Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

[Zünisch]

Je up ce topic parce que ces derniers temps j'avais l'impression d'avoir eu beaucoup de chance avec mes parents. Alors j'ai voulu savoir ce qu'il en était réellement et j'ai relu tout le fil. Et comme je n'ai pas posté...

C'est un peu dur de parler de sa mère. Enfin surtout de lui dire qu'on l'aime. Comme si ça ne se faisait pas, ou par timidité idiote. Alors je ne le lui dit pas très souvent.

Ma mère je l'admire. Pour des raisons idiotes comme le fait qu'elle ai réussi à mener une carrière médicale très réussie tout en élevant 6 enfants. Et je ne crois pas me tromper en disant que notre éducation n'est pas trop foirée. Je l'admire parce qu'elle a su se construire la vie qu'elle désirait. Et qu'elle continue à le faire. Je l'admire parce qu'elle sait dire les bons trucs au bon moment et que je ne sais pas trop comment elle fait. Et je l'admire parce qu'elle s'accepte comme elle est, avec ces défauts, son age, son corps après de multiples grossesses et aussi ces qualités ( voui quand même hein ). Par exemple, elle a arrété de se teindre les cheveux et ça lui va très bien.

Ma mère, elle m'énerve sérieusement parfois. Parce qu'elle a eu une enfance toupourrie alors elle a des réactions envers nous, ces enfants, qui m'horripilent franchement. Mais quand je serais plus vieille et plus mature, je suis sûre que je comprendrais. Parce qu'elle est trop émotive, trop expansive et que les déballages d'émotions, la plupart du temps je n'aime pas trop. Parce qu'elle est trop fofolle et que ça me fatigue vraiment parfois. Surtout quand je suis déjà sur les nerfs. Parce qu'elle se remet trop en question vis à vis de nous et que, de nouveau, je ne comprends pas bien pourquoi. Mais peut être que si je deviens maman à mon tour...

Je n'ai pas une relation fusionnelle avec ma mère. Bien au contraire. Mais elle est là quand il faut. Pour les conseils sur les options à choisir quand j'étais au lycée, pour quand j'ai le coeur tout brisé parce que les femmes aussi c'est des salauds, pour me dire que ce pull me va super bien, et aussi quand il faut m'engueuler parce que je fais rien que des bétises.
Elle me laisse vivre ma vie comme j'en ai envie. Si je veux sortir, aller à l'autre bout de la France c'est ok. Du moment qu'elle sait quand je pars, quand je rentre ( sans son aide "faut pas déconner non plus" ), que je peux la joindre et que ce n'est pas les flics qui vont me ramener au petit matin. Et ça depuis mes 15 ans. Certains trouvent ça trop permissif mais moi je suis bien contente de cet état de fait.
Ma mère a un caractère de merd* autant le dire. Et comme je ne suis pas toujours super sympa à vivre, on a de gros clashs et de petites tensions. Mais bon, ça pigmente une relation comme on dit.

Ah ouais aussi, ma mère, elle cuisine méga trop bien et ça c'est super cool.

Bon on va arréter là parce qu'il est tard et que trop de sentiments tue les sentiments. Je ne sais pas si c'est une bonne chose qu'elle ne puisse pas lire tout ça.

[Kefka]

Ma mère ... Franchement, j'hésite entre le et le

Une chose est certaine, si on veut pas se faire écraser par elle, il faut en avoir dans les tripes ! Parce que dans le genre caractère d'acier, on en tient un bout ! Ca a ses avantages : elle sait ce qu'elle veut dans la vie, elle agit donc en fonction de ses possibilités. Mariée à 19 ans ( ), seule avec des jumeaux pendant un an alors que mon père est au service militaire, a dû faire fonctionner le ménage sur son salaire pendant les études de mon père ... Tout ça vous forme une femme ! Elle va droit devant, franchement terre à terre. Son pragmatisme a des conséquences énormes : le ménage est tout le temps sain financièrement, jamais à essayer de joindre les deux bouts, les enfants sont poussés au maximum de leurs capacités (en y réfléchissant, pas étonnant que je me sois ennuyé en prépa, pour moi, c'est la prépa depuis le CP ! ) et sans ça, je peux vous assurer que je ne serais pas là où je suis. Même si je ne suis pas sûr d'approuver totalement la manière de faire, il n'y a pas de non-dits, d'abcès qui enflent : les problèmes sont réglés là et maintenant, dans un style un peu rentre-dedans. En gros, une poigne de fer dans un gant de velours, et la famille de 7 personnes est très bien tenue.

