beaucoup en lisant les expériences des autres

Je réitère toutes mes louanges à La Noiraude et à DeadxKorps.
Voilà comme ça y aura pas de jalouse !

Alors, mon vieux...

Dans son vieux pardessus râpé
Il s'en allait l'hiver, l'été
Dans le petit matin frileux
Mon vieux.

OK je suis sérieux.

Guillaume parlait plus haut d’incompréhension et de problème de communication si je me souviens bien.

Je suis à peu près dans la même situation avec mon père.
Mon père m’aime ça ne fait aucun doute. Je l’aime également bien entendu.
Mais on est incapable l’un comme l’autre de l’exprimer.
Cette apparente sècheresse passe par une distance physique assez frustrante. Je ne me suis remis à faire la bise à mon père que très récemment (cet été en fait). Avant ça pas de bisou, d’accolade, pas même l’an dernier lorsque je rentrais à Paris à la fin de vacances passées à Montpellier et que je n’allais pas le voir pendant plusieurs semaines.
C’est peut-être insignifiant.

Je n’ai jamais avec lui de discussions sur moi, sur ma vie ou mon intimité.
En fait, les circonstances font qu’on est très rarement seuls tous les deux.
Je suis fréquemment seul avec ma mère. Mais le reste du temps on est tous les trois.
Et déjà que j’ai du mal à m’ouvrir avec ma mère... Avec les deux au même moment ça reste mission impossible.

Malheureusement, ma relation avec lui a souvent tendance à tourner à l’engueulade tout particulièrement lorsqu’il s’agit de mon handicap et de mon autonomie.
Il a un peu trop tendance à vouloir me sur protéger. Peut-être même plus que ma mère.
Ce qui m’attriste c’est que la plupart du temps ça achoppe sur des broutilles matérielles qui se transforment en drame familial.
En y réfléchissant, je m’aperçois qu’au cours des deux dernières années, les deux / trois fois où j’ai pleuré c’étai à la suite d’une de ces engueulades.

Le fait est que lui comme moi avons une fâcheuse tendance à toujours vouloir avoir raison.
Du coup, ça facilite pas vraiment la communication.

De manière générale, il est assez anxieux / préoccupé / stressé dès qu’une situation nouvelle se présente même si selon lui c’est plutôt de la "prévoyance" et de "l’organisation".

Je ne sais absolument pas ce qu’il pense de moi. Si il est fier de moi ou pas. Si il espère que je sois plutôt ceci ou cela (je me demande si en m’exprimant ainsi je donne pas le sentiment d’être un peu prétentieux. Je vous assure ce n’est pas le cas !).
Ma mère est plus (voire trop) expressive en la matière. C’est pas forcément plus agréable d’ailleurs.

En ce qui concerne mon homosexualité, je n’en parle pas avec lui. Je ne suis donc pas outé.
Ce n’est pas tellement que je crains sa réaction, c’est vraiment que je ne vois pas comment aborder cette question dans la mesure où toute nos conversations sont à des années lumières de ma vie sentimentale / sexuelle.
Je sais pertinemment qu’il l’acceptera le jour où je le lui dirai et que si il est mal à l’aise avec ça il fera tout pour surmonter sa surprise ou son incompréhension.
Ca me gêne d’en avoir parlé à ma mère et pas à lui car ça renforce encore le déséquilibre qu’il peut y avoir entre la relation que j’ai avec ma mère et celle que j’ai avec lui.
Il est tout à fait conscient de ce déséquilibre et apparemment ça le blesse puisqu’il a quelque fois râlé en disant qu’on s’arrangeait toujours sans lui ma mère et moi.

J’avais parlé sur le forum il y a quelques mois de mon envie de lui faire mon CO justement pour rétablir cet équilibre. Mais encore une fois les petites tensions qu’il y a eu entre nous au moment de mon départ pour le Québec ont fait que ce n’était vraiment pas une occasion propice aux confidences.

Je voudrais pas dresser un portrait entièrement négatif.

En dehors de ces problèmes de communication entre nous, je sais qu’il est très attentif, qu’il se préoccupe de moi : il m’a toujours consacré énormément de temps quand j’avais besoin de lui, on faisait pas mal d’activité ensemble quand je vivais à Montpellier, etc
En fait, j’ai l’impression qu’on a tous les deux plus de facilité à être ensemble lorsqu’il existe un prétexte (une activité, une lecture ou autre) pour nous rapprocher.
Les mots seuls ne suffisent pas.

Bon voilà petit message un peu long et légèrement indigeste. Je m’en excuse mais ça fait du bien de se lâcher de temps en temps.

[hybride]

Mon pere, ce fantome.
Mes parents se sont separes quand j'avais un an. Pas de souvenirs de rupture difficile, donc, mais indeniablement un manque, quelque part.
Mon pere n'est pas demonstratif du tout, jamais. Il ne fait jamais d'effort dans une relation non plus. Donc il ne m'a quasiment jamais ecrit, jamais telephone, jamais insiste pour me voir.

