Cela fait longtemps que je suis pas venue poster des pensées hyper existentielles tiens. Mais là, aujourd'hui, ce soir même, je suis pas très bien. J'ai besoin d'écrire, mais pas dans le vide. Pour situer le contexte, c'est le dernier gros week-end où je dois boucler mon mémoire. Qui dit mémoire, dit fin d'études, et qui dit fin d'études, dit départ dans la 'vie adulte'.
Je suis encore chez les parents, et je vous avoue que j'ai du mal, beaucoup de mal à finir ces études. Alors que j'étais partie hyper passionnée, interessée, par toute ma formation. Vraiment. Freud dirait que ça cache quelque chose. A vrai dire, ce serait pas con. J'ai peur. J'ai peur de quitter le cocon familial. Déjà, le jour où ma soeur est partie, et j'étais au lycée à ce moment là, ça a fait comme un vide à la maison, et ce n'était que le début.
Je crois que je peux dire ça comme ça, depuis que je suis petite, j'ai vécu dans un cocon, et c'est bien le terme, où on se soutenait tous, se chamaillait, s'aimait, riait. Mais au fond, les moments où je me projetais dans l'avenir, c'était toujours du beau, du grandiose, de l'idéal, mais rien de bien concrêt. Je rêvais. Ah oui, ça je savais faire. Si l'un de nous avait un soucis avec un autre, on le défendait; si l'un de nous avait peur, on le protégeait. Un peu trop. Mon père c'était Zorro, et moi une sorte de futur Zorro. Oui, j'ai toujours voulu changer le monde

(D'ailleurs au passage j'étais tombé sur un article intéressant ici qui au lieu d'accuser les transformations de la famille sur la "maternalisation de la société", ou "l'homosexualité" en parlait tout autrement.)
Bref, je situe l'idée un peu. Au lycée, ça a été changeant, d'une part parce que j'ai commencé à prendre le métro toute seule et aller dans un lycée à mauvaise réputation (oh oh, ou comment les réputations pourrissent un lycée), mais aussi et surtout parce que ma soeur est partie. Sur le moment, c'était cool. J'avais ENFIN une chambre pour moi toute seule. Oui, sauf que. C'est aussi là où je suis devenue accro à des jeux stupides sur internet. C'est là où je me suis plus ou moins refermée, où j'idéalisais de plus en plus la vie, le monde, tout en ayant les pieds à 20m au dessus du sol. Après avoir redoublé et changé de lycée, je me suis retrouvée à avoir des cours passionnants, qui m'intéressaient à fond, je refléchissais, je devenais quelqu'un, je pouvais ENFIN être quelqu'un en dehors de ma soeur qui prenait de la hauteur maintes fois.
J'ai lutté pour avoir le bac, en passant par des malaises vagaux et des nausées, mais finalement je l'ai eu. REUSSITE. Toujours dans la moyenne. J'en demande pas plus.
Puis au fur et à mesure, j'ai eu ma première histoire d'amour. Pour la première fois, j'avais ENFIN une importance particulière pour quelqu'un d'autre que ma famille. J'aimais, et j'étais aimé. Je crois, du moins.
C'est à partir de ce moment là que ma vie a changé. J'ai commencé à tisser des liens plus durables. J'en avais envie. J'en avais marre de toujours couper les ponts je ne sais pour quelles raisons et regretter après. J'ai vécu des moments géniaux, j'ai fait des rencontres super, j'ai grandi.
Aujourd'hui, donc, il vient le temps de quitter le cocon familial, de quitter cette sois disant protection. Contre qui ? Contre quoi ?
Je suis plutôt quelqu'un qui aime la vie, qui aime les autres, le monde, et je ne veux pas, en quittant ce cocon que mes peurs me bouffent. Je suis apparemment incapable de vivre seule. Alors que j'adorerai. Je me suis même imaginée mon appartement. Avec la déco et tout et tout. C'est fou comme on peut imaginer sa vie quand on a peur de la vivre.
J'ai peur de vivre, et je me trouve une raison, à chaque fois, pour faire marche arrière.
Et même quand une jolie fille me plait beaucoup, j'en viens à me dire, qu'en fait j'aime les garçons!
Allez, j'arrête de vous embêter, merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout^^