Mais, parce qu'il y a bien un "mais" (et de taille), d'énormes défauts viennent comme gâcher le paysage ... Un rigorisme moral, issu d'une éducation fortement catho et traditionnaliste, même réactionnaire (le grand-père vote Le Pen et "ne vois pas le mal", heureusement qu'on l'a sermonné : il a voté De Villiers après ... ), lui donne l'impression de connaitre ce qui est Bien et ce qui Mal. Et quand quelque chose est Mal, il ne faut jamais le faire ... Je vous passe le clash idéologique entre elle et moi sur ce point et les engueulades homériques. Le pire vient sûrement de l'homosexualité : elle "tolère" mais ne veut pas en voir, dénigrement systématique (contre-nature), propos parfois franchement homophobes ("ils font pas l'amour, ils ba*isent"), tout le quorum ! Et comme je ne suis pas indépendant financièrement, je m'écrase, je me tais. J'évite le conflit tant que je n'ai pas mon diplôme, pour éviter de me retrouver à la rue, mes valises à côté de moi, le regard hagard et sans savoir où aller. Et après (mais c'est mineur, vous allez me dire), sa franchise à toute épreuve a ses défauts, aussi ... Dernière en date, à mon propos de mon départ en Autriche : "Etant donné la distance, je serais bien capable de t'oublier". Merci maman, j'apprécie ! Je l'ai toujours pas digérée, celle-la ! Et cette manie de faire culpabiliser ! Je suis blindé mais c'est toujours surprenant, ce chantage affectif !

Donc voilà ... Ma mère. Je suis ce que je suis grâce à elle (et pour ça, je le suis éternellement reconnaissant, vous ne pouvez pas savoir à quel point, parce que je pense avoir une éducation solide et que je luis dois ma réussite). Mais vous comprendrez que les conditions générales ne sont pas toujours réunies. Elle a son petit côté tyrannique, persuadée de son bon droit. J'hésite donc entre la reconnaissance et l'amour et la haine pure. Mais c'est ma mère ... Je serais bien incapable de l'aimer à la folie ou de la détester à mort.

[Sarablue]

J'ai tout lu !
Merci à Zü d'avoir remonté le topic!

