Kryn a écrit :Ce que je vous vais dire va vous semblez bizarre mais...
Depuis que je suis rentré au lycée, je vis avec un manque. Le manque d'avoir un grand frère. Je n'ai que des soeurs, une grande et une petite, et je suis très heureux de les avoir. Mais voilà, je sais pas pourquoi, mais le fait de ne pas avoir de grand frère me rend triste. Parfois je n'y pense plus pendant un long moment. Mais c'est un désir qui revient toujours me hanter, à un moment ou à un autre.
Au fil d'une conversation avec ma grande soeur, j'ai appris que quand j'étais petit, j'ai connu une phase d'un mois dans laquelle je pleurais et me roulais par terre en criant : "non je veux pas de grande soeur, je l'aime pas ! je veux un plus grand frère !!" ça avait fait pleuré mes parents et fait beaucoup de mal à ma grande soeur, mais ce caprice est reparti aussi soudainement qu'il est venu. Je n'en ai aucun souvenir.
Je ne sais pas d'où ce désir vient, mais ce n'est surement pas dû à un manque de présence masculine. J'ai grandi avec mes cousins, j'ai toujours eu des potes "males" au primaire, collège et au lycée.
Quand j'entend un de mes amis dire : " ce week end je suis occupé, je vais faire telle chose avec mon grand frère blablabla... " je ressens un petit peu de jalousie, et j'en ai honte, parce que je devrais pas.J'espère qu'avec le temps je n'aurai pu cette envie. Ce n'est pas quelque chose de très grave ceci dit. J'aurai pu avoir un grand frère mort ou quelque chose comme ça beaucoup plus pire.
Voali voalou, c'est quelque chose d'on je n'avais jamais parlé tellement c'est bizarre.
Vous, vous en pensez quoi ? ça vous est déjà arrivé ?
Ton post m'a interpellé Kryn
J'en ait parlé avec ma soeur jumelle qui est passionnée par le Moyen Age et à ma question, "mais est-ce que ce manque était déjà évoqué dans l'histoire malgrès le fait qu'il puisse y avoir par ailleurs des frères et des soeurs dans une fratrie ?" elle m'a répondu ceci :
Mais oui, non seulement, cela pouvait être une préoccupation pour chacun d'entre nous mais en plus, la société avait trouvé un moyen de pallier à ce manque, bon, bien sur, il y avait, en ce temps là, quelques impératifs qui ne se présentent plus aujourd'hui, comme par exemple :
Nous parlons là je le précise d'une d'une époque qui se situe entre 250 et 450 (période du 1er Moyen-Age), en Irlance et dans les pays Celtes :
- Cela concernait les adultes et non les enfants qui d'ailleurs pour certains grandissaient comme de l'herbe folle
- le terme "adulte" à cette époque débutait au environ des 15 ans
donc, il ne connaissait absolument pas le concept de l'adolescence
- les mariages étaient donc fait très tôt, aussi bien pour les filles que pour les garçons et en plus, c'était le plus souvent des mariages arrangés, donc la rencontre "des coeurs et des âmes" ne se produisaient pas souvent, ce cas pouvait se présentait bien entendu mais bon il faudrait avoir plus d'infos pour voir en quelle proportion.
- dans ce cas, "l'adulte de 15 ans" se retrouvait marié à une personne qu'il n'avait pas choisi et cet adulte se retrouvait souvent "père" ou "mère" très vite, les responsabilités pleuvaient sur sa personne, il devait y faire face et de ce fait, le besoin d'avoir une aide, un confident était crucial pour son évolution d'être humain et pour la suite de sa vie.
- En plus, ces personnes mouraient très jeune, genre entre 20/25 ou 30 ans, donc la vie était courte et avec tous les dangers en plus (guerre, famine, rebellion et tout ce que tu peux imaginer), c'était courant.
Il y avait aussi une nécessité de "conjuguer les compétences" et celui aussi de briser les "convenances" parfois très fortes, comme par exemple entre les religieux, les rois, les ducs et tout autres royautés, d'avec les autres gens comme par exemples "les lettrés", "les commerçants", ou "les artistes" ou encore "les scientifiques"...bref des sortes de ponts existaient, en ce temps là, ils s'appelaient entre eux :
Des "âmes soeurs" ou "des âmes miroirs"
Le principe étaient qu'ils s'étaient choisis un confident mutuel pour se confier "à coeur et à âme ouverte", il n'y avait jamais de connotation sexuelle dans cet échange, c'était des confidences sur tout ce que chacun vivait que ce soit dans leurs vies privées, ou dans leurs vies civiles ou encore dans leurs vies professionnelles.
On peut aussi dire que c'était une sorte de "mariage de l'esprit et du coeur"
Ne pas oublier qu'à cette époque la société était tenue par la monarchie et le clergé, les autres se débrouiller comme il pouvait ....
Cela pouvait être soit :
Un roi/ et son confesseur
Un "ministre du roi "/et un abbé ou un moine ou un ermite
Une "mère religieuse/ et une "soeur"
Un Duc, Comte, ou autre royauté / et un commerçant, un artisan, un poète itinérant
Un soldat/ et un paysan
Dans la sphère des "petites gens", cela pouvait être :
Un écuyer/et son confesseur, ou un commerçant ou un érudit
Les possibilités d'âge étaient infinies, la famille de l'intéressé n'y trouvait rien à redire et quand l'un des deux mourait, c'était considéré par tout son entourage aussi gravement que si cela avait été une personne de sa propre famille. C'était un véritable deuil, une souffrance immense et bien souvent il n'était pas remplacé.
Cela pourrait s'apparenter à notre époque ....
comme si l'on avait "un meilleur ami" mais à notre époque :
- les personnes vivent bien plus longtemps
- les possiblités de changer de "meilleur ami" sont bien plus grandes
- les possibilités de changer de vie aussi
Malgrès ton envie d'avoir "un confident", "une âme soeur" ou "une âme miroir" sur qui tu pourrais te reposer et à qui tu pourrais porter ton aide, nous vivons une époque où les dangers sont d'une toute autre nature qu'en ce temps là, et réciproquement d'ailleurs, la plus grande prudence s'impose donc avant d'arriver à ce degré d'intimité et de confiance, mais si dans ta vie, tu arrives à vivre ce genre de rapport intense et si pleine de satisfaction, tu seras le plus chanceux des hommes, cela n'a pas de prix un véritable ami au fil de toute une vie.
Et si c'était pour ça que les forums avaient autant de succès ?
Et je ne dis pas que c'est la même chose hein... pas du tout ...je m'interroge tout haut, c'est tout
Voilà ce que j'ai compris comme infos sur cette époque, si quelqu'un du forum en sait plus ou voit que j'ai dit des choses fausses, vous pouvez rectifier...il y a surement des choses que je n'ait pas bien assimilée ou comprise....
Cela mérite surement des approfondissements et rectifications.
