Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Un de vos proches est homo, bi,trans ? Vous êtes homo, bi, trans, et les relations avec votre famille vous posent questions ? Cette section vous est dédiée.
Maïzena
Messages : 3005
Inscription : sam. avr. 03, 2010 9:30 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Maïzena »

Tout lu mais pas tout lu, certaines phrases me font trop mal aux yeux... :snif:

En tous cas de tout coeur avec toi, j'espère que ça va se décanter. De toutes façons tes frangins sont grands quasi adultes... alors que ta soeur se positionne comme une fille prépubère qui sort juste de l'oedipe ou quoi?

*partie casser des vitres à coup de masse*
Euterpe
Messages : 863
Inscription : jeu. janv. 21, 2010 1:51 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Euterpe »

Merci à vous!
J'ai enfin eu mes frères au téléphone! Samedi matin, pendant une heure!! Enfin!! Ca fait du bien de les entendre....

Bon, par contre, on n'a pas du tout parlé de ma relation aux parents, à la famille, à ma soeur... Ce fut politiquement très correct: vos vacances, votre vie, votre rentrée, vos activités péri-scolaires (qu'ils ont nombreuses, on est un peu hyper-actifs dans la famille...)....
On a parlé pendant une heure mais c'est vrai que je ne me sentais pas de leur parler de ma relation aux parents. Leur dire que je n'envisageais pas, aujourd'hui, de passer Noël avec eux. De savoir aussi comment ils ont pris le fait que je n'étais pas là en vacances, et s'ils savaient pourquoi.... La reprise de contact fut finalement policée, et je m'en veux un peu parce uq'encore une fois, il y a du non-dit, du silence, et qu'ils voient très bien que qqch ne va pas.

D'ailleurs, au moment de raccrocher, j'appelais sur le portable du "Petit", le Grand m'a dit que qqn avait une faveur à me demander.... Ma mère voulait me parler. J'ai refusé poliment, en ne donnant pas d'autres explications que "...non, désolée, je ne la prendrais pas". Ce à quoi il a répondu en souriant "d'accord, je ne faisais que transmettre".

Autant ma position par rapport aux parents est on ne peut plus clair dans ma tête ("ça ne sert à rien d'essayer de discuter avec un mur, donc, qu'ils grandissent, tant pis si on en souffre aujourd'hui, j'assume de vouloir faire grandir cette famille"), autant ma position de fille par rapport à mes frères m'est compliqué.... Vous voyez? Je n'ai pas réfléchi, en fait, au fait qu'il faudra que je leur parle des parents, du fait que ma décision plus ou moins contrainte (comment, par qui, pourquoi) va avoir des répercutions sur nos relations fraternelles, le fait que je ne vais pas faire bcp d'aller-retour Lille-Toulouse pendant qqs temps....

Trop de non-dits tue le non-dit, vous entends-je crier en chœur (pas mal d'ailleurs, le ton!)! Et oui, je sais qu'il va falloir que je leur parle, franchement mais posément. Pour autant, je rechigne à endosser ce rôle de briseuse de famille (alors que je n'en suis pas responsable, je sais, vous inquiétez pas!), je n'ai pas envie de casser du sucre sur le dos des parents alors que les frères sont loin, dépendants d'eux, chez eux.... J'ai juste envie d'avoir un rapport pacifié avec les frères mais notre relation indépendante va devoir passer par un peu plus de prise de conscience, des deux côtés (en raccrochant, le Grand qui me dit que dsl, on pourra pas se voir à la Toussaint, il sera en Italie, mais que bon, à Noël, on se rattrapera.... Je ne serai pas là à la Toussaint, ni à Noël, bonhomme. Ni à ton anniversaire en janvier,....).