Ma mère ... Je crois que je pourrai écrire un roman dessus
Déjà je suis fille unique (je pose les bases) née d'un mariage malheureux.
Dire que j'étais, que je suis le centre de la vie de ma mère, c'est être encore au dessous de la vérité.
Ma mère elle eu une enfance non pas difficile (elle n'était pas battue ou affamée) mais pas très plaisante non plus.
On n'a jamais cessé de lui dire tout au long de sa vie qu'elle était nulle et qu'elle était bête et qu'elle servait à rien et on ne l'a pas laissée faire les études qu'elle voulait.
Résultat des courses : ma mère a une estime d'elle-même qui frise le zéro et a plus ou moins l'impression d'avoir gâché sa vie.
Ma mère elle est totalement détachée de la vie quotidienne (quoiqu'avec la mort de mon père, elle a dû un peu s'y mettre quand même mais bon c'est pas encore ça).
Ma mère elle ne travaille plus, elle a plein de problèmes de santé des vrais et des qu'elle s'invente .
Quand elle a déménagé il y a 30 ans, elle a perdu ses amis et elle n'en a pas trouvé d'autres parce qu'avec mon père ils se sont enfermés dans une espèce de grotte pour des raisons que je n'ai pas envie d'évoquer ici, mais qui nous ont coupé du monde pendant 20 ans.
Moralité : ma mère n'a pas de vie sociale.
Ma mère est seule et en souffre énormément.
Ma mère était déjà seule et en souffrance quand elle était mariée avec mon père et la seule chose qui les liait c'était moi.
Je suis devenue la confidente de ma mère quand j'avais 6 ans et depuis ça n'a pas cessé.
Ma mère me dit souvent : "je n'ai que toi à qui parler".
La pression est immense.
Pendant des années je n'ai fait qu'un seul cauchemar : ma mère me poursuivait et je n'arrivais pas à lui échapper (je n'ai jamais eu besoin d'analyser ce rêve pour le comprendre ).
J'ai des douleurs insupportables aux épaules depuis une quinzaine d'années, qui ne ressortent pas sur les radios, qui ne sont pas traitables par les anti-douleurs habituels et j'ai lu quelque part dans un truc un peu 'ésotérique' que les épaules c'était la mère ... Du coup ça m'a fait rire doucement
Ma mère elle me demande tout : de comment elle s'habille à lui faire son courrier pour les démarches administratives.
Et il y en a !! Parce que ma mère est zéro en gérance domestique et elle paye tout en retard, ou pas complètement parce qu'elle n'a pas les moyens...
Ma mère elle se bat contre les moulins depuis son entrée dans la vie adulte.
Alors elle est usée. Elle est défaitiste.Elle est négative.
Elle se plaint tout le temps (je crois tenir d'elle pour ça). Elle ne voit jamais l'aspect positif des choses...Elle n'est jamais contente.
Maintenant elle a des problèmes de coeur, elle est bourrée de médocs qui la ralentissent (elle n'était déjà pas une flèche avant ... ) et elle passe son temps à me dire qu'elle va mourir et que je serai mieux comme ça .
Et elle me tue à chaque fois qu'elle dit ça vu que j'ai perdu mon père et que ma famille c'est juste ma mère vu que les autres sont absents par choix et que le jour où je perdrai ma mère j'aurai intérêt à avoir un tas de potes qui pourront me changer les idées parce que je vais très mal le supporter.
Parce que ma mère malgré tous ces défauts qui m'ont bouffé la vie et qui me la bouffent encore, elle m'aime comme son soleil.Je lui suis indispensable parce que je la prends en charge mais aussi parce que je suis moi, son enfant et qu'elle m'a mis son coeur entre les mains quand je suis née.
Parce que je suis terriblement différente d'elle et qu'elle m'admire pour ça, consciente qu'elle est de ses propres défauts.
Parce qu'elle m'a toujours fait passer avant elle, quitte à se priver de manger pour que je mange à ma faim. Parce que quand mes parents ont vécu au dessous du seuil de pauvreté, je peux dire que je n'ai manqué de rien et à tous les niveaux.
Parce que ma mère sait que je suis lesbienne et qu'elle m'aime même pas quand même. Elle m'aime tout court.
Parce qu'elle est toujours là pour me remonter le moral même si elle n'y arrive jamais parce qu'elle ne sait pas me parler et qu'elle ne me connait pas vraiment au fond...
Parce que ma mère elle est fière de moi même quand je fais des conneries et que je ne sais pas où j'en suis.
Parce que des fois ma mère j'ai l'impression que c'est ma fille et que ça double le sentiment d'amour que j'ai pour elle parce que je veux que personne ne lui fasse du mal...à part moi qui lui fais souvent payer le mal qu'elle me fait sans le vouloir et qu'elle m'aime encore sans faille.

Et je vais arrêter là parce que sinon le roman va se trouver sur et alors
J'aimerais juste citer La Noiraude qui a écrit ça :

Quand j'en parle mal, je m'en veux ; quand j'en parle bien, j'ai l'impression que ce que je dis n'est pas tout à fait juste

J'aurais pu le dire ^^

[jj-tryskel]

Voyez, là, je suis inquiet, je n'arrive pas à la joindre au téléphone, il faut dire que depuis mon C.O. je l'appelle tous les jours, donc depuis 9 ans maintenant, tous les soirs à la même heure, voire plus dans la journée. Mais là, ça ne répond pas, ce qui me rassure un peu c'est que les voisins non plus ne répondent pas et comme la tempète a dévasté pas mal d'endroits dans la région (Aquitaine), je me dis qu'il ne faut pas paniquer.

