Non-dits et explosion familiale

[Billy]

Je n'ai absolument rien de très constructif à ajouter après les analyses de mes prédécesseurs, mais je suis partisanne du vidage de sac en famille. Les non-dits, ça rend malade. Tu n'as pas une famille homophobe, tu as largement la lattitude pour parler à tes parents. Libère-toi...

[Queen of Leon]

Vois le bon côté des choses : si ça se passait mal, tu ne serais pas seule. Non seulement tu dis être bien entourée, mais tu as ton frère qui vit la même situation que toi. Vous pourrez vous serrer les coudes. Pourquoi pas une annonce commune ? Si l'un flanche face au regard de vos parents, l'autre pourra embrayer et argumenter sur le fait que ça ne change pas qui vous êtes, que vous êtes heureux, que ce n'est pas une remise en cause de l'éducation qu'on vous a inculqués et j'en passe.

Merci de ta réponse Nomade. Je préférerais toutefois éviter l'annonce commune car j'estime que c'est un moment qui appartient à chacun et qui, finalement, ne doit pas être mélangé. Ce sont deux "événements" distincts qui existent l'un sans l'autre.

Ce n'est pas à toi de porter le poids des évènements! En fait il faudrait que tu sois d'une certaine manière plus "égoïste": ils ne se sont pas gênés, eux, pour porter leurs préoccupations dans le cercle familial (et ils ont eu raison de le faire). C'est à toi de rentrer dans l'arène: tu as l'air d'avoir une famille ouverte au dialogue, où semble régner un certain soutien entre chacun, autant en profiter pour tous ensemble sortir de cette situation de manière "saine" (en remettant le plus de choses à plat); après tout, il s'agit d'une sorte de nouveau départ! Vous êtes aussi égaux dans les difficultés, et, je parle d'expérience, ça fait rarement du bien de voir un membre de sa famille aller mal, ou garder un "mal-être" pour soi. Dis-toi que, tout comme le fait qu'ils se séparent à l'amiable, le fait de te voir heureuse, et plus épanouie, ça leur fera surement plus de bien.

Comme toujours une intervention pertinente C'est dans mon caractère d'avoir tendance à porter les autres sur mes épaules, mais effectivement je devrais me permettre davantage d'égoïsme... Ca ne va pas être facile !

Je n'ai absolument rien de très constructif à ajouter après les analyses de mes prédécesseurs, mais je suis partisanne du vidage de sac en famille. Les non-dits, ça rend malade. Tu n'as pas une famille homophobe, tu as largement la lattitude pour parler à tes parents. Libère-toi...

Merci Billy !



Pour les nouvelles, j'ai parlé à mon frère hier pour lui dire que je pensais que, quitte à faire tabula rasa, autant le faire à fond et sur tous les plans. Bref aucun de nous n'est vraiment sûr que ce soit la bonne solution, mais nous allons y réfléchir. Je vous tiendrai au courant. Merci à vous tous !

[Queen of Leon]

Bonsoir cher-e-s etalorsien-ne-s !


Ce soir et en exclusivité, la suite de la chronique chez la famille Queen of Leon ! Je ne peux pas dire que la situation se soit améliorée, ni qu'elle ait empiré. Disons plutôt qu'elle s'enlise, à mon grand désespoir : on est bien loin de la tabula rasa que je désirais tant. Mes parents ont décidé de repousser la vente de la maison au printemps 2013 et ils ne semblent pas vouloir entamer les procédures juridiques du divorce. Ils cohabitent donc toujours ensemble avec mon frère. Ce dernier a eu une réaction de colère pendant un bon mois (énervements fréquents, refus de parler avec eux ou d'être présent aux repas), mais il s'est calmé à présent. Je sais qu'il va mal cependant, quoiqu'il en dise il a un peu perdu ses repères et je suis son point d'ancrage en ce moment. Je sais que la réaction de ma mère à son CO le travaille également. Pour mémoire, je rappelle que ma mère lui a dit que ce n'était sans doute qu'une phase et qu'il ne fallait surtout pas en parler à mon père. C'était en juillet, elle n'a pas abordé le sujet depuis. Mon frère a fait 2-3 tentatives pour le dire à mon père, mais il n'y arrive pas.


De mon côté, je voulais avoir une discussion en tête à tête avec ma mère (ça fait bien longtemps...) pour qu'on parle de sa réaction au CO de mon frère. Je voulais lui dire, sans la brusquer, que mon frère a besoin d'elle en ce moment et qu'elle n'a pas le droit de lui dire que mon père doit être "épargné" de la nouvelle. Mais voilà, ma mère est en fuite. Elle était distante avant l'été, le CO de mon frère l'a rendue encore plus fuyante et l'annonce de la séparation l'a rendue carrément insaisissable. En un mois, je n'ai pas réussi à lui parler une seule fois en tête à tête plus de deux minutes. J'ai l'impression qu'elle fait tout pour ne pas être là quand je rentre chez mes parents. Elle est partie en formation en Province pendant plusieurs jours, et hier elle est carrément partie à l'autre bout de la Terre sans vraiment m'avertir. C'est pour son boulot (mais bon, ce n'est pas dans ses fonctions donc je ne vois pas pourquoi elle va là-bas) et elle va revenir (j'espère), mais tout de même. On s'éloigne l'une de l'autre à grande vitesse. Espérons que ce voyage lui permettra de faire le point. En tout cas à son retour, je ne vais pas la rater.


Bref ça patine, ça s'enlise.