Encore une leçon de diplomatie, tiens!!
Voilà, je voulais juste vous tenir au courant, montrer que les choses avancent (qd même). Et que je pense envoyer à mon beau-frère (le mari de ma sœur) un message de bon anniversaire de mariage dans 2 jours. Je l'aime bien mon beauf, surtout parce que c'est le mari de ma sœur et qu'il faut qd même se la coltiner! Par contre, je me tâte pour le texto de bonne fête pour ma mère....
Indigo
Messages : 1307
Inscription : mer. oct. 15, 2008 12:04 am

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Indigo »

Tu n'es pas obligée de casser du sucre sur le dos de tes parents. Tu peux résumer rapidement la situation, en expliquant le point de vue de tes parents (ils considèrent que c'est mal pour moi, blablabla). Quoi qu'il en soit, je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient d'être complètement dans le flou à propos de ce qui se passe. Et tu conclues que c'est surtout entre tes parents et toi, et que tes frères ne doivent pas se sentir impliqués, que tu essaieras de passer les voir malgré tout, etc. En refusant s'ils proposent de te "défendre" auprès des parents, qu'au plus ils peuvent transmettre que tu vas bien et que tu es très heureuse avec la vie que tu mènes, et que tu aimerais bien que eux aussi, et point.

Pour le message à ta mère ... Je te conseillerai de lui envoyer tout de même, et ce pour une simple raison : tu montres à tes parents que tu penses encore à eux, que tu les aimes malgré tout, et qu'il ne tient qu'à eux de reprendre contact (et donc que ce n'est pas toi, la "briseuse de famille"). Après, ça dépend aussi de tes parents, et si tu penses que couper complètement les ponts est plus efficace ... mais dans l'absolu, si tu continues à parler régulièrement avec tes frères, ils auront de toute façon des nouvelles, donc ... Situation compliquée.

Courage ! :copain:
Rusalka
Messages : 3885
Inscription : jeu. sept. 04, 2008 6:35 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Rusalka »

Je suis d'accord avec Indigo. Garde un minimum d'ouverture avec tes parents, ils ne faudrait pas qu'ils s'imaginent que tu es devenue à 200% une mauvaise fille, mais bien que tu es toujours la même !
Quant aux frangins... ben c'est délicat.
Je dois t'avouer que l'outing a cassé un truc avec ma sœur. Elle est restée à la maison, et en plus, en baignant dans cet univers-là, même l'ambiance plus que friendly du lycée ( :ninja: ) n'a pas résisté. Du coup, elle m'a carrément cataloguée >_< . Bref, du coup, je pense que j'aurais du tout poser à plat sur : moi, les parents, les points de vue, elle qui n'est pas en sandwich (parce qu'elle a malgré tout assumé ce rôle alors qu'il aurait pas fallu), etc. Donc n'hésite pas à discuter de ça de manière très neutre (ou pas, après tout dépend des confidences que tu fais à tes frères), avec eux, et si possible quand ils ne sont pas à la maison. Avec la rentrée bientôt, ça devrait être faisable, si tu les appelles entre midi et deux. Non ?

M'enfin, ce n'est qu'une idée, à toi de voir.
Euterpe
Messages : 863
Inscription : jeu. janv. 21, 2010 1:51 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Euterpe »

Merci à vous deux!

Oui, message à ma mère, vous ne faites que me conforter dans mon idée de départ, je pense que du coup, je ne fais pas trop de conneries. Et oui, information neutre, concise pour les frères, en gardant un contact by mail and phone avec eux....

Le rôle qu'ils vont devoir assumer... Oui, j'espère qu'ils ne deviendront pas les otages des parents qui voudront passer par eux pour prendre de mes nouvelles, qu sais-je. Je me rends compote que vous me préparez aux différentes options (bonnes et mauvaises) ce qui me permet d'être plutôt sereine en fait....
Mais, comme je l'écrivais à une autre pote, j'ai peur de ne jamais pouvoir leur pardonner, d'être juste fatiguée à l'idée de reprendre contact avec les parents... En fait, c'est comme si je prenais un malin plaisir à leur poser cet ultimatum (qu'ils en chient, un peu... Voire bcp!). C'est vrai que c'est fatiguant de vouloir garder une porte ouverte qu'il s'évertuent tous à vouloir fermer.... Du coup, je me casse et passe par la porte de derrière pour voir les frères! Mais ensuite, faut garder contact avec les cousines, la tante géniale, ma grand-mère qui sait rien, voire mes grands autres grands-parents qui savent... Comment je vais faire pour Noël? Est ce que je me prévois un we en octobre, chez ma tante, pour prendre le temps de faire la tournée, voir mes frères, mon cousin qui vient de se marier, ma grand-mère à l'hosto?? Comment arriver à faire des concessions tout en me protégeant? Si je descends et que je me refuse totalement à les voir, eux, n'est pas plus compliqué que de ne voir personne? Comment jouer le moins possible le rôle de la méchante tout en parlant tout de même sereinement avec mes frères, faire en sorte qu'ils connaissent au moins le contexte??