Sinon, ma mère est la personne avec qui je m'entends le mieux dans toute la famille. Elle ne voit que par moi, je ne vois que par elle... Elle a bien accepté mon C.O., faut dire que j'avais été marié et que j'avais eu des enfants, mais là n'est pas vraiment la question. Ma mère n'est pas "grand mère", oh, elle prend des nouvelles régulièrement concernant mes enfants et leur devenir... connais bien les prénoms de chacun et les voies qu'ils ont choisies... mais bon, elle est aussi un peu dans son monde.

Je suis le deuxième garçon d'une famille de 4 garçons... mon frère aîné vit près du mont st michel, loin certes, mais il a coupé les ponts (en pointillés) et vit sa vie avec sa femme et ses 7 enfants. Il ne veut pas donner de nouvelles et depuis toujours il est "ni Dieu ni Maître" si bien que depuis toujours il s'est marginalisé. Il ne donne aucune nouvelle, il vit une vie assez spéciale, mais c'est la sienne. Il est, je dois le reconnaître, assez égoïste. Il sait être là par intérêt...

Ma mère a donc fait le choix de laisser une distance plus que grande surtout depuis des évenements passés ces deux dernières années.

Le frère qui me suit est handicapé et homo aussi. Je suis son tuteur légal, il n'a pratiquement jamais vécu avec mes parents. Ma mère a fini par prendre aussi de la distance, je suis sûr pour ne pas en souffrir, elle ne le voit pas, mais me demande régulièrement de ses nouvelles.

Mon dernier frère est décédé il y a un peu plus d'un an, il avait tout juste 30 ans, d'un cancer foudroyant, parti en deux mois. Il avait un petit garçon de 6 ans que ma mère ne voit plus, mon frère étant à cette époque en instance de divorce.

De tous ces événements, ma mère s'est naturellement tournée vers moi, ou je dirai qu'elle a renforcé nos liens qui existaient déjà. Nous sommes très soudés.

Avec la mort de mont père survenue quelques temps avant celle de mon frère, j'ai appris beaucoup de choses sur cet homme qui était mon père. Je n'étais pas préparé je pense à apprendre tout ça, ce qui a fait que maintenant, je réalise ô combien ma mère a souffert avec cet homme, mon père; il lui en a fait voir de toutes les couleurs.

Elle me laisse vivre ma vie que j'ai choisie, n'intervient en rien dans mes choix, aime beaucoup mon compagnon, et s'intéresse à tout ce qui concerne l'homosexualité avec les bons et les mauvais côtés.

Je dis "heureusement" que je l'ai, je ne sais pas comment j'aurais pu vivre mon choix sans elle... - quand je parle "choix" c'est faire mon C.O. alors que j'étais marié.

Elle es totalement différente de la mère de mon compagnon et si il y a une rubrique pour parler des belle-mères.... je saurai me lâcher ....

[Points.de.suspension]

Je ne sais pas pourquoi, j'ai lu quelques-uns de vos messages et en fait maintenant je suis super émue. Ça fait niais, je sais, mais ça m'a pris là, comme ça...
J'aimerais dire des tas de choses à propos de ce que chacun a écrit mais ce qui ressort de ce que j'ai lu, c'est que les mamans sont des êtres humains, avec leurs failles et leurs faiblesses... Des mamans, quoi.

La mienne... Quand j'étais petite, elle avait zéro défauts. Ma maman, elle pleurait jamais, elle grondait et donnait quelques fessées quand c'était nécessaire, mais elle était toujours là pour me rassurer, et ma sœur aussi.

J'ai des images qui reviennent. Elle était enceinte, j'avais trois ans et elle avait un sweat rose bonbon Naf-Naf. Elle m'a fait écouter son ventre mais moi j'ai rien entendu. Et je me demande encore comment je me souviens de ce moment-là parce que j'étais vraiment toute petite. Et puis je me souviens l'avoir vu pleurer. Elle était dans la chambre d'amis, et je suis entrée, il y avait des larmes sur ses joues. Elle m'a dit "je suis triste", mais je serais bien incapable de savoir pourquoi elle l'était. Et je n'ai pas aimé la voir dans cet état parce que ma maman à moi, elle pleurait jamais, elle était forte. C'est déstabilisant, une maman qui pleure.