[Sacha]

Bon courage

Et pour la peine:

Sinon, pour décoincer la situation:

Spoiler : :

[Mizc]

A te lire on a l'impression que ta mère est en train de faire une seconde crise d'adolescence ... :s Et que la séparation la mène à tous les moyens pour ne pas vouloir voir en face les conséquences de ladite séparation (ce qui va dans le sens de la cohabitation jusqu'en 2013 pour ne pas assumer tout de suite les conséquences disons "lourdes", car immobilières). Je pense que derrière il y a une grosse dose de sentiment de culpabilité pour elle, elle doit avoir peur que vous lui "reprochiez" les choses qui se passent en ce moment, donc elle fuit. Simple, mais évidemment ne résolvant rien du tout..

Là, je crois que tu as deux stratégies à ta portée :

- Soit tu la laisses jouer les courants d'air le temps que ça se calme un peu dans sa tête, pour la confronter dans une grosse discussion quand elle sera un peu plus à même de réassumer ses responsabilités d'adulte

Avantage 1 : Elle sera bien plus posée et à même de recevoir tes arguments
Avantage 2 : Tu seras plus posée, et la charge émotionnelle sera un peu plus désamorcée
Risque : Attendre pendant un temps indéterminé
Enjeu : Une discussion d'adulte à adulte, mais qui n'arrivera peut-être pas demain ...

- Soit tu essaies de provoquer la discussion dès que possible, avec le schéma inverse :

Avantage 1 : Ne pas laisser les non-dits s'accumuler
Risque : Qu'elle n'ait pas eu le temps de mettre en mot sa culpabilité, qu'elle perçoive la discussion comme une agression
Enjeu : Désamorcer une situation peu-être explosive.

Je ne saurais dire laquelle est la meilleure que l'autre; elles se valent et sont surtout question d'occasion (qui fait le larron - ou non), j'imagine ...

Quoi qu'il en soit, des , c'est une situation galère à gérer que celle de voir ses parents se comporter en enfants au moment où soi même on aimerait une présence adulte et parentale pour nous épauler ...

[floridjan]

L'avantage dans cette histoire, c'est qu'avec une fille et un fils, tes parents pouvaient espérer un jour un beau fils et une belle fille. Et de ce coté, l'espoir est toujours permis. Donc c'est déjà ça de gagné...

Pour le reste, ben oui je me joins à la serie de , particulièrement en ce qui concerne l'éclatement de ta cellule familiale, la vente de la maison, tout ça, c'est toujours un déchirement quand cela arrive, c'est un peu de soi que l'on perd...

Bon courage pour te sortir de cette mouise pas drôle. Je t'aurai conseillé, à ton frère et à toi, de faire votre CO ensemble à vos deux parents réunis, mais le sujet n'est plus d'actualité. Vu que cela ne se passe pas trop bien pour ton frère apparemment, peut-être est-il préférable pour toi d'attendre... sauf si cela te pèse trop, dans ce cas si tu te sens un jour de lâcher le morceau sans l'avoir prévu à l'avance, vas-y...

[Queen of Leon]

Un an plus tard, où en est la famille Queen ?

Pour ceux qui se rappellent vaguement, la configuration était : fils homo, fille homo, parents en instance de divorce (putain j'devrais vendre l'histoire de ma vie à un réal d'auteur français)
Et la problématique : comment réussir un CO dans un tel bordel ?

Il s'est passé pas mal de choses entre temps. Mes parents ont laissé trainer la situation plusieurs mois, en restant ensemble mais sans être en couple. J'ai commencé une relation totalement inattendue avec une amie. Au bout de six mois, deux choses étaient claires pour moi :
- Mes parents restaient dans leur train-train "on vit ensemble mais plus en couple" donc cela ne servait plus a rien que j'attende qu'ils divorcent pour leur faire mon CO, puisqu'ils n'avaient pas l'air de vouloir s'activer
- Je vivais un truc de fifou avec ma niaise et je voulais le partager avec la Terre entière, la Terre entière incluant mes parents (surtout avec ma mère qui me pensait alors handicapée sentimentale et/ou asexuelle)

Donc en mai dernier, j'ai pris mon courage à deux mains et je leur ai dit. Je vous mentirais si je disais que ça a été facile, j'étais à deux doigts de m'évanouir. Bon, je pense que ça n'a pas été facile pour mon père d'apprendre que ces deux enfants étaient homo (même si je lui ai dit que je ne me définissais pas ainsi, dans sa tête l'orientation sexuelle reste assez binaire). Mais mes deux parents ont été géniaux sur le coup, ils m'ont dit qu'ils m'acceptaient sans en faire des tonnes. Depuis, ils ont rencontré ma niaise et devinez quoi, tout se passe bien. Je dirais même que ma relation avec eux a totalement changé depuis que je leur ai fait mon CO. On a retrouvé une confiance mutuelle que j'avais, pour ma part, perdu depuis mon adolescence.

Voilà. Un conseil aux potentiels lecteurs qui se trouveraient dans la même situation que moi au début : "Ce n'est pas à vous seul-e de porter votre famille sur vos épaules, pensez à vous !!"

(Ce genre de phrase va totalement à l'encontre de mon caractère, mais si je m'étais dit ça dès le début, je me serais épargné plein de moments pas très rigolo).

[Gé]

Voilà quelques mots qui me rassurent suite à une petite phrase anodine que tu as pu poster ailleurs

Je suis contente de voir que sur ce point, ça va bien!!

[Billy]

Bravo. Ca soulage hein ? Tu peux enfin, aujourd'hui, penser à toi, à tes projets de vie et te consacrer à tes amours, l'esprit libre.

[zphyr]

Très heureux pour toi !
Ah ! Cette sensation de liberté après...