Encore bcp de questions.... Avec une belle trace de culpabilité que je m'efforce de gommer.... Mais je n'ai jamais aimé faire souffrir les gens que j'aime. Je suis qqn de finalement assez bonhomme, avec des tendances bisounours et j'aspire à qqch de simple....

Mais encore une fois, depuis le début de cette histoire, je me sens plus apaisée... En même temps, je viens de déménager, meubles et cartons, nouvelle coloc à gérer pas du tout dans mon "entourage naturel", copine qui vient de rentrer de ses vacances, vacances qui se préparent, potes qui débarquent plus ou moins à l'improviste et qui font tous extrêmement plaisir... Bref, pas le temps d'être emmerdée, j'ai une vie!!

Ou alors, ai je une vie mouvementée pour ne pas avoir à me poser des questions? La poule qui pond fait-elle l'œuf? Ou l'œuf pondu fait-il la poule?

Hihi, la vie est belle, tiens! Et encore merci pour toutes vos réponses!
Pirlouit
Messages : 3689
Inscription : mar. sept. 06, 2005 10:29 am

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Pirlouit »

Salut salut!

Ca fait toujours plaisir d'avoir de tes nouvelles, même si ça fait toujours grincer des dents. Je suis toujours autant impressionné par la façon dont tu gères les choses, à la fois en restant ferme sur tes positions et ouverte au dialogue. Bref, bravo!

Sur les frères, donc. Déjà, je ne pense pas qu'il te faille regretter de ne pas leurs avoir parlé de la situation lors de votre dernière conversation téléphonique. Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de non-dit ou de tabou à ce stade. Tu voulais avoir de leurs nouvelles; tu en as pris. C'est ce qui compte. Dans une optique qui consisterait à vouloir montrer que tu n'as pas changé, ça me semble même une attitude tout à fait appropriée. Autant, ne pas du tout parler de ce "problème" serait une erreur, autant en faire un sujet ultra fréquent et mélodramatique serait tout aussi gênant. Laisse passer un peu de temps et reparle leurs d'ici quelques semaines de la chose. Peut-être d'ailleurs, cela sera eux qui t'en parleront.
Mais enfin bref, il n'y a presque pas de conseil à te donner, tu gères très bien la situation!
Euterpe
Messages : 863
Inscription : jeu. janv. 21, 2010 1:51 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Euterpe »

Pirlouit a écrit :
Mais enfin bref, il n'y a presque pas de conseil à te donner, tu gères très bien la situation!
Ben m**** alors!!!

:jesors:

Merci Pirlouit!! Je donnerai donc des nouvelles dans qqs mois, au nouveau rebond(issement)!!
Euterpe
Messages : 863
Inscription : jeu. janv. 21, 2010 1:51 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Euterpe »

Tadam, tambour et trompettes! La saga Euterpienne continue! Saison 2 dans les bacs!!

Et ouais, je viens vous embêter un peu avec ma laïfe, vu qu'il y a du neuf, du frais (et du bon! Je crois....).

Alors alors.... Plusieurs choses. Dans l'ordre:
1) Ma soeur
2) Mes frères
3) Mes parents

Intro: le RDF (le Reste de la Famille, mais que les gens avec qui je suis en contact)
J'ai une cousine qui est venue me voir de Toulouse 2 fois cet été. C'est la petite sœur de celui qui s'est marié et c'est aussi ma filleule (de confirmation, c'est donc elle qui m'a choisi à ses 15 ans pour marraine!). Je l'adore et le contexte fait que nous nous sommes vraiment rapprochées. Elle est forte, intelligente, je me rends compte que sa situation familiale, que je savais dure, est en réalité un vrai nœud de violence pour une petit fille qui a grandi entre un père absent et méprisant et une mère peu sûre d'elle.