Ma maman, elle a pas eu une enfance très facile. Sa mère s'est suicidé quand elle avait 17 ans, elle ne pouvait pas recevoir de copines chez elle, heureusement qu'elle avait son frère, même si elle aurait rêvé d'avoir une sœur. A 17 ans, elle a rencontré mon père, il travaillait avec son frère. Récemment, j'ai découvert qu'elle voulait aller en fac de psycho quand elle était jeune. Mais on lui avait rien appris, elle devait se débrouiller toute seule et... le timbre sur l'enveloppe n'était pas assez cher, son dossier d'inscription n'est jamais arrivé. Alors depuis qu'elle a 18 ans, elle travaille comme secrétaire dans un HP, et cette année, elle a passé un concours pour devenir secrétaire médicale, et j'espère qu'elle va réussir parce qu'elle le mérite, elle a énormément travaillé pour le passer.

A presque 22 ans, elle s'est mariée avec mon père. Quand elle a eu 24 ans et demi, je suis née.

Ma maman, elle est belle, elle est encore jeune. On disait que je ne lui ressemblais pas, quand j'étais plus jeune. Maintenant que je me suis coupé les cheveux, il paraît que si. Je me rappelle qu'un jour où je n'avais pas voulu jouer dehors, elle m'avait dit qu'elle et moi, on se ressemblait sur ce point-là. Calmes, tranquilles, sédentaires. Je me rappelle aussi du jour où elle m'a dit que Le Père Noël n'existait pas. Elle m'a demandé si je n'étais pas trop triste. Et non je n'étais pas trop triste, parce qu'il restait les cadeaux.

Quand on était petites aussi, avec ma sœur, on dormait avec elle, quand mon père était en déplacement. Et c'était rassurant, c'était bien de l'avoir pour soi toute seule.

Je sais qu'elle m'aime. Moi aussi je l'aime. Je sais qu'elle sera là pour moi quoiqu'il arrive. Quand j'ai peur, elle est là. Mais je n'arrive plus à lui parler comme avant, c'est difficile d'avouer ses peurs à quelqu'un qu'on a énormément peur de décevoir. Elle parle plus avec ma sœur qui a quinze ans. Elle s'inquiète pour moi, elle veut me voir heureuse, me voir aller bien, elle me répète qu'elle est là pour moi, elle me serre dans ses bras mais je n'y reste plus longtemps parce que je n'ai pas envie de craquer, je n'arrive pas à parler.

Il y a deux ans, quand j'allais mal, elle faisait partie des seules personnes qui pouvaient me rassurer. Maintenant aussi, mais j'ai l'impression qu'elle est un peu plus distante. Des fois, elle est énervée pour rien, même quand on a rien fait. On ne dispute pas, jamais. Ou alors c'est très rare. Parce qu'on parle peu, en fait.

Quand je lui ai dit que j'avais une amoureuse, elle a dit que c'était bien, que l'important c'était que je sois heureuse. Et puis quelques jours plus tard elle est venue me parler, elle avait peur que les autres nous fassent du mal, qu'on se prenne des remarques, ce genre de choses. Elle m'a expliqué que les parents se font tout un schéma de la vie de leurs enfants dans leur tête. Elle m'a dit qu'elle pensait aux petits-enfants qu'elle n'aurait peut-être pas, ce genre de choses. Quand ma copine était venue à la maison... non, en fait elle n'est pas venue. Elle est venue, mais après m'avoir quittée. Ma mère n'a rien dit, m'a laissé géré mes affaires. Mais plus tard, quand j'ai dit des trucs vraiment pas sympas à la nouvelle copine de mon ex (c'était à peine une semaine après !), elle e a dit que j'avais bien fait, non mais ho. Alors elle me défend, elle est là. Même si on s'éloigne un peu.

C'est quelqu'un de bien, ma maman.

