
Quoi...?


mmmhhh... Voyons... Maman? ma Maman? ... Oui finalement elle l'est devenue. Ou redevenue je ne sais pas trop. ça à dû être dur pour elle mais... je lui en suis reconnaissante. Et tant qu'elle ne cesse d'en être une pour ma petite soeur je crois que j'ai pardonné et que j'arriverai même à oublier...
Quand j'était toute petite jusqu'à ce que ma soeur arrive en fait, mon frère et moi on pas vraiment eu de présence parentale si je peux appeler ça comme ça...
Mes parents travaillaient comme des fous et nous laissaient soit tous seul soit avec les innombrables amis ou inconnus qu'ils accueillaient pour un jour, une semaine ou des mois (oui mes parents tout juste sortis de leur période dernière vague d'hippy à l'époque)... Je me rappelle pas de m'être jamais sentie "protégée", ou en "sécurité" (bizarrement ce-là m'a encore plus révolté venant de mon père... bin oui quoi c'est à ça qu'il été censé servir nan?)... résultat je crois que l'insécurité est un sentiment auquel je me suis habituée... au point que ça ne me dérange même plus, en fait j'en fais mon quotidien.
Bref... pour en revenir à ma mère (oui c'est d'elle qu'on est censé parler pas de moi

Pourtant quand elle n'éssayais pas d'ignorer la crise plutôt précoce proche de la dépréssion que je lui faisais en la menaçant tout les jours de me suicider (depuis la mezanine, au rebord de la fenêtre du 2eme étage jusqu'à la terrasse je me suis réellement accrochée aux rebords), elle réalisa qu'une fille (moi?) était là et pouvait l'écouter et la comprendre (bin ouai c'était moi)... alors bin je crois pas qu'elle ai vraiment réfléchi mais elle à simplement commencé, un peu tout les soir, chaque fois qu'elle pouvait, à me raconter sa vie, à se plaindre de son éxistence, du boulot, de mon père, de comment elle s'inquiétait pour mon frère, du stress qu'elle ressentait, de sa solitude... du blabalbla...
Et moi persuadée que ma mission c'était de trouver une solution à son malheur je réfléchissais à tout ça et en plus de la comprendre et de l'écouter je lui trouvais des possibles solutions. Elle s'y est facilement habituée et moi aussi mais à mes dépends... Même aujourd'hui encore c'est parfois toujours un réflex que j'ai de lui apporter une réponse. Le temps a passé... comme ça. Moi étant la psy de ma mère, ma mère devenant de plus en plus mélancolique 'à moins que ce ne soit ma vision qui ne soit devenue que plus précise et claire). Et moi n'en voyant toujours pas... de psy.
C'est drôle c'est la première fois que je réalise mais... nan, ça ne lui ai jamais venu à l'idée toute seule (avant que ce soit moi qui l'y oblige) de m'emmener voir un psy alors que c'était vraiment GROS que j'allais mal (tentatives de suicides, violence, journaux intimes, comportement en famille, expréssion faciale sur les photos, les vidéos, discours tenus...) et là je parle de moi entre 4 et 13 ans... je vous parle même pas de l'ado classiquement déprimée. Bref un élément de plus me confirmant qu'on ne devrait jamais avoir d'enfant avant d'y avoir vraiment réfléchi et avant d'avoir fait de son mieux pour se sentir suffisamment prêt intellectuellement et matérielement à subvenir aux besoins d'un enfant.
C'est pour ça que je n'en veux pas à mes parents... le seul trucs que je leur reproche c'est de ne pas avoir réfléchi avant. Parce que bon c'est sûr que y a pas de parents parfait , ce sera surement pas moi la première... mais y a des moyens de limiter les dégâts et la vérité c'est que beaucoup de gens font des enfants juste comme ça... parce que ça se fait quoi. Mais ils ne réfléchissent pas vraiment à ce que ça implique. Bien sur tu ne peux jamais savoir ce qu'il va se passer, mais tu vois c'est comme pour un contrôle d'histoire... si t'as écouté en cours et que t'a buché ta leçon, que t'a compris l'idée.... bin t'a moins de chance de te chopper un 4... Bref c'était le cas de mes parents...
En tout cas ils'est passé des choses et un jour je n'ai plus pû avaler un bouchée de plus de ces c*******...
Un jour dans la voiture, 15 ans, moi regardant par la fenêtre, une chanson de Nirvana est jouée par le lecteur (oui pile dans ma période "y en a mare" et "fuck the world"), elle baisse la musique jusqu'à 0 "ça te dérange si je baisse le son, on s'entend plus" moi dans ma tête : bin justement je t'entend plus, c'est le but...
elle : hier fabienne...blablbalblablbal @!çùù%%***££$$$$ blalblalbla@=+++µµµ blalblalba
moi : un ***** de mot de plus, je craque
elle : (soupir) j'espère que ton frère c'est occupé d'entretenir le feu et de préparer à manger parce que sinan ton père va rentrer et il va encore être de mauvaise humeur, en plus il a son...
moi : Tais toi!!! Mais tais toi *****!
elle : ... ... ...