Pour differentes raisons, mais surtout a cause de sa femme, j'ai arrete de le voir de l'age de sept ans a 14 ans, puis de 17 ans a 19 ans. A chaque fois, c'est moi et ma mere qui arretaient d'appeler, et il ne faisait aucun effort pour garder le contact.
Petite, je me suis creee l'image d'un pere ideal a partir de cet absent, mais plus tard j'ai compris la responsabilite qu'il avait et plus je lui en voulais plus j'avais mal. Derniere phase, il y a un an (un peu avant mes 20 ans) j'ai compris qu'il n'y avait pas de pere ideal, pas de schema predefini et qu'il fallait que je l'accepte comme il est.
J'ai repris contact avec lui alors que je voulais faire definitivement mon deuil. Pourquoi? Parce que ma mere a appris qu'il avait une tumeur au cerveau (benigne, en voie de guerison), des problemes cardio-vasculaires et autres tracasseries hormonales. En gros, mon pere, a pas encore 45 ans, est deja vieux. Et je ne peux pas me resoudre a trainer des regrets le reste de ma vie apres sa mort.
Donc je telephone de temps en temps, je lui rends visite quand je suis motivee. Pour entendre que je telephone pas assez et que je pourrais passer plus souvent tout de meme (hem). Il est viticulteur et chasseur, paysan jusqu'au bout des ongles, ne et eleve dans le meme village de quelques milliers d'habitants et fier de ne pas en sortir. Il decouvre le monde a travers les prejuges de ses compagnons de chasse et de pastis ou par le JT de JP Pernaut. Donc il est raciste, il a l'esprit etroit, il s'interdit de reflechir.
Entre nous, c'est l'incomprehension totale. Jamais de vraie discussion, tres peu de temoignage d'affection...
Et pourtant, je sais qu'il m'aime, et ma mere me dit qu'il est fier de moi, meme si c'est loin d'etre evident. Et moi aussi je l'adore. Vraiment, je ne sais pas pourquoi: il n'a jamais ete la, il est l'archetype de ce que je pourrais mepriser, et pourtant... j'ai toujours beaucoup d'affection pour lui.

D'un autre cote, on se ressemble beaucoup, c'en est terrifiant. D'accord, on a pas du tout le meme genre de vie, pas les memes idees, les memes ideaux (a compter qu'il en ait, des ideaux...) mais physiquement ya pas de doute, je suis bien la fille de mon pere. On aime la meme bouffe. On est pudiques avec nos sentiments. Et on a la meme signature. J'ai decouvert ca apres une longue periode d'absence...

Bref, mon pere, c'est mes racines. Mon but, c'est de grandir.

[cerber]

Je ne suis pas sûr d'avoir un père mais bon, je vais plutôt parler de la personne qui était là, de temps en temps.

Comme j'en ai parlé dans le topic des mères, mes parents aimaient sortir et recevoir du monde. Je ne voyais déjà pas beaucoup ma mère, alors lui...
Il continuait à travailler durant ses temps libres, enfermé dans son bureau à la maison (importateur d'art). Les rares fois où nous le voyions, c'était pour demander de l'argent (nous n'avons malheureusement pas connu le système de l'argent de poche, et encore moins apprit sa valeur...). Aucune relation père-fils si ce n'est la fois où j'ai eu droit à ma jolie mercedes après avoir eu mon permis. Pas de sortie entre nous (à part pour aller à des soirées). A part ça, il ne sert à rien ce type.

Mes parents sont maintenant divorcés, forcément.

[Visaya]

Ne sois pas fâchée la Noiraude, un mois à attendre le topic sur le père, ça m'aurait semblé trop loin, vu que j'y pense depuis ta création sur le topic de la mère...

Pfiou les parents ce douloureux problème. Nous sommes tellement façonnés par la relation à nos parents, les névroses qu'ils nous ont transmises, tout en sachant que ce sont eux-mêmes des enfants ayant hérité d'un autre schéma familial...

Bref, mon père à moi que j'ai, c'est un homme un peu ours (du mal à montrer ses sentiments, alors qu'il est ultra sensible), très anxieux (il s'inquiète pour un rien, j'ai l'impression d'avoir 4 ans à vie), très maniaque (une miette ou une goutte d'eau qui tombe à terre et c'est le branle bas de combat, le plan orsec), très exigeant avec lui-même comme avec les autres (je ne suis pas sûre de pouvoir un jour lui présenter une fille qui répondra à ses attentes, par exemple mon ex n'était pas assez cultivée à son goût), aucune patience (il râle pour un rien, s'énerve pour un rien).

Pour les bons côtés, c'est quelqu'un avec un grand coeur, qui m'a très longtemps avantagée jusqu'à s'oublier (il n'a eu vraiment une vie sentimentale qu'à mon départ à la fac car il ne voulait pas m'imposer de belle-mère), il fait sans arrêt des blagues nulles, des jeux de mots pourrav' (je lui doit mon humour au ras des paquerettes)...

Nous sommes très pudiques tous les deux, il est courant de beaucoup de choses qui se passent dans ma vie, mais nous avons du mal à en parler ensemble. Nous ne nous disons des mots d'amour que par écrit, je sais qu'il est toujours heureux quand je lui fait un câlin ou que je l'embrasse, mais il ne le fera pas de lui-même...
Ah wi et puis quelque part il est content que je préfère les filles, comme ça il reste l'homme de ma vie, pas de rivalité avec un gendre...

Je lui ressemble pour beaucoup de choses, les bonnes comme les mauvaises, même si je suis plus souple, mais je crois que c'est pour tout le monde pareil: nous héritons du caractère de nos parents ou de quelques éléments, qui mixés à notre propre personnalité, permettent de diluer à chaque génération. Du moins mon père me dit que son propre père était pire que lui.

Mon père, c'est mon Papounet d'amour, mon père ce héros...