[Billy]

Je vais ajouter quelques lignes à mon post déposé ici il y a quelques temps sur ce topic.
Ma mère a été atteinte d'un cancer du sein, il y a dix ans, environ. Je n'ai pas réussi à faire front avec elle. Je me suis éloignée (je n'étais déjà pas très proche d'elle à l'époque), par peur de la voir souffrir, d'affonter la déchéance physique, peur d'entendre des mots qui font mal. J'ai même du mal à les écrire. "Cancer". "Chimiothérapie". "Peur de mourir". Même le mot "guérison" me faisait flipper, parce qu'elle n'était pas garantie. J'ai laissé mes parents se débattre avec la maladie. Je me cachais dans ma chambre ou m'enfuyais chez mon mec, à l'époque. Je crois que j'aurais voulu l'aider à surmonter cette épreuve, mais j'en étais incapable.
Elle s'en est sortie.
Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir été suffisamment présente pour l'épauler. Elle en avait cruellement besoin. Elle avait tellement peur...
Les deux seuls gestes que j'ai eus pour elle, à sa demande : lui installer son foulard sur la tête pour cacher les effets de la chimio (alors que ça me terrifiait de la voir sans ses cheveux).
Le second : accepter de la prendre dans mes bras, un jour où elle était terrorisée... Elle s'est jetée dans mes bras. Je n'avais donc pas le choix. Aujourd'hui, je pense que je réagirais de façon différente. Que de regrets.

Ma mère a de la force pour elle et mon père, qui lui a baissé les armes depuis bien longtemps. Récemment, mes parents ont été expulsés de leur appart, car ils n'arrivaient plus à payer leur loyer. Devant les insultes et le comportement avilissant des propriétaires, pendant des semaines, ma mère ne s'est jamais laissée démonter devant eux. En fermant la porte, elle a sans doute laissé couler toutes les larmes de son corps. MAis quand il fallait revenir à la charge pour la sortir de la merde elle et son mari chéri, elle y retournait. Et de nouveau elle racontait sa vie. Ses problèmes d'argent. L'explusion imminente. Et de nouveau les démarches administratives, les lettres, les coups de fil, les déplacements incessants à travers la ville, à pieds. Tout ça avec l'envie d'en finir. Cette phrase est à prendre dans les deux sens : d'en finir avec ces problèmes. Et d'en finir avec la vie. Elle a essayé d'ailleurs. A deux reprises.
A force d'acharnement (et grâce au taf formidable d'une assistante sociale, au passage), elle a réussi à obtenir un toit décent pour abriter son couple si solide depuis toujours. Son mari qui compte tant.
Elle n'a rien lâché. Epuisée, déprimée, rabaissée au quotidien, elle a réussi à garder la tête haute.
Ma mère est une femme courageuse. Et malgré tout l'amour qu'elle ne m'a pas montré quand j'étais gamine et ado, je lui rends hommage ce soir à travers ce post.

[kamillelydie]

Merci à Zu du remontage de ce genre de Topic. Comment vider ses sacs en groupe, et derrière un écran !

Ma mère est un gros soucis dans ma vie depuis que j'ai l'âge d'avoir des soucis ...

Ma mère a toujours été complètement à côté de la plaque, et l'est de plus en plus avec le temps.
Je ne sais pas (je m'en souviens pas) comment je voyais et considérais ma mère étant enfant (càd avant 10/11ans).
Je savais que je l'aimais parce qu'on aime sa mère, c'est un fait admis. D'ailleurs elle me disait souvent "Je t'aime et tu m'aime, même si on se le dit pas." Suivis, en général d'un "Hein?" inquisiteur

Mais dès que j'ai commencé à avoir un peu un oeil critique sur la situation, j'ai bien senti qu'il y avait un décalage entre les autres mères et la miennes.
Ma mère a toujours voulu faire différemment des autres (ce qui fait que je n'ai pas le même nom de famille que mon frère, alors qu'on a les deux mêmes parents), elle a toujours voulu faire autrement que tout le monde. Elle ne s'est pas mariée, elle n'a jamais "couvée" ses enfants, etc ...