moi : nan mais là je crois que tu si tu dis un mot de plus je saute de la voiture en marche! Je m'en fou tu vois que papa il soit de bonne humeur ou pas, je m'en fou que fabienne a oublié la compta, ou que je ne sais qui était chiante.... tout ça mais JE M'EN FOUT!
elle : qu'est ce qu'il y a? Qu'est qui t'arrive?
moi : Bin justement! Tu crois pas qu'il serait temps que tu te pose la question?! Depuis le temps que je t'envoie des signes gros comme des montagnes! Je t'écoute, je t'écoute... mais tu crois pas que c'est à ton tour maintenant? Quand j'essaie de te parler, il ya pas UNE seule fois où t'écoutes, t'as TOUJOURS une bonne excuse... c'est drôle nan?
J'arrive même pas à comprendre comment tu fais pour ne pas voir à quel point je vais mal! Qu'est ce qu'il faut que je fasse?! Que je te montre mes.....
Bref c'est alors que ma mère tomba des nues... A partir de ce moment je crois que des tas de choses on changé du tout au tout dans ma famille, ça a été un tournant... pour tout le monde (à part pour mon père qui lui n'est pas pour le changement... résultat il est encore moins en phase avec nous aujourd'hui), surtout pour ma mère.
J'ai dû y revenir plusieurs fois (il n'y a que la drogue que j'ai pas fait ce qui est déjà pas mal je trouve d'avoir évité ça), mais pour elle ça a été des années où elle s'est remise en question sans cesse, à mes yeux ma mère d'aujourd'hui et celle que j'avais jusqu'à mes 14-15 ans elle n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Celle d'avant été froide et ne montrait presque pas d'affection, elle ignorait sublimement mes tentatives pour attirer son attention, j'avais le sentiment qu'elle me méprisait, je n'était jamais assez bien...
Lorsque j'ai commencé à montrer bien ouvertement ma douleur, je crois qu'elle a eu une tellement grosse et violente prise de conscience qu'elle a "over-réagis". Elle est devenue mère poule, soudainement elle ne me laissait plus respirer, me regardais bizarrement à chaque fois que je sortais des toilettes, m'achetais des tonnes de choses comme si ça allais changer quoi que ce soit, elle insiste pour que je donne des nouvelles tout le temps dès que je m'en vais quelque part à l'étranger, éssaye de contrôler tout ce que je fais... ça en devenait insupportable.
Mais aujourd'hui je n'ai plus le sentiment de ne pas être assez parfaite au goût de ma mère pour mériter son amour, alors je dirais que je le vis plutôt bien

Ok je sais j'ai déjà écrit un roman comme beaucoup ici, mais je n'ai pas encore finit parce que je ne crois pas avoir fait justice à ma mère... pas encore.
Alors, puisque je connais sa vie si bien...
Ma mère est l'énée de 5 enfants, à 19 ans elle a eu besoin de mettre 900 Km de distance entre ses parents et elle et elle est partie vivre en communauté dans le sud de la France à cause d'un garçon... qui ne l'a jamais aimé comme elle l'a aimé mais ce n'est pas si grave, parce que là-bas il avaient du Hash, des chèvres et free love... Alors elle a rencontré des gens qui sont devenus probablement ses meilleurs amis, elle a rêvé sa vie, elle à rencontré mon père (une autre histoire) entre autre... puis est tombée enceinte. Elle n'avait pas de métier, pas de vrai maison, elle n'avait que le BAC et en plus mon père n'en voulait pas, mais sur le chemin de la clinique pour se faire avorter elle s'est retournée vers mon père et a dit "écoute, nan je peux pas! Je m'en fou tu fais ce que tu veux, si t'en veux pas tant pis, je l'éleverai toute seule, je te demande même pas d'argent, mais moi je le garde."
Alors je suppose que c'est à cet instant précis que "notre" histoire celle de mon frère, de moi et de ma soeur commence.
En effet elle a plus ou moins élevé mon frère toute seule du moins les premières années, même si mon père était là de temps en temps et qu'il travaillait pour lui donner de l'argent.
TOut ça en faisant de études de 4 ans pour devenir sage-femme.
Puis viens le temps où on construit sa maison à deux, on s'installe à deux, on devient de plus en plus fixé... on met en route un deuxième enfant (moi

Un beau jour elle a un troisième enfant (ma petite soeur adorée plus si petite

Elle est une mère différente pour chacun d'entre nous, je le sais. Peut être bien encore plus absente pour mon frère que pour moi, parce que moi au moins il y avait du dialogue.
Elle est comme beaucoup de parents, elle a apris sur le tas... ou pas.
Malgré toutes les erreurs qu'elle a pu faire ou fait, ce que j'aime le plus à son sujet, c'est que 95% du temps elle sait se remmetre en question et essayer au moins de changer. Ce qui n'est vraiment pas le cas de tout le monde.
Alors aujourd'hui, elle a fait du changement dans sa vie, plutôt énorme (viré mon père? nan désolé c'est toujours pas fait, du reste je doute que celà arrive jamais), et à relancé sa carriére en investissant en quelque chose qui l'inspire et lui correspond plus. Et elle s'en tire plutôt pas mal... je trouve. Même si elle reste l'éternel insatisfaite qui se plaint comme elle respire parce que c'est le seul moyen qu'elle a de gérer son stress.
Mais elle est là, souvent quand j'ai besoin d'elle, et ça je ne peux plus lui enlever.
