Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Un de vos proches est homo, bi,trans ? Vous êtes homo, bi, trans, et les relations avec votre famille vous posent questions ? Cette section vous est dédiée.
yellowfaith
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par yellowfaith »

Jack Skellington a écrit :
La Noiraude a écrit :Donc : elle est comment, votre mère ? Ca se passe comment avec elle ? Vous êtes outé auprès d'elle, ou pas ? Elle est du genre envahissante ou elle oublie de vous appeler même pour votre anniversaire ? Elle déteste votre partenaire ou elle l'a adopté comme son propre enfant ??? Elle vous surprotège ou elle vous laisse vous débrouiller en toute situation ?...
Ooooh...ma mère, je n'ai plus de nouvelles depuis le mois d'avril, la dernière fois que je l'ai vu, c'était à une réunion de famille...depuis plus rien...ni pour mon anniversaire, ni à Noël...
Ma mère n'a jamais été très démonstratrice de ses sentiments. D'ailleurs je ne me souviens pas la dernière fois qu'elle m'a dit de face, "je t'aime". Chez mes parents la communication n'était pas leur fort. Il faut dire que ma mère est la dernière d'une fratrie de 9 enfants, qu'elle était (et l'est toujours) surprotégé par ses frères et soeurs et pourri-gâté par sa propre mère...
Si je ne la vois plus aujourd'hui, c'est parce que j'ai dit à mes parents ce pour quoi j'ai mis tant d'année à guérir...qu'ils n'ont jamais été là pour nous (j'ai un frère et une soeur)... j'ai dit ça parce que ma petite soeur s'est retrouvée à l'hopital en unité psychiatrique pour une psychose puerpérale et que mes parents sont restés là comme des cons (désolé mais c'est le mot juste) et n'ont soutenu ni ma soeur, ni moi....elle a été hospitalisé 2 mois, je me suis mis en arrêt de travail pour aller la voir tous les jours....ma mère n'est allée la voir que 2 fois...
Aujourd'hui je suis brouillé avec mon frère parce qu'il ne comprend pas...selon lui mes parents m'attendent comme le fils prodigue...or je ne peux pas..
J'aime ma mère de tout mon coeur, mais aujourd'hui je ne peux plus faire comme si de rien était, il en a toujours été ainsi...mais là j'ai dit stop!
Pour 2010 je garde espoir qu'un jour, elle viendra frapper à ma porte (seulement la troisième fois en 4 ans...) et qu'elle me dise enfin ce que n'importe quel coeur a besoin d'entendre de la bouche de sa mère...et surtout...simplement reconnaître ce qu'il s'est passé...

Voilà où j'en suis avec ma mère aujourd'hui
:gentil:

Elle va mieux ta petite soeur ?
Goldenvrack
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Message par Goldenvrack »

Je ne la déteste pas mais je ne l'aime pas. J'ai trop l'impression qu'elle a essayé (et mon père aussi un peu) de me "fabriquer", qu'elle a fait en sorte que je corresponde à quelque chose de bien non pas pour moi, mais pour elle: fac de bio interdite, arts plastiques même pas en rêve etc. Ma soeur ainée et moi n'étions jamais à la hauteur, du moins à son goût. Pas le droit au divertissement: console, bd, jouets, dessiner pour quoi faire? Sa propension à se mettre toujours en colère et à filer des coups de savates (avec un arsenal à faire pâlir le kgb) pour des conneries. Aujourd'hui rien que leur présence (ma famille directe: soeurs, parents) me file des poussées de misanthropie violente et fait disparaître toutes mes pensés positives.

ot:Sinon un des facteurs déterminant qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui(*soupir*)est, je crois, mon arrière grand mère qui vivait avec nous jusque à mon entrée au collège: je crois que je n'ai jamais autant détesté quelqu'un de ma vie, et on se le rendait bien.

Quelque part ce n'est pas que de sa faute(à ma génitrice)étant donné mon caractère passif, je n'ai rien fait pour que ça change.

Il va sans dire que je ne lui ai jamais dit que je l'aimais et je ne pense même pas lui dire un jour. De toute façon je suis nul en mensonge.

quand je me relit je trouve que ça fait sale gamin en crise :lol:
Jack Skellington
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Jack Skellington »

yellowfaith a écrit :Elle va mieux ta petite soeur ?
Oh oui beaucoup mieux ^_^
Merci!! :amour:
En ce début d'année, elle se sent prête à reprendre un boulot! :D
Zünisch
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Zünisch »

