(je précise que toute incertaine que je puisse vous paraître par la suite (oh, et vous aurez raison), je reste hyper consciente que la bisexualité ne se résume certainement PAS à la confusion. Et que c'est génial.)
C'est impoli. Mais je vais parler un tout petit peu de moi

Je me suis longtemps considérée hétéro simplement par omission de questionnement.
Je me suis vaguement considérée bisexuelle à l'adolescence. Je me suis ensuite considérée lesbienne pendant quelques années. Et je tenais vraiment à cette identité. Pour moi c'était l'achèvement d'une auto-quête de vérité, et j'étais arrivée à la mienne, qui était la case lesbienne, et je me sentais tellement en phase avec cette définition que c'en était génial.
Aujourd'hui, je me retrouve en plein doute. Non seulement je n'arrive plus à m'appliquer le mot "lesbienne", mais ce n'est pas comme si je me collais celui de "bisexuelle" ou "pansexuelle" ou quoi que ce soit d'autre avec aisance et application. Pas du tout. Et ce n'est même pas comme si j'avais cette furieuse énergie, cette envie de repartir dans une auto-quête.
Très honnêtement je pense avoir été complètement, totalement lesbienne. Les hommes ne m'attiraient pas le moins du monde, sexuellement ou de manière romantique. C'était simple, ça me convenait. Mais très honnêtement aussi, je ne pense pas avoir jamais pensé que ce serait figé pour l'éternité. Il y a toujours eu une part monstrueuse de doute en moi. Pour tout. Le doute serait-il ma religion ? Je commence à le croire.
Les hommes me laissent-ils si indifférente que ça ? Mais est-ce vraiment moi bon sang ? Quand je regarde un homme, pense à un homme, je ne trouve plus de réponse. Quand je regarde une femme, pense à une femme, je ne trouve plus de réponse.
Je ne saurais pas vous dire pourquoi le fait de soupçonner que je ne sois plus si lesbienne que ça a eu tant d'impact sur moi. Tout à coup ça m'attristait de ne plus pouvoir m'identifier avec ce mot qu'est "lesbienne". Ca m'attristait tout autant pour une raison aussi stupide que si je devais me dire bi, ben dans LGBTQ+ le B, il vient en troisième quand même. (vous ai-je dit que cette raison était stupide et irrecevable ? Au cas où, vous pouvez me frapper. Mais pas trop fort.)
En fait, serait-ce possible que je ne sois rien ? Pas seulement au niveau de ma sexualité, mais de moi tout simplement, depuis mon auto-perception de genre jusqu'à mes goûts alimentaires et/ou vestimentaires en passant par mon moi existentiel qui selon certains philosophes n'existe pas (eh NON.). Suis-je seulement assez forte pour accepter ou décider de ne m'identifier à rien ?
Et, haha la bonne blague. Mon statut de grande romantique amère et pessimiste, optimistement désabusée, lucide mais trop déconnectée quand même et désespérément stupidement mièvre et idéaliste mais absurdement réaliste : quand est-ce que tout ça arrêtera d'être vide et en même temps trop compliqué ?
(Khof. Vous pouvez ignorer cette dernière question à rallonge. Rhétorique ratée. 8) )
Merci de m'avoir lue, pour ceux qui sont arrivés là.