Ma mère a toujours prôné dans l'éducation qu'un enfant se construit par l'expérience. Et je ne peux pas lui reprocher cela, elle a appliqué sa doctrine. Du coup, elle a tout fait pour que je soit super autonome dès que possible, et que je puisse me passer d'elle (sauf financièrement), en pensant que cela me plairait. Mais à force j'y ai pris un peu trop gout, et maintenant, je crois qu'elle regrette, et qu'elle essai maladroitement de se rattraper.

Ma mère adule les homosexuels, et ça je crois que ça m'agace au plus haut point. Dernièrement, elle m'a encore sorti (quand je lui disais que même si ça va pas, j'ai des copains sur Paris) :
" -Tes copains homosexuels?
- Euh certains oui
- Ah oui, les homos, c'est les meilleurs copains
- Euh non ça veut rien dire maman, y'a des homos qui sont cons
-Non, mais quand même c'est les meilleurs copains, tu sais mon premier grand amour était homo et ...
-Oui, tu me le dis à chaque fois."
Et bref, j'ai pas réussi à lui caser un "Oui, sauf que moi j'suis lesbienne", un jour peut être.

Ma mère est persuadée (mais je crois comme bcp d'autres) que je suis sa reproduction avec 30 ans de moins, et que moi je vais réussir partout là où elle, elle a échoué. Sauf que ma mère et moi n'avons pas du tout les mêmes objectifs dans la vie, et que ça, elle ne veut pas l'admettre.

Je ne me suis jamais confiée à ma mère, et les rares fois où c'est arrivée par "accident" (en étant parfois en larme au téléphone, j'dois forcément lui donner des brides d'explications), elle me répondait complètement à côté du truc.
Sur ma vie sentimentale, elle me pose toujours des questions (enfin là, elle a lâché l'affaire depuis qu'il s'y passe plus rien de transcendant), et regrette que je ne lui raconte rien dans les moindres détails.

Et puis au fond, il y a trop de choix de vie que ma mère a fait en ayant deux enfants que je lui reproche. Elle le dit ouvertement, pour elle, les enfants, ça n'a jamais été la priorité, du coup, elle a fait sa vie, comme elle voulait, et nous on suivait.
Elle est allée vivre dans un bled juste pour son mec du moment, mais ne s'est pas demandé, comment mon frère et moi irions nous à l'école, au collège puis au lycée. Dans quels établissements, etc ....
Je n'arrive pas à ne plus lui reprocher tout ça.
Et pour moi, elle est à l'origine de pas mal de mes soucis actuels de santé(pour d'autres raisons).

Et ces derniers mois, quand je l'ai au téléphone, j'ai l'impression qu'elle a besoin de vider son sac et qu'elle m'appelle pour cela. Du coup, j'me retrouve dans un rôle que je n'ai pas envie d'avoir avec ma mère.


Bref ce topic est très bien, mais ma mère est trop un problème dans ma vie pour que j'arrive à en parler de façon construite et constructive. Je m'excuse pour ceux/celles qui liront.

[Ratatouille]

Points de suspensions... J'ai pas aimé ton message !! Je lisais en ayant peur, j'avais l'impression que ta mère était décédée (en lisant le premier paragraphe) ! :s

[Points.de.suspension]

Points de suspensions... J'ai pas aimé ton message !! Je lisais en ayant peur, j'avais l'impression que ta mère était décédée (en lisant le premier paragraphe) ! :s

Désolée, ça doit être à cause de mon caractère pseudo-dépressif que ça sonne un peu triste. ^^'
Mais elle est bel et bien vivante

[dragibus]

Ma mère....
A crée son propre forum sur internet, rencontres des gens du monde entier, organise et va régulièrement à des meatings....
Envisage d'aller à la gay pride pour voir et a mis environ 10 minutes pour accepter mon homosexualité.
A fait la queue pendant 3 heures pour m'avoir des places pour le prochain concert de Myleeeeenneee
Est devenue insomniaque pendant 9 mois pour pouvoir discuter avec ma soeur partie en Australie.
Etc....

Et en plus elle sait cuisiner...ma mère est géniale