Jack Skellington a écrit :Si je ne la vois plus aujourd'hui, c'est parce que j'ai dit à mes parents ce pour quoi j'ai mis tant d'année à guérir...qu'ils n'ont jamais été là pour nous (j'ai un frère et une soeur)... j'ai dit ça parce que ma petite soeur s'est retrouvée à l'hopital en unité psychiatrique pour une psychose puerpérale et que mes parents sont restés là comme des cons (désolé mais c'est le mot juste) et n'ont soutenu ni ma soeur, ni moi....elle a été hospitalisé 2 mois, je me suis mis en arrêt de travail pour aller la voir tous les jours....ma mère n'est allée la voir que 2 fois...
Je ne connais pas ta mère mais au delà de son incapacité à communiquer, il y a peut être une autre explication à son comportement. Certaines personnes sont juste incapables de faire face à la souffrance de leurs proches. Tout spécialement quand elle les aiment profondément. Ca implique tellement de choses ( maladie, mort ). Le délire post-partum est assez flippant et certains ne savent tout simplement pas gérer ça. Personnellement, j'en connais quelques-un qui ont préféré fuir que d'affronter une maladie psy. Et même si sur le coup, ça fout en rogne, je ne suis pas sûre qu'il faille nécessairement y voir un désamour. :)
Jack Skellington
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Jack Skellington »

Zünisch a écrit :Je ne connais pas ta mère mais au delà de son incapacité à communiquer, il y a peut être une autre explication à son comportement. Certaines personnes sont juste incapables de faire face à la souffrance de leurs proches. Tout spécialement quand elle les aiment profondément. Ca implique tellement de choses ( maladie, mort ). Le délire post-partum est assez flippant et certains ne savent tout simplement pas gérer ça. Personnellement, j'en connais quelques-un qui ont préféré fuir que d'affronter une maladie psy. Et même si sur le coup, ça fout en rogne, je ne suis pas sûre qu'il faille nécessairement y voir un désamour. :)
Il y a de cela effectivement parce que comme je le disais, elle a été surprotégé. Mais non...j'ai 28 ans aujourd'hui et c'est comme ça depuis que je suis petit...
C'est sorti de son contexte et si je dois raconter toute l'histoire de ma famille, on est pas couché! :shock:
Mais je pense que tu as vu juste, seulement en partie...car même si je sais que mes parents m'aiment, je n'ai eu que trop peu de preuve d'amour...pas de soutient...je suis sorti du lycée, je me suis assumé tout seul, j'ai même fait un emprunt pour payer des dettes..mon père est alcoolique...bref!!!
Nous avons tous besoin d'amour!!! Il arrive un moment c'est trop difficile de supporter ces absences!
Roxane.
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Roxane. »

Ma mère... Par où commencer ? Le début ? Bon. C'est marrant mais je sens que je vais être encore hors sujet.

Je voulais poster ici lors de mon arrivée sur le forum et puis j'ai bien fait d'attendre parce que mon avis change, ma relation avec elle change énormément, c'en est même dingue. J'aurai dit quoi... J'aurai craché sur elle, avec mépris, lassitude voire plutôt comme une ado en crise. C'est peut être ça. C'est peut-être pour ça que je suis partie du nid familial comme une voleuse et que je pensais qu'elle s'en foutrait aussi, qu'est-ce que j'étais c*nne. Elle m'étouffais, sur-protectrice. Je l'ai haïs. Puis la voir comme ça tous les jours sombrer... Je sais pas d'ailleurs comment l'aider, là est le pire. Comment aider une personne qui ne tient qu'à vous, qui n'a plus trop gout à rien et qui tombe en gros, dans une dépression oserais-je dire ? Alors que tu as déjà du mal avec toi-même et ton propre putain de nuage gris au dessus. Je me suis barrée, rien à foutre et puis paf, claque dans la gueule. Manque terrible. Prise de conscience. Les parents ne sont pas parfaits non plus et heureusement. C'est ma mère et pas n'importe qui, merde. Tous ces reproches puérils. Enfin bref... C'était là, évident : ma maman, je l'aime. Jamais je ne pensais dire ça un jour, partir du nid et avoir mon propre logement nous aura servi à ça, à nous unir, nous la toute petite famille que nous formons. Je suis sûre qu'elle s'en doute, elle m'a déjà envoyé tout un tas de perches. Elle le savait même bien avant moi.

Bref, j'ai mal écrit et je suppose qu'il y a des fautes débiles. Ça fait deux mois et dans quelques autres je reviendrais sûrement, peu importe comment sera l'année 2010, elle est déjà réussie par cette prise de conscience et ce rapprochement.
Farfalla
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Message par Farfalla »

Moi aujourd'hui j'vais parler de ma môman à moi :oops:

Parce qu'il y a quelques jours qu'elle est morte il y a 15 ans. Et que malgré tout ça me met dans des drôles d'états, de savoir ça.

Moi on m'aurait dit que pas tous naissons avec un môman, que j'y aurais cru ferme. Bah oui quoi, moi y'a eu que mon pôpa, alors j'vous comprends pas, moi, tous vous, que vous parlez de vos mères. C'est quoi, d'abord, qu'avoir une mère, hein?
Moi j'sais pas. Et au même temps si, un peu, quand même. Je sais ce que c'est ne pas avoir de mère, ne jamais en avoir eu, et alors en avoir autant que je veux. J'vous dirais, c'est vachement pratique, j'ai la mère que je veux quand je veux car je veux, et hop, libre cours à mon imagination!