Une autre cousine, bien plus âgée, qui m'appelle de temps en temps, alors que nous n'avions jamais vraiment communiqué. D'ailleurs, avec l'une comme avec l'autre (alors qu'il s'agit des deux branches opposées de la famille), je renoue le dialogue, elles se retrouvent "convoquées" par mes parents pour des demandes d'infos, d'explications et toutes deux m'envoient balader quand je leur dis qu'elles n'ont pas à être mêlées de nos histoires, entre mes parents et moi:
" Mais ça va, tqt! On ne fait que discuter! On n'est peut être pas d'accord avec tes parents mais je leur donne juste mon point de vue. Que tu sois ma cousine ou une pote, j'ai le droit et je veux avoir le devoir, de dire ce que je pense. Et je le fais volontiers, tranquillement, parce que ça me fait plaisir! De plus, je suis une adulte, qui fait ce qu'elle veut de sa vie donc si j'ai envie de répondre à tes parents, je le fais et tu ne pourras m'en empêcher!"

Parfait, je les aime!!
Ma tante formidable prend aussi des nouvelles. Elle s'est fâchée avec mon autre tante, notamment à "cause de moi" (mais le mari est un gros connard, je suis contente que pour une fois, ma tante C. est réussi à l'envoyer balader... Alors même qu'elle ne rentre pas dans le moule légitime de la nana qui a réussi: éduc spé, pas de maison, pas de mari, pas de gosse...).
Et grâce à ces contacts, je sais que mes parents en parlent à leurs amis,...

Partie 1 - Ma sœur

Aha, la sœur homophobe insultante, réac et trouillarde, catho, mère, sensible et qui veut pourtant bien faire....
J'ai eu qqs nouvelles d'elle pendant l'été, puisque la fourbe m'a envoyé qqs photos et vidéo de sa fille, ma chère petite nièce adorée. Comment résister?? Je l'ai donc remercié par ci par là pour ces images.
Jusqu'à ce que début septembre, je reçoive une invitation facebook: teuf le samedi 2 octobre. A Paris, donc, avec ses potes.
Personnelle à souhait, cette invitation! Il y en a qui se foulent!
J'ai donc attendu un peu puis ai pris mon plus beau clavier à deux mains. Pour lui dire qu'elle était bien gentille mais que si m'envoyer des photos de ma nièce était une façon cachée de vouloir s'excuser tout en étant un chantage pour garder contact, elle se mettait le doigt dans l'œil. Que je ne considérais aucune de ces tentatives pour un semblant d'excuse, excuse que j'attendais de pied ferme d'autant que je n'en avais aucune à lui formuler par rapport à ce que j'ai pu vivre avec les frangins.
De la renvoyer à l'ultimatum parental et l'asso Contact, et de lui dire que j'avais ma vie, mes fêlures et mes forces à m'occuper.

Réponse immédiate: bafouillage d'excuses, elle n'avait pas à se mettre dans une position de jugeante, ni de parent, même si elle pouvait me reprocher encore aujourd'hui d'avoir alimenté le silence. Mais son mail fut très joli, au point qu'elle parle de notre famille formidable comme étant un nœud de névroses qui se démêle avec maladresse.
Donc mail qui commence à faire plaisir. Surtout qu'une semaine après, tout doucement, ma sœur revient vers moi en me proposant d'aller boire un verre le vendredi d'après, sachant que j'allais sur Paris (comment l'a-t-elle su....? Une autre de mes publications fb, peut-être). J'ai donc accepté, parce que sa démarche me semblait bien modeste.