Ma maman, d'abord, c'est comme la mer(e), elle n'a aucune limite, et c'est un terrain pour partir à la découverte et s'étonner de tout. C'est comme un personnage de roman, que je vois a travers les yeux de qui la connurent, sous différents aspects et versions, mais dont certains points me resterons toujours secrets, ma maman à moi, ce sont quelques lettres écrites de ses mains, quelques tableaux peints de son art.
C'est la personne vers laquelle je me tourne quand je cherche désespérément un Dieu, c'est la protection que je traine toujours avec moi, c'est l'endroit ou je me sens forte, protégée et au chaud. Et aimée. Surtout l'endroit ou je me sens aimée. Ma maman c'est mon doudou mes nuits de solitude.
Ma maman, on l'aimais bien, il parait qu'elle avait un don pour aimer de tout son coeur et pour se faire aimer: encore aujourd'hui, 15 ans après, ses très anciens amis apparaissaient soudain pour connaitre la fille de ma maman, manquent de peu la crise cardiaque par notre ressemblance physique (que je ne vois pas du tout) et m'aiment et me protègent sans demander autre chose que d'aimer et protéger la fille à ma maman qui était leur amie. Une fois je me suis retrouvée a pleurer en disant, voila, maman, je t'aime parce que tu m'as fait héritière des plus beaux des cadeaux: un tas de gens qui m'aiment et me protègent grâce à toi.
Ma maman à moi était sans doute un peu fo-folle, toujours anti toutes les conventions, et avec sans doute un tas de soucis: il parait que le fait qu'elle pouvait peut-être aimer les filles la rendait dingue de dégout, hélas je l'ai appris quand j'aimais déjà les filles (sans doute un peu pour "faire comme elle"). Ma maman à moi elle est restée plus d'une semaine enfermée dans une chambre aux murs blancs, en Inde, et j'en suis fière, de ça. Elle m'a assigné 5 grands-pères, ma maman, son père biologique que je ne connu jamais, le père qui l'éduqua que je vois souvent, et le père qui lui donna la littérature, dernier mari de ma grand-mère, chez qui je vis. Et puis Osho, et puis Dieu. Mais elle n'était pas catholique. Elle croyait seulement, "en quelque chose".
Ma maman disait que j'allais être écrivaine, c'est son amie de l'âme qui me l'a dis, quand je lui disais que parfois, j'écrivais.
Mais ma maman à moi, c'est aussi la visage triste, le visage qui souffre, de la femme de la lune. C'est aussi toute la tristesse qu'on peut lire sur mon visage. Ma mère est aussi la plus grande rancune de ma vie. Rancune de m'avoir abandonnée, de m'avoir laissée seule, et de me regarder de ce visage de souffrance toutes les nuits de pleine-lune. Ce visage qui me fascine et qui me blesse, dont la blessure me fascine.

Et puis ma mère c'est celle que les autres ont connu, et pas moi. Et fichu paquet qu'elle m'a laissée en se faisant connaitre par eux! Pendant que je pleure en silence quelques soirées de tristesse, me sentant seule et me reportant a elle, les autres, ils pleurent à grands sanglots en ces dates-ci et ne me laissent pas tranquilles. Essayez donc de supporter une grand-mère et une tante pleurant leur fille et soeur... c'est vraiment affreux :evil:
Et puis tenter de survivre a certains regards condescendants de "la pauvre elle est orpheline" (je crois que c'est le seul truc que je ne pardonnerais jamais à ma belle-mère), et essayez de contrôler le coup de point que vous voulez donner à ceux-là...

Fichue môman, va!
lestump
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Message par lestump »

:cry:
amélie-sens
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Message par amélie-sens »

Farfalla, c'est très joli ce que tu écris; ta maman serait fière de toi- je mets au conditionnel car je ne suis pas croyante, tu as bien reçu l'héritage avec ses plus et ses moins; elle est morte de quoi? j'espère que tu ne culpabilises pas...tu dois toujours te demander pourquoi elle est partie en laissant un bb-presque...?...

lu ce matin chez mon psy (magazine): la femme de B.Cantat s'est suicidée, abandonnant ses 2 enfants, Milo 12 ans et Alice 7 ans...Lui dormait à l'étage en-dessous, ils s'étaient remis ensemble "pour le bien des enfants"...
Farfalla
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Inscription : mar. avr. 14, 2009 9:57 am

Message par Farfalla »

Uch, non, Amelie-sens, je ne culpabilise pas. Elle est morte d'un cancer... c'est la vie, hein. Ça va avec la mort, on y peut rien. Parfois je me dis même que j'ai vraiment eu de la chance: elle est morte quand je n'avais que deux ans: je n'ai donc pas ressentit son manque comme... enfin, elle ne m'a pas manqué, j'ai juste grandit sans.
D'ailleurs y'a toujours la double version: ceux qui disent qu'elle a tout fait pour survivre, et certain(e) qui dis(ent) qu'elle n'avait plus le courage de vivre. M'enfin, c'est comme ça, ce n'est même pas triste. C'est juste ainsi, et j'aime en parler car je peux vraiment en parler comme je veux et me l'imaginer comme je veux et elle finit par être un personnage dans ma tête. Et c'est pas plus mal que ça, hahaha, ça m'évite toutes les petites disputes pourries du quotidien adolescent :roll:

:)
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