Allez, je casse le suspense tout de suite.... Cela s'est merveilleusement bien passé! Je suis restée deux grosses heures avec elle. Après avoir debrieffer sur le boulot, c'est elle qui s'est lancée dans le sujet en débutant sur un long monologue d'excuses de 20min. J'ai ensuite bien posée les choses, mon mal-être, le sentiment d'avoir été volée (mes vacances, mes frères, ma place dans cette famille qui venait derrière elle)... Elle est tombée des nues quand je lui ai dit ce que les parents m'avaient dit au téléphone au mois de juin.
Là aussi, je me demande comment se sont passés les choses dans la tête des parents. Je lance un sondage!
Quand vous entendez:
"Ta sœur va vraiment mal, tu sais. Donc non, tu ne viendras pas aux vacances en juillet avec nous, tant que tu ne t'es pas réconciliée avec ta sœur. Et on verra pour les vacances du mois d'août"
Vous comprenez:
1) Tu présentes tes excuses à ta sœur qui est au centre du monde et de nos priorités, et on verra ensuite si tu viens en vacances avec nous
2) Tu reprends juste contact, d'une manière ou d'une autre, avec ta sœur, démerdez-vous et tu viens ensuite en vacances, en gardant la question tabou, dans un climat de silence et de gêne à peine désamorcée?

Quand vous entendez:
"Non, je ne te passerai pas les garçons au téléphone, tu n'as plus le droit de leur parler"
Vous comprenez
1) Tu n'as plus le droit de parler à tes frères jusqu'à nouvel ordre
2) Tu as le droit de leur parler mais pas de ton homosexualité?


Perso, j'ai à chaque fois entendu la solution 1 alors que les parents comprenaient, de ce qu'ils disaient, la solution 2!
D'où un gros quiproquo que m'a relaté ma sœur:
- ils s'attendaient tous à ce que je vienne en juillet, puis en août et c'est de ma faute si je m'enferme dans mon bunker de lezbienne extrémiste non communicante
- ma sœur ne savait pas que les parents l'avaient placé au-dessus de moi, et elle en fut extrêmement gênée

La lumière fut faite de ce côté là et ma sœur s'est rendue compte que non, je n'étais pas la gamine bornée qu'on veut bien... ne pas entendre.
Elle se sentait mal à chaque fois que je lui parler de l'horreur de son mail, je l'ai sentie désolée. Mais elle a gardé un discours qui ne me satisfait pas pleinement dans le sens où non, elle n'a pas de problème avec mon homosexualité qu'elle apprend à dompter, elle veut juste, parce qu'elle m'aime follement, que je ne prenne pas un chemin qui me prive de la plus belle étape d'une femme, la maternité, parce que j'aurai gardé le deuil de notre petite sœur.... Donc une mauvaise raison de départ, le deuil pas géré, qui me ferme à une étape formidable de ma vie de femme....
Bon, je peux comprendre son point de vue. Mais comme ce n'est pas le mien, que c'est ma vie, que j'ai le droit de prendre la mienne comme je l'entends, d'avoir des enfants ou pas,...

Je l'ai revu directement la semaine d'après, chez elle, avec son mari et sa fille (je lui ai donné le bain, toussa toussa!!!!) et l'échange fut encore une fois très beau, très riche.
Nous avons notamment parlé des parents, du fait que je faisais ma crise d'adolescence sur le tard. Crise dans le sens où je me posais enfin fermement par rapport à eux et que je les descendais de leur piédestal de perfection. Autant qu'eux devaient comprendre que j'étais une adulte et non plus cette petite fille bornée que j'ai cessée d'être, en plus, à mes 16 ans.... Bref.
Elle m'a dit aussi qqch de très juste je pense: autant je leur demandais de m'accepter, de me comprendre, autant moi, je devais comprendre que jamais ils n'accepteront la totalité de ce que je suis. Donc je devais mettre un peu d'eau dans mon vin et accepter leurs propres faiblesses en tant que parents.
Cela me fait encore pas mal réfléchir.
Et je suis vraiment contente qu'elle ait repris contact avec moi. Ca fait du bien de la retrouver....

Partie 2 - Mes frères!

Promis, cette partie sera moins longue (malheureusement!) !
Concrètement, et en suivant vos conseils avisés, je leur ai envoyé un petit mail (qui, comme ce post, est devenu un roman mais bon), où je parle tranquillement de moi, de mes vacances et je fais un point sur ma relation avec les parents, sans leur donner les détails. Dire simplement qu’on s’était disputés, que je voulais me protéger, que tout le monde avait ses torts, que j’étais désolée de passer par une solution aussi extrême mais que je ne m’en portais pas plus mal. Et que j’espérai pouvoir les voir si je devais rentrer sur Toulouse, qu’eux viennent me voir à Lille…

Je n’arrive pas à les avoir au téléphone…. D’abord parce que j’ai souvent plein de trucs le soir et qu’eux se couchent tôt. Ensuite, parce que j’ai qd même un peu peur de les appeler le we, alors qu’ils sont en face des parents (d’ailleurs, j’appelle sur leur portable, pas sur le fixe….). Je n’ai pas envie de les mettre dans une position délicate… Mais du coup, je n’ai plus le contact facile ! Suis un peu une communicante pourrie, en fait. Surtout que si je fonctionne bcp par mail, eux sont surveillés de ce côté-là (et oui, dans ma famille, c’est pas de jeu vidéo, pas d’internet ! Que des bouquins et de la musique !)

Bref, j’ai des nouvelles d’eux par ma sœur du coup… Et on est en train de se demander si le grand (littéraire, théâtreux, grand pianiste) ne deviendrait pas un peu gay. Il est complètement renfermé sur lui, ne parle plus à notre autre frère (qui lui s’est épanoui !), ne rentre plus jamais dans des sujets perso (il ne parle qu’études !) alors qu’il a un sixième sens pour voir les émotions chez les autres… Bref, bizarre.
Mais il m’a écrit cette semaine pour me dire qu’il voulait me voir et qu’il en avait marre de cette relation à distance ! Ce qui m’amène aux derniers points…

Partie 3 – Mes parents

Et bien, en fait… Je vois ma mère ce we ! Samedi ! Demain !

Je mets des points d’exclamation, c’est que vraisemblablement, je suis contente !

Donc je la vois, à Paris, dans un contexte bien dédramatisé et léger (c’était ma condition) : on va voir l’expo au Grand Palais sur Monet.
Elle m’a envoyé un mail il y a deux semaines pour me dire qu’elle serait sur la Capitale, qu’elle serait ravie de me voir et qu’elle « faisait un pas vers [moi] ». Ouais, bon….

Je lui ai donc répondu en précisant deux trois choses que ma sœur m’avait expliquées :
- Le fait qu’ils DOIVENT aller voir Contact est une suggestion pour qu’ils aient la possibilité d’avoir un espace de dialogue et d’échange, et non comme un acte militant pour la future GP à laquelle ils devront participer s’ils veulent me revoir. C’est juste que je ne peux plus les entendre là-dessus, donc à travailler avec d’autres, qui savent de quoi ils parlent !
- Il n’y a aucune urgence sur le fait qu’ils doivent m’accepter et me comprendre, j’avais mis une parenthèse sur ma famille pour les 5 prochaines années donc ils pouvaient prendre le temps qu’il leur faudra. Je ne leur mets pas de pression pour avoir des résultats immédiats.
- Si on se voit, ce sera donc dans un contexte pacifié. Pas de larme, pas de regard de chiot battu, de colère et de tristesse. On se retrouve, mère et fille, on va voir de belles choses, on s’aime et on s’en va. Point barre !

Les conditions furent acceptées et je la vois donc demain à 14h. Je pense qu’on abordera tout de même la question de Noël, des frères (s’ils peuvent venir me voir…). C’est d’ailleurs parce que je vais voir ma mère que mon frère m’a écrit. Il savait que nous nous verrons et lui reste à Toulouse, comme un malheureux…. Je vous ai déjà dit que j’adorais mes frères !??!
Voilà !

La suite…. La prochaine fois !
Et merci d’avoir eu la patience de tout lire !!
Rusalka
Messages : 3885
Inscription : jeu. sept. 04, 2008 6:35 pm

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par Rusalka »

Youhouh !
Ça fait vachement plaisir à lire tout ça :gentil: .

Je ne peux donc que te souhaiter une belle visite du Grand Palais ;) !

(y'aurait sûrement des trucs à développer... mais j'ai un peu la flemme, là :oops: )
amélie-sens
Messages : 3378
Inscription : mer. août 26, 2009 10:29 am

Re: Famille, j'aimerai ne pas avoir à vous haïr

Message par amélie-sens »

idem, ça fait plaisir de voir qu'avec le temps certians conflits s'estompent; un vrai progrès qui ne peut que continuer, contente pour toi, et merci d'avoir partagé